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Aurialie Jublin

« À l'ère post-Snowden, on ne peut plus se voiler la face» - 0 views

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    "L'universitaire américain Yochai Benkler fait partie de ces intellectuels qui pensent l'impact d'Internet sur nos sociétés depuis les années 1990. Le professeur d'études juridiques entrepreneuriales à Harvard est aujourd'hui membre d'une commission lancée le 11 septembre 2018 par l'ONG Reporters sans frontières et chargée de travailler à la rédaction d'une future « déclaration sur l'information et la démocratie ». Nous avons à cette occasion pu échanger avec l'auteur de The Wealth of Networks (La Richesse des Réseaux) autour de ses thèmatiques de prédilection : les communs, le rôle du domaine public informationnel et de la collaboration décentralisée dans l'innovation et la place de la liberté dans une économie et une société en réseau. Sans oublier de faire le point sur les évolutions récentes du Web, et ce qu'elles impliquent sur nos démocraties et nos sociétés. "
Aurialie Jublin

Données personnelles et CGU : l'UFC Que Choisir fait plier Twitter - ZDNet - 0 views

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    Les magistrats ont suivi l'association qui considérait que ces clauses abusives ou illégales avaient pour effet de : "considérer les données personnelles comme des données « publiques » par défaut ; de transférer librement les données personnelles dans un autre pays sans autres précisions. "Il y a des données, que vous ne voulez pas partager comme le contenu du carnet d'adresses, les photos stockées dans le smartphone..., les clauses permettent la collecte de ces données", affirmait l'UFC lors de la mise en demeure ; de se déclarer irresponsable en cas de faille de sécurité entraînant la fuite notamment des données personnelles ; de copier, adapter, modifier, vendre les contenus postés ou futurs des utilisateurs, y compris ceux protégés par le droit de la propriété intellectuelle, à tout bénéficiaire sur tout support, sans autorisation préalable ; de clôturer le compte d'un utilisateur en conservant notamment son nom sans limitation de durée ; de modifier les 25 pages de « conditions générales d'utilisation », renvoyant en partie à des contenus en anglais, sans en informer systématiquement les utilisateurs ; d'user trop fortement du recours aux liens hypertextes (38 pour accéder à une dizaine d'autres documents !), rendant impossible pour le consommateur la vision de ses droits et devoirs".
Aurialie Jublin

Qui crée la valeur économique d'une nation ? - 0 views

  • Nous devons changer de cap, insiste-t-elle, dans ce livre stimulant. Entre autres choses, nous devons repenser la relation entre marchés et gouvernements ; faire une distinction claire entre créateurs de richesse et ceux qui ne font qu’en profiter ; avoir des ambitions collectives plus audacieuses, notamment passer à une économie plus écologique ; et investir pour l’avenir, au lieu de choisir une austérité stérile et contre-productive.
  • Ce livre vient après ‘The Entrepreneurial State’, dans lequel Mme Mazzucato a soutenu que le gouvernement a joué un rôle d’innovateur puissant dans l’économie moderne. L’argument principal de ce livre est qu’il est beaucoup trop facile pour ceux qui interviennent dans l’économie de marché de s’enrichir en profitant de la valeur économique créée par d’autres, au lieu d’en générer eux-mêmes.
  • La manière dont le secteur financier a généré une énorme augmentation de l’endettement des ménages au cours des années qui ont conduit à la crise financière de 2007-2009 en est un exemple évident. Cette concurrence stérile a financé l’achat du parc de logements existants à des prix très élevés. Cela a provoqué une crise importante, un surendettement, une faible croissance et un désenchantement politique. Ceci alors que, pour ceux qui ont créé, manipulé et vendu cette dette, c’était une mine d’or. C’était en fait de la valorisation accompagnée de destruction. Il en va de même pour la gestion d’actifs, avec ses pratiques abusives, ses frais exorbitants, son manque de transparence, sa mauvaise gestion et ses conflits d’intérêts. Ce secteur financier, ainsi que la “maximisation de la valeur pour les actionnaires” que les économistes ont défendu, a eu un effet néfaste sur l’ensemble des entreprises, soutient Mme Mazzucato, en encourageant les rémunérations exorbitantes ainsi que la manipulation des cours boursiers au détriment de l’investissement à long terme.
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  • La finance n’est pas seule sur le banc des accusés. Mme Mazzucato s’attaque également à ce qui se passe dans des secteurs qui paraissent avoir un effet plus bénéfique, tels que les technologies de l’information ou les produits pharmaceutiques. Selon elle, l’un des problèmes est l’octroi de droits de propriété intellectuelle trop généreux ou simplement injustifiables, comme le fait de pouvoir breveter des richesses biologiques ou des processus commerciaux très basiques.
  • Elle souligne également l’importance d’un secteur trop souvent considéré comme ne créant aucune valeur économique : le gouvernement. Le gouvernement fait plus que faire respecter la justice et assurer la sécurité, selon elle. Il construit des infrastructures, éduque les jeunes, prend en charge la santé de la population, finance la recherche fondamentale, et a souvent favorisé directement le développement économique. C’est le gouvernement américain, et non des entreprises privées, qui a créé bon nombre des technologies les plus fondamentales et celles qui ont le plus d’impact d’aujourd’hui : l’Internet et le système mondial de positionnement GPS en sont deux exemples spectaculaires.
  • Une thèse fondamentale du livre est que la confusion entre la captation de valeur et la création de valeur, et vice versa, a ses racines dans les erreurs des économistes. Une longue partie du livre traite de l’histoire de la notion de valeur en économie, depuis les mercantilistes du XVIIe siècle jusqu’aux économistes classiques du XVIIIe et du début du XIXe siècle, puis aux marginaux (ou “économistes néoclassiques”) de la fin du XIXe et du XXe siècle.
  • Les économistes classiques, notamment Adam Smith, David Ricardo et Karl Marx, étaient préoccupés par la distinction entre ceux qui créent de la valeur, ceux qui ne font que la faire circuler, et ceux qui vivent du travail des autres comme des parasites (exemple : les aristocrates propriétaires des terres), souligne-t-elle. C’étaient des distinctions à la fois économiques et morales. Les économistes néoclassiques, tels que Léon Walras, Stanley Jevons et Alfred Marshall, avec leur révolution marginale et leur volonté d’équilibre, ont supprimé ces distinctions : selon la théorie subjective de la valeur, le prix est simplement la meilleure indication de la valeur (marginale) : ce qui est cher est, au moins à la marge, précieux. Les choix que font les gens sont les seuls déterminants de la valeur.
  • Le fait que les économistes se concentrent sur ce qui est produit et mis sur le marché a deux autres conséquences, affirme Mme Mazzucato : l’hypothèse de base est que le gouvernement est considéré comme improductif, voire parasitaire, et les activités domestiques deviennent invisibles. Ces hypothèses ont été reprises dans le nouveau système de comptabilité nationale élaboré dans les années 1930 et 1940, d’où est née notre mesure du “produit intérieur brut”.
  • Néanmoins, elle met en avant un point crucial : ce que nous valorisons est un choix social, et une partie de ce que nous valorisons aujourd’hui – l’ingénierie financière, par exemple – relève plus de la justification du fait de profiter de la valeur, que de la création de valeur ajoutée.
  • Ce qui n’est pas mesuré ne compte pas. Mais ce qui est mesuré compte. Mme Mazzucato montre au lecteur la manière dont on donne de la valeur aux activités bancaires. Cette valeur économique ajoutée est actuellement mesurée par le coût des “services d’intermédiation financière indirectement mesurés”, c’est-à-dire par l’écart entre le coût de l’emprunt et le taux d’intérêt des prêts. Plus l’écart est grand, par hypothèse, plus les banques sont censées créer de la valeur. Cela revient à confondre un coût avec un bénéfice.
  • Selon Mme Mazzucato, les évidentes défaillances de nos économies sont la conséquence de notre incapacité à distinguer entre les activités qui créent, redistribuent et détruisent la valeur. Ceci, ensuite, encourage les profiteurs de valeur (comme les compagnies pharmaceutiques qui fixent les prix en fonction de ce que le marché supporte) ; cela effraie les acteurs non marchands, y compris les bureaucrates, qui auraient pu aider à créer de la valeur ; et cela encourage les décideurs politiques à croire que les solutions de marché, comme la Private Finance Initiative (PFI, partenariat public-privé britannique), qui ne fonctionne pas correctement, sont nécessairement supérieures à celles qui sont proposées par les gouvernements.
  • Ce que j’aurais préféré lire, cependant, c’est une enquête approfondie sur quand et comment les gouvernements ajoutent de la valeur. Le gouvernement américain, par exemple, a joué un rôle extraordinaire en matière d’innovation, en particulier par l’intermédiaire du ministère de la Défense et des National Institutes of Health. Mais dans quelle mesure cela est-il vraiment pertinent pour les pays dont les ressources économiques et scientifiques sont plus limitées ? Comment s’assurer que les gouvernements ajoutent de la valeur plutôt que de simplement l’extraire, la prélever et la gaspiller ? Dans son enthousiasme sur le rôle potentiel de l’État, l’auteur sous-estime considérablement les importants dangers que représentent l’incompétence et la corruption gouvernementales.
  • Néanmoins, il y a trois points forts importants dans cet ouvrage. Premièrement, Mme Mazzucato nous pousse à nous éloigner du credo simpliste selon lequel les marchés sont toujours positifs et les gouvernements toujours négatifs. Deuxièmement, elle propose à la gauche un objectif positif de prospérité grâce à l’innovation, à la place d’une politique stérile et, finalement destructrice, de redistribution. Enfin, elle nous oblige à nous demander ce qui ajoute de la valeur à la société et comment créer un ordre économique et social qui favorise cela. En lui-même, ce livre crée de la valeur en nous forçant à nous confronter à ces points de vue.
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    "Qui crée de la valeur ? Qui profite de la valeur ? Qui détruit de la valeur ? Si nous confondons ceux qui profitent de la valeur ou détruisent la valeur avec ceux qui la créent, nous finirons avec des sociétés appauvries et malheureuses, au sein desquelles règnent les pillards."
Aurialie Jublin

De l'imbrication algorithmique | InternetActu.net - 0 views

  • Pour la programmeuse et essayiste Ellen Ullman, le problème est que la programmation est de plus en plus éloignée de la compréhension humaine du fait de l’intrication des programmes, algorithmes et données. Les gens pensent souvent que les algorithmes peuvent être modifiés, mais le plus souvent, ils s’exécutent et évoluent par eux-mêmes (cf. notre dossier, réinventer la programmation). Leurs concepteurs ne les contrôlent pas vraiment et ce d’autant plus qu’ils font appellent à des bases de données, à des bibliothèques de programmes distants, à d’autres algorithmes qui évoluent également.
  • Mais désormais, les algorithmes désignent des systèmes logiciels de prise de décision complexes, avec un nombre de règles et de critères volumineux, souvent interreliés et interdépendants. Or, ils nous ont été toujours présentés comme des promesses d’objectivité, d’où le fait qu’ils se soient étendus à nombre de décisions de la vie courante : octroi de prêts, de prestations, de places… Pourtant, ces décisions ne sont pas sans biais, du fait de la manière même dont ces relations sont conçues par les ingénieurs.
  • Le problème, c’est que quand l’algorithme apprend, nous ne savons plus quels sont les règles et les paramètres qu’il utilise puisqu’il les transforme. Ces algorithmes-là ne sont plus prévisibles et peuvent se mettre à produire des résultats erratiques. Pour Smith ce sont des « algorithmes Frankenstein », des machines qui créent leurs propres règles, comme ceux qui dominent désormais les marchés financiers via les transactions à haute fréquence. Pour Neil Johnson, physicien de la complexité à l’université George Washington, Facebook peut ainsi avoir des algorithmes simples pour reconnaître un visage dans une photo… Mais que se passe-t-il quand des milliers d’algorithmes travaillent ensemble sur des milliards de profils ? « Vous ne pouvez pas prédire le comportement global appris à partir de règles microscopiques ».
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  • Pour la mathématicienne Cathy O’Neil (@mathbabedotorg), dans l’environnement algorithmique complexe actuel, il est difficile de définir les responsabilités des différents segments de codes imbriqués les uns aux autres. Les Flash Crash, ces krachs financiers éclair, n’ont pas lieu que sur les marchés financiers. La tarification algorithmique d’Amazon s’emballe aussi parfois en faisant grimper le prix de livres à des hauteurs folles. Or, comprendre où se situe la responsabilité de ces emballements n’est pas si simple. « Comme dans la finance, le déni est intégré au système ».
  • Éviter les conflits de code sur des millions de lignes de code alimentés par des flux d’information constants est extrêmement difficile. Pour l’historien des sciences George Dyson, le problème est que nous construisons des systèmes qui vont au-delà de nos moyens intellectuels pour les contrôler. Or, nous pensons que si un système est déterministe (c’est-à-dire qu’il agit selon des règles fixes), alors il est prévisible et que s’il est prévisible alors il peut être contrôlé. Mais ces deux hypothèses sont fausses, estime Dyson. « La loi d’Ashby dit qu’un système de contrôle doit être aussi complexe que le système qu’il contrôle ». Mais cela se révèle difficile. Nous ne savons pas tester cette complexité de manière exhaustive.
  • Une étude sur les attaques par drones au Pakistan entre 2003 et 2013 a ainsi montré que 2 % des personnes tuées par drones étaient des cibles présentant une menace. 20 % étaient considérés comme des non-combattants… Et 75 % étaient des cibles… « non identifiés ». Pour elle, nous sommes face à une technologie d’identification très grossière. Dans ce contexte, la perspective du développement d’armes autonomes laisse plus que perplexe. Pour Lilly Irani (@gleemie) de l’université de Californie, les choix des concepteurs d’algorithmes nous sont trop souvent présentés comme objectifs quand ils cachent des enjeux politiques.
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    "On se souvient de la mort d'Elaine Herzberg, première humaine tuée par une voiture autonome en mars 2018 (voir l'enquête qu'en dressait l'écrivain Thierry Crouzet). Pour le Guardian, le journaliste Andrew Smith (@wiresmith) revient sur les hésitations de l'algorithme de la voiture à reconnaître ce qu'il se passait."
Aurialie Jublin

Qu'est devenue l'utopie d'Internet ? | Revue Projet - 0 views

  • Si les années 1990 constituent bien une sorte d’âge d’or de l’utopie numérique, l’expansion d’Internet va progressivement remettre en cause cette vision enchantée du cyberespace. Afin de financer le développement de l’infrastructure, l’administration scientifique en charge d’Internet décide, en 1993, d’ouvrir le réseau aux entreprises privées. Jusqu’alors soutenu par la puissance publique, il était considéré comme un outil de coordination scientifique dont les usages se devaient d’être strictement non lucratifs. Mais le développement de services commerciaux d’accès favorise la découverte du web par un plus large public.
  • La deuxième trahison tient à l’accroissement du contrôle des communications dans un espace numérique jusqu’ici marqué par le principe d’auto-régulation et de responsabilisation de chaque participant. Dans les années 1990, les premières « affaires du net » révèlent la face sombre du web : incitations à la haine, pédopornographie, piratage informatique, propagande, etc. Ces menaces favorisent un retour progressif des États, jusqu’alors remarquablement absents, pour réguler les échanges et protéger les droits sur Internet. Depuis les années 2000, les initiatives législatives se multiplient pour lutter contre le piratage, la prolifération de contenus haineux ou, plus récemment, la manipulation de l’information.
  • Retour du contrôle des communications, règne de la marchandisation et centralisation du web autour des grandes plateformes : ces transformations d’Internet sont dénoncées comme autant de coups portés au projet initial de « l’Internet libre », principalement de la part des Gafam. Pour autant, on aurait tort d’opposer schématiquement les défenseurs aux fossoyeurs de l’utopie numérique. Google s’est parfois trouvé aux côtés des militants du net pour défendre la libre circulation de l’information, la neutralité du net ou l’assouplissement de la propriété intellectuelle. Le projet « Google books » de numérisation de livres, par exemple, n’est pas sans rappeler celui de bibliothèque universelle formulé par les premiers concepteurs du réseau. On songe également aux prises de position très strictes d’Apple au sujet de la protection de la vie privée5. Ces affinités s’expliquent aussi par les racines culturelles de l’utopie numérique. Les fondateurs d’entreprises numériques, les développeurs qui y travaillent, sont bien souvent des utilisateurs pionniers et passionnés d’Internet. Pour certains, l’esprit de la Silicon Valley, loin de marquer une trahison de l’utopie numérique, en constitue l’expression la plus aboutie en tant que synthèse entre l’esprit de la contre-culture et l’enthousiasme technologique d’entrepreneurs innovants.
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    "Aux débuts d'Internet, un idéal d'horizontalité, de gratuité, de liberté. Trente ans après, le web s'est centralisé, marchandisé, et a été colonisé par les géants du numérique. Ces derniers ont-ils trahi l'utopie des pionniers d'Internet ?"
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