Society in the loop : vers un intelligence artificielle plus démocratique ? -... - 0 views
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Mais l’intelligence artificielle se diffuse également dans des sphères qui concernent plus directement la vie publique, et donc la société. Pour ne citer qu’eux : le classement de lycéens après leurs bacs[4], l’automatisation de procédures judiciaires[5] ou des horaires de ramassage scolaire[6], la dérégulation du flux automobile dans les villes dus à l’utilisation d’un service de GPS comme Waze[7], l’utilisation de la reconnaissance faciale dans des lieux publics[8] et privés[9], l’usage de « détecteurs de mensonges » aux frontières[10], la police prédictive[11], ou même plus simplement l’usage de systèmes reposant sur la captation de l’attention de l’utilisateur[12]. A leurs échelles, ces sujets touchent la vie sociale dans des dimensions qui pourraient légitimement demander à ce que des discussions plus démocratiques aient lieu. Ils entrent certes, plus ou moins directement dans la catégorie « intelligence artificielle » mais participent de la numérisation du monde à travers des algorithmes, et feront tous le pas vers l’IA si ce n’est déjà fait.
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C’est là qu’intervient le passage qualitatif du « human in the loop » (HITL) au « society in the loop » (SITL). Pour le dire simplement, le SITL devient nécessaire lorsqu’un système utilisant l’intelligence artificielle a des implications importantes sur la sphère sociale. Iyad Rahwan explique : « alors que le HITL utilise le jugement d’un individu ou d’un groupe pour optimiser un système pensé trop étroitement, SITL embarque le jugement et les valeurs d’une société vue comme un tout, dans la définition la gouvernance algorithmique[13] de questions sociétales ». En résumé, le SITL est une forme de contrat social entre ceux qui doivent obéir aux règles et ceux qui écrivent les règles.
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Coupons court au débat qui concerne les bulles de filtres : leur émergence et leurs effets dépendent du paramétrage des algorithmes de Facebook, de Google et des autres services susceptibles de créer ces bulles. Par conséquent, elles restent à leur main, notamment à travers leurs Conditions générales d’utilisation (CGU) et le secret d’affaires qui protègent ces systèmes (et les modèles d’affaires de captation du « temps de cerveau disponible » qui y sont directement liés). Pas de démocratie à cet endroit, quand bien même les impacts sur la démocratie pourraient être réels, même s’ils sont encore mal mesurés. C’est une des premières limites du modèle « Society in the loop ».
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"En 2017, Iyad Rahwan (@iyadrahwan), responsable du groupe des coopérations évolutives au MIT posait avec Joi Ito (@Joi) du MIT Medialab le concept de « Society in the loop » (SITL), une méthode pour impliquer différentes parties-prenantes dans la conception d'un système d'apprentissage automatique[1] (ou machine learning), à la base des intelligences artificielles (IA) qui jalonnent le quotidien. L'idée : co-construire plutôt qu'imposer les solutions au grand public, en faisant intervenir dès la phase de conception une diversité d'acteurs. J'en retrace ici un court historique, une illustration et les quelques perspectives et limites qu'il me paraît intéressant de pointer, notamment au regard des questions relatives à ce qu'on appelle la « démocratie technique »."