"À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, mercredi 8 mars, La Croix interroge le bilan du pape François après dix ans de pontificat. François a-t-il vraiment changé l'Église ?"
"[Tribune] Historienne de l'Église catholique et journaliste italienne, Lucetta Scaraffia a rencontré Benoît XVI avant et après son pontificat. C'est grâce à lui qu'elle a pu fonder le supplément féminin de L'Osservatore Romano, le quotidien du Saint-Siège. Dans La Vie, elle lui rend hommage."
"Depuis que l'idéologie féministe est entrée dans le cadre des discussions à l'intérieur de l'Eglise, et sans aucun doute dopée par divers événements suscités sous le pontificat actuel - notamment le « synode sur la synodalité » et ses avatars diocésains et nationaux, comme le désormais célèbre « Synodalerweg » allemand -, la question de l'accès aux ordres sacrés des femmes, tel le monstre du Loch-Ness, revient régulièrement sur le devant de la scène médiatique."
"Vatican II (1962-1965) avait soulevé l'espoir de voir changer la donne pour les femmes et motivé l'engagement de nombre d'entre elles en réseau ou en association. Soixante ans plus tard, force est de constater que la suite n'a pas été à la hauteur des espérances. Les austères pontificats de Paul VI (1963-1978) et Jean Paul II (1978-2005) ont davantage été des temps de resserrement doctrinal, durant lesquels le féminisme catholique a peiné à se faire entendre."
"Depuis le début de son pontificat, le pape François a nommé une vingtaine de femmes en responsabilité au Vatican, à des niveaux jusqu'ici inédits. « La Croix » analyse ses choix, les mettant en perspective avec ses discours, qui témoignent d'une théologie plus traditionnelle."
"Le pape François a nommé le 6 janvier sœur Simona Brambilla au poste de préfète du dicastère pour les instituts de vie consacrée, une première dans l'histoire. Durant son pontificat, François a pris plusieurs décisions audacieuses sur la place des femmes dans l'Église. Pour autant, sa vision de la femme demeure classique."
"Avec son fort caractère et ses prises de position tranchées, le pape François, décédé lundi 21 avril, aura façonné une génération de catholiques français, presque malgré eux. Qu'ils l'aiment ou l'apprécient moins, tous ont été bousculés, chacun à sa façon, par l'évêque de Rome."