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Jon Snow

Témoignage de Norio HIRAI, chaudronnier du nucléaire (1) : « Les centrales nu... - 0 views

  • « En plus, il ne faut pas confondre la sûreté et la sécurité. S’il y a des centrales nucléaires, il n’y a plus rien de sûr. »   Quand Norio a appris qu’il avait un cancer, il a décidé de mettre à jour tout ce qu’il connaissait des centrales nucléaires. Il nous explique entre autres que : - On n’explique pas les dangers dus à la radioactivité aux ouvriers. - Quand il y a un accident nucléaire, peu de personnes sont compétentes pour comprendre ce qu’il se passe. - La surveillance des travaux n’est pas faite par des gens qualifiés. - Les contrôleurs sont souvent des personnes qui ne connaissent rien à l’énergie nucléaire. - Le service de l’inspection nucléaire est assuré par des retraités du ministère du commerce et de l’industrie.
  • Ce plan chimérique part de l’idée que ce sont des ouvriers experts qui le réalisent, mais nous ne nous sommes jamais posé des questions sur la qualité des ouvriers et leurs conditions de travail. Pour les centrales nucléaires comme pour les autres chantiers, la main d’œuvre et même les inspecteurs sont constitués par des gens sans qualification suffisante. C’est compréhensible qu’un grave accident se produise dans les centrales nucléaires, les Shinkansen ou sur les autoroutes.
  • Malheureusement cette maison ce sont les centrales nucléaires japonaises.
    • Jon Snow
       
      Voilà. Pas de bol hein.
  • ...15 more annotations...
  • En général, nous imaginons que les constructions des centrales nucléaires, du Shinkansen ou des autoroutes sont soumises à des contrôles rigoureux de l’administration. Mais à Kobé, nous avons découvert des coffrages laissés dans les poteaux en béton du Shinkansen. Les armatures de l’autoroute avaient été mal soudées: (elles avaient été collées par le métal de la soudure mais les bords de l’armature eux-mêmes n’avaient pas été fusionnés). Elles ont toutes été disloquées avec le séisme. Pourquoi une telle chose s’est-elle produite ? Parce qu’on a accordé trop d’importance au plan, au bureau, mais on a négligé la surveillance sur le chantier. Si ce ne fut pas la cause directe, on peut dire que cette négligence a provoqué l’ampleur de la catastrophe.
    • Jon Snow
       
      Ce sont des hommes qui construisent sur les chantiers pas des robots, avec tout ce que ça comporte comme conséquences possibles: défauts, malfaçons, oublis, vols, qualité des matériaux douteuse etc.
  • Depuis environ 10 ans, il n’y a plus de manœuvres compétents. On ne demande aucune expérience au moment du recrutement. Les ouvriers sans compétence ne savent pas le danger de l’accident. Ils ne savent même pas quels sont les travaux non réglementaires et mal faits. C’est la réalité des centrales nucléaires japonaises.
    • Jon Snow
       
      ça coute moins cher et ça se trouve partout un type pas qualifié, ça accepte tout et ça ne se préoccupe que de peu, surtout s'il ne comprend pas la situation.
  • Par exemple à la centrale de Fukushima de TEPCO, nous avons démarré la centrale en laissant un bout de fil de fer et on a échappé de peu à un grave accident qui aurait pu avoir une répercussion sur le monde entier. L’ouvrier savait qu’il avait fait tomber ce fil de fer mais il ne savait pas à quel point la conséquence de son acte était dangereuse. Dans ce sens, une centrale nucléaire toute neuve construite par ces gens incompétents est aussi bien dangereuse qu’une vieille centrale.
  • Dans la centrale nucléaire, il y a aussi le problème de l’irradiation qui empêche de former les successeurs. Quand on travaille dans la centrale nucléaire, il fait très sombre et chaud et avec la protection c’est impossible de parler. Alors les ouvriers se communiquent par gestes. Comment peuvent ils dans ces conditions transmettre leurs savoir faire? En plus, on envoie d’abord les gens compétents travailler et ils s’exposent très vite à la quantité de radioactivité annuelle autorisée et ne peuvent plus travailler, ça accentue encore l’incompétence des ouvriers. Par exemple pour les soudeurs, ils fatiguent leurs yeux en travaillant. Après 30 ans, ils ne peuvent plus faire de travaux précis et ils ne trouvent plus d’embauche dans la pétrochimie. Et c’est comme ça qu’ils arrivent aux centrales nucléaires.
    • Jon Snow
       
      CQFD.
  • le gouvernement a décidé d’envoyer des conseillers de sécurité spécialisés dans chaque centrale nucléaire pour donner l’autorisation du démarrage après la construction ou du redémarrage après les contrôles réguliers. Je savais que ces conseillers ne connaissaient pas grande chose du nucléaire mais je n’imaginais pas à quel point. Quand j’ai fait une conférence à Mito, il y a un homme du Ministère de la science et la technologie qui s’est présenté en public en disant: « Je me sens tellement mal à l’aise d’avouer ce fait, mais je ne connais rien du nucléaire », et il a continué: « De la peur d’être irradiés, les inspecteurs n’ont pas voulu travailler dans les centrales en marche. Comme on vient de supprimer des places dans le ministère de l’agriculture avec le remaniement gouvernemental, ils ont envoyé des fonctionnaires qui donnaient des conseils aux éleveurs du ver à soie ou de la sériole (poisson), sans aucune formation. Voilà pourquoi les conseillers qui n’y connaissent rien du tout, donnent l’autorisation du démarrage dans toutes les centrales. Le conseiller de la centrale de Mihama, contrôlait la qualité du riz jusqu’à il y a 3 mois».
  • Au-dessous de ces fonctionnaires irresponsables du ministère, dans la hiérarchie nucléaire, il y a le service de l’inspection nucléaire. Ce sont des gens du Ministère du Commerce et de l’Industrie qui ont pris leur retraite et sont embauchés dans ce service. Ils occupent des postes importants et enrichissent le service en demandant des contrats à des anciens subordonnés. Ils n’ont jamais travaillé dans ce domaine. Ils possèdent tous les pouvoirs sur l’inspection de la centrale nucléaire et on ne peut rien faire sans leur autorisation bien qu’ils n’y connaissent rien. Ils viennent au contrôle mais, bien sûr, ils ne font que regarder. Malheureusement, ils ont quand même un pouvoir colossal. Encore au-dessous de la hiérarchie, il y a les compagnies d’électricité et les trois fabricants de réacteurs nucléaires qui suivent: Hitachi, Toshiba et Mitsubishi. Moi, j’ai travaillé chez Hitachi. Après les fabricants, il y a encore des sous-traitants de la construction dont j’ai parlé tout à l’heure. Ca veut dire qu’au dessus des fabricants, ils ne sont pas compétents et au dessous des fabricants non plus, il n’y a pas beaucoup de gens compétents. C’est aussi pour cela que les compagnies d’électricité ne peuvent pas expliquer les détails au moment des accidents.
  • Après le grand séisme de Kobé, on a très vite vérifié le plan antisismique de toutes les centrales nucléaires du Japon. Le résultat absurde publié en septembre 1995 disait que toutes les centrales résisteront aux tremblements de terre de n’importe quel niveau.
    • Jon Snow
       
      Comme sarko l'a dit, le nucléaire c'est la FOI qui le fait tenir debout !!! D'où la religieuse propagande entoure le "phénomène".
  • Je disais toujours, avant et après ma retraite, qu’il faut que ce soient des organismes compétents et indépendants qui s’occupent de l’inspection mais non pas des entreprises nationalisées ou des services où les anciens fonctionnaires du ministère travaillent. Et indépendants de l’influence du Ministère du Commerce et de l’Industrie qui préconise l’installation des centrales nucléaires.
  • Le démarrage du réacteur émet plein de radioactivité et de radiations. Les gens qui y travaillent subissent des radiations. Avant de se rendre auprès du réacteur, ils se déshabillent et se mettent en combinaison de protection. Peut-être vous imaginez que cette combinaison protège le corps de la radioactivité mais en réalité, ce n’est pas le cas. La preuve, on place le radiamètre, sous la combinaison, sur le gilet. La combinaison de protection est un simple vêtement de travail qui sert à ne pas emporter la radioactivité à l’extérieur mais il ne protège pas les manœuvres de l’irradiation. Donc après le travail, ils doivent se mettre en slip pour vérifier s’ils ne sont pas contaminés. Si la radioactivité reste uniquement sur la peau, c’est ce qu’on appelle la contamination externe, on peut l’enlever presque entièrement avec la douche. Ils se lavent minutieusement jusqu’à ce qu’ils ne soient plus radioactifs avant de sortir dehors.      Les manœuvres mettent aussi des chaussures qui ont été préparées par l’entreprise mais on n’est pas sûr de trouver la bonne taille. Alors, leurs pas sont mal assurés. En plus ils doivent mettre un masque qui couvre la tête. Ils travaillent avec ces combinaisons et l’angoisse de la radioactivité. Pratiquement, personne ne peut faire de bon travail avec cet équipement. C’est complètement différent d’un chantier normal. En plus, plus que 95% des personnes qui s’occupent de ce travail n’ont aucune expérience. Ce sont des agriculteurs et des pêcheurs désœuvrés en dehors de la saison. Ces gens qui n’ont pas d’expérience, travaillent sans savoir le danger que ça représente. Par exemple, pour serrer une cheville avec un écrou, on dit au manœuvre «serrez la en diagonale, sinon ça fuit». L’opération se déroule dans une zone de radiations contrôlée, un endroit très dangereux plein de rayonnements. Les manœuvres amènent le radiamètre. Mais comme la quantité de radiations varie d’une pièce à l’autre, la durée du temps acceptable en minutes change chaque fois.
  • Avant de rentrer au chantier, on explique aux ouvriers le travail d’aujourd’hui et la durée de ce travail décidée en fonction de la quantité autorisée journalière d’irradiation. S’ils vont travailler au chantier où on peut rester 20 minutes, on leur donne une minuterie qui sonne au bout de 20 minutes en disant «Vous devez sortir quand ça sonne». Mais ils ne sont pas munis d’une montre car elle serait polluée par la radioactivité. Ils doivent donc deviner le temps restant. C’est comme ça qu’on les envoie au travail.    Là-bas, ils n’arrivent pas à se concentrer pour serrer la cheville car ils se demandent toujours combien de temps est déjà passé. Est ce que c’est 10 minutes? Ou peut-être déjà 15 minutes? Ils ont très peur de l’alarme de la minuterie, cela les fait plus que sursauter. Le bruit de l’alarme est assez fort pour rendre tout pâle quelqu’un qui ne l’a pas jamais entendue. Quand ça sonne, ils ont déjà reçu une irradiation équivalente à des dizaines de radiographies. C’est bien normal qu’ils ne puissent pas fournir des prestations assez correctes comme tout simplement serrer des chevilles en diagonale. Pouvez-vous imaginer les conséquences?
  • Le contrôle régulier se fait souvent en hiver. Mais à la fin du contrôle, on verse dans la mer des tonnes d’eau contaminée par la radioactivité. Honnêtement, il n’y a pas beaucoup de poissons pêchés en bordure des îles nipponnes que l’on peut manger sans craindre le risque de la contamination radioactive. La mer du Japon est déjà contaminée par la radioactivité. Ce n’est pas uniquement au moment du contrôle régulier que l’on effectue le rejet d’eau irradiée dans la mer. Pour baisser la température que la centrale dégage, au Japon, on utilise l’eau de la mer. Elle devient de l’eau chaude qui contient de la radioactivité. Ainsi on rejette des tonnes d’eau par minute à la mer. 
  • l y a quelques années, à l’exposé du procès qui demandait l’arrêt de la centrale de Shiga dans la préfecture d’Ishikawa, une vieille colporteuse de 80 années toute déconcertée, a raconté cette histoire. « Je ne connaissais rien de la centrale nucléaire jusqu’à maintenant. Mais aujourd’hui, une jeune dame qui était toujours fidèle a refusé mes algues. Elle m’a dit « Je suis désolée mais je ne peux plus acheter vos algues ». La centrale de Shiga a démarré aujourd’hui. Je ne connaissais rien au nucléaire, mais maintenant je sais ce que c’est. Qu’est ce que je vais devenir alors? » Même aujourd’hui, on continue de polluer la mer du Japon sans que vous le sachiez.
  • Vous devez le savoir, si vous avez déjà visité une centrale nucléaire, c’est très bien nettoyé où il y a des accès au public. Peut-être le guide vous a même vanté « regardez, comme c’est propre ». Mais c’est bien normal. Ça serait dangereux s’il y avait de la poussière radioactive dans l’air. Moi, j’ai développé un cancer à cause de la contamination interne que j’ai reçu plus que cent fois. Quand le docteur m’a diagnostiqué un cancer, j’avais très peur. Mais je me suis rappelé ce que ma mère disait toujours « rien est plus grand que la mort ». Ca m’a donné envie de faire quelque chose. Alors, j’ai décidé de mettre au jour tout ce que je connais des centrales nucléaires.
  • 9. Rien à voir avec le chantier normal La radioactivité s’accumule. Même si ce sont des petites quantités, si vous travaillez 10 ans dans une centrale, vous accumulez la radioactivité de 10 ans et c’est très dangereux. Le règlement pris par le gouvernement exige de ne pas dépasser la limite de 50 millisiverts (mSv) par an. Cela veut dire que l’on peut tout faire si on respecte cette limitation. Par exemple, les travaux au moment du contrôle régulier demandent environ 3 mois. Donc on divise la limite de 50 mSv par cette durée des travaux pour avoir la limite autorisée journalière. Mais, dans un endroit où il y a beaucoup de radiations, on ne peut travailler que 5 à 7 minutes par jour. On ne peut pas faire grand chose avec si peu de temps. Alors on rassemble les temps de travail sur 3 jours ou une semaine afin de travailler 10 ou 20 minutes de suite, bien que ce soit une méthode inadmissible. Au moins, si les ouvriers savaient qu’il y a un grand risque de leucémie ou du cancer… Mais les compagnies d’électricité n’avertissent d’aucun de ces risques. Une fois, une grande vis qui se trouvait sur le réacteur s’est desserrée quand la centrale nucléaire était en plein fonctionnement. Comme la centrale émet une colossale quantité de radioactivité en état de marche, on a préparé 30 personnes pour serrer une seule vis. Ils ont fait la queue devant la porte. Ils devaient courir jusqu’à la vis qui se situait à environ 7 mètres de là. Après 3 secondes, l’alarme sonnait. Il y eu même des ouvriers qui ont passé tout leur temps ouvrable en cherchant la clé. Finalement, ça a coûté 4 millions de yens, l’équivalent de salaire de 160 personnes, pour faire uniquement quelques tours de vis.  Vous vous demandez peut-être pourquoi on n’a pas arrêté la centrale pour serrer la vis. Mais la compagnie d’électricité veut l’éviter autant que possible car l’arrêt d’une journée de la centrale lui cause des milliards de perte. La radioactivité est quelque chose de très dangereux, mais pour l’entreprise, l’intérêt financier passe avant la sécurité humaine.
    • Jon Snow
       
      On est plus à une absurdité près, mais là c'est grandiose!
  • Le but de ces cours est tout d’abord d’atténuer leur angoisse. On ne leur dit jamais qu’il y a des dangers. L’Etat surveille la quantité de la radioactivité et donc il n’y a pas de danger, « les anti-nucléaires parlent du risque de cancer et de la leucémie à cause de la radioactivité mais ce sont que des gros mensonges, si on respecte bien les normes imposées par le gouvernement il n’y a aucun problème ». Un tel lavage de cerveau dure 5 heures. Les compagnies d’électricité procèdent à ce lavage de cerveau également avec les gens qui habitent à côté des centrales. Elles font venir les personnes connues pour faire des conférences, elles donnent des cours de cuisine, ou insèrent des encarts publicitaires imprimés en couleur dans les journaux. Peut-être les accidents dans les centrales angoissent les habitants, mais grâce à toutes ces propagandes de l’Agence de sécurité nucléaire, ils ne peuvent pas penser autrement que «nous ne pouvons pas nous passer du nucléaire pour avoir suffisamment d’électricité». Moi-même, pendant presque 20 ans en tant que responsable de terrain, j’ai procédé au lavage des cerveaux, une plus grande manipulation mentale que celles d’Asahara et d’Oume, vis à vis des ouvriers. Je ne sais pas combien de personnes j’ai tué. Il y a des gens qui me demandent si les ouvriers ne sont pas inquiets. Mais comme ils ne sont pas avertis des dangers de la radioactivité ou de la contamination, la plupart ne sont pas inquiets. Ils ne pensent même pas que c’est à cause de leur travail dans les centrales, quand ils tombent malades. Tous les ouvriers sont irradiés quotidiennement. Le travail des responsables consiste de cacher cette réalité à ceux-ci et à l’extérieur de la centrale. Si les ouvriers ou même n’importe qui s’inquiète du problème de l’irradiation, vous n’êtes pas digne d’être responsable sur place. Ainsi, sont les conditions de travail dans les centrales nucléaires. J’ai exercé un tel travail longtemps. Il m’arrivait souvent que je ne pouvais plus le supporter sans aide de l’alcool et j’en buvais de plus en plus. Ainsi, je me posais souvent des questions. Pourquoi, et pour qui, il faut vivre des jours plein de mensonges? Au bout de 20 ans, je me suis aperçu que mon corps lui même était déjà gravement détruit par les radiations.
  •  
    1996. C'est un chaudronnier du nucléaire qui parle. C'est franchement bouleversant. Ce qu'il a craint toute sa vie s'est réalisé.
Jon Snow

Ouzbékistan: Travail forcé dans les champs de coton pour les élèves des régio... - 0 views

  • En Ouzbékistan, la saison du désherbage des champs de coton est également celle du travail des enfants. Malgré les lois et règlements de la part des autorités qui l’interdisent formellement, les élèves des écoles, des lycées et des collèges sont appelés depuis le 10 mai à travailler sur les plantations de la principale culture agricole du pays, et cela pour une durée de 40 à 45 jours. Visiblement, ces interdictions révèlent en vérité leur caractère factice, les autorités ouzbèkes ne s’apprêtant pas à se passer de l’utilisation massive du travail des mineurs. Cette force de travail gratuite fait baisser le prix de production du coton et grimper les profits de sa vente par les compagnies exportatrices du Ministère des relations économiques, de l’investissement et du commerce.
  • « Depuis l'automne dernier, l’administration des lycées force les élèves à venir travailler dans les champs, malgré la décision du Conseil des ministres. Les inconscients envoient leurs enfants, et les autorités disent à ceux qui s’y refusent : apportez-nous 200,000 s. pour « acheter » cette exemption (au taux de change actuel - 85 $). Selon mes informations auprès des écoles du district d’Angrenskiy, le taux était fixé à un tel montant pour cet automne. »
  • Il faut finalement souligner que la campagne pour le désherbage du coton n'attire généralement pas autant d'attention que la récolte du coton. Toutefois, pour des centaines de milliers d'étudiants des écoles, des lycées et des collèges ouzbèkes, cela ne fait aucune différence : en effet, dans les deux cas, ils devront mettre de côté leur éducation pendant plusieurs semaines afin de travailler dans les champs de coton.
G Hald

Modulation du temps de travail : le salarié à la carte, un rêve de patron enf... - 0 views

  • Sous couvert de simplification du droit, sans aucune concertation avec les syndicats, les députés ont adopté hier une disposition qui autorise les employeurs à augmenter ou réduire le temps de travail de leurs salariés sans devoir modifier leur contrat.
  • «La mise en place d’une répartition des horaires sur une période supérieure à la semaine et au plus égale à l’année, ne constitue pas une modification du contrat de travail».
  • la Cour de Cassation a-t-elle donné gain de cause, en septembre 2010, à un salarié qui contestait l’application (sans que l’employeur lui ait demandé son accord) d’une modulation de son temps de travail, lui faisant perdre le bénéfice de ses heures supplémentaires. Cet article de loi bafoue ouvertement la jurisprudence.
  • ...1 more annotation...
  • La mesure a été votée mercredi à l'Assemblée par 38 voix contre 21. La CGT précise à titre d'exemple qu'«un employeur pourrait exiger de son salarié de travailler une semaine durant 48 heures et 10 heures la semaine suivante, sans que celui-ci puisse s'y opposer»
Jon Snow

Esclaves en Europe - 0 views

  • Mais la traite s’étend de plus en plus à la capture de personnes qui subissent une exploitation de leur force de travail dans des secteurs de la production particulièrement demandeurs de main d’œuvre bon marché : l’hôtellerie, la restauration, l’agriculture et le bâtiment.
  • En France, en Espagne, en Italie, aux Pays Bas, au Royaume Uni, au Danemark et dans d’autres États de l’Union européenne, de nombreux migrants étrangers, attirés par le mirage européen, se retrouvent dans la nasse de réseaux mafieux qui les contraignent à travailler dans des conditions semblables à celles de l’esclavage d’ antan. Un rapport de l’OIT a révélé que, en Italie du sud par exemple, quelque 1 200 manœuvres étaient forcés de travailler plus de 12 heures par jour dans des serres agricoles, sans contrat de travail et pour des salaires de misère. Ils vivaient confinés dans des conditions concentrationnaires, sans autorisation de sortie et surveillés militairement par des milices privées.
  • Dans le secteur du bâtiment, des travailleurs extracommunautaires, sans papiers, se trouvent sous le contrôle de bandes spécialisées dans la traite de personnes, et sont "loués" à des entreprises allemandes, italiennes, britanniques o grecques. Ces travailleurs esclaves sont parfois forcés par les bandes que les exploitent à rembourser leurs dépenses de voyage, d’alimentation et de logement dont le total est en général supérieur au salaire qu’ils perçoivent. De sorte que, assez vite, par le biais du système de la dette, ils deviennent la "propriété" de leurs exploiteurs 
    • Jon Snow
       
      Lorsque des agences d'interim françaises fournissent aux gars du BTP français ces memes travailleurs esclaves, peut-on tjs parler de réseaux mafieux? Sachant que l'Etat regarde ailleurs ou sans ses lunettes, pdt ce tps, peut-on parler de complicité? Ce genre d'infos passe même sur M6 maintenant: un secret de polichinelle. Et pourtant ...
  • ...3 more annotations...
  • Le patronat européen a toujours été partisan d’une immigration massive. Et toujours pour la même raison : faire baisser les salaires. Les rapports de la Commission européenne et ceux de Business Europe (le patronat européen) réclament, depuis des décennies, toujours plus d’immigration [7]. Las patrons n’ignorent pas que plus l’offre de main d’œuvre bon marché est abondante, plus les salaires sont tirés vers le bas.
  • C’est pourquoi ce ne sont plus seulement les négriers modernes qui exploitent les travailleurs esclaves ; désormais se met en place une sorte de "traite légale". Pensons, par exemple, à ce qui s’est passé en février dernier en Italie dans le secteur de l’industrie automobile. Le groupe Fiat a placé ses salariés italiens devant le chantage suivant : ou bien ils acceptaient de travailler plus, dans de pires conditions et avec des salaires réduits, ou alors les usines seraient délocalisées en Europe de l’est.
    • Jon Snow
       
      Voilà...
  • Peut-on éviter cette régression sociale ? Oui. En questionnant radicalement le fonctionnement actuel de la mondialisation. Et en commençant sans plus attendre à démondialiser.
    • Jon Snow
       
      Voir le papier de Lordon sur la démondialisation qu'était intéressant.
G Hald

CADTM - La plus grande offensive contre les droits sociaux menée depuis la se... - 0 views

  • « Les lois Hartz (du nom de l’ex-Directeur des Ressources Humaines de Volkswagen et conseiller de Gerhard Schröder) se sont échelonnées entre 2003 et 2005. Hartz I oblige les chômeurs à accepter l’emploi qui leur est proposé, même pour un salaire inférieur à leur indemnité chômage. Hartz II institue des mini-jobs à moins de 400 euros mensuels (exemptés de cotisations sociales salariées). Hartz III limite à un an le versement des allocations chômage pour les travailleurs âgés et en durcit les conditions d’attribution. Hartz IV fusionne l’allocation chômage de longue durée et les aides sociales, et les plafonne à 345 euros par mois. Aux lois Hartz s’ajoutent les réformes successives des retraites et du système d’assurance-maladie : retraite par capitalisation (retraites Riester) ; hausse des cotisations, report de l’âge légal de départ à la retraite (objectif 67 ans en 2017). » Les auteurs de cette étude soulignent : « L’ensemble de ces réformes a conduit à une impressionnante montée des inégalités sociales.
  • L’ABC sur la plus-value absolue et relative ainsi que sur le salaire
  • L’OIT centre son analyse sur une période plus courte (1999-2011) et les données sont claires : « Entre 1999 et 2011, l’augmentation de la productivité du travail moyenne dans les économies développées a été plus de deux fois supérieure à celle des salaires moyens. Aux Etats-Unis, la productivité du travail réelle horaire a augmenté de 85% depuis 1980, tandis que la rémunération horaire réelle n’a augmenté que de 35%. En Allemagne, la productivité du travail a augmenté de presque un quart sur les deux décennies écoulées tandis que les salaires mensuels réels n’ont pas bougé » 
  • ...2 more annotations...
  • Au Portugal, les mesures d’austérité sont d’une telle violence et la dégradation économique est si grave qu’un million de Portugais ont manifesté spontanément le 15 septembre 2012, chiffre qui n’avait été atteint que le 1er mai 1974 pour fêter la victoire de la Révolution des œillets. En Irlande, dont les médias parlent beaucoup moins, le chômage a pris des proportions énormes, conduisant 182.900 jeunes âgés de 15 à 29 ans à quitter le pays depuis que la crise a éclaté en 2008 |21|. Un tiers des jeunes qui avaient un emploi avant la crise s’est retrouvé au chômage. Le sauvetage des banques a représenté jusqu’ici plus de 40 % du PIB (près de 70 milliards d’euros sur un PIB de 156 milliards en 2011)
  • En Espagne, le taux de chômage atteint 50% chez les jeunes. Depuis le début de la crise, 350.000 familles ont été expulsées de leur logement à cause des impayés de dette hypothécaire |23|. En un an, le nombre de familles dont tous les membres sont sans emploi a augmenté de 300 000 pour atteindre un total de 1,7 million, soit 10% de toutes les familles d’Espagne 
Jon Snow

Video - Jacques Cotta: Un cdd ou rien - 1 views

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    Excellente interview de Jacques Cotta sur l'évolution du monde du travail et du discours politique.
Jon Snow

"Perspectives sur notre société : réflexions d'Ivan Illich et Hannah Arendt, ... - 0 views

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    Travailler plus pour gagner plus: objectif d'une vie.
Jon Snow

La méthode "lean", le retour du pire du travail à la chaîne | Eco89 - 0 views

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    La spécialisation c'est ...
Jon Snow

Présence des députés en commission à l'Assemblée nationale - Session 2010 - 2... - 0 views

  • Application des sanctions : un vrai problème de transparence Le président Bernard Accoyer a déjà confirmé implicitement les résultats de notre étude : il a en effet indiqué le 5 juillet 2011 au Nouvel Obs que 30 députés étaient sanctionnés en moyenne chaque mois. Nous obtenons pour notre part une moyenne de 21, ce qui laisse suggérer que nous aurions été plus généreux envers les députés sanctionnables que la présidence. Selon nos deux études, ce sont 160 députés au total sur deux ans qui ont vu leurs indemnités réduites par ces sanctions. Il semblerait normal que les citoyens soient informés des pénalités prises à l'encontre de leurs représentants élus, dès lors que cet article avait été ajouté au règlement en vue de répondre aux critiques récurrentes d'un supposé absentéisme parlementaire. Refusant de réaliser le travail de transparence nécessaire pour permettre l'évaluation de son fonctionnement, l'Assemblée ne publie aucune liste officielle des excuses acceptées ni des sanctions appliquées. Nous avons du en conséquence réaliser ce travail nous-mêmes à partir des informations disponibles publiquement (Journal Officiel, sites de l'Assemblée et des institutions parlementaires internationales) et en sollicitant individuellement les députés durant 4 semaines pour nous enquérir des excuses qu'ils avaient pu présenter. Il est assez surprenant que l'Assemblée refuse de communiquer les éléments permettant de réaliser un tel travail d'évaluation : une institution démocratique comme le Parlement se doit d'être transparente sur l'application de son règlement ainsi que sur son fonctionnement notamment budgétaire.
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    C'est qd meme dingue d'aller faire les couloirs de l'assemblée à la recherche de ses députés. Chapeau à ces internautes en tout cas.
Jon Snow

Volte-face d'une ministre américaine, par Diane Ravitch (Le Monde diplomatique) - 0 views

  • La loi NCLB exige que chaque Etat évalue les capacités de lecture et de calcul de tous les élèves, de l’équivalent du CE2 à celui de la quatrième. Les résultats de chaque établissement sont ensuite ventilés en fonction de l’origine ethnique, du niveau de maîtrise de l’anglais, de l’existence éventuelle de handicaps et du revenu parental. Dans chacun des groupes ainsi constitués, un résultat de 100 % de réussite aux tests doit être atteint avant 2014. Si, dans une école, un seul de ces groupes n’affiche pas de progrès constants vers cet objectif, l’établissement est soumis à des sanctions dont la sévérité va croissant. La première année, l’école reçoit un avertissement. Puis tous les élèves (même ceux qui ont de bons résultats) se voient offrir la possibilité de changer d’établissement. La troisième année, les élèves les plus pauvres peuvent bénéficier de cours supplémentaires gratuits. Si l’école ne parvient pas à atteindre ses objectifs dans une période de cinq ans, elle s’expose à une privatisation, à une conversion en charter school (voir plus loin), à une restructuration complète ou, tout simplement, à une fermeture. Les employés peuvent alors être licenciés. Actuellement, environ un tiers des écoles publiques du pays (soit plus de trente mille) ont été cataloguées comme n’accomplissant pas de « progrès annuels satisfaisant s ».
  • Des milliards de dollars ont donc été dépensés pour mettre au point — puis faire passer — les batteries de tests nécessaires à ces différents systèmes d’évaluation. Dans nombre d’écoles, les enseignements ordinaires s’interrompent plusieurs mois avant la tenue des examens pour céder la place à la préparation intensive qui leur est consacrée. De nombreux spécialistes ont établi que tout ce travail ne bénéficie pas aux enfants, lesquels apprennent davantage à maîtriser les tests que les matières concernées.
  • Cependant, le problème principal, ce ne sont pas les résultats eux-mêmes ni la manière dont les Etats et les villes manipulent les tests. La véritable victime de cet acharnement, c’est la qualité de l’enseignement. La lecture et le calcul étant devenus prioritaires, les enseignants, conscients que ces deux matières décideront de l’avenir de leur école et… de leur emploi, négligent les autres. L’histoire, la littérature, la géographie, les sciences, l’art, les langues étrangères et l’éducation civique sont relégués au rang de matières secondaires.
  • ...3 more annotations...
  • Depuis une quinzaine d’années, une autre proposition a piqué l’imagination de puissantes fondations et d’opulents représentants du secteur patronal : le « libre choix », qui s’incarne notamment dans les charter schools dont l’idée a germé à la fin des années 1980. Ces établissements ont depuis formé un vaste mouvement, qui regroupe un million et demi d’élèves et plus de cinq mille écoles. Financées par de l’argent public mais gérées comme des institutions privées, elles peuvent se soustraire à la plupart des réglementations en vigueur dans le système public. Ainsi, plus de 95 % d’entre elles refusent d’engager des enseignants syndiqués. Et, lorsque l’administration de l’Etat de New York a voulu auditer les charter schools qu’il avait autorisées, celles-ci sont allées en justice pour l’en empêcher : l’Etat devait leur faire confiance et les laisser procéder elles-mêmes à cet audit. Le niveau de ces écoles est très inégal. Certaines sont excellentes, d’autres, catastrophiques. La plupart se situent entre les deux. Une seule évaluation en a été faite à l’échelle nationale, celle de Margaret Raymond, économiste à l’université de Stanford (1). Pourtant financée par la Walton Family Foundation, farouche partisane des charter schools, elle révèle que seuls 17 % de ces établissements affichent un niveau supérieur à celui d’une école publique comparable. Les 83 % restants obtiennent des résultats similaires ou inférieurs.
  • Certaines charter schools sont dirigées par des intérêts privés, d’autres par des associations à but non lucratif. Leur modèle de fonctionnement repose sur un fort taux de renouvellement du personnel, car les enseignants doivent travailler énormément (parfois soixante ou soixante-dix heures par semaine) et laisser leur téléphone portable allumé afin que les élèves puissent les joindre à tout moment. L’absence de syndicats facilite de telles conditions de travail.
  • En janvier 2009, lorsque l’administration de M. Barack Obama parvint au pouvoir, j’étais persuadée qu’elle annulerait la loi NCLB et repartirait sur des bases saines. C’est le contraire qui s’est produit : elle a épousé les idées et les choix les plus dangereux de l’ère George W. Bush. Baptisé « Race to the Top » (Course vers le sommet), son programme fait miroiter des subventions de 4,3 milliards de dollars à des Etats pris à la gorge par la crise économique. Pour bénéficier de cette manne, ces derniers doivent supprimer toute limite légale à l’implantation des charter schools. Ainsi, leur expansion vient réaliser le vieux rêve des businessmen de l’éducation et des partisans du tout-marché, qui aspirent à démanteler le système public.
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    Excellent article du Diplo sur les charter schools américaines. La course aux résultats, le chantage au financement etc. Article à relier à la conférence "No child left thinking" posté ici-même, pour une compréhension plus large des enjeux. Voir la série The Wire (excellente!) pour une explication en images. : )
Jon Snow

Blog de Paul Jorion » L'esprit du capitalisme d'après l'œuvre de Max Weber, p... - 0 views

  • « Sois attaché à ta besogne et mets-y ta joie et vieillis dans ton travail. »
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    Vieillis dans ton travail.... Y a du boulot pour sortir de ce mythe, sans mauvais jeu de mot :)
Jon Snow

INREES | Quand les politiques méditeront... - 0 views

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    Cultiver son intériorité. Prendre de la hauteur et de la profondeur. Ressentir l'âme de l'univers, de la vie, des gens. Les remettre au centre. Voir le travail (karma en sanscrit) comme une forme de réalisation. Cultiver l'enthousiasme, l'humour, la gratitude. Choyer et préserver les beautés de la nature et du monde. Alléger ses besoins matériels. Préférer l'être à l'avoir, la qualité à la quantité, la curiosité à la peur, l'ouverture au cloisonnement, la diversité au formatage, la coopération à la compétition… « Pas par devoir moral, mais parce que c'est une source d'épanouissement ! souligne Alexandre Jost. Des tas d'études le prouvent. Si je donne deux dollars à des étudiants, ceux qui en utilisent un pour eux et un pour quelqu'un d'autre, en seront plus heureux, plus durablement, que ceux qui ont tout dépensé pour eux. »
Jon Snow

Québec : A tous ceux qui ne comprennent pas... - 0 views

  • La crise en cours est - entre autres choses, j’en suis conscient - l’ expression d’une critique radicale et pour cela inhabituelle de nos institutions, de notre société, une critique radicale que nombre de gens ignorent peu ou prou mais qui s’est articulée depuis plusieurs années et qui débouche aujourd’hui sur des revendications inédites présentées selon des modalités elles aussi inédites.
  • Voici donc. Une profonde mutation de civilisation est survenue à l’échelle planétaire vers 1970. Un de ses éléments centraux a été le démantèlement des fameux Accords de Bretton Woods, qui avaient été conclu au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale pour relancer et encadrer l’économie mondiale. Ces accords favorisaient les échanges dans l’économie réelle, mais ils mettaient aussi un frein majeur aux flux de capitaux de l’économie virtuelle, jugés dangereux pour cette économie réelle faite de biens et de services. Les flux de capitaux étaient considérés, avec raison, comme concédant un pouvoir immense et injustifiable et qu’il fallait donc refuser aux détenteurs de capitaux : ceux-ci, dès lors qu’ils pouvaient sanctionner positivement ou négativement des décisions politiques (en allant là où ils le désiraient) se seraient vu concéder ce que Keynes (il me semble que c’est lui, on me corrigera ...) appelait un « sénat virtuel », et donc un pouvoir illégitime et dangereux pour le politique, voire démocraticide : si une loi, disons de travail, devait leur déplaire, les détenteurs de capitaux auraient pu voter contre elle en retirant leurs billes.
  • Pour en donner un exemple frappant, il était fréquent, durant ces années, que des pays appliquent des taux d’imposition maximaux de 90 % environ - et les entreprises payaient leurs impôts. Pour en donner un autre exemple, l’économie durant ces années était, en gros, à 95% composée d’échanges réalisés dans l’économie réelle et à 5 % d’échanges dans l’économie virtuelle.
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  • Les échanges économiques, pour commencer, changent profondément de nature : ils deviennent, en gros, désormais virtuels à 95%. Le redouté sénat virtuel existe et il est très puissant. Les banques changent alors profondément de nature : ce ne sont plus des institutions prêteuses comme celles que nos grands-parents ont connu, mais des acteurs majeurs dans des jeux spéculatifs à haut risque, capable de perturber et même de saccager l’économie réelle. La concentration de la richesse dans le secteur financier qui en découle est proprement phénoménale. Nuisible à l’économie réelle, elle enrichit hors de tout bon sens des gens qui se livrent, au sens strict et fort du terme, à des activités antisociales et qui brisent d’innombrables vies. Et pendant ce temps, les salaires et revenus des gens ordinaires, des salariés, stagnent depuis des décennies.
  • Les entreprises se transforment elles aussi en profondeur. Dotées de droits comme si elles étaient des personnes (morales et immortelles) depuis plus d’un siècle déjà, elles échappent désormais à peu près à tout contrôle démocratique, deviennent des sortes de tyrannies privées qui pèsent lourdement sur le processus politique et qui sont en mesure de l’orienter en leur faveur à travers divers groupes de pression ou organismes qu’elles contrôlent dans de substantielles mesures (OCDE, FMI, Banque Mondiale, par exemple) : elles façonnent ainsi peu à peu ce qu’elles appelent la mondialisation de l’économie, qui signifie, sans trop caricaturer, le fait pour elles de pouvoir aller où elles veulent, pour faire ce qu’elles veulent, comme elles le veulent.
  • Nous ne sommes alors plus guère en démocratie représentative, mais dans ce qu’on peut appeler une oligarchie représentative, une alliance entre corporations et gouvernement.
  • Ce Ministre qui annonce en ce moment son intention de recourir une fois de plus à une loi spéciale pour régler un conflit de travail (cette fois, au CP) et qui déclare que son gouvernement a été élu pour être « le gardien de l’économie ». C’est proprement surréaliste ! Pensez-y. Pas du bien commun. Pas de la justice sociale. De l’économie.
  • Ce qui s’en est suivi est connu. Des sociétés et un monde profondément inégalitaires ; des crises économiques incessantes et souvent majeures et aux effets désastreux sur la majorité des gens ; des dépenses de fonds publics au profit de ces institutions dominantes, demandant par exemple, sans gêne, d’être renflouées par les fonds publics quand survient une crise et qui exigent d’être subventionnées le reste du temps ; des attaques frontales et nombreuses à l’idée de participation du public ; l’entretien de l’illusion que dette et déficits sont causés par des dépenses somptueuses de l’État pour le bien comun ; le mensonge propagé que nous ne serions plus en mesure de nous payer des routes dignes de ce nom, des soins de santé pour tous et toutes, un système d’éducation, des fonds de pension, de la sécurité sociale, un régime d’assurance chômage, des salaires décents.
  • La révolte actuelle porte contre tout cela. Elle s’exprime là où elle l’a pu : dans la rue.
  • Ce sont, au moins pour une part, des gens qui ont conscience de tout cela qui se présentent dans l’espace public en ce moment. Ils sont critiques, informés, lucides. Ils ne peuvent être amadoués par des promesses de gains personnels, ils se méfient des pouvoirs traditionnels, redoutent leurs mensonges, détectent leur propagande : leur combat est en grande partie altruiste, ce qu’ils défendent va au-delà de demandes qui pourraient être satisfaites par les offres et les promesses usuelles. Ils mettent en oeuvres des moyens inédits, pratiquent la démocratie délibérative et directe, ne sont pas leurrés par des slogans vides. Ce que ces personnes réhabilitent, et dont plusieurs avaient oublié jusqu’à l’existence, ce sont les idées de démocratie, de bien commun, et de combat politique.
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    Quebec mais aussi partout ailleurs. Un texte essentiel à envoyer à tous ces politiciens.
Jon Snow

Le coton rouge sang d'Ouzbékistan - 0 views

  • Venons-en au coton. Ce qui était jadis une merveilleuse plante cultivée est devenue, pour cause de surexploitation industrielle et de mondialisation, une folle tueuse d’hommes et d’espaces. Dans le document que j’ai lu (de nouveau ici), on apprend quantité de choses. Pour commencer, vraiment désolé, on voit la photo de corps suppliciés par les flics du dictateur. L’un d’eux a été atrocement torturé. La suite s’appelle le coton, de loin la plus grande richesse du pays, qui est probablement aujourd’hui encore le second exportateur mondial. Les ventes représentent en tout cas des milliards de dollars chaque année, qui passent entre les mains du clan installé dans la capitale, Tachkent, mais aussi dans celles des barons régionaux sans lesquels on ne pourrait pas cultiver là-bas autant de coton. Rappelons en deux mots qu’il faut gâcher tant d’eau d’irrigation pour faire pousser cette manne que la mer d’Aral,  jadis un immense lac salé de 66 458 km2, a été réduit des trois quarts. Essentiellement par détournement des fleuves Amou-Daria et Syr-Daria. Essentiellement pour le coton d’Ouzbékistan et du Kazakhstan. Les 24 espèces endémiques de poissons présents dans cette merveille ont disparu à jamais. Aucun humain, aussi longue que durera notre aventure, ne les reverra plus.
  • Le système n’a que peu changé - rires préenregistrés -, et les flics de Karimov sillonnent les routes pour arrêter qui ils peuvent, et les envoyer au charbon. Pardon, au coton. Et quand je dis sillonnent, c’est à prendre au sens premier. Les flics de la route, comme le note le site moscovite Fergana.ru, se planquent avant d’arrêter les voitures imprudentes. Le système est incroyablement huilé, au point que des usines pourtant américano-ouzbèkes, comme General Motors, envoient « volontairement » et « gratuitement » travailler une partie de leurs employés dans les champs de coton. J’allais oublier - je blague - que deux millions d’enfants ouzbeks sont eux aussi envoyés au coton en septembre et octobre. Y compris des mioches de six ou sept ans. Faut remplir le bas de laine de Karimov.
  • L’agence Fergana assure le service d’infos fiables venues d’Asie centrale, parfois dans notre langue. Allez-y voir ! Et comme je suis un sadique accompli, je ne terminerai pas sans noter cette évidence : nous sommes des acteurs de ce désastre, qui touche, à des degrés certes divers, tant d’autres pays du Sud, en Asie et en Afrique surtout. Car partout, pour que l’on puisse acheter ici des cotonnades à deux balles, l’on fait travailler des gosses, l’on pressure les rivières, l’on épand des pesticides mortels sur des milliers et millions d’hectares. La solution ? Je l’ai déjà écrit tant de fois : la destruction de ce système fou, criminel, et parfaitement suicidaire. La prochaine fois que vous achèterez un tee-shirt, regardez, si toutefois l’origine est indiquée, d’où il vient. Que ce soit de Chine, du Cameroun, du Bangladesh ou d’Ouzbékistan, le coton est de nos jours rouge sang.
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    Y a des jours on ferait mieux de se ballader à poils. Ou alors d'abattre ce système de merde.
Jon Snow

Planète sans visa » Annie n'aime pas les sucettes (ni la Légion d'Honneur) - 0 views

  • Cessons les vraies fausses controverses sur les faibles doses. Des politiques publiques doivent devenir le rempart à la mise en danger délibérée d’autrui, y compris en matière pénale. Vous avez récemment exprimé, à la tribune de l’Assemblée nationale, votre souhait d’écrire des lois « plus justes, plus efficaces, plus pérennes. En qualité de Ministre chargée de l’Egalité des territoires et du logement, vous avez un pouvoir effectif non seulement pour augmenter le nombre des logements mais légiférer pour des logement sains, en participant à la remise en cause de l’impunité qui jusqu’à ce jour protège les responsables de crimes industriels. En mémoire d’Henri Pézerat qui fut pionnier dans les actions citoyennes dans lesquelles je suis engagée aujourd’hui et au nom de l’association qui porte son nom, la reconnaissance que j’appelle de mes vœux serait de voir la justice française condamner les crimes industriels à la mesure de leurs conséquences, pour qu’enfin la prévention devienne réalité.
  • J’en ai été, toutes ces années, la seule chercheuse statutaire. Pour assurer la continuité du programme et tenter, autant que faire se peut, de stabiliser l’emploi des jeunes chercheurs collaborant à celui-ci, il m’a fallu en permanence rechercher des financements - ce que j’appelle la « mendicité scientifique » - tout en résistant à toute forme de conflits d’intérêts pour mener une recherche publique sur fonds publics. Enfin, la recherche en santé publique étant une recherche pour l’action, j’ai mené mon activité dans l’espoir de voir les résultats de nos programmes de recherche pris en compte pour une transformation des conditions de travail et l’adoption de stratégies de prévention.
  • J’en ai été, toutes ces années, la seule chercheuse statutaire. Pour assurer la continuité du programme et tenter, autant que faire se peut, de stabiliser l’emploi des jeunes chercheurs collaborant à celui-ci, il m’a fallu en permanence rechercher des financements - ce que j’appelle la « mendicité scientifique » - tout en résistant à toute forme de conflits d’intérêts pour mener une recherche publique sur fonds publics. Enfin, la recherche en santé publique étant une recherche pour l’action, j’ai mené mon activité dans l’espoir de voir les résultats de nos programmes de recherche pris en compte pour une transformation des conditions de travail et l’adoption de stratégies de prévention.
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    Lettre de refus de la Légion d'honneur par Annie Thébaud-Mony, directrice de l'inserm.
anonymous

L'organisation scientifique du travail : aliénation, annihilation, suicides. ... - 0 views

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    En même temps que le système capi­ta­liste s'atta­que aux acquis sociaux, nous cons­ta­tons un ren­for­ce­ment des mét­hodes ­scien­ti­fi­ques d'exploi­ta­tion par le tru­che­ment du mana­ge­ment. L'entre­prise n'est pas seu­le­ment le lieu où, pour un temps dét­erminé, on vend sa force de tra­vail ; autre­ment dit, on aliène une partie de son être en éch­ange d'un salaire.
Jon Snow

Un toit pour les abeilles - Parrainez une ruche - 0 views

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    Le concept est bien meme si cette version du "parrainage" me dérange. Un exemple différent: une connaissance a adopté la meme démarche il y a un an à paris sauf que: il vend des ruches à des particuliers ET des services directs. La différence c'est que l'acheteur peut suivre en vrai le travail fait avec sa ruche et comprendre l'impact de l'abeille dans son jardin. C'est pas le cas via internet. Mais bon faut bien commencer qque part . :)
Jon Snow

Manifestation inédite à Tokyo - Les blogs du Diplo - 0 views

  • Ainsi M. Christopher Busby, responsable scientifique au Comité européen des risques sur les radiations, a déclaré qu’à cent kilomètres de la centrale de Fukushima et même jusqu’à l’agglomération de Tokyo, les niveaux de radioactivité sont bien plus élevés que ne le disent les autorités japonaises en charge du dossier Fukushima. On aurait détecté dans la capitale même, en quelques endroits précis, des niveaux de radioactivité supérieurs à ceux de la zone d’exclusion de Tchernobyl ! Tokyo Electric Power Company (Tepco) a reconnu le 15 août que 200 millions de becquerels s’échappaient chaque heure des réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. Entre mars et fin juillet, les rejets totalisaient 1 milliard de becquerels par heure, toujours d’après Tepco.
  • Les sols sont également atteints dans cette région, le Tôhôku, surnommé « le grenier du Japon », où l’agriculture compte pour 80 % du PIB. Les légumes et le bœuf – contaminé par le fourrage – ont été vendus et consommés à Tokyo. Même le riz, aliment indispensable, à forte valeur nationale et même religieuse – comme le pain dans le monde chrétien –, présente une légère contamination. S’il devenait impropre à la consommation, les conséquences économiques, mais aussi psychologiques, seraient considérables. On comprend donc la méfiance de la population de Tokyo qui ne sait plus à qui se fier et scrute avec acharnement les étiquettes minuscules qui indiquent la provenance des aliments. Les produits venant du sud de l’archipel se taillent évidemment la part du lion dans les échoppes et les supermarchés.
  • Organisés à la base en comités, les Tokyoïtes tiennent désormais des manifestations importantes contre le nucléaire comme je n’en avais jamais vu jusque-là. 60 000 personnes, parmi lesquelles Kenzaburo Oe (prix Nobel de littérature), ont convergé lundi 19 septembre – jour férié – vers les parc Meiji, attaquant dans leurs slogans un gouvernement qui pour eux ne cesse de mentir, et n’aurait nullement l’intention de changer de cap en matière énergétique. En plus de ces manifestations qui se multiplient, il faut compter les réseaux sociaux, les sites Internet qui taillent des croupières aux médias traditionnels – lesquels ne sont plus les seuls dépositaires des idées politiques, sociales et culturelles. La révolte contre le nucléaire vient d’en bas, et elle pointe les lacunes d’une classe politique qui, tous partis confondus, forme avec les grandes entreprises privées et la haute administration, le triangle de fer, une forteresse quasi imprenable, favorable à la poursuite de la politique nucléaire. La morgue de certains hommes politiques laisse pantois. Ainsi dans le nouveau gouvernement de Noda Yoshihiko, le ministre de l’industrie Hachiro Yoshio, nommé officiellement le 2 septembre, a dû démissionner quelques jours plus tard pour avoir qualifié les alentours de la centrale de Fukushima de « zone fantôme », et avoir fait mine de frotter son costume à celui d’un journaliste en lui disant qu’il allait ainsi le contaminer… Les habitants de la région n’ont guère apprécié, eux qui comptent encore leurs morts et savent que pour nombre d’entre eux, il ne sera jamais plus question de revenir dans leurs villages, leurs maisons, ni de trouver là du travail... Soupçonnés d’être contaminés, certains habitants pourraient devenir des parias au même titre que les irradiés – Hibakusha – d’Hiroshima et de Nagasaki, qui ne purent se marier ni trouver du travail. Quelques enfants d’écoles primaires, déplacés des régions du Tôhôku, en subissent d’ailleurs les conséquences : ils ne trouvent aucun camarade pour s’asseoir à côté d’eux en classe.
Jon Snow

Dès les années 1950, un parfum d'oligarchie, par François Denord et Antoine S... - 0 views

  • Dans ce climat de tensions, l’administration américaine s’affirme comme un soutien essentiel — et décisif — à l’unification de l’Europe. Pendant une dizaine d’années, un organisme baptisé American Committee on United Europe (ACUE) y contribue (3). Il s’agit alors pour les Etats-Unis d’« endiguer » la puissance soviétique et de contenir les percées électorales du communisme. Cette visée conduit à inclure les pays d’Europe occidentale dans une alliance militaire dirigée par Washington dont l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), instituée le 4 avril 1949, constitue la pièce maîtresse. Mais les enjeux géostratégiques revêtent aussi une autre dimension. Le gouvernement américain exige la réalisation d’une union douanière entre ses partenaires européens et souhaite l’ouverture de leurs marchés, dans l’objectif d’y écouler marchandises et capitaux.
  • Rien de surprenant dès lors à ce que l’on retrouve des néolibéraux convaincus aux postes-clés : l’économiste René Courtin, par exemple, préside le comité exécutif français du Mouvement européen, créé à la suite du congrès de La Haye, tandis que le « modernisateur » Robert Marjolin dirige l’Organisation européenne de coopération économique (OECE). Quant à la Ligue européenne de coopération économique (LECE), animée, entre autres, par Edmond Giscard d’Estaing — inspecteur des finances reconverti en dirigeant patronal —, elle bénéficie du soutien bienveillant de Georges Villiers, président du Conseil national du patronat français (CNPF).
  • Ce parfum de réaction explique l’attitude critique des travaillistes britanniques. Bien qu’ils se montrent favorables à diverses formes de coopération intergouvernementale, le premier ministre Clement Attlee (1945-1951) et son secrétaire aux affaires étrangères, Ernest Bevin, freinent des quatre fers devant les initiatives des fédéralistes européens. C’est que le gouvernement Attlee conduit un programme de réformes sociales ambitieuses (marquées, entre autres, par la fondation du système de santé public — le National Health Service — et par une série de nationalisations) et refuse de concéder des diminutions de souveraineté au profit d’institutions tenues par les conservateurs
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  • Considérée de manière réaliste, la perte de contrôle des gouvernements sur leur économie aboutirait en effet à confier des domaines essentiels de la politique nationale à des instances supranationales à la fois peu légitimes d’un point de vue démocratique et fréquemment dominées par des conservateurs. « La seule base acceptable pour l’intégration économique, affirme le Labour, serait la poursuite du plein-emploi et de la justice sociale par tous les gouvernements concernés  (6).  »
  • Or les partisans du progrès social sont clairement minoritaires. Dans la plupart des pays européens, les socialistes ne souscrivent pas au point de vue travailliste et font même preuve d’« ouverture » à droite. L’étiquette peut en effet se révéler trompeuse. Bien que nommément socialiste, le Belge Paul-Henri Spaak se distingue surtout par sa proximité avec les milieux dirigeants et son dévouement aux intérêts américains. A gauche comme à droite, l’anticommunisme dénoue bien des contradictions.
  • Gage de paix, cette initiative ambitionne également de « moderniser » et de « rationaliser » un secteur-clé de l’économie. Faut-il y voir une ébauche de collectivisme ? Un tel non-sens faisait enrager Monnet : « Lisez le texte du traité et montrez-moi où se trouve le dirigisme dont on l’accuse. » Le marché et la planification ne sont pas antinomiques dès lors que l’intervention de l’Etat favorise la concurrence libre et non faussée. Chapeautée par la Haute Autorité (future Commission européenne), indépendante, la mise en commun de la production franco-allemande prête davantage le flanc à la critique démocratique : elle revient en effet à confier à des experts sans responsabilité politique le soin d’administrer les intérêts des travailleurs et des Etats.
  • En l’absence d’harmonisation sociale « par le haut », la libre circulation des personnes, des marchandises, des services et des capitaux affaiblit l’intervention publique et somme les systèmes de protection sociale de se plier aux règles d’une économie de marché concurrentielle. « On invoquera les dures lois de la compétition internationale pour démontrer qu’un niveau d’emploi élevé ne pourra être assuré que si les travailleurs se montrent “raisonnables” », remarque, visionnaire, Jean Duret, directeur du Centre d’études économiques de la Confédération générale du travail (CGT) (10).
  • Dès 1957, le député radical Pierre Mendès France soulignait que la seule solution « correcte et logique » à la constitution du Marché commun aurait été d’exiger « l’égalisation des charges et la généralisation rapide des avantages sociaux à l’intérieur de tous les pays du Marché commun  (11)  ». Le Quai d’Orsay avait d’ailleurs établi des propositions allant en ce sens. Ces velléités ne résistent pas longtemps à la détermination des négociateurs allemands. « La liste des revendications et réserves françaises était interminable, rappelle avec dédain Marjolin, alors membre du cabinet du ministre des affaires étrangères Christian Pineau. La négociation du traité de Rome consistera à en faire tomber le plus grand nombre possible, en n’acceptant que les demandes conformes à l’esprit du Marché commun  (12).  »
  • Sans doute le Marché commun ne produit-il pleinement ses effets qu’avec l’adoption de l’Acte unique de 1986. Néanmoins, lors de la signature du traité de Rome, les observateurs les plus avertis comprennent qu’il dépossédera à terme les Etats d’une partie appréciable de leur pouvoir de contrôle sur l’économie. Mendès France y voit même l’« abdication de la démocratie ». Un système reposant principalement sur l’action supposée bienfaisante de la libre concurrence paraît, en effet, difficilement compatible avec une politique de transformation sociale audacieuse. Mais il n’interdit pas de promettre scrutin après scrutin la réalisation prochaine d’une « Europe sociale ».
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