Pour la philosophie classique,
« motif » et « mobile » constituaient, autrefois, les
objets d’une distinction, voire d’une opposition, dans notre langue, qui
pouvait s’avérer utile à travers ses nuances ; mobile (originaire
du latin mobilis, contraction de movibilis, racine mov :
« susceptible d’être mu ou de se mouvoir », donnant en français
auto-mobile, meuble, mobilier, mobiliser…)1, signifiant plutôt des
déterminations psychiques profondes, mais plus ou moins troubles, à l’origine
d’un comportement ou d’une action individuels ou collectifs, on le voit à
travers ces éléments d’étymologie, mobile reste parent de mouvement et de
changement, mais il faudra plus tard distinguer entre mouvement – movitamentum -,
changement de position dans l’espace et mutation, changement de nature de
l’objet ; motif, (dérivé du latin motor, motus , motum,
supin de movere, racine mov, mo2- mouvement-,
motivus, : « ce qui explique et justifie les termes d’un
jugement, d’une décision, d’une action, d’une conduite »), motion (d’où
dériveront à leur tour émotion ou commotion), sans préjudice de
significations esthétiques, musicale ou architecturale, plus techniques et
évidemment d’emploi plus limité ; motivation, d’apparition récente
(en français XXème siècle) : « relation d’un acte aux
motifs qui l’expliquent ou le justifient ». Ce dernier terme appartient
plutôt au vocabulaire de la psychologie contemporaine. Il se retrouve également
employé en pédagogie, en formation des adultes, dans le domaine du commerce et
de la vente, dans celui du management…