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En deux jours, deux annonces de vendeurs de TBI (N ?) tentent d'ouvrir un nouveau marché pour ceux-ci. Les spécialistes le savaient depuis longtemps, mais les commerçants ont d'abord écoulés leurs stocks… les Tableaux numériques de toutes sortes s'épuiseraient vite… donc il fallait les vendre rapidement avant que les usagers ne s'aperçoivent qu'il y avait, pédagogiquement bien mieux à faire. J'ai écrit, il y a longtemps déjà sur ce blog, ce que je pensais de cette fausse interactivité vendue avec les tableaux numériques. Les premiers témoignages d'expérimentateurs avaient confirmé les pressentiments : ils avaient une tablette sans fil qui permettait de prendre en main à distance, de sa place, le Tableau numérique. Car l'effet magistral du TBI était redoutable et de plus ils étaient le plus souvent utilisés comme simple vidéoprojecteurs. Il y avait fort à parier que du fait de cet usage, les vendeurs devraient ouvrir leur offre à de nouvelles formes d'interactivité s'ils ne voulaient pas subir un retour de bâton… d'acheteurs déçus de ces usages réels, bien différents des usages vendus et parfois prescrits… cela a commencé avec les boitiers de vote qui se sont multipliés sur toutes les solutions. Et puis l'arrivée des tablettes numériques a fait frémir ces marchands qui semblaient bien loin de cette logique : passer du prof à l'élève du tableau collectif à la tablette individuelle a été probablement un renversement important… et peut-être pas facile à aborder. Enfin le I d'interactivité peut-il prendre un sens nouveau, du moins dans l'argumentaire commercial.

Des enseignants montréalais s'opposent à la mise en place des tableaux blancs interactifs (TBI) dans les écoles du Québec.

Je comprends que pour vendre, il faut de la nouvelle qui frappe. J'ai donc effectivement été frappée par l'article de la Presse ce matin intitulé « Les tableaux interactifs, déjà dépassés? ». Frappée par l'absence de contextualisation!

"Bien que certaines écoles du Québec en aient fait l'acquisition il y a quelques années déjà, ce n'est qu'en février 2011 que le gouvernment a annoncé un grand projet d'installation de tableaux blancs interactifs (TBI) dans toutes les classes des niveaux primaire et secondaire. Il s'agissait d'un investissement de 240 millions de dollars et on comptait terminer le projet en 2016. Or, la technologie évoluant à la vitesse qu'on connaît, on questionne déjà, si tôt dans l'aventure, la pertinence du choix fait par le milieu politique."

"Tableaux blancs interactifs, tablettes numériques et ordinateurs portables; de plus en plus d'écoles au Québec prennent le virage technologique. Mais quel est l'impact de ces outils informatiques sur la pédagogie? Une équipe de Découverte a cherché à savoir comment ces technologies numériques modifient la façon d'apprendre et d'enseigner dans nos écoles."

Très intéressant ce reportage de Daniel Carrière et Pier Gagné à Découverte sur le remplacement des tableaux verts par des écrans tactiles dans les classes du Québec. Le gouvernement a en effet annoncé l'an dernier que les profs allaient abandonner leurs ardoises pour les remplacer par des tableaux blancs interactifs d'ici cinq ans. Investissement: 240 millions$ pour 43 000 tableaux. On souhaite ainsi rattraper le retard technologique dans nos écoles. Des spécialistes remettent en question cette solution, ne la jugeant pas suffisamment participative; selon eux, les élèves restent observateurs passifs sans être directement sollicités. L'alternative qu'a choisie la commission scolaire Eastern Townships est révélatrice: l'institution a plutôt décidé il y a neuf ans de fournir un ordinateur portable à chacun de ses élèves, ce qui a coûté 15 millions$. L'institution est passée de la 67e à la 23e position dans le classement des écoles, et le taux de décrochage a fondu de moitié, passant de 42% à 22%, ce qui n'est pas rien. À ce titre, l'école Les Compagnons-de-Cartier de Ste-Foy a fait figure de précurseur, optant pour les ordinateurs portables il y a déjà 15 ans.

« Très peu d'impacts sur la réussite scolaire ont été documentés. Les deux principaux avantages des tableaux blancs interactifs sont la facilité pour l'enseignant de présenter du contenu et une augmentation de la motivation des élèves. Sauf que plusieurs recherches montrent que la motivation diminue avec l'usage. Nous sommes en train de réaliser une étude auprès des enseignants de la Commission scolaire Eastern Townships et nos données préliminaires montrent aussi que la motivation disparaît rapidement », a indiqué Thierry Karsenti, directeur de la chaire de recherche du Canada sur les technologies de l'information et de la communication en éducation.

L'engagement libéral d'implanter des tableaux blancs interactifs dans toutes les classes du Québec n'est pas encore réalisé que certaines personnes croient déjà qu'ils sont dépassés, supplantés par la tablette numérique.

"Si un écran plat interactif, de type LCD, coûtait le même prix qu'un tableau interactif fixe - pour une image de même taille, lequel achèteriez-vous ?"