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Aurialie Jublin

Bienvenue dans le «World Wide Fake» - Libération - 0 views

  • Le Web existe officiellement depuis le mois de mars 1989. Il s’est construit sur différentes strates, dont la rétro-archéologie pourrait être la suivante. D’abord, le «World Wide Web». Le Web des documents : ses utilisateurs, ses ingénieurs, ses interfaces et ses intérêts économiques, tout sur la planète web tourne autour de l’axe documentaire. Il faut indexer, classer, donner accès à ce qui va très vite devenir une quasi-infinité de documents d’abord disponibles sous forme de texte, puis d’images, dans des pages et des sites.
  • Ensuite, un «World Live Web» car tout s’accélère, de la production des contenus à leur mise à disposition quasi instantanée dans les architectures de moteurs de recherche qui se font désormais fort d’indexer toute l’actualité et ce en temps réel.
  • uis, le «World Life Web». L’axe autour duquel tourne toute la planète web n’est plus celui des documents mais celui des «profils». Ce qui change tout, tant sur le plan trivial de l’ergonomie que sur celui - crucial - de l’économie.
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  • Enfin, avec l’Internet des objets vient alors le règne du «World Wide Wear». Les interfaces sont désormais celles de nos vêtements, elles siègent sous la forme d’enceintes connectées au milieu même de nos maisons. Des technologies littéralement «prêtes à porter» autant qu’elles sont prêtes et toujours «à portée». Et, avec elles, l’anecdotisation des régimes de surveillance qui conduit tout droit au «World Wide Orwell».
  • Nous sommes aujourd’hui à l’étape d’après. Celle du «World Wide Fake». Un environnement, un écosystème dont l’essentiel des interactions est artificiellement fabriqué sur la base d’une spéculation qui n’a d’autre but que de s’entretenir elle-même. Issue d’une forme de capitalisme linguistique se déclinant en un capitalisme de surveillance, cette spéculation avait initialement pour but de nous maintenir le plus attentionnellement captifs possible, nous rappelant sans cesse qu’il fallait interagir, notamment par le biais de ces contremaîtres cognitifs que sont les notifications. Mais aujourd’hui le «faux» se déploie au sein des architectures techniques toxiques de plateformes prédatrices qui ont presque totalement phagocyté tout ce qui fut l’espace public du Web, et contraint nos usages à prendre place dans ces espaces privés et privatifs.
  • Aujourd’hui, «de faux internautes avec de faux cookies et de faux comptes sur des réseaux sociaux effectuent de faux mouvements de souris, activent de faux clics vers de faux sites webs [….], créant un simulacre d’Internet dans lequel la seule chose encore réelle ce sont les publicités», écrit Max Read dans un papier pour le New York Magazine.
  • Nous y sommes et dans des proportions encore plus ahurissantes : presque 52 % du trafic internet mondial en 2016 a été généré par des bots. De faux utilisateurs donc.
  • Le faux est souvent l’autre nom du «mensonge». Et on semble découvrir que tout le monde ment sur le Web. Puisque chacun est seul à disposer de ses propres chiffres au service de ses propres certitudes ou de ses propres intérêts comment pourrait-il en être autrement ? On a découvert, presque étonnés, que Facebook avait menti sur les chiffres d’audience de ses vidéos, qu’il mentait également sur les métriques liées à «l’engagement». On a découvert que Google mentait si on lui posait la question de savoir si l’Holocauste avait vraiment existé. On a compris qu’en plus de leurs architectures techniques toxiques, les grandes plateformes disposaient chacune de leur propre régime de vérité - celui de la popularité pour Google et celui de l’engagement pour Facebook - qui rendait encore plus difficile la construction d’un espace culturel commun permettant de faire société
  • Au niveau géopolitique même, de faux comptes utilisant de fausses publicités ont permis d’influencer le résultat de vraies élections. Les technologies de l’artefact, les «Deep Fakes», qui permettent à moindre coût de truquer le réel avec un effet de vraisemblance quasi indétectable, sont aujourd’hui en passe de devenir des technologies «grand public» : on peut grâce à elles remplacer le visage d’un acteur par celui d’un autre dans un film mais également modifier la vocalisation du discours tenu par un homme politique pour lui faire dire ce que l’on veut.
  • Ce faisant, c’est tout ce qui dans notre société permettait d’établir la valeur de preuve d’une image, d’un discours, d’un témoignage ou d’un fait, qui vole en éclats et qu’il nous faut réapprendre à définir et à construire. Voilà des années qu’avec d’autres, je milite pour une prise en compte et une intervention sur la dimension non pas économique mais simplement politique des grandes plateformes.
  • Hannah Arendt est morte en 1975 et n’a donc jamais connu Internet. Dans un entretien de 1974 sur la question du totalitarisme, elle écrivait ceci : «Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce qu’il vous plaît.» C’est très exactement cela, le risque et la promesse du World Wide Fake si nous n’y faisons rien : la conjugaison d’un emballement spéculatif autour d’une industrie publicitaire de la falsification et de l’altération et l’annonce d’un effondrement de notre capacité collective à faire société dans un espace public commun. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce qu’il vous plaît
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    "Aujourd'hui, plus de la moitié du trafic internet mondial est généré par des bots, c'est-à-dire des faux utilisateurs, qui manipulent les audiences et orientent les débats. Et c'est notre capacité collective à faire société qui est en jeu."
Aurialie Jublin

TRIBUNE. Comment la France s'est vendue aux Gafam - Le Point - 0 views

  • L'histoire du déclin du numérique français est une tragédie en trois actes. Il y eut d'abord les «  30 honteuses du numérique  », où une petite élite arrogante et dénuée de vision stratégique a démantelé notre industrie informatique et électronique grand public. Elle a débranché les travaux de recherches les plus intéressants et laissé nos meilleurs développeurs partir à l'étranger faute de pouvoir les associer à des projets ambitieux. Vient ensuite la capitulation vis-à-vis des grands acteurs américains. Ainsi, de nombreux politiques et hauts fonctionnaires français leur ont permis d'intégrer leurs technologies au cœur des prérogatives régaliennes de l'État : défense, renseignement, éducation, sécurité, mais aussi culture. Plusieurs d'entre eux quitteront leurs fonctions pour aller rejoindre ces sociétés. Le troisième acte se joue en ce moment. Alors que nos dirigeants se préparent à une vente à la découpe, il reste cependant un mince espoir d'inventer une autre manière d'utiliser le réseau plus en phase avec nos principes et nos valeurs. Mais pouvons-nous encore changer la doctrine des politiques numériques de la France  ? Quand on écoute nos hommes politiques, le déclassement de l'Europe vis-à-vis de l'Internet est présenté comme une fatalité. Un accident de l'Histoire à l'issue duquel les clés du monde de demain auraient été données aux États-Unis et à la Chine.
  • Nous aurions pu avoir un autre destin, car si les États-Unis avaient la vision et l'argent, c'est en Europe qu'ont été inventées deux des briques fondamentales de l'Internet : Linux et le Web. Mais à la différence du standard GSM, ces dernières ont eu le malheur d'être conçues par des individus talentueux hors des grandes institutions. Snobés chez nous, ces deux projets deviendront le moteur des plateformes numériques américaines et chinoises et l'instrument de leur domination mondiale.
  • Tout commence dans les années 70, avec l'abandon du réseau Cyclades de Louis Pouzin au profit du Minitel. Louis Pouzin en est le concepteur et il est l'inventeur de la segmentation des données en «  Datagramme  ». Il sera récompensé (avec Tim Berners-Lee et Vinton Cerf) par la reine d'Angleterre pour ses contributions essentielles à la création de l'Internet et il reste à ce jour un inconnu du grand public en France. Il faudra attendre 1994 pour que nos chercheurs acceptent enfin de s'intéresser à autre chose qu'à des technologies incompatibles avec l'Internet.
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  • Quasiment au même moment, Alcatel décide de transférer ses usines vers la Chine. Son PDG veut appliquer la stratégie du «  fabless  », à savoir délocaliser la production tout en conservant le design en France. Ce sera une grossière erreur d'analyse. Lorsque les smartphones deviennent un succès international, la France n'a plus de capacités industrielles dans ce secteur, alors qu'elle était l'un des principaux fabricants dans le monde.
  • Alors que la Silicon Valley parie sur les talents et les start-up, la France préfère s'embourber dans des grands projets institutionnels sans avenir. Mais ces projets permettent aux politiques de faire des annonces et aux industriels déjà établis de bénéficier de la manne de l'argent public. Ainsi, le projet Quaero, qui visait à créer un «  Google Européen  », a été lancé par Jacques Chirac. Il terminera rapidement dans les oubliettes technologiques. Plus récemment, le Cloud souverain, qui se targuait d'être la réponse française à Amazon et Microsoft, sera abandonné en rase campagne puis revendu (et sans ironie aucune)… au chinois Huawei. Au final, beaucoup d'argent aura été dépensé soit pour concurrencer l'Internet lui-même soit pour contourner les start-up qui voulaient développer des solutions alternatives aux Gafam. C'est une génération entière d'entrepreneurs et de chercheurs que l'on a écartés pour redéfinir la politique industrielle du secteur. Tout récemment, le rapport sur l'intelligence artificielle de Cédric Villani n'a pas fait mention des deux meilleures solutions open sources dans le domaine : SciKit Learn et Keras qui se trouvent être… françaises.
  • L'acte deux commence avec le quinquennat Hollande. Un changement d'attitude va s'opérer vis-à-vis des grandes plateformes. La défaite est désormais entérinée en coulisses. Il ne s'agit plus d'exister au niveau mondial, mais de négocier avec les Gafam tout en faisant mine de s'indigner publiquement de leurs abus de position dominante.
  • Microsoft est devenue le partenaire de l'Éducation nationale, et Google le parrain de la Grande École du Numérique. La société de Big Data Palantir, proche des services secrets américains, a conclu un contrat avec la DGSI (et peut-être la DGSE  ?), et elle est également présente chez Airbus. Enfin, à l'échelon des collectivités territoriales, les régions vont s'appuyer sur Facebook pour «  la formation au numérique  ».Comment, dans ces conditions, se plaindre des conséquences des réseaux sociaux et de l'impact des Gafam sur notre démocratie quand nous leur avons ouvert si largement les portes de l'État  ?
  • En effet, ce gouvernement prend un risque inconsidéré en pariant notre avenir sur une hypothétique transformation numérique autour de «  l'intelligence artificielle  ». Si nous ne nous donnons pas les moyens de réguler la manière dont ses entreprises et ce type de technologies fonctionnent, nous pourrions détruire notre modèle social en tentant de copier ceux de la Chine ou des États-Unis. L'ironie du sort veut que, désormais, certains industriels et chercheurs américains s'appuient sur l'Europe et sa réglementation sur les données personnelles pour sortir d'un modèle numérique qui n'est pas «  durable  ». Aux États-Unis, le ministère de la Santé a ainsi lancé une grande étude sur l'impact des écrans et le Sénat a analysé, dans un rapport très détaillé, les manipulations des réseaux sociaux qui ont eu lieu lors de la dernière campagne présidentielle.
  • Il existe pourtant un scénario de sortie de crise. En effet, la meilleure réponse à la crise de confiance systémique vis-à-vis des Gafam est de soutenir les mouvements autour des technologies «  éthiques  ». Il s'agit d'un nouveau terrain de croissance industrielle pour l'Europe, comme le Bio l'a été pour l'agriculture. De nombreux entrepreneurs réfléchissent à d'autres façons de concevoir la technologie, s'appuyant beaucoup moins sur la donnée et créant moins d'intrusions vis-à-vis de leurs utilisateurs. C'est le mouvement autour des logiciels éthiques et du Slow Web. Ce mouvement, qui s'est réuni en septembre dernier à Copenhague, souhaite définir un meilleur équilibre entre usage numérique et monde réel pour ne pas rendre ces technologies aliénantes. Il prône notamment l'arrêt de certaines pratiques toxiques comme le profilage (micro targeting) ou la manipulation de nos émotions via des messages ciblés sur nos mobiles dont nous avons vu les conséquences désastreuses lors du référendum sur le Brexit ou l'élection américaine.
  • Nous devons désormais exiger que les choix technologiques faits par l'État (comme les décisions politiques dans ces domaines) soient lisibles et compréhensibles par l'ensemble des citoyens… Car s'il s'agit de faire de la France une colonie numérique des plateformes et qui ne profiterait qu'à une petite bourgeoisie d'Internet, alors il faudra le dire clairement  
  • Il est temps également de voir émerger une nouvelle forme de résistance citoyenne. Car l'usage de ces technologies n'est pas neutre, la substitution de l'action de l'État par des algorithmes rend caduque l'égalité de traitement entre chaque Français. Le remplacement de nos services publics par un «  État plateforme  » totalitaire (à l'instar du «  Crédit social  » qui voit chaque Chinois recevoir une note qui détermine leur capacité à se déplacer ou à obtenir un crédit) n'est pas la vision que nous souhaitons promouvoir. C'est pourtant ce qui se prépare dans certains cabinets ministériels lorsqu'il est question d'État plateforme…
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    "Pour le pionnier du Web français Tariq Krim, l'histoire du déclin du numérique français est une tragédie en 3 actes. Il existe pourtant une sortie de crise."
Aurialie Jublin

Contre la haine en ligne, des internautes s'organisent | Slate.fr - 0 views

  • Aux côtés de 173 personnes inconnues, il répond méthodiquement à la haine à l'œuvre dans les commentaires d'articles. Avec ses camarades, il se coordonne dans un groupe Facebook, secret et fermé, dont le nom reprend ironiquement un sigle policier. Il réunit femmes et hommes de 20 à 55 ans, «beaucoup de travailleurs sociaux», suppose Simon, même s'il n’en connaît personnellement que très peu. Depuis 2016, le groupe veille sur les posts Facebook des journaux normands pour faire en sorte que les commentaires les plus «likés», et donc ceux qui remontent tout en haut de la section, ne soient pas systématiquement les plus haineux.
  • Une trentaine de membres sont réellement actifs et actives, dont une dizaine qui réalise une veille sur les sujets connus pour être des «attrape-haine»: immigration, sexisme, protection sociale, etc. Dans un Google Doc, des argumentaires, chiffres-clés et articles sont prêts à être copiés-collés pour gagner un peu de temps au moment de rédiger son commentaire.
  • Face aux discours de haine en ligne, une majorité de personnes reste silencieuse, par manque de temps ou tout simplement manque d’arguments. Pour pallier cela, le think tank Renaissance numérique a créé «Seriously» en 2015, une méthode pour accompagner les internautes afin d'apprendre à répondre à la haine et à dépassionner les débats. Créé à l'origine dans le but d’aider des associations comme SOS homophobie ou SOS Racisme sur les réseaux sociaux, le site a aujourd’hui une portée plus vaste.
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  • Xavier estime que la responsabilité de répondre à la haine est collective. «Les journalistes ne sont ni assez nombreux, ni assez payés pour le faire sous tous leurs articles, souligne-t-il, il ne faut pas laisser la désinformation se répandre. On a trop longtemps considéré les commentaires comme un bruit de fond.» Pourtant, nous connaissons aujourd’hui le pouvoir de ces derniers sur le lectorat. En 2015, une équipe de recherche a prouvé que la perception d’un article était modifiée par les commentaires correspondant sur Facebook. Les scientifiques ont fait lire le même article à des volontaires, avec une variation de mentions «j’aime» et de commentaires. Plus le nombre de commentaires négatifs était important, plus l’article était perçu comme peu convaincant –le nombre de «likes» était cependant loin d’avoir le même effet.
  • «On peut arriver à se comprendre, ce sont juste des personnes en colère, constate-t-il. On a laissé faire les choses en considérant cela comme un bruit de fond. “Don’t feed the troll”, pour moi c’est complètement faux, il faut intervenir!». En effet, trois scientifiques ont analysé les commentaires sous 100.000 posts et découvert que si le premier commentaire visible est positif, les internautes ont tendance à être positifs dans leur réaction et inversement quand le premier commentaire est négatif.
  • Au mois de janvier, SOS Racisme a créé un groupe Facebook fermé appelé «#TEAMRIPOSTE!» qui a pour but de réunir des personnes qui veulent militer de chez elles et aider à commenter les publications sur les réseaux sociaux. Sur la page du groupe, on peut lire: «La légalité ne s’arrête pas aux portes d’internet, il est aussi important de rappeler qu’un grand nombre de mesures peuvent être prises pour supprimer ces messages racistes ou faire condamner leurs auteurs». Pharos, une plateforme en ligne mise en place par le gouvernement, permet de signaler des contenus ou des comportements illicites.
  • Selon Jennyfer Chrétien du think tank Renaissance numérique, l’un des plus gros combats à mener est éducatif. Pour cela, le groupe de réflexion prépare des programmes de sensibilisation, surtout auprès du jeune public. «Nous ne pouvons pas nous contenter de sanctionner les propos illicites», affirme la directrice. Il est impératif de travailler sur le «réflexe de fermeture de l'onglet» qui doit être converti en «réflexe citoyen».
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    "Prendre le temps de répondre aux commentaires qui pourrissent le web pour tenter de le pacifier."
Aurialie Jublin

Modération, tri des données: l'ONU s'inquiète des conditions de travail des «... - 0 views

  • La majeure partie des tâches proposées consiste à compléter des questionnaires, souvent à des fins de recherche scientifique. La collecte de données arrive en second: il peut s'agir par exemple de trouver les adresses mails de tous les podologues d'une ville, moyennant 10 centimes par adresse mail trouvée. Une part non négligeable repose sur la transcription d'images ou d'extraits sonores. C'est grâce à ce type de travaux que les géants du Web entraînent leurs intelligences artificielles. Enfin, la modération de contenus est extrêmement fréquente. Pour l'ONU, toutes ces tâches «ne correspondent pas au niveau d'éducation des travailleurs», qui sont 37% à être titulaire d'un diplôme universitaire.
  • Pire, certains de ces travaux sont extrêmement difficiles sur le plan psychologique: beaucoup de modérateurs souffrent ainsi de syndromes de stress post-traumatiques à force d'être exposés aux contenus les plus sombres du Web (images de torture, de pédopornographie, de massacres...).
  • Pour couronner le tout, les rythmes de travail sont particulièrement soutenus: 43% des sondés travaillent la nuit, 68% travaillent entre 20h et 22h, souvent car ils exercent en parallèle une autre activité professionnelle, les revenus du digital labor ne permettant pas d'en faire une activité à temps plein. Les salaires sont, à l'échelle mondiale, ramenés à la moyenne de 3,31 dollars de l'heure en fourchette basse, 4,43 dollars en fourchette haute (soit entre 2,81 et 3,76 euros). L'enquête démontre qu'une proportion substantielle de travailleurs gagne moins que le salaire minimum de leur lieu de résidence. L'ONU ajoute qu'une part non négligeable de «para-travail» n'est pas payée: pour chaque heure travaillée, au moins 20 minutes sont consacrées à des tâches comme la connexion sur les plateformes, les démarches administratives, chercher de nouvelles tâches, comprendre les énoncés des instructions... À noter également, 90% des répondants affirment avoir déjà été non payés pour des tâches accomplies.
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  • Malgré les conditions de travail difficiles, 88% des sondés aimeraient se voir proposer plus de microtâches en ligne afin d'accroître leurs revenus. L'ONU observe que le secteur du digital labor est voué à continuer de se développer étant donné les besoins croissants en main d'œuvre de l'économie numérique. Pour cette raison, l'enquête appelle à une régulation plus ferme des conditions de travail. La majeure partie des travailleurs n'est ainsi couverte par aucune assurance maladie ou civile, ne cotise pas pour la retraite et le revenu gagné échappe souvent au radar des autorités fiscales.
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    "Ces petites mains invisibles sont indispensables pour nettoyer les bases de données, entraîner les intelligences artificielles ou encore assurer la modération des contenus sur le Web. Pour la première fois, une étude de grande ampleur de l'ONU se penche sur ce travail qu'on appelle le «digital labor», et dresse un constat alarmant."
Asso Fing

La consommation électrique des logiciels, un enjeu pour les industriels et… l... - 0 views

  • Troisièmement, parce que le législateur pourrait intervenir… « En 2020 entrera en vigueur une législation européenne sur l'écoconception des serveurs et des unités de stockage en ligne, rappelle Rabih Bashroush, professeur en systèmes distribués et génie logiciel à l'Université de Londres-Est, qui a  participé à l'élaboration de ce texte . Il faut un cadre similaire pour la consommation des logiciels. » En France, un député, Fabrice Brun (LR), vient de  demander au gouvernement d'obliger les éditeurs de logiciels à « pratiquer une écriture plus vertueuse, en terme environnemental, du code informatique. »
  • Enfin, parce que jusqu'ici fabricants et gestionnaires ont tenté de réguler la consommation en jouant sur des solutions « matérielles » : utilisation de processeurs ou de cartes mères qui chauffent moins, de mémoires moins énergivores ; déclenchement des sauvegardes la nuit quand les serveurs sont moins occupés… Or, pour certains experts, ces gisements d'économies sont désormais épuisés. « Dans les dix ans à venir, il n'y aura pas de révolution technologique, facilement déployable à grande échelle, qui permettra de réduire la consommation énergétique du numérique : la seule voie possible est celle de la sobriété », affirme Hugues Ferreboeuf, qui dirige les réflexions sur l'empreinte carbone du numérique  au sein du think tank The Shift Project . « Nos data centers comptent d'ores et déjà parmi les plus économes du marché, mais nous devons aller plus loin, s'inquiète François Sterin, directeur industriel chez l'hébergeur Web OVH. Cet enjeu est crucial pour les fournisseurs de cloud, tant du point de vue commercial que sociétal. »
  • Reste donc une seule piste : la consommation induite par les logiciels. La mesurer est assez simple pour les smartphones et les objets connectés, plus compliqué pour les serveurs et PC. « On peut brancher des appareils de mesures - des sortes de wattmètres - sur les smartphones pour récupérer les données de la batterie, explique Thierry Leboucq. La mesure réelle permettra demain d'établir des normes et des labels pour valider l'éco-consommation d'un service numérique. » Pour les objets connectés, qui ne comportent que quelques composants, Alexandre Boé et son collègue Thomas Vantroys, de l'université de Lille, proposent déjà une solution. « Nous avons mis au point un petit appareil de mesure, composé d'un microprocesseur et d'un écran, coûtant une soixantaine d'euros, détaillent-ils. Couplé à des marqueurs introduits dans le logiciel, qui repèrent les fonctions les plus gourmandes, il permet aux fabricants et aux développeurs d'optimiser le fonctionnement et la consommation. »
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  • La mesure est plus compliquée sur les serveurs et les PC. « Par exemple, les couches d'abstraction matérielle, ces logiciels intermédiaires entre le système d'exploitation et le matériel informatique, consomment de l'énergie que vous ne voyez pas », met en garde Marc Vautier, qui anime la communauté des Orange Experts « Energie et environnement » au sein du groupe Orange. Dès 2016, Jean-Patrick Gelas, docteur en informatique, avait publié, avec son équipe de l'université Lyon-1, un article exploratoire sur la mesure en temps réel de la consommation, dans la revue « International Journal of Electronic Business Management ». « L'idée était de coupler les mesures de puissance électrique, réalisées par un wattmètre, avec les instructions du logiciel et les tables de correspondance 'fonction réalisée/énergie dépensée' publiées par les constructeurs », explique-t-il.
  • Romain Rouvoy, professeur d'informatique à l'université de Lille, propose une approche basée sur l'estimation. En collaboration avec Orange et le cabinet Davidson Consulting, il a mis au point PowerAPI, un prototype de recherche distribué sous licence open source, disponible sur la plate-forme GitHub.  « Une fois installée sur un serveur, un ordinateur portable ou un robot, notre logiciel va évaluer, à l'aide de modèles mathématiques que nous avons développés, la consommation électrique des applications qui tournent sur ces machines », relate-t-il. Plusieurs industriels de l'automobile et de la robotique se disent intéressés par sa technologie.
  • « Les développeurs ne doivent pas s'empêcher de discuter des cahiers des charges avec les services marketing, qui peuvent, par exemple demander des serveurs disponibles 99,99 % du temps, là où 99,9 % suffiraient et permettraient d'économiser de l'énergie », conseille Erwan Diverrez, architecte logiciels chez Orange.
  • « On peut jouer sur le stockage de données - par exemple les données d'usage qui décrivent la relation de l'utilisateur avec sa machine - et ne les envoyer que lorsque le smartphone est en Wifi ; cela évite d'essayer continuellement de se connecter au réseau mobile », ajoute Sébastien Brault, développeur sur mobile chez Orange.
  • « Pour le Web, il existe des astuces comme la gestion du cache de la mémoire, par exemple, pour ne pas avoir à télécharger plusieurs fois une image qui apparaît sur plusieurs pages d'un site », ajoute Romain Petiot.  « On peut aussi jouer sur les langages de programmation utilisés et les bonnes pratiques de développement associées à ce langage », estime Romain Rouvoy, professeur d'informatique à l'université de Lille.
  • « La moitié de l'empreinte carbone du numérique provient de la production des équipements », résume Hugues Ferreboeuf, coordinateur du rapport « Pour une sobriété numérique » publié par le think tank Shift Project. L'autre moitié se répartit en trois tiers : la consommation des serveurs dans les data centers, les réseaux de télécommunication et les quelque 15 milliards de terminaux et périphériques sur lesquels tournent des logiciels.
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    "Des logiciels tournent sur 15 milliards de terminaux et périphériques à travers le monde. Ce sont eux qui en commandent les besoins en énergie."
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    "Des logiciels tournent sur 15 milliards de terminaux et périphériques à travers le monde. Ce sont eux qui en commandent les besoins en énergie."
Aurialie Jublin

"Allô Muriel Penicaud, c'est pour signaler un accident du travail" - 0 views

  • Depuis 2017, Mathieu Lépine, professeur d’Histoire-Géo à Montreuil, égraine les blessés graves et les morts au travail. Il est désormais suivi par plus de 12 700 abonnés sur son compte Twitter Accident du travail : silence des ouvriers meurent. Électrocution, chute, accident de la route, suicide… Rien que depuis le 1er janvier 2019, il a comptabilisé "430 accidents graves, dont 160 mortels".
  • L'idée de ce recensement est née d'une phrase, prononcée par Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie : "Bien souvent, la vie d'un entrepreneur est plus dure que celle d'un salarié". Interpellé, il se lance dans des recherches pour établir un recensement, d'abord mensuel. Le compte Twitter apparaît lui en janvier 2019, "au moment où deux accidents assez emblématiques des évolutions du monde du travail ont eu lieu : _le décès de Franck Page, un livreur Uber Eats de 18 ans, et celui d'un ouvrier auto-entrepreneur de 68 ans, sur un toit de la préfecture de Versailles_".
  • Cette fois, le recensement est quotidien et le travail plus méticuleux. Chaque jour, il consacre près de deux heures à éplucher la presse, "le plus souvent locale ou régionale". Résultat : quatre à cinq accidents graves ou mortels apparaissent quotidiennement sur son compte. 
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  • Bien sûr, les données du rapport annuel de l'Assurance Maladie sont bien plus précises : en 2017, elle a comptabilisé 870 000 accidents du travail et 550 décès, 1 100 si on prend en compte les accidents de trajet et les maladies professionnelles. "On a des chiffres plein les yeux, ironise-t-il, mais _j'essaye d'y donner une dimension humaine... les gens sont tellement plus touchés lorsqu'ils voient un nom, une photo._"
  • À force d'en voir défiler sur son écran, Mathieu Lépine a tout de même fini par observer des tendances "liées aux évolutions du monde du travail". Il s'est ainsi aperçu que "plus de 40% des victimes dans [son] recensement ont plus de 50 ans". Par exemple, "les deux ouvriers morts mercredi dans le Val-d'Oise avaient 52 et 59 ans".
  • Sur la route, les jeunes livreurs à vélo sont eux aussi de plus en plus touchés, en raison de "l'ubérisation", analyse-t-il.
  • Pour autant, un bon nombre de victimes d'accidents du travail demeurent invisibles. La plupart de ses posts concernent "des hommes qui travaillent dans le BTP, l'industrie, l'agriculture, ou des chauffeurs routiers". Alors que "les premières victimes des accidents du travail sont des femmes, notamment dans le service à la personne, note Mathieu Lépine, mais il n'y aura pas d'article nous informant que l'infirmière libérale du Tarn s'est déchiré l'épaule".
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    "Depuis quelques mois, un compte Twitter interpelle la ministre du Travail. Un professeur d'Histoire-Géo recense les accidents graves et les morts au travail avec un objectif : "les rendre plus visibles" face à l'indifférence."
Aurialie Jublin

Have you heard about Silicon Valley's unpaid research and development department? It's ... - 0 views

  • So what should we do instead? Let’s instead invest in many small and independent not-for-profit organisations and task them with building the ethical alternatives. Let’s get them to compete with each other while doing so. Let’s take what we know works from Silicon Valley (small organisations working iteratively, competing, and failing fast) and remove what is toxic: venture capital, exponential growth, and exits. Instead of startups, lets build stayups in Europe. Instead of disposable businesses that either fail fast or become malignant tumours, let’s fund organisations that either fail fast or become sustainable providers of social good.
  • The EC must stop funding startups and invest in stayups instead. Invest €5M in ten stayups in each area where we want ethical alternatives. Unlike a startup, when stayups are successful, they don’t exit. They can’t get bought by Google or Facebook. They remain sustainable European not-for-profits working to deliver technology as a social good.
  • Furthermore, funding for a stayup must come with a strict specification of the character of the technology it will build. Goods built using public funds must be public goods. Free Software Foundation Europe is currently raising awareness along these lines with their “public money, public code” campaign. However we must go beyond “open source” to stipulate that technology created by stayups must be not only public but also impossible to enclose. For software and hardware, this means using licenses that are copyleft. A copyleft license ensures that if you build on public technology, you must share alike. Share-alike licenses are essential so that our efforts do not become a euphemism for privatisation and to avoid a tragedy of the commons. Corporations with deep pockets must not be able to take what we create with public funds, invest their own millions on top, and not share back the value they’ve added.
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  • We must also start to fund ethical, decentralised, free and open alternatives from the commons for the common good. We must ensure that these organisations have social missions ingrained in their very existence that cannot be circumvented. We must make sure that these organisations cannot be bought by surveillance capitalists. Today, we are funding startups and acting as an unofficial and unpaid research and development arm for Silicon Valley. We fund startups and, if they’re successful, they get bought by the Googles and Facebooks. If they’re unsuccessful, the EU taxpayer foots the bill. It’s time for the European Commission and the EU to stop being useful idiots for Silicon Valley, and for us to fund and support our own ethical technological infrastructure.
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    "Who should you thank for Facebook's Libra? "One of the UK's leading privacy researchers" University College London The DECODE project And, if you're an EU citizen who pays their taxes, You. Surprised? Don't be. None of this was unforeseen Today, the EU acts like an unpaid research and development department for Silicon Valley. We fund startups, which, if they're successful, get sold to companies in Silicon Valley. If they fail, the European taxpayer foots the bill. This is madness."
Aurialie Jublin

Relations humaines et artisanat : le futur des services publics - 0 views

  • La solution ? Changer la logique des services bureaucratiques afin de remettre la relation humaine au cœur du système. Pour cela, il faudrait pouvoir coordonner toutes les offres de services existantes, permettre aux professionnels, aux amateurs et aux particuliers de créer une expérience communautaire, où, parfois, les relations amicales qui auront pu se développer viendront se substituer aux services que les professionnels n’arrivent pas vraiment à rendre. La technologie permet comme jamais auparavant de mettre en réseau différents acteurs pour recréer des communautés qui ont disparu.
  • Les liens que nous formons nous rendent heureux, nous soutiennent et nous aident. Mais ces liens ont été intentionnellement éliminés des systèmes que nous avons construits dans l’après-guerre. Beveridge n’avait pas de foi dans les émotions. Il était convaincu qu’il fallait préférer un système impersonnel. La standardisation du service devait permettre la baisse du coût unitaire de production. C’est comme cela que l’on parviendrait à servir des millions de personnes à un coût abordable. Malheureusement, si ce système a indéniablement créé de la valeur pendant plusieurs décennies, il a aussi rapidement engendré une augmentation de la solitude et un affaiblissement des liens sociaux.
  • “Les relations humaines sont la ressource la plus précieuse dont nous disposons”, écrit Cottam. L’offre de services de proximité telle qu’elle est structurée aujourd’hui minimise l’importance des relations singulières entre individus. Le modèle fordiste et sa recherche des gains de productivité par l’organisation scientifique du travail ont façonné la manière dont on a structuré toutes les activités au XXe siècle, dans le secteur public comme dans le secteur privé.
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    " « L'argent ne fait pas tout », explique Hilary Cottam. « Au cœur de cette nouvelle manière de travailler, il y a la relation humaine. J'ai constaté que lorsque les gens se sentaient soutenus par des relations humaines fortes, il pouvait y avoir du changement. » Il est temps de comprendre que les services de proximité, y compris (surtout ?) ceux rendus par la puissance publique ne doivent pas être condamnés à être dévalorisés par la logique de production de masse et d'organisation scientifique du travail. Nous avons tout à gagner à y mettre une logique artisanale, qui permet les relations singulières, la personnalisation, la créativité et l'autonomie. C'est sans doute ce dont notre siècle a le plus besoin."
Aurialie Jublin

« Les opérateurs télécom sont devenus les prolétaires du web » - U&R - 0 views

  • Nous sommes en voie de babélisation : Facebook est une tour de Babel, Google en est une autre. La Chine est à ce jour le seul « État plateforme » complet, avec l'imbrication du politique coercitif et du numérique via ces autres silos que sont les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi). Les choix technologiques asymétriques qui ont été faits ne pouvaient que conduire à l'émergence de ces silos. Et dans ces silos, nous passons notre temps à émettre des signaux pour gagner de l'attention. Mais on peut échapper au darwinisme numérique, qui amène les IA à nous remplacer progressivement pour toutes sortes de tâches, des plus fastidieuses aux plus artistiques, comme nous le vantent ceux qui en ont la maitrise, à savoir les gourous de la Silicon Valley. Les opérateurs télécom sont devenus les prolétaires du web alors qu'ils en étaient les maîtres.
  • Existe-t-il une lueur d'espoir, quand même, dans votre vision du futur d'Internet ? Oui, car les protocoles symétriques d'origine, comme la norme IPV6, sont toujours là. Et ça permet la distribution par chacun d'entre nous, au lieu de la confier à ces silos géants, dont le modèle économique repose sur les données que nous leur offrons gratuitement en échange de notre capacité à émettre ces signaux d'attention dont je parlais plus tô. Le péché originel, ce sont les protocoles asymétriques qui nous ont privé de notre singularité. Mais on peut encore croire à un âge de raison des réseaux. Il faudra peut-être 2, 3 ou 4 générations, et ça passera peut-être par des contractions violentes, mais c'est encore possible. C'est nous qui devons agir ! Les États n'agiront pas car agir serait contraire aux intérêts de la surveillance. Et les plateformes n'agiront pas non plus, car ce serait contraire aux intérêts de leurs actionnaires. Nous devons tous aspirer à l'émergence de cet être en réseau, qu'on ne peut décrire mais qui est là, et que la sonde poéitique permet de deviner par moments. Ce sera une révolution copernicienne.
  • Quand Mark Zuckerberg poste une photo de son chien, qui s'appelle Beast, des centaines de milliers de personnes s'intéressent à ce chien, qui n'aurait aucun intérêt si ce n'était pas celui du patron de Facebook. Elle est là, l'asymétrie de l'attention. C'est un changement de perspective dont on a besoin. Et justement, avant Filippo Brunelleschi, vers 1420, il n'y avait pas de perspective dans les tableaux, tout était à plat. Grâce à son bricolage avec un cadre et un miroir, il a donné à voir le monde via les tableaux (qui sont les ancêtres de nos écrans) avec la perspective optique, qui n'existait pas avant lui.
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  • Et nous aurons peut-être un jour un grand espace de partage, avec tout le monde à égalité, dans lequel chacun est libre de prendre sa part ou pas, et dans lequel tout le monde sera traité de la même façon s'il décide d'en être. Un tel espace permettrait l'éclosion de communs. Nous sommes aujourd'hui quelques chercheurs à commencer à définir ce nouveau champ de recherche qui n'en est qu'à ses débuts.
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    "« On peut encore croire à un âge de raison des réseaux », nous dit le chercheur Olivier Auber, qui dans son nouveau livre, Anoptikon (FYP éditions, 2019), plaide pour un changement de perspective afin de faire d'Internet le grand espace de partage qu'il promettait d'être à ses débuts."
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