Grandeurs et déclin du centre d'interprétation / Luc Noppen et Lucie K. Morisset - 0 views
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Véronique Ginouvès on 22 Jan 14"Les centres d'interprétation semblent avoir la cote ces jours-ci. Bien avant que des centres d'interprétation, comme celui qui aurait pu pérenniser la bataille du Long-Sault, permettent de rappeler aux sens ce qu'il n'était plus possible de voir, l'interprétation, ou plutôt la compréhension, était le fait d'une culture commune et préalable, de connaissances partagées, par exemple par ces « connoisseurs » ou par les aristocrates britanniques qui complétaient leur éducation dans la contemplation des ruines vers lesquelles les conduisait le Grand Tour. Qui visitait un site ou un monument, bref, était a priori réputé en mesure de s'en représenter les significations et l'intérêt. Dans ce contexte, l'idée d'interprétation est née dans la médiation entre un paysage et un public, ou entre quelque collectionnement et ses « connoisseurs » auxquels un individu, généralement érudit, proposait le sens qu'il avait décodé, d'un objet ou d'un lieu. ) Les parcs, les musées et les sites historiques ne sont plus les seuls sujets de l'interprétation, dans ces « attractions en soi » que se veulent de plus en plus de centres d'interprétation ; ce phénomène d'expansion, qu'il faut alors mettre en lien avec la mondialisation de l'administration du patrimoine représentée par l'Unesco et avec l'émergence du « patrimoine immatériel » qui s'en est suivie, veut en effet que l'on puisse dorénavant interpréter le visible comme l'invisible, et le réel comme l'impossible."