"Dans un livre autobiographique, ce repenti de la délinquance raconte son passé de trafiquant de drogue dans les quartiers de Bondy-nord et sa conversion spectaculaire, venue bouleverser radicalement sa vie."
"Après deux années de travail, le synode du diocèse de Créteil se conclut dimanche 16 octobre. Parmi les priorités, figurent l'évangélisation des jeunes générations et la conversion des institutions ecclésiales. La démarche synodale a eu pour particularité d'associer aussi des chrétiens qui n'avaient pas l'habitude de prendre des responsabilités dans l'Église"
"Nous poursuivons notre série cartographique en s'intéressant aujourd'hui aux cycles de la vie. De même que les classes sociales, les classes d'âge sont mobiles sur le territoire national. La période actuelle est marquée par l'urbanisation. Périphérie urbaine pour la jeunesse, centres-villes pour les plus âgés. "
"La plupart des villes en développement se construisent aujourd'hui de manière informelle, et le milliard d'habitants vivant actuellement dans des quartiers précaires devrait doubler d'ici 2030.
Ces quartiers constituent autant de morceaux de territoire en décrochage. Caractérisés par une exclusion urbaine et socio-économique, ils pâtissent d'un accès insuffisant aux services et équipements. Anciens centres dégradés, quartiers dévastés à reconstruire suite au déclenchement d'une crise, bidonvilles, quartiers en dur se densifiant ou encore extensions de villes sous-équipées, ils représentent tous un défi majeur pour les collectivités locales et les États."
"Depuis plus de 40 ans, la France souffre de ses banlieues. Constatant que le problème persiste malgré la mise en œuvre de multiples « plans », le président de la République vient de refuser de prendre à son compte le « plan Borloo », dernier de la série. Mais son discours sur les banlieues est à son tour mal accueilli par un grand nombre d'élus de terrain ! Pour les « plans banlieues », y aurait-il comme une fatalité du rejet, et de l'échec ?
Pour en sortir, le Président propose de changer et de méthode, et de rythme. Le plus judicieux ne serait-il pas d'aller plus loin encore, en changeant carrément d'approche ? En effet, un « plan banlieues » a pour principale limite de ne parler que des « banlieues », c'est-à-dire d'ignorer, par là même, certaines dimensions essentielles du problème qu'il prétend traiter. Il nous semble nécessaire de prendre clairement conscience du fait que la solution au problème des banlieues n'est pas dans les banlieues."
"Dans les nuits du 19 au 22 avril 2020, plusieurs affrontements ont eu lieu entre jeunes des quartiers populaires et policiers, à Saint-Denis, Aulnay-sous-Bois, Nanterre, Villeneuve-la-Garenne, Rillieux-la-Pape et Asnières.
Ces faits révèlent aussi, parfois avec cruauté, les inégalités sociales qui existent, en fonction de la où nous vivons, de la taille de notre habitation et du nombre de personnes avec lesquelles nous sommes confinés.
Dans les médias, ces inégalités sont exposées, avec d'un côté, la bourgeoisie parisienne pour qui cette épreuve est une expérience positive, un « retour à soi » bienvenu, et de l'autre, les « banlieues populaires », toujours réfractaires à l'ordre social, un sentiment d'injustice qui privent beaucoup de jeunes du peu de libertés dont ils disposent."
"En France, des « identitaires » auto-proclamés, liés à la tradition de l'extrême droite, essentialisent et racialisent l'appartenance nationale, de manière explicite, afin de distinguer, contre la tradition civique et républicaine française, des « faux » et « vrais » Français selon leur origine.
Dans le débat public cependant, ce sont souvent des collectifs antiracistes luttant contre les discriminations, voire les universitaires travaillant sur la question raciale, qui se voient accusés « d'essentialiser des identités », de verser dans « l'islamogauchisme » et de menacer la cohésion de la République. Sont mises en cause notamment certaines organisations (par ailleurs en conflit) comme le Comité Adama ou le Parti des Indigènes de la République (PIR), qui sont parfois qualifiées « d'entrepreneurs identitaires ». Ce terme désigne des personnes ou organisations qui viseraient à promouvoir des appartenances collectives selon un critère ethnique - une notion qui s'applique, de manière privilégiée, à des groupes nationalistes ou ethno-religieux."
"Alors que nous n'analysons pas encore complètement l'impact de la crise actuelle sur le travail et l'emploi, que sait-on aujourd'hui de cette jeunesse non étudiante, et peu ou pas diplômée ?
Depuis plusieurs années, nous réalisons des enquêtes de terrain auprès des jeunes des classes populaires, issus de familles qui ont un accès précaire à l'emploi, de faibles niveaux de revenus et de diplôme, et qui sont les plus concernés par les politiques publiques d'insertion.
Ces recherches ont fait tomber d'emblée l'idée d'une jeunesse qui n'aurait jamais travaillé ou n'aurait pas fait les efforts nécessaires pour trouver du travail.
Depuis leurs débuts dans la vie active, ces jeunes alternent des périodes d'emploi ou de formation avec des épisodes de chômage plus ou moins longs, plus ou moins récurrents. Pour une grande partie d'entre eux, les horaires de travail ne sont pas toujours fixes et sont décalés, et leurs contrats de travail de courte durée.
Certains sont embauchés en CDI, mais pas forcément à temps plein. D'autres enchaînent les missions d'intérim avec des durées variables, allant de quelques jours à quelques mois. Les niveaux de salaire de leurs emplois ouvriers et employés se situent autour du SMIC."
"Face à la crise économique et sociale en cours à la suite de la pandémie de Covid-19 et des confinements mis en œuvre, certains publics apparaissent particulièrement vulnérables. C'est le cas des jeunes et notamment de celles et ceux qu'on appelle les « Neet » (Nor in education, employment, or training) c'est-à-dire qui ne sont ni à l'école, ni en formation, ni en emploi. La vulnérabilité de ces non qualifiés reste d'autant plus prégnante que leur situation se dégrade constamment sur le marché du travail depuis plus de quarante ans.
Deux études récentes de la Dares et de l'Injep publiées récemment relèvent ainsi l'hétérogénéité de cette population. Une logique d'individualisation a été retenue pour organiser les parcours dans le cadre d'une relation contractuelle entre les jeunes et les institutions. "
"Les entreprises doivent mieux s'intéresser à la vie personnelle de leurs collaborateurs : 83 % des jeunes actifs considèrent en effet que l'employeur doit la prendre en compte. C'est ce qui ressort d'une enquête menée début 2020 en partenariat avec la société DOMPLUS Groupe auprès de 6 500 jeunes actifs. En outre, 40 % estimaient, au moment où ils étaient interrogés, que leur employeur ne prenait pas suffisamment en compte cette donnée.
Ce que les jeunes actifs nous disent, c'est donc que pour eux, l'entreprise doit oser sortir des frontières établies pour leur proposer des services, des solutions qui les aident concrètement à mieux gérer cette conciliation. Et que cela implique donc de mieux prendre en considération leur vie personnelle, que le sujet n'est plus tabou - dans certaines limites bien sûr.
Notre enquête révèle également que 66 % des jeunes actifs se sentent engagés au sein de leur entreprise. Et ils sont 72 % à se dire engagés (+6 points) parmi les jeunes actifs qui concilient de manière satisfaisante leur vie privée et leur vie professionnelle. Cette conciliation est donc une source essentielle de leur engagement."
"Les soudaines phases d'intérêt politique pour les jeunes ruraux aboutissent habituellement sur des mesures « volontaristes » qui prennent le cadre urbain comme référence et supposent de se projeter vers la ville pour vivre sa jeunesse et se réaliser.
Ces injonctions unilatérales à la « mobilité » ou à « l'ouverture » pâtissent du manque de connaissances sur des groupes juvéniles que l'on a longtemps uniformisés sous l'image d'une société paysanne immuable.
Les jeunesses urbaines, plus visibles, font alors office de point de comparaison avec les jeunesses rurales, selon un principe de définition par le manque. Par ce prisme, on tend à méconnaître les conditions d'existences et les visions du monde des jeunes ruraux, mais surtout on gomme les fractures qui existent au sein même de ce large groupe."
"Si les personnes âgées constituent le gros des victimes de la pandémie, les travailleurs d'âge moyen ont également été affectés par le Covid-19. C'est en particulier le cas des professionnels de la santé et des employés dont les postes, au contact du public, augmentent le risque d'exposition au coronavirus.
Les demandes formulées par ces travailleurs de première ligne, qui allaient de la mise en place de mesures de protection sanitaire adéquates à la cessation des activités non essentielles ont fait la une des journaux.
Dans le contexte de cette pandémie, les personnes occupant des emplois à bas salaires dans les services essentiels sont fréquemment contraintes, y compris pour des raisons économiques, de poursuivre leur activité en dépit des risques pour la santé. Risques de contamination sur le lieu de travail, conditions de logement difficiles et comorbidités pourraient alors, en agissant de concert, aggraver les inégalités sociales en matière de santé, avec un effet amplificateur des pertes de revenus et licenciements générés par la crise.
Des données récentes sur les hospitalisations liées au Covid-19 en France reflètent cette situation."
"Avec la pandémie de Covid-19, l'emploi connaît en France une crise sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais aux inégalités face à l'emploi s'ajoutent des inégalités de conditions de travail que la pandémie a révélées et amplifiées : les cadres, davantage épargnés par la crise, ont massivement télétravaillé, tandis que les ouvriers et les employés - à l'arrêt pour près de la moitié - sont quasiment toujours sur site quand ils sont en activité.
Le recours massif au télétravail des cadres a toutefois nui aux relations intrafamiliales. C'est ce que révèle l'enquête Coconel qui permet de saisir le nouveau visage du travail et de l'emploi en France deux mois après le début du confinement.
Parmi l'ensemble des actifs qui occupaient un emploi au 1er mars 2020, 30 % étaient à l'arrêt deux mois après et 70 % travaillaient encore - dont 41 % depuis leur domicile et 59 % à l'extérieur. Qui ont subi les premiers les conséquences économiques de la pandémie ? Dans quelles conditions les Français ont-ils continué à travailler, selon leur sexe et leur catégorie socioprofessionnelle ?"
"Comment comprendre certaines attitudes radicales observées aujourd'hui dans des quartiers populaires vis-à-vis des institutions et des politiques ?
Très récemment la Gazette des Communes relevait à travers ses interlocuteurs qu'avec le nouveau confinement, les difficultés matérielles aggravées par la crise sanitaire, « "s'entremêlent" […] avec une tension liée aux suites de l'assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste. »
Et de souligner des prises de paroles particulièrement ambiguës, radicales et parfois confuses, voire complotistes, vis-à-vis des caricatures, de la stigmatisation des populations des quartiers et de la politique de la ville. Or, cet état de fait, cette « déformation de la réalité » parfois assumée, résulte d'un engrenage que j'ai pu déjà identifier sur mes terrains il y a plus de 20 ans.
Certes la situation des « banlieues » aujourd'hui n'est pas toujours aussi caricaturale que l'image présentée dans des médias, comme le montrait le rapport d'Hakim El Karoui qui montre les nombreuses opportunités socio-économiques de ces quartiers.
Reste que les sentiments d'inégalité et d'injustice nourris par les discriminations de tout ordre depuis des années alimentent aujourd'hui le passage un ressentiment qu'il oriente certains jeunes vers des chemins (retrait de la vie sociale, cycle sociale vers la délinquance, pratiques religieuses plus assidues, rébellions et provocations) plus radicaux et toujours plus excluants."