La cris liée au coronavirus a restitué sa place essentielle au système agroalimentaire. Mais elle est aussi une opportunité unique pour relocaliser et diversifier la production française, d'après Arnaud Gauffier (directeur des programmes au WWF France).
Entretien
"Face au manque de main d'œuvre étrangère, plus de 200 000 personnes se sont portées candidates pour rejoindre des exploitations agricoles. Des professionnels s'inquiètent cependant de cet afflux précipité de travailleurs, mal préparés à affronter des conditions d'emploi difficiles, voire dangereuses." [RDP du 17 avril 2020]
"Si peu d'agriculteurs sont eux-mêmes malades, l'épidémie de Covid-19 déstabilise la production et la vente des denrées agricoles. Mais il n'y a pas de risque de pénurie."
"L'épidémie de Covid-19 a obligé les maraîchers à se réorganiser pour écouler leur production. Reportage dans une exploitation de fraises à Carpentras."
"Grands distributeurs appelés à renationaliser leur approvisionnement, producteurs qui découvrent les drive fermiers, consommateurs qui organisent des AMAP entre voisins... Avec le confinement, c'est mécanique, les Français mangent plus local. Cette tendance peut-elle être durable ? On a posé la question à la chercheuse Yuna Chiffoleau et à l'entrepreneur Sébastien Pelka."
"D'abord un constat : depuis cette crise, tous les agriculteurs l'ont relevé, il existe indéniablement une demande croissante et insistante de nos concitoyens pour la fourniture de denrées, dont nous les agriculteurs et aussi nous les pêcheurs, sommes les acteurs de confiance.
Ainsi une initiative locale co-construite ensemble avec un ami PDG de GMS (à Pézenas) a permis de faire partir des chalutiers de la criée du Grau d'Agde, jusqu'alors à l'arrêt pour cause de non distribution de poissons sur l'Italie et l'Espagne suite à la crise.
L'engagement a été pris d'acheter le poisson et de le distribuer localement, tout d'abord à Pézenas dans l'Hérault, puis rapidement à l'échelle de l'Occitanie. Pour cela il a bien fallu négocier, se parler et aboutir en levant les tabous.
Cette initiative est avant tout l'effet de volonté d'hommes et de femmes d'échafauder une stratégie gagnante pour l'intérêt commun. On sort grandi de ce genre d'expérience. Cette tentative réussie est en train de se mettre en place également au sein de la filière ovine et de celle des fruits et légumes."
"A l'heure du confinement, les Français se précipitent sur des produits de réassurance. Pâtes, riz, purée, conserves, surgelés…en sont les leaders incontestés, sans parler de l'inévitable compagnonnage du papier toilette. Bio ou non bio ? Ce n'est pas la question décisive du moment.
De même les canaux de distribution sont différemment impactés par les contraintes de déplacement et la volonté de réduire rencontres et contacts. Les magasins de proximité, le drive, l'e-commmerce…sont plus sollicités que les hypermarchés. Consommation locale, glocale ou globale? Ce n'est pas le sujet actuel.
Il est difficile aujourd'hui de concevoir les critères et les comportements des consommateurs de l'après confinement. Bien sûr, tournoient déjà au-dessus de nos têtes les prophètes de malheur qui nous annoncent les ravages de la crise climatique, après ? la crise sanitaire. Rappelons-leur qu'en grec ancien l'apocalypse veut dire la révélation. L'anéantissement n'est pas obligatoirement au menu.
Que consommer demain? Certes tous les produits des agricultures plurielles. La situation présente démontre que toutes les agricultures sont à féliciter pour leur engagement sociétal, leur capacité à tenir dans l'adversité, leur résilience.
Dans cet avenir l'agriculture bio a, quant à elle, de nombreuses cordes à son arc. "
"En pleine crise sanitaire, les commerces de proximité, itinérants ou non, connaissent un regain d'activité et voient affluer une clientèle inédite. Reportage dans les Côtes-d'Armor et dans l'Yonne."
"JE VOUDRAIS RENDRE HOMMAGE AUX AGRICULTEURS, TOUT PARTICULIÈREMENT CEUX DE L'ALLIER, ET LES ENCOURAGER, ALORS QUE LES CHRÉTIENS S'APPRÊTENT À FÊTER PÂQUES CES PROCHAINS JOURS : CÉLÉBRANT LA RÉSURRECTION DE JÉSUS-CHRIST, ILS FERONT MÉMOIRE DE L'AMOUR PLUS FORT QUE LA MORT. (…)
"Peu peuplés, isolés, le Cantal et la Lozère ont su anticiper l'épidémie de Covid-19. Ils aimeraient réussir de la même manière leur sortie de crise." [RDP du 28 avril 2020]
"La Confédération paysanne de la Loire a écrit une lettre ouverte au maire Gaël Perdriau sur la fermeture des marchés, qui plonge les petits producteurs dans le plus grand désarroi. Entretien avec Blandine Drevet-Odouart, productrice de fromages de brebis, à Saint-Genest-Malifaux." [RDP du 28 avril 2020]
"Confrontés à une baisse drastique de commandes du fait du confinement et de la fermeture des restaurants, cantines, etc.. les professionnels de la Mer sont mis en difficulté. La Mission de la Mer cherche à sensibiliser les Girondins à cette crise économique et sociale."
"Le confinement constitue une occasion pour changer l'actuel modèle d'alimentation que pratiquent les consommateurs dans l'Hexagone et pour leur permettre de reprendre le contrôle de leur assiette, estime le professeur de stratégie en entreprise Xavier Hollandts, dans une tribune au « Monde »."
"Selon le rapport annuel 2019 sur les violences en milieu rural publié par la Commission pastorale de la terre (CPT), rattachée à la Conférence des évêques du Brésil (CNBB), le nombre de conflits liés à la terre a augmenté de 23 % par rapport à 2018 et celui des assassinats dans les campagnes de 14 %."