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Contents contributed and discussions participated by Aurialie Jublin

Aurialie Jublin

affordance.info: Les algorithmes du Dr Frankenstein (ou pourquoi faut pas pou... - 0 views

  • néo-fascisme documentaire distinguant une humanité sur-documentée d'une humanité sous-documentée, néo-fascisme nourri d'un fétichisme du fichier (et du fichage). Et je milite et alerte comme je peux sur l'impérieuse nécessité et urgence de nourrir une réflexion politique radicale visant à une forme de "nationalisation" des grandes plateformes et du code informatique, et à réinstaurer des formes légitimes de "communs" (dont un index indépendant du web entre autres). 
  • Le problème n'est plus tant de se demander comment construire des technologies avec des sciences comportementales que de voir s'il est encore possible, pour en limiter l'impact politique et démocratique, de déconstruire la logique qui a mené quelques grandes plateformes à construire et à normer des comportements avec des technologies opérant dans le cadre d'architectures techniques toxiques.  
  • En gros le pitch de l'article du Guardian est, à partir notamment des travaux de Cathy O'Neil (les algorithmes comme "armes de destruction matheuse") et Neil Johnson, et en remobilisant des exemples issus du Trading Haute-fréquence ou du récent fait-divers sur le premier décès "accidentel" causé par une voiture autonome (dont je vous avais moi-même longuement parlé), de revenir en détail sur ces nouvelles "approches algorithmiques" ou "l'algorithme" ne désigne plus simplement la trivialité d'une série d'instructions logico-mathématiques mais un environnement complexe d'automatismes décisionnels sur la base de gigantesques jeux de données (Datasets) que plus personne n'est en mesure de comprendre ou d'englober dans leur totalité, à commencer par ceux-là mêmes qui développent lesdits algorithmes et jeux de données**.
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  • Et l'article du Guardian évoque donc ces "Franken-algorithms" : ces algorithmes semblables à la créature du Dr Frankenstein, des Franken-algorithmes qui deviennent totalement imprévisibles (et donc potentiellement très dangereux) non seulement au travers de leur mode opératoire "auto-apprenant" (on parle aussi d'algorithmes "génétiques" et "d'apprentissage renforcé" - Reinforced Learning) mais aussi et surtout au travers de ce que leur marge d'incertitude et d'imprévisibilité intrinsèque peut donner lorsqu'elle entre en interaction avec d'autres algorithmes, avec des comportements sociaux individuels ou collectifs, ou avec le monde - et les objets - physique(s).
  • Voilà ce qui, sur mon petit schéma donne naissance au "SPA", une sorte de "Service Public de l'Algorithmie" que mon côté Marxiste idéalise peut-être mais que je crois nécessaire et urgent de bâtir si nous voulons éviter de prendre le risque d'un Hiroshima technologique désormais plus que probable à l'échelle de nos formes démocratiques de gouvernance qui ont déjà en partie basculé dans les formes assumées et délétères de surveillance.
  • Au-delà de la seule transmission de connaissances ou d'informations, l'enjeu de l'apprentissage est de permettre à "celui qui apprend" de pouvoir un jour s'affranchir de la dépendance à "celui qui lui enseigne" certaines règles et certains codes sociaux. Et d'être en capacité de pouvoir à son tour "faire", "transmettre", "produire", "jouer" mais aussi "tricher" ou "faire semblant". Le souci, me semble-t-il, est que nous sommes aujourd'hui majoritairement et collectivement incapables de formuler clairement la raison pour laquelle nous voulons que ces algorithmes apprennent et nous échappent autrement.
  • Voilà pourquoi sans aller vers un radicalisme luddite dont Eric Sadin et quelques autres sont les opportunistes ténors, il nous faut construire une alternative politique qui, après le temps numérique de la "désintermédiation", soit celui de formes de remédiations respectueuses du corps social et partant de sa partie la plus fragile, la plus pauvre, et la plus exposée.
  • La vie de la cité aujourd'hui (c'est à dire "le" politique au sens étymologique), notre vie, est prise entre des techno-craties qui organisent l'espace économique et des techno-structures qui organisent l'espace social. Les plateformes comme Facebook, Google ou Amazon ont comme point commun d'être les premières techno-craties algorithmiques dans lesquelles les données ont fonction d'infrastructure et qui organisent l'espace social pour satisfaire à des impératifs d'organisation économique. 
  • Dans la montée partout en Europe (et ailleurs) des néo-fascismes qu'une pudibonderie tout à fait déplacée nous désigne sous l'euphémisme de "droites extrêmes", au moment où chacun est conscient de l'impact que jouent les architectures techniques toxiques dans la polarisation de l'opinion, alors même qu'il est établi, comme le rappelait récemment Cory Doctorow que  "le problème de Facebook n'est pas un problème de contrôle des esprits mais un problème de corruption : Cambridge Analytica n'a pas convaincu des gens ordinaires de devenir racistes mais ils ont convaincu des racistes d'aller voter", il ne faudrait pas qu'aux algorithmes du Dr Frankenstein s'ajoutent les ambitions politiques d'Anénoïd Hynkel.
Aurialie Jublin

Linux : Linus Torvalds fait une pause pour corriger son attitude - 0 views

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    "Open Source : Le créateur de Linux se retire de son travail sur le noyau Linux. Linus Torvalds annonce qu'il doit changer de comportement vis-à-vis des autres développeurs et s'excuse pour ceux qu'il a pu heurter."
Aurialie Jublin

Amazon Investigates Employees Leaking Data for Bribes - WSJ - 0 views

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    "Employees, through intermediaries, are offering internal data to help merchants increase their sales on the website"
Aurialie Jublin

Aucun algorithme, jamais, ne pourra défendre la démocratie - Libération - 0 views

  • Comment avons-nous pu nous retrouver au début du XXIe siècle dans une situation où Mark Zuckerberg – et quelques autres patrons de plateformes numériques – se fixent comme objectif récurrent de «protéger la démocratie», principalement à grands coups «d’algorithmes» et «d’intelligence artificielle» et affirment que cela sera une de leurs principales «missions» au sein de leur entreprise et à l’échelle du monde ?
  • En 2011, deux théoriciens de l’intelligence artificielle traitant des problèmes éthiques qu’allaient poser les algorithmes écrivaient que «les algorithmes de plus en plus complexes de prise de décision sont à la fois souhaitables et inévitables, tant qu’ils restent transparents à l’inspection, prévisibles pour ceux qu’ils gouvernent, et robustes contre toute manipulation» (Bostrom et Yudowski, «The Ethics of Artificial Intelligence»).
  • Aujourd’hui, «les algorithmes» dont nous parlons se déploient au sein d’architectures techniques toxiques englobant des millions ou des milliards d’utilisateurs. Aujourd’hui, «les algorithmes» dont nous parlons reposent sur des jeux de données propriétaires et donc totalement opaques. Aujourd’hui, «les algorithmes» dont nous parlons sont explicitement développés pour se doter d’un niveau d’autonomie (ou «d’apprentissage») qui rend leur «comportement» et leurs décisions souvent imprévisibles pour leurs créateurs eux-mêmes. Aujourd’hui, «les algorithmes» dont nous parlons interagissent en permanence avec d’autres algorithmes, d’autres jeux de données et d’autres architectures techniques toxiques ; et ils le font à des échelles toujours plus vastes et dans des environnements toujours plus contraints qui augmentent encore le niveau de risque et d’incertitude.
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  • Pendant les dix dernières années, le combat principal d’activistes, de journalistes, de défenseurs des libertés numériques fut celui visant à limiter l’impact de l’empreinte algorithmique sur nos vies privées et intimes. Ce combat-là est terminé, obsolète et, pour l’essentiel, perdu. C’est un autre combat qu’il nous faut aujourd’hui mener, sur un tout autre front, avec une tout autre urgence et à une tout autre échelle. C’est le combat pour limiter l’impact de l’empreinte algorithmique décisionnelle sur notre vie publique, sur nos infrastructures sociales communes et sur notre destin collectif
  • Il est urgent et impératif que toute forme, ambition ou projet de gouvernance algorithmique, dès lors qu’il touche à des secteurs régaliens (transport, éducation, santé, justice, sécurité) soit, obligatoirement et par contrainte législative, développé sur le modèle des licences GNU GPL du logiciel libre pour garantir a minima l’auditabilité complète et pérenne des processus à l’œuvre.
  • Il est urgent et impératif que le développement d’un modèle universel de portabilité de l’ensemble de nos données (1) soit une priorité des Etats, et qu’il soit imposé à l’ensemble des acteurs du monde économique en lien avec la conservation ou le dépôt de données numériques, et ce quels qu’en soient la nature, le volume et l’usage.
  • Il est urgent et impératif que les entreprises qui captent aujourd’hui l’essentiel des données et des flux numériques (en gros les Gafam, Natu et autres Batx) soient taxées à la hauteur réelle de leur volume d’affaire et que cet impôt finance directement les actions précitées, ce processus de redistribution devant impérativement rester hors du contrôle desdites sociétés. Car le processus inverse a déjà commencé, celui dans lequel quelques entreprises omnipotentes s’arrogent le droit de défier la puissance publique et l’intérêt général dans la levée de l’impôt, comme Amazon et Starbucks en ont encore récemment fait la démonstration à Seattle.
  • L’enjeu est de savoir si nous serons capables à très court terme de construire une alternative qui, après le temps numérique de la «désintermédiation» des vingt dernières années, sera celle de formes de remédiations algorithmiques respectueuses du corps social et partant de sa partie la plus fragile, la plus pauvre, et la plus exposée. Alors peut-être, et alors seulement, les questions de gouvernance algorithmique pourront commencer d’être envisagées sereinement.
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    "Nous avons perdu la bataille contre les algorithmes en ce qui concerne la vie privée. Il faut aujourd'hui se battre pour limiter leur impact sur nos vies publiques et notre destin collectif. "
Aurialie Jublin

Qwant et Brave s'associent pour venir au secours d'un « Internet cassé » - 0 views

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    Le moteur de recherche Qwant sera proposé par défaut aux utilisateurs français et allemands de Brave.
Aurialie Jublin

Technologie : l'âge sombre | InternetActu.net - 0 views

  • Pire, la technologie s’est fait la complice de tous les défis auxquels nous sommes confrontés : à la fois d’un système économique hors de contrôle qui ne cesse d’élargir les inégalités, la polarisation politique comme le réchauffement climatique. Pour Bridle, la technologie n’est pas la solution à ces défis, elle est devenue le problème. Il nous faut la comprendre plus que jamais, dans sa complexité, ses interconnexions et ses interactions : mais cette compréhension fonctionnelle ne suffit pas, il faut en saisir le contexte, les conséquences, les limites, le langage et le métalangage.
  • Trop souvent, on nous propose de résoudre ce manque de compréhension de la technologie par un peu plus d’éducation ou son corollaire, par la formation d’un peu plus de programmeurs. Mais ces deux solutions se limitent bien souvent en une compréhension procédurale des systèmes. Et cette compréhension procédurale vise surtout à renforcer la « pensée computationnelle », c’est-à-dire la pensée des ingénieurs et des informaticiens qui n’est rien d’autre que le métalangage du solutionnisme technologique 
  • Les systèmes techniques sont devenus de plus en plus complexes. Trop critiques et interconnectés pour être compris, pensés ou conçus. Leur compréhension n’est disponible plus que pour quelques-uns et le problème est que ces quelques-uns sont les mêmes que ceux qui sont au sommet des structures de pouvoir. Pour James Bridle, il y a une relation causale entre la complexité des systèmes, leur opacité, et les violences et inégalités qu’ils propagent.
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  • Le cloud (l’informatique en nuage) n’est plus une métaphore du réseau, c’est l’incarnation de ce système global et surpuissant qu’aucun d’entre nous ne peut désormais attraper. Ce nuage est pourtant une bien mauvaise métaphore. Rien de ce qu’il recèle n’y est sans poids, rien n’y est amorphe ou invisible. Le cloud cache une infrastructure physique complexe faite de lignes téléphoniques, de fibre optique, de satellite, de vastes entrepôts d’ordinateurs, qui consomment d’énormes quantités d’énergie et qui influent sur de multiples juridictions. Le cloud est l’incarnation d’une nouvelle industrie.
  • De la sécurité nationale aux secrets industriels, il y a beaucoup de raisons à obscurcir ce que recouvre ce nuage. Mais ce qui s’en évapore est assurément notre propriété (dans les nuages, tout appartient à d’autres) et notre agentivité, c’est-à-dire notre capacité à faire.
  • Le réseau donne l’impression d’être à la fois l’idéal de progrès le plus abouti et l’idéal de base de notre culture tout en paraissant avoir émergé inconsciemment, poursuivant son but d’interconnexion sans fin pour lui-même et par lui-même… « Nous présumons que l’interconnexion est inhérente et inévitable. Le réseau semble être devenu le résultat du progrès, son accomplissement ultime », à l’image de machines qui accompliraient ainsi leurs propres désirs. Internet semble avoir accompli l’idéal des Lumières, l’idéal du progrès : celui que plus de connaissance et plus d’information conduit toujours à prendre de meilleures décisions.
  • Mais n’est-ce pas plutôt le contraire auquel nous assistons ? « Ce qui était censé éclairer le monde l’a obscurci. L’abondance d’information et la pluralité d’opinion accessible à tous n’ont pas produit un consensus cohérent, mais au contraire a déchiré la réalité en narrations simplistes, en théories fumeuses et en politique d’opinion. Contrairement au Moyen Âge, où l’âge sombre était lié à une perte de connaissance antique, l’âge sombre moderne est lié à une abondance de connaissance dont nous ne savons plus démêler collectivement l’apport. »
  • L’obscurité dont parle Bridle c’est notre incapacité à voir clairement ce qui est devant nous, avec capacité et justice. Pour Bridle pourtant, ce constat ne doit pas être lu comme une condamnation de la technologie. Au contraire. Pour relever l’âge sombre qui s’annonce, il nous faut nous engager plus avant dans la technologie, avec elle, mais avec une compréhension radicalement différente de ce qu’il est possible d’en faire, en retrouver un sens que la seule recherche d’efficacité nous a fait perdre. Tout comme le changement climatique, les effets de la technologie s’étendent sur le globe et affectent tous les aspects de nos vies. Mais comme le changement climatique, ses effets sont potentiellement catastrophiques et résultent de notre incapacité à comprendre les conséquences de nos propres inventions. Nous devons changer de manière de voir et penser le monde, nous invite Bridle, un peu facilement ou naïvement.
  • « En rapprochant la simulation de l’approximation, les grands prêtres de la pensée computationnelle pensent remplacer le monde par des modèles biaisés de lui-même ; et en le faisant, les modeleurs s’assurent du contrôle du monde. » James Bridle s’inscrit dans la continuité des constats de l’historien des sciences David Noble qui, dans Le progrès sans le peuple notamment, soulignait combien la pensée des ingénieurs avait contribué à donner du pouvoir aux puissants plutôt que favoriser l’équité ou la démocratie ; comme dans celle de Richard Sclove du Loka Institute, qui dans Choix technologiques, choix de société, soulignait combien les enjeux démocratiques restaient le parent pauvre de la question technologique.
  • La pensée computationnelle s’infiltre partout : elle devient notre culture. Elle nous conditionne à la fois parce qu’elle nous est illisible et à la fois parce que nous la percevons comme neutre émotionnellement et politiquement. Les réponses automatisées nous semblent plus dignes de confiance que celles qui ne le sont pas. Dans la pensée computationnelle, nous sommes victimes du biais d’automatisation : « nous avons plus confiance dans l’information automatisée que dans notre propre expérience, même si elle est en conflit avec ce qu’on observe ». Les conducteurs de voitures comme les pilotes d’avion ont plus tendance à croire leurs instruments que leur expérience, même si celle-ci n’est pas alignée.
  • Pour Bridle, l’informatique, en ce sens, est un piratage de notre capacité cognitive, de notre capacité attentionnelle, qui renvoie toute responsabilité sur la machine. « À mesure que la vie s’accélère, les machines ne cessent de prendre en main de plus en plus de tâches cognitives, renforçant par là leur autorité – sans regarder les conséquences ». « Nous nous accommodons de mieux en mieux et de plus en plus aux confortables raccourcis cognitifs que nous proposent nos machines. L’informatique remplace la pensée consciente. Nous pensons de plus en plus comme des machines, ou plutôt nous ne pensons plus du tout ! ».
  • « Ce qui est difficile à modéliser, à calculer, à quantifier, ce qui est incertain ou ambigu, est désormais exclu du futur possible. » L’informatique projette un futur qui ressemble au passé (« Les algorithmes ne prédisent pas le futur, ils codifient le passé », disait déjà Cathy O’Neil). La pensée computationnelle est paresseuse. Elle propose finalement des réponses faciles. Elle nous fait croire qu’il y a toujours des réponses.
  • les réseaux souffrent d’une gouvernance fragmentée, sans responsabilités claires, peu cartographiés et sous-financés ; des infrastructures en silos ; des investissements privés comme publics insuffisants et plus encore un manque de compréhension de la complexité de leur fonctionnement… expliquent leur fragilité intrinsèque et la difficulté de leur maintenance. Ajoutez à cela les impacts du changement climatique sur leur maintenance et leur évolution et vous comprendrez que les réseaux ne sont pas dimensionnés pour faire face au futur. Bref, non seulement l’informatique contribue largement au réchauffement climatique, mais elle risque d’en être l’une des principales victimes.
  • Mais les grands volumes de données ne produisent pas de la connaissance automatiquement. Dans la recherche pharmacologique par exemple, les dépenses et investissements n’ont jamais été aussi forts alors que les découvertes, elles, n’ont jamais produit aussi peu de nouveaux traitements. On appelle cela la loi d’Eroom : l’exact inverse de la loi de Moore. Le nombre de résultats de recherche chute et ces résultats sont de moins en moins dignes de confiance. Si les publications scientifiques n’ont jamais été aussi volumineuses (au détriment de leur qualité), les rétractions ont augmenté et le nombre de recherches ayant un impact significatif, elles, ont diminué proportionnellement. La science connaît une crise de réplicabilité majeure.
  • Plusieurs facteurs expliquent ce revirement de la loi du progrès. La première est que les choses les plus évidentes à découvrir ont été exploitées. La régulation est également devenue plus exigeante et la société moins tolérante aux risques. Mais le problème principal relève certainement des méthodes désormais employées. Historiquement, la découverte de médicament était le fait de petites équipes de chercheurs qui se concentrait intensément sur de petits groupes de molécules. Mais depuis 20 ans, ces processus ont été largement automatisés, sous la forme de ce qu’on appelle le HTS (High-throughput screening pour criblage à haut débit) qui consiste en des recherches automatisées de réactions potentielles via de vastes bibliothèques de composants. Le HTS a priorisé le volume sur la profondeur. Ce qui a marché dans d’autres industries a colonisé la recherche pharmaceutique : automatisation, systématisation et mesures… Certains commencent à douter de l’efficacité de ces méthodes et voudraient revenir à l’empirisme humain, au hasard, au bordel, au jeu… À nouveau, « la façon dont nous pensons le monde est façonnée par les outils à notre disposition ». Nos instruments déterminent ce qui peut être fait et donc, ce qui peut être pensé. À mesure que la science est de plus en plus technologisée, tous les domaines de la pensée humaine le sont à leur tour. Les vastes quantités de données ne nous aident qu’à voir les problèmes des vastes quantités de données.
  • Les bourses et places de marchés d’antan ont été remplacées par des entrepôts, des data centers, anonymes, dans des banlieues d’affaires impersonnelles. La dérégulation et la numérisation ont transformé en profondeur les marchés financiers. La vitesse des échanges s’est accélérée avec la technologie. Les transactions à haute fréquence (HFT, High-frequency trading) reposent sur la latence et la visibilité. La latence, c’est-à-dire la rapidité d’échange où des millions peuvent s’échanger en quelques millisecondes et la visibilité (sauf pour les non-initiés), c’est-à-dire le fait que les échanges sont visibles de tous les participants, instantanément. Les échanges reposent sur des algorithmes capables de calculer des variations éclair et de masquer les mouvements de fonds. Les échanges sont plus opaques que jamais : ils s’imposent sur des forums privés, les « dark pools » (en 2015, la SEC, l’organisme américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers, estimait que les échanges privés représentaient 1/5e du total des échanges)… Les échanges financiers ont été rendus obscurs et plus inégaux que jamais, rappelle Bridle.
  • Pour Bridle, l’une des clefs qui expliquent que les inégalités se renforcent avec la technologie est intrinsèquement liée à l’opacité des systèmes. Comme les robots des entrepôts d’Amazon et ses employés commandés par des commandes vocales émanant de robots, nous sommes en train d’arranger le monde pour rendre les machines toujours plus efficaces, quitte à ce que le monde devienne incompréhensible et inadapté aux humains. Les travailleurs deviennent le carburant des algorithmes, utiles seulement pour leurs capacités à se déplacer et à suivre des ordres. Pour Bridle, les startups et les Gafam signent le retour des barons voleurs, ces tyrans industriels du XIXe siècle. La technologie est venue couvrir d’un voile d’opacité la prédation : l’avidité s’est habillée de la logique inhumaine des machines. Amazon ou Uber cachent derrière des pixels lumineux un système d’exploitation sans faille
  • Pour la sociologue Deborah Cowen (@debcowen), nous sommes entrés dans la tyrannie de la techne explique-t-elle dans The Deadly Life of Logistics (2014) : l’efficacité est devenu primordiale sur tous les autres objectifs, sur toutes les autres valeurs
  • Autre exemple avec How-Old.net un outil de reconnaissance faciale qui tente de prédire l’âge d’une personne, et qui a été utilisée pour deviner l’âge de migrants arrivants au Royaume-Uni. Microsoft, qui a développé cette application, s’est défendu et a dénoncé cette utilisation… comme les 2 chercheurs chinois. Ceux-ci expliquaient néanmoins dans leur défense que leur système était « sans préjugé » (sic). Comme souvent, on nous explique que la technologie, et plus encore l’apprentissage automatisé, est neutre. Mais « la technologie n’émerge pas de nulle part. Elle est toujours la réification de croyances et de désirs, notamment de ses créateurs. Leurs biais sont encodés dans les machines et les bases de données ou les images que nous prenons du monde. »
  • Pour Bridle, le problème n’est pas tant que les machines puissent réécrire la réalité, mais que la réalité, le passé comme le futur, ne puissent plus être correctement racontés. DeepDream de Google illustre parfaitement cela. L’enjeu n’est pas pour nous de comprendre ce qu’est l’image, mais de nous demander ce que le réseau de neurones veut y voir ?
  • Pour Bridle, nous devrions ajouter une 4e loi aux trois lois de la robotique d’Asimov. Les machines intelligentes devraient être capables de s’expliquer aux humains. Ce devrait être une loi première, car éthique. Mais le fait que ce garde-fou ait déjà été brisé laisse peu d’espoir quant au fait que les autres règles le soient à leur tour. « Nous allons devoir affronter un monde où nous ne comprendrons plus nos propres créations et le résultat d’une telle opacité sera toujours et inévitablement violent ».
  • Pour Bridle, l’alliance entre l’humain et la machine peut encore fonctionner, comme l’a montré Garry Kasparov avec les échecs avancés, consistant à ce qu’une IA et qu’un humain jouent ensemble plutôt qu’ils ne s’affrontent. C’est dans la perspective d’associer les talents des humains et des machines, d’associer leurs différences d’une manière coopérative plutôt que compétitive que nous parviendrons à réduire l’opacité computationnelle. La perspective que l’intelligence des machines nous dépasse dans nombre de disciplines est une perspective destructrice. Nous devons trouver la voie d’une éthique de la coopération avec les machines, plutôt qu’un affrontement.
  • Bridle s’en prend également longuement à la surveillance et notamment à la surveillance d’Etat pour souligner combien elle nous est masquée et continue à l’être, malgré les révélations d’Edward Snowden. Vous pouvez lire n’importe quel e-mail dans le monde d’une personne dont vous avez l’adresse. Vous pouvez regarder le trafic de tout site web. Vous pouvez suivre les mouvements de tout ordinateur portable à travers le monde. Pour Bridle, cela nous a montré qu’il n’y a pas de restriction possible à la capacité de surveillance du réseau. L’échelle et la taille de la surveillance a excédé ce que nous pensions comme étant techniquement possible.
  • En opposition au secret, nous demandons de la transparence, mais elle n’est peut-être pas le bon levier. La NSA et Wikileaks partagent la même vision du monde avec des finalités différentes, rappelle Bridle. Les deux pensent qu’il y a des secrets au coeur du monde qui, s’ils étaient connus, pourraient rendre le monde meilleur. Wikileaks veut la transparence pour tous. La NSA veut la transparence pour elle. Les deux fonctionnent sur une même vision du monde. Wikileaks ne voulait pas devenir le miroir de la NSA, mais voulait briser la machine de surveillance. En 2006, Assange a écrit « Conspiracy as Governance » (.pdf). Pour lui, tout système autoritaire repose sur des conspirations, car leur pouvoir repose sur le secret. Les leaks minent leur pouvoir, pas par ce qui fuite, mais parce que la peur et la paranoïa dégradent la capacité du système autoritaire à conspirer. Mais les fuites de données ne suffisent pas à remettre en cause ou à abattre l’autorité. Les révélations ne font pas bouger l’opinion, sinon, nous aurions réagi bien avant les révélations de Snowden. Tant que les organisations de surveillance ne changent pas de l’intérieur, ceux qui sont en dehors de ces organisations, comme les lanceurs d’alertes, n’ont pas de capacité d’action. Ils attendent que des fonctionnaires ou que la justice confirment ce qu’ils avancent.
  • Mais la lumière du calcul nous dépossède de pouvoir, car elle nous fait crouler sous l’information et nous donne un faux sens de la sécurité. C’est là encore une conséquence de la pensée computationnelle. « Notre vision est devenue universelle, mais notre capacité d’action, elle, s’est réduite plus que jamais. » A l’image du réchauffement climatique, à nouveau, « nous savons de plus en plus de choses sur le monde, mais nous sommes de moins en moins capable d’agir sur lui ». Au final, nous nous sentons plus démunis que jamais. Plutôt que de reconsidérer nos hypothèses, nous nous enfonçons dans la paranoïa et la désintégration sociale.
  • Le monde est devenu trop complexe pour des histoires simples. En fait, « la démultiplication de l’information ne produit pas plus de clarté, mais plus de confusion ». L’un des symptômes de la paranoïa consiste à croire que quelqu’un vous surveille. Mais cette croyance est désormais devenue raisonnable, s’amuse Bridle en évoquant la surveillance d’Etat comme la surveillance des services numériques. Nous sommes entièrement sous contrôle, tant et si bien qu’on peut se demander qui est paranoïaque désormais ?
  • « Les théories conspirationnistes sont le dernier ressort des sans pouvoirs, imaginant ce que serait que d’être puissant », avance Bridle. Pour le spécialiste de la postmodernité, Frederic Jameson, les théories conspirationnistes sont « la cartographie cognitive des plus démunis dans un âge postmoderne ». C’est la figure dégradée de la logique par ceux qui ont le moins de capital culturel, une tentative désespérée de se représenter un système qu’ils ne comprennent pas. Encerclé par l’évidence de la complexité, l’individu a recours à un récit simpliste pour tenter de regagner un peu de contrôle sur la situation. À mesure que la technologie augmente et accélère le monde, celui-ci devient plus complexe. Les théories conspirationnistes deviennent alors des réponses, étranges, intriquées et violentes, pour s’en accommoder.
  • Ainsi, si vous cherchez de l’information sur les vaccins, vous tomberez invariablement sur de l’information contre les vaccins. Si vous cherchez de l’information sur la rotondité de la terre, vous tomberez inexorablement sur ceux qui pensent qu’elle est plate. Ces opinions divergentes semblent devenir la majorité tant elles sont exprimées et répétées avec force. « Ce qui se passe quand vous désirez en savoir de plus en plus sur le monde entre en collision avec un système qui va continuer à assortir ses réponses à n’importe quelle question, sans résolution ». Vous trouverez toujours quelqu’un pour rejoindre vos points de vue. Et toujours un flux pour les valider. Voici l’âge de la radicalisation algorithmique (à l’image de ce que disait Zeynep Tufekci de YouTube). Les théories conspirationnistes sont devenues la narration dominante. Elles expliquent tout. Dans la zone grise des connaissances, tout prend un sens.
  • Les failles des algorithmes sont les dernières failles du capitalisme où certains s’infiltrent non pas pour le renverser, mais pour tenter de gratter un peu d’argent que les plus gros systèmes s’accaparent. Au final, des vidéos automatisées finissent par être vues par des enfants. Leurs personnages préférés y font n’importe quoi, parfois suggèrent des scènes de meurtre ou de viols. Ces effets de réseaux causent des problèmes réels. Les algorithmes de YouTube ont besoin d’exploitation pour produire leurs revenus. Derrière leurs aspects séduisants, ils encodent les pires aspects du marché, notamment l’avidité. « La capacité à exploiter l’autre est encodée dans les systèmes que nous construisons », pointe très justement James Bridle, puisque leur efficacité repose sur leur capacité à extraire de l’argent de nos comportements.
  • À défaut d’une solution, Google annonçait en avril que l’application YouTube Kids allait devenir « non-algorithmique »… À croire, comme le pointait très justement le chercheur Olivier Ertzscheid, que l’algorithimsation n’est pas une solution sans limites.
  • Pour Bridle, les humains sont dégradés des deux côtés de l’équation : à la fois dans l’exploitation qui est faite de leur attention et à la fois dans l’exploitation de leur travail. Ces nouvelles formes de violence sont inhérentes aux systèmes numériques et à leur motivation capitaliste. Le système favorise l’abus et ceux qui le produisent sont complices, accuse-t-il. L’architecture qu’ils ont construite pour extraire le maximum de revenus des vidéos en ligne a été hackée par d’autres systèmes pour abuser d’enfants à une échelle massive. Les propriétaires de ces plateformes ont une responsabilité forte dans l’exploitation qu’ils ont mise en place. « C’est profondément un âge sombre quand les structures qu’on a construites pour étendre la sphère de communications sont utilisées contre nous d’une manière systématique et automatique. »
  • Pour Bridle, les fausses nouvelles ne sont pas le produit de l’internet. Elles sont le produit de la cupidité et de la démocratisation de la propagande où tout a chacun peut devenir un propagandiste. Elles sont un amplificateur de la division qui existe déjà dans la société, comme les sites conspirationnistes amplifient la schizophrénie.
  • Mais ce qu’il y a de commun avec le Brexit, les élections américaines ou les profondeurs de YouTube, c’est que malgré tous les soupçons, il reste impossible de savoir qui fait ça, qu’elles sont leurs motivations, leurs intentions. On peut regarder sans fin ces flux vidéos, on peut parcourir sans fin les murs de mises à jour de statuts ou de tweets… cela ne permet pas de discerner clairement ce qui est généré algorithmiquement ou ce qui est construit délibérément et soigneusement pour générer des revenus publicitaires. On ne peut pas discerner clairement la fiction paranoïaque, l’action d’États, la propagande du spam… Ces confusions servent les manipulateurs quels qu’ils soient bien sûr, mais cela les dépasse aussi. C’est la manière dont le monde est. Personne ne semble réellement décider de son évolution… « Personne ne veut d’un âge sombre, mais nous le construisons quand même et nous allons devoir y vivre. »
  • Exploiter plus de données pour construire de meilleurs systèmes est une erreur. Cette méthode ne parviendra pas à prendre en compte la complexité humaine ni à la résoudre. Le développement de l’information n’a pas conduit à une meilleure compréhension du monde, mais au développement de points de vue alternatifs et concurrents. Nous devons changer nos façons de penser comme nous y invitait Lovecraft. Nous ne survivrons pas plus à l’information brute qu’à la bombe atomique. Le nouvel âge sombre est un lieu où le futur devient radicalement incertain et où le passé devient irrévocablement contesté. Mais c’est le présent dans lequel nous devons vivre et penser. Nous ne sommes pas sans pouvoir ni capacités. Mais pour cela nous devons nous défaire des promesses illusoires de la pensée computationnelle. Penser le monde autre, c’est ce à quoi nous invite James Bridle dans le nouvel âge sombre.
  • Reste à savoir si cet âge sombre des technologies est vraiment notre avenir. L’âge sombre du Moyen Âge n’a jamais vraiment existé ailleurs que dans les lacunes des historiens. On peut douter également de cette nouvelle obscurité ou regretter le titre faussement prophétique. Reste que la complexité et l’intrication du monde que décrit James Bridle, montrent combien il nous faut, plus que jamais, nous défaire justement d’une vision simple et manichéenne de la technologie.
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    "Ce New Dark Age porte un titre prophétique et apocalyptique. Un peu trop peut-être. C'est effectivement un livre très critique sur notre rapport à la technologie, très éloigné du rapport souvent curieux et amusé que Bridle portait aux technologies avec la nouvelle esthétique. En une dizaine de chapitres, Bridle explore les glitchs qui sont désormais devenus des schismes, des scissions, des ruptures… comme s'ils n'étaient plus aussi distrayants. Dans son livre, il montre combien les bugs se cristallisent en caractéristiques. Combien la complexité technique que nous avons construite s'entremêle pour produire des effets en réseau, complexes, profonds, intriqués que nous ne parvenons plus vraiment à démêler. Son constat principal consiste à dire que ces dysfonctionnements ne sont pas amenés à être corrigés. Ils sont au contraire intrinsèques à la nature même des technologies qui se déploient aujourd'hui. Contrairement à ce que nous annonçaient les pionniers et les prophètes des technologies, pour Bridle, la technologie n'annonce pas de nouvelles Lumières ou une Renaissance, mais, comme Jules Michelet parlait du Moyen Âge, un âge sombre, une ère d'obscurité pour ne pas dire d'obscurantisme. Ni les réseaux sociaux, ni l'intelligence artificielle, ni les systèmes techniques ne vont nous aider à faire monde commun. Au contraire."
Aurialie Jublin

Farmer Lobbying Group Sells Out Farmers, Helps Enshrine John Deere's Tractor Repair Mon... - 0 views

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    "Farmers have been some of the strongest allies in the ongoing battle to make it easier for everyone to fix their electronics. This week, though, a powerful organization that's supposed to lobby on behalf of farmers in California has sold them out by reaching a watered-down agreement that will allow companies like John Deere to further cement their repair monopolies."
Aurialie Jublin

« À l'ère post-Snowden, on ne peut plus se voiler la face» - 0 views

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    "L'universitaire américain Yochai Benkler fait partie de ces intellectuels qui pensent l'impact d'Internet sur nos sociétés depuis les années 1990. Le professeur d'études juridiques entrepreneuriales à Harvard est aujourd'hui membre d'une commission lancée le 11 septembre 2018 par l'ONG Reporters sans frontières et chargée de travailler à la rédaction d'une future « déclaration sur l'information et la démocratie ». Nous avons à cette occasion pu échanger avec l'auteur de The Wealth of Networks (La Richesse des Réseaux) autour de ses thèmatiques de prédilection : les communs, le rôle du domaine public informationnel et de la collaboration décentralisée dans l'innovation et la place de la liberté dans une économie et une société en réseau. Sans oublier de faire le point sur les évolutions récentes du Web, et ce qu'elles impliquent sur nos démocraties et nos sociétés. "
Aurialie Jublin

Ouvrir, ce n'est pas juste partager des données : simple, basique - 0 views

  • Les cas d’Airbnb ou d’Uber qui proclament faire de l’open data alors que les données ne répondent pas aux principes essentiels de l’open data ne créent aucun usage réel. Cela revient à faire de l’open washing (inspiré du «greenwashing» ou éco-blanchiment) : les producteurs proclament leurs données ouvertes, même si dans les faits, l’accès et la réutilisation des données sont trop limités.
  • Lorsque les données sont disponibles uniquement à travers une API demandant inscription, l’usager des données n’a aucune garantie que la base de données pourra être téléchargée et n’est pas assuré d’avoir effectivement accès aux données. Pour l’usager, cela crée une incertitude sur la pérennité des services réutilisant des données : l’organisation qui partage ses données reste libre d’exclure l’usager si elle considère que le service ne va pas dans le sens de ses intérêts. Ce n’est donc qu’un partage contrôlé là où l’ouverture consiste à laisser place à l’inattendu et à laisser libre cours à chacun de créer des services auquel nous n’aurions pas pensé quitte à parfois concurrencer les services développés par l’organisation qui a ouvert des données.
  • Distinguer l’ouverture du partage de données permet aussi de souligner l’essence même des principes de l’open data qui consiste à réduire les asymétries d’information et à créer une situation équitable entre tous les acteurs.
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    "Durant l'été, Frédéric Charles, directeur Stratégie & Innovation chez SUEZ Smart Solutions, lançait sur Twitter une polémique sur la définition de l'open data qui a abouti sur un billet sur son blog sur ZDNet. Ce billet demande, rien de moins, que de redéfinir les principes de l'open data. Il nous paraît essentiel d'y répondre et de clarifier un point : ouvrir et partager des données sont deux choses différentes."
Aurialie Jublin

L'ouverture des données publiques : un bien commun en devenir ? - 0 views

  • La mise à disposition des données publiques : une logique du don Les traitements préalables à la mise à disposition des données : un investissement de la collectivité Conditions et limites à l’ouverture des données publiques comme bien commun Les licences comme garantie de préservation de la ressource commune Les flux de données comme ressource collective Commun et ré-utilisateurs des open data : un point d’achoppement Le rôle des ré-utilisateurs dans la gouvernance des données Communs urbains et open data : le cas de Bologne
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    "Cet article interroge les données ouvertes en tant que bien commun. Le traitement préalable effectué sur les données à mettre à disposition permet de créer une ressource partagée et, à première vue, possède le potentiel pour être un bien commun. L'article relève plusieurs points d'achoppement qui nuancent cette affirmation. Le premier argument provient des licences qui n'exigent pas du fournisseur de données en temps réel une continuité du service. Le deuxième argument pointe le rôle du ré-utilisateur de la donnée qui ne participe pas à la gouvernance de la donnée. Enfin, le dernier argument souligne le fait que les collectivités impliquées dans les communs urbains ne présentent pas l'open data comme tel. Nos justifications sont le fruit d'analyses de portails de villes et d'entretiens menés auprès de ré-utilisateurs de données ouvertes."
Aurialie Jublin

Liberté, Libertés chéries: Menace sur l'Open Data par défaut - 0 views

  • L'affaire montre qu'il ne faut jamais sous-estimer les questions de procédure car ce sont elles qui garantissent l'effectivité des droits et libertés. Si le tribunal administratif accueillait le moyen développé par le ministre de l'intérieur, il supprimerait de facto l'Open Data par défaut, repassant subrepticement, au mépris de la loi Lemaire, de la logique de l'offre à celle de la demande. La libre communication des données publiques sera-t-elle tuée par des services cherchent à se soustraire au devoir de transparence par un grignotage procédural efficace et discret ? Reste à savoir si la juridiction administrative sera ou non complice de ce mauvais coup.
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    "L'Open Data peut être défini comme la mise à disposition des données produites et détenues par les administrations. L'Open Data par défaut, formule un peu obscure, signifie que toute administration de plus de cinquante salariés est désormais tenue de mettre à la disposition du public les documents administratifs qui ont déjà été individuellement communiqués à une personne, à la suite d'un avis favorable de la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA). Les responsables du site spécialisé Next INPact ont entrepris de tester la procédure d'Open Data par défaut, en allant jusqu'au recours contentieux. En mettant en ligne à la fois le texte de sa requête et le mémoire en défense communiqué par le ministère de l'intérieur, ils mettent en lumière les difficultés techniques qui surgissent lorsque l'on veut faire respecter le principe d'ouverture des données publiques et les réticences d'une administration qui affirme la transparence en s'efforçant autant que possible d'en réduire le champ."
Aurialie Jublin

Learning analytics et université : quels risques pour la vie privée des étudi... - 0 views

  • Un professeur du Wisconsin soulignait à juste titre que « quand des personnes défendent des budgets, elles doivent ensuite prouver que les crédits obtenus ont été utilisés intelligemment. Et un des moyens d’y parvenir est de s’appuyer sur les données d’utilisation. »
  • Par ailleurs, cette surveillance est parfois réalisée à l’insu des étudiants qui ne mesurent pas que l’accès à telle ressource électronique, le temps passé sur tel article ou le téléchargement d’un livre électronique est consciencieusement collecté. Par conséquent, si l’étudiant n’a pas connaissance de ces techniques d’analyse d’apprentissage, il n’a pas la possibilité d’exercer son opposition à ce traitement de données. En outre, l’analyse d’apprentissage suppose, comme pour tout traitement de données, une sécurisation des données collectées qui pourraient être utilisées à des fins qui ne correspondent pas aux finalités initiales du traitement. Ou bien elles pourraient être utilisées par un prestataire sur lequel l’établissement n’a aucun contrôle.
  • Dans ce contexte, Briney participe à Data Doubles un projet financé par l’Institue Museum and Library Services qui consiste à mesurer l’impact sur les étudiants de l’utilisation de leurs données par les universités et les bibliothèques. Ce serait intéressant de construire un projet similaire en France.
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  • Et bien évidemment plus on recueille de données, plus le risque de ré-identification est fort. La responsable de la vie privée de l’Université de Berkley a produit une grille de questions qu’il convient de se poser afin de réduire les risques : Degré de transparence et de prédictabilité : dans quelle mesure les personnes sont-elles informées sur l’objet de la collecte de données et l’utilisation qui en sera faite ? Degré d’anonymité et de choix : dans quelle mesure les données sont-elles rendues anonymes, ou la personne a-t-elle le choix de participer ? Degré d’accès, de propriété et de contrôle : quel est le niveau d’accès et de propriété des données pour les individus, les institutions, les vendeurs de prestations et le public ? Responsabilité en matière d’utilisation éthique, de gérance et de gouvernance : quels principes éthiques et quelles mesures de responsabilisation les entités qui manipulent les données des étudiant·e·s démontrent-elles ? Quels sont les standards de sécurité et techniques mis en oeuvre ?
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    "Le développement du big data traverse l'ensemble des secteurs de notre société y compris les universités. En effet, le milieu universitaire est également confronté à une production exponentielle de données réalisée dans le cadre de la recherche, c'est évident, mais aussi par les étudiants. Un article de l'Université de l'Arizona publié en début d'année rappelait combien les étudiants étaient scrutés notamment à travers l'utilisation de leur carte étudiante. L'objectif de l'université était de pouvoir prédire quels sont les étudiants qui abandonneront leurs études en cours d'année ou de cursus. Qui dit étudiant, dit aussi bibliothèque universitaire. Les BU pourraient être tentées de céder « à la mesure, la collecte, l'analyse et la présentation de rapports basés sur des données des apprenants en contexte d'apprentissage » (source), autrement dit aux méthodes de Learning Analytics."
Aurialie Jublin

Plateformes numériques & travailleurs indépendants : pas de charte dans la lo... - 0 views

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    "Parmi les nouveautés juridiques de la rentrée du secteur numérique (voir les détails dans notre article), se trouvait la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » (dite « Pénicaud 2 ») qui envisageait, dans son article 66, la création d'un mécanisme destiné à compléter le régime juridique des plateformes de mise en relation concernant les travailleurs indépendants qui trouvent des missions par son intermédiaire. Les plateformes pouvaient publier une charte détaillant les relations juridiques (droits et obligations) avec les indépendants et l'existence de cette charte visait à diminuer le risque de requalification. (...)" Mais l'article 66 a été supprimée dans la version de la loi publiée au JO du 6/9/18.
Aurialie Jublin

Pourquoi la technologie n'est pas démocratique et comment elle peut le devenir - 0 views

  • les technologies font rarement l’objet de débats démocratiques, il nous semble même étrange d’accoler les deux termes, comme si ce qui était « technique » sortait par principe de la sphère du débat. Les seuls critères peut-être, qui mériteraient des discussions, seraient les analyses coûts / bénéfices et les risques sanitaires et environnementaux.
  • Comment expliquer ce déficit démocratique ? Sclove le met sur le compte d’un malentendu à propos de la technologie : nous aurions trop tendance à penser chaque objet à travers un usage unique. Un marteau par exemple, sert à planter un clou et ce serait tout. En fait, lorsqu’un homme plante un clou, il développe ses muscles, sue, s’affirme, se souvient des mythes de Vulcain et Thor, du garage de son grand-père, etc. Le marteau lui, a nécessité de couper un arbre, extraire du minerai de fer, c’est un objet plutôt utilisé pour travailler seul (il n’a qu’un manche) qui véhicule donc une certaine forme d’organisation du travail. Comme toutes les technologies, les marteaux sont « polypotents », c’est-à-dire bourrés d’effets secondaires et d’externalités de toutes sortes qui passent bien souvent à la trappe. C’est au regard de ces effets qu’une démocratie devrait pouvoir anticiper, jauger, et décider ou non d’adopter une technologie.
  • La seconde critique affirme que « prévoir » les externalités positives ou négatives d’une technologie est difficile. Sclove l’admet volontiers mais nuance néanmoins : il reste que les citoyens sont les plus à même de savoir si une technologie va changer leur vie, les forcer à travailler ensemble ou isolément, procurer du plaisir ou de l’apathie, accroitre ou non l’autonomie ou la dépendance à une entité centralisée. Qui plus est, la démocratie technique n’agit pas qu’à l’endroit des nouveautés, elle concerne également le régime technologique présent : questionner l’existant est aussi une manière de ne pas le renforcer dans ses défauts.
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  • Mais tout n’est pas si simple et les résistances sont nombreuses. La démocratie technique souffre de deux critiques majeures. La première prétend que les gens simples ne sont « pas capables » de prendre ce genre de décisions, ne font pas le poids face aux avis d’experts, en bref, la parole populaire est envisagée comme un risque à ne pas prendre.
  • En fait, les freins à la démocratie technique sont ceux dont souffre la représentativité citoyenne en général (la démocratie participative, le tirage au sort) : une certaine peur de la parole populaire et une foi aveugle en un régime technocratique qui pourrait s’absoudre de toute position idéologique, quand bien même il est incapable d’observer les siennes. Cela s’explique. Pour Sclove, les citoyens ont davantage d’intérêt au développement de la démocratie que les experts car ils sont plus à même de comprendre comment la technologie va concrètement changer leur vie.
  • Très concrètement, les technologies peuvent être autoritaires (quand par exemple elles perpétuent des hiérarchies illégitimes), individualisées (lorsque les individus peuvent leur attribuer seuls un rôle ou un autre), communautaires ou coopératives (lorsqu’elles perpétuent des hiérarchies légitimes, par exemple une hiérarchie qui amène à plus de démocratie), de masse (ce qui implique une élite détachée du reste) et transcommunautaires (qui facilite les relations entre plusieurs communautés).
  • De cette patiente déconstruction des enjeux démocratiques liés aux différents régimes technologiques, Richard Sclove dégage un certain nombre de critères de nature à faciliter la prise de décision démocratique. Pour commencer, il faudrait veiller à trouver le juste équilibre entre toutes ces formes de technologies (c’est-à-dire le bon rapport de pouvoir). Richard Sclove propose ensuite de « limiter les techniques débilitantes »
  • Parmi les autres « critères de conception démocratiques », Richard Sclove mentionne les technologies permettant une relative autonomie, capables de contenir les externalités environnementales et sociales à l’intérieur du domaine politique local, soutenables écologiquement et flexibles, c’est-à-dire susceptible de recevoir des évolutions facilement.
  • Ces critères peuvent bien sûr soulever un certain nombre de craintes légitimes. Un cadre aussi strict n’est-il pas l’assurance de signer l’arrêt de mort de toute innovation ? Richard Sclove répond par la négative. D’une part, les procédés démocratiques qu’il promeut (inspirés des modèles de conférences de consensus et autres conférences citoyennes) agissent toujours à un niveau relativement local. Si une technologie n’est pas adoptée à un endroit, elle le sera probablement ailleurs, l’objectif étant de favoriser un pluralisme technologique. Si la technologie s’avère être sans risque, alors elle pourra se diffuser.
  • Entrer dans le concret est une autre paire de manche. Pour Sclove, la première étape doit être celle de la prise de conscience. Il faudrait commencer au niveau local, par inventorier les technologies selon les critères déjà expliqués.
  • Il faudrait aussi changer de regard sur la technologie, les discours médiatiques sont bien souvent focalisés sur des « découvertes stupéfiantes » et autres « récits sensationnels ». Il faut une critique sociale de la technologie qui ne soit pas une parole descendante de la part des « experts-qui-éclairent-les-masses. »
  • Concernant le type d’institutions à mettre en place, pas de suspense, il faut tester, échouer, apprendre. De nombreuses approches déjà bien documentées ont fait leurs preuves. Le point sensible reste la bonne représentativité des citoyens. Structurellement, les experts sont surreprésentés car le personnel politique, peu formé et en manque de temps, se repose sur un personnel non-élu qui les sollicite. Ceux-là sont rarement impartiaux, peu à même d’envisager les implications sociales et politiques d’une technologie et participent pourtant à des décisions d’envergure (comme on l’a vu dans le cas des systèmes automatisés pour les aides sociales). I
  • Pour autant, nous ne devrions pas totalement baisser les bras : il reste des tas d’endroits où un contrôle démocratique est possible et même souhaitable : transport et mobilité, urbanisme, automatisation du travail, ces champs sont bien souvent laissés à l’appréciation d’entreprises, de techniciens et d’experts qui peinent à solliciter les citoyens (si tant est qu’ils le veuillent).
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    "L'innovation, loin de n'être qu'une affaire technique, transforme profondément et durablement les sociétés. La plupart des technologies sont pourtant adoptées sans qu'aucun processus démocratique ne soit mis en oeuvre. Le citoyen peut-il avoir son mot à dire, et sous quelle forme ? Cette question essentielle a été posée il y a 15 ans par Richard Sclove, fondateur du Loka Institute. Mais Où Va Le Web, média d'analyse souhaitant « p(a)nser le numérique », s'est plongé dans un essai d'autant plus intéressant qu'il promeut des procédés démocratiques concrets, des conférences de consensus aux « Déclarations d'impact social et politique »"
Aurialie Jublin

Les bornes Autolib', mobilier urbain à l'abandon | L'interconnexion n'est plu... - 0 views

  • Ni Peugeot, ni Renault. Or, aucun des représentants des sociétés potentiellement intéressées par les bornes de recharge Autolib’ n’a l’intention de les utiliser. « La recharge des véhicules, on en fait notre affaire », annonce le représentant de Free2Move, le service qui sera proposé « fin 2018 » par Peugeot. « La recharge et le nettoyage seront effectués dans la zone dans laquelle seront disponibles les véhicules », explique la responsable de Moov’in, un service présenté par Renault. Le constructeur proposera à partir de septembre, à une date encore non précisée, 120 voitures électriques, en test, dans deux secteurs, les 11e et 12e arrondissements de Paris et Clichy (Hauts-de-Seine). Mais aucune de ces voitures ne se servira des bornes Autolib’.
  • Les opérateurs expliquent, à l’unisson, que les bornes sont équipées d’un logiciel de pilotage qui appartient au groupe Bolloré, opérateur d’Autolib’ jusqu’à la fin du mois. Ils ne savent pas quand ce logiciel sera remplacé. Autrement dit, les bornes seront bientôt inutilisables, y compris pour les particuliers autorisés à garer, moyennant un abonnement annuel, leur véhicule électrique sur les places Autolib’. Ce logiciel, en pratique « la carte automate contrôlant physiquement les bornes de charge depuis la borne principale », explique un lecteur, pourrait certes être prochainement remplacé, mais la Ville de Paris annonce que le délai sera d’environ « six mois ».
  • Enfin, ces bornes ne permettent qu’une recharge lente ; il fallait 12 heures pour charger complètement une Autolib’. Or, depuis 2011, la technologie a évolué, de nouvelles bornes sont apparues, permettant d’effectuer 80% de la recharge en une heure environ.
  • ...1 more annotation...
  • Voilà qui rappelle le triste sort des bornes de « stationnement intelligent » qui devaient supprimer les voitures ventouse à Nice (lire ici), un système abandonné après trois ans d’existence. Ou les stations du vélo en libre-service de Perpignan ou Chalon-sur-Saône, tous deux désormais supprimés. On songe aussi aux portiques de la « taxe poids-lourds », dite « écotaxe », démontés après le renoncement du gouvernement Ayrault à cette mesure pourtant votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Voire au projet d’aérotrain survolant la Beauce sur une rampe en béton. Ceux-là n’avaient même pas servi.
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    "Ces plots métalliques gris et blancs d'environ un mètre de haut, disposés dans tous les quartiers de Paris et dans une centaine de villes de banlieue parisienne, faisaient partie du paysage urbain depuis 2011. Et ne serviront bientôt plus à rien. La fin du système Autolib' condamne les 3200 bornes de recharge électrique, ainsi que les totems où s'effectuait la réservation, au probable démontage. Par ailleurs, une partie des voitures Bluecar, chères à Vincent Bolloré, sont déjà parties à la casse, selon le magazine Chalenges."
Aurialie Jublin

Mais pourquoi les GAFA nous rendent notre temps ? - 0 views

  • En réalité, les internautes devraient plutôt s’inquiéter de ces nouvelles fonctionnalités annoncées par les GAFA. Car cela sous-entend que ces derniers ont trouvé le moyen de faire de l’argent d’autres manières qu’en vendant notre temps de cerveau disponible au mieux offrant. Cela veut dire que l’économie de l’attention, qui pré-existe largement au Web puisqu’elle est au coeur du modèle économique de nos industries culturelles et médiatiques, n’est plus nécessairement le seul modèle possible pour ces grands groupes du numérique. Ou plutôt, ce que laisse entendre Mark Zukerberg, c’est que cette économie de l’attention n’a plus une valeur quantitative, mais qualitative : « aider les gens à se connecter est plus important que de maximiser le temps passé sur Facebook ». Nul besoin de garder présent un utilisateur durant une grande plage de temps si on peut s’assurer qu’il génèrera rapidement de la valeur.
  • Ainsi, il est notable de constater que les fonctionnalités annoncées ne permettent d’évaluer que le temps que l’on passe sur notre téléphone. Cela nous renvoie à une vision très utilitariste de notre société et de son rapport aux nouvelles technologies : optimiser son temps, le dépenser utilement. Cependant, les internautes sont loin de ne dépenser que du temps. Nous dépensons de l’argent (via le e-commerce) et nous “dépensons” des données personnelles (sur les réseaux sociaux ou via les applications de nos smartphones). Or ce sont ces deux dépenses qui sont les plus rémunératrices pour les géants du numérique. Ce n’est donc pas un hasard si la nouvelle application d’Apple nous indique le temps passé sur notre téléphone et non le montant cumulé que nous dépensons sur l’App Store ou sur les différentes applications que nous utilisons.
  • En effet, ce combat détourne en partie l’attention du fond du problème, c’est-à-dire la capacité des utilisateurs à maîtriser leurs usages dans leurs diversités des services numériques.
  • ...1 more annotation...
  • C’est pourquoi il est aujourd’hui impératif de repenser la conception des services numériques, aussi bien dans ses méthodes, d’exploitation des données personnelles ou de l’attention, que dans ses objectifs, business models et impacts sur nos sociétés. De nombreux concepteurs de services numériques cherchent ainsi à remettre du sens dans leur travail et dans leurs produits, avec pour soucis de remettre l’exigence de choix et de liberté de l’utilisateur au centre de la conception.
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    "Ces dernières semaines, parmis les nouveautés annoncées par les géants américains du numérique pour leurs services respectifs, figuraient un certain nombre de fonctionnalités visant à "rendre le contrôle aux utilisateurs". Apple le formule ainsi : "iOS 12 intègre de nouvelles fonctionnalités pour limiter les interruptions et gérer le temps passé devant les écrans". iOS et Android offriront donc dorénavant la possibilité de monitorer le temps passé sur son téléphone, ainsi que la possibilité - à l'instar de Facebook - de mieux contrôler les notifications que l'on souhaite recevoir."
Aurialie Jublin

Réseaux sociaux : « Les utilisateurs sont conscients de leur dépendance aux a... - 0 views

  • Il y a eu une chute des audiences de Facebook depuis les révélations sur son implication dans la diffusion de « fake news » lors des dernières élections présidentielles américaines et l’affaire Cambridge Analytica. Les géants du numérique sont aujourd’hui globalement dans une tentative de reconquête, en affirmant qu’ils agiront de manière plus responsable, plus régulée.Mais leur objectif est aussi d’obtenir de nouvelles métriques pour affiner encore l’extraction intentionnelle des informations sur leurs utilisateurs. C’est sur ces méthodes d’exploitation que repose leur modèle : susciter l’attention, définir notre profil de données pour vendre ensuite de la publicité.
  • Comment changer les choses, plus globalement ?H. G. : Je pense qu’il faut porter cette question de l’attention sur le plan politique, en réglementant davantage. Nous appelons aussi, avec la Fondation Internet nouvelle génération (Fing), à nommer dans les entreprises du numérique, des médiateurs chargés des questions attentionnelles, pour qu’elles soient enfin prises au sérieux.
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    "Facebook a annoncé début août la mise en place en cours d'un outil permettant de mieux maîtriser le temps passé sur le réseau social. Google et Apple avaient déjà lancé ce genre d'option. Analyse d'Hubert Guillaud, spécialiste des questions d'attention sur les réseaux et responsable de la veille à la Fondation Internet nouvelle génération (Fing)."
Aurialie Jublin

Many US Facebook users have changed privacy settings or taken a break | Pew Research Ce... - 0 views

  • There are, however, age differences in the share of Facebook users who have recently taken some of these actions. Most notably, 44% of younger users (those ages 18 to 29) say they have deleted the Facebook app from their phone in the past year, nearly four times the share of users ages 65 and older (12%) who have done so. Similarly, older users are much less likely to say they have adjusted their Facebook privacy settings in the past 12 months: Only a third of Facebook users 65 and older have done this, compared with 64% of younger users. In earlier research, Pew Research Center has found that a larger share of younger than older adults use Facebook. Still, similar shares of older and younger users have taken a break from Facebook for a period of several weeks or more.
  • Roughly half of the users who have downloaded their personal data from Facebook (47%) have deleted the app from their cellphone, while 79% have elected to adjust their privacy settings.
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    "Significant shares of Facebook users have taken steps in the past year to reframe their relationship with the social media platform. Just over half of Facebook users ages 18 and older (54%) say they have adjusted their privacy settings in the past 12 months, according to a new Pew Research Center survey. Around four-in-ten (42%) say they have taken a break from checking the platform for a period of several weeks or more, while around a quarter (26%) say they have deleted the Facebook app from their cellphone. All told, some 74% of Facebook users say they have taken at least one of these three actions in the past year."
Aurialie Jublin

Mark Zuckerberg s'engage à « protéger la démocratie » - 0 views

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    Le patron de Facebook monte au créneau en publiant une tribune dans le « Washington Post », alors que la numéro 2 du groupe, Sheryl Sandberg, est auditionnée au Congrès ce mercredi.
Aurialie Jublin

Uber, Deliveroo : le statut spécial voulu par le gouvernement censuré - 0 views

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    Le Conseil constitutionnel a rejeté pour des raisons de procédure l'article de la loi « Avenir professionnel » ouvrant la possibilité pour les plates-formes de conclure une charte sociale couvrant leurs travailleurs. Motif : aucun lien avec le texte initial de la loi.
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