"Distracted? What if technology was designed to help us spend our time well?" Le manifeste de Tristan Harris en faveur "d'une économie qui nous aide à bien utiliser notre temps, et dans laquelle les entreprises se font concurrence pour apporter une contribution clairement positive à nos vies."
Dans Internet Actu, Hubert Guillaud rend compte des travaux de l'ex-"designer éthique" de Google, Tristan Harris, désormais à la tête du cabinet "Time Well Spent". Sa vision : au lieu de designer des services dans le but "de maintenir les utilisateurs dans un état d'activité constante et de dépendance", les concevoir pour "les aider à vivre leur vie et bien utiliser leur temps, en gagnant ainsi leur fidélité." Les formes de design de services qu'il préconise semblent particulièrement adaptées au "self data".
Extrait du Baromètre de l'Intrusion de Publicis, édition 2015 (qui montre par ailleurs une réticence croissante à la dataphilie des entreprises) :
"Le sentiment d'intrusion non seulement persiste mais semble même progresser au sein de la majorité des consommateurs. (...)
La solution viendra peut-être aussi dans le fait de donner davantage la main au consommateur dans sa gestion de la privacy : 76,1 % des répondants à l'étude sont intéressés pour gérer eux-mêmes leurs données personnelles au travers d'outils dédiés! Cette approche est celle du VRM (Vendor Relationship Management). Le VRM retourne comme un gant le CRM. Avec le VRM, c'est le client qui gère sa relation avec les marques. Il fait le tri entre les marques qu'il aime et les autres. Il déclare ses centres d'intérêts pour éventuellement être abordé par certaines marques qu'il ne connaît pas. Si cette approche semble encore utopique aujourd'hui, elle a néanmoins le mérite de montrer la direction. Les consommateurs mûrissent et sont de plus en plus conscients de la valeur de leurs données et de l'intérêt des marques pour ces informations. Il ne faut plus hésiter à leur fournir les moyens de mieux gérer leur relation à la marque. Les deux parties ont tout à y gagner."
Et pour 2016, un zoom dédié VRM ( http://www.cbnews.fr/etudes/le-barometre-de-l-intrusion-selon-publicis-eto-a1028213 ) produit un retour encore plus clair : 54,85% de oui à "seriez-vous intéressé à gérer vous-mêmes vos data perso ?"
"Intel this year judged the questions swirling around personal data important enough to launch a "Data Economy Initiative," a multiyear study whose goal is to explore new uses of technology that might let people benefit more directly, and in new ways, from their own data, says Ken Anderson, a cultural anthropologist who is in charge of the project." -- However, the project has not published a single news since then...
Après avoir ouvert ses "données publiques" non nominatives, la municipalité de San Francisco entend permettre aux citoyens d'obtenir les données personnelles qu'elle détient à leur sujet. Un projet qui nécessite pas mal de travail...
"di.me researches technology that enables the user to use personal data in a controlled, trustworthy, and intelligent way. di.me aims at providing a technology that can be used for diverse social, privacy-preserving services."
"The WEF has released three new reports on strengthening trust, transparency and privacy in personal data usage:
- Rethinking Personal Data: A New Lens for Strengthening Trust
- Rethinking Personal Data: Trust and Context in User-Centred Data Ecosystems
- The Internet Trust Bubble: Global Values, Beliefs and Practices"
Certaines enseignes suppriment leurs "programmes de fidélité", affirmant qu'il y en a désormais trop pour qu'ils fassent la différence et qu'il y a d'autres moyens de connaître les clients. D'autres les poussent de plus en plus loin, jusqu'à la personnalisation des prix en magasin. Qui a raison ? Les deux ?
Issu d'un groupe de recherche du MIT, openPDS "permet à des traitements de données personnelles sensibles de se dérouler à l'intérieur de l'entrepôt personnel de données des utilisateurs." L'outil fournit "des réponses, pas des données" aux requêtes extérieures. Il permet par exemple d'anonymiser des données à la source, y compris en en réduisant la "résolution".
La politique américaine d'"accès des citoyens à leurs propres données" a désormais un nom : MyData. Après les trois "boutons" sectoriels (vert : énergie, bleu : santé, rouge : éducation), l'initiative vise à s'étendre à toutes sortes d'autres domaines. Le but est clair : "aider les gens à utiliser leurs propres données à leur propre bénéfice."
Parmi les"10 tendances de la consommation en 2013", trendwatching traduit "VRM" en "Data Myning" : "les consommateurs vont chercher à posséder et exploiter leurs propres données à propos de leur style de vie."
Un article de recherche, plutôt juridique, qui conclut sur "l'importance de permettre aux individus d'accéder à leurs données sous une forme réutilisable", qui "incitera les développeurs à proposer des fonctions mobilisant les possibilités du big data, mais orientées vers les utilisateurs."
Le grand distributeur britannique Tesco s'engage dans la restitution des données à ses consommateurs équipés d'une carte de fidélité (ClubCard) : il vient de publier un avis de recrutement à cet effet "Product Manager, My Data".
La formulation de la fiche de poste est intéressante :
- Bien sur, il s'agit d'abord de "développer une stratégie pour l'accès personnalisé des clients à leurs données", d'en définir les priorités et d'en piloter la mise en oeuvre.
- Mais la mission consiste aussi à identifier des services, voire des jeux, à proposer aux clients pour que la restitution des données ouvre des opportunités d'affaires.
- Et le "Product Manager" doit aussi travailler avec les autres départements (marketing, juridique) en vue d'identifier ce qui doit changer dans l'entreprise une fois que les clients ont accès à leurs données.
Blog autour de la thèse de sciences de l'information de Julien Pierre, véritable mine autour des concepts d'identité (numérique ou non), de réputation, de vie privée.
Par Robin Wilton, directeur "politiques publiques et vie privée" de la Kantara Initiative, une remarquable présentation des vrais enjeux de la protection de la vie privée dans un monde numérique.
Une étude auprès des consommateurs britanniques confirme nos intuitions : les consommateurs ne percevront les bénéfices de la récupération de leurs données que si des applications à forte valeur d'usage leur sont proposées, en particulier pour leur faire économiser de l'argent ou gagner du temps.
Compilées en vue d'une réunion du comité de pilotage du projet britannique Midata, 10 exemples d'applications fondées sur le retour des données personnelles aux individus.