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G Hald

Egalité des places, égalité des chances, par François Dubet - 0 views

  • Les sociétés démocratiques affirmant l'égalité fondamentale de tous les individus sont, depuis la Révolution, partagées entre deux grandes conceptions de la justice sociale : la première vise à réduire les inégalités entre les positions sociales ; la seconde cherche à promouvoir l'égalité des chances d'accéder à toutes les positions sociales.
  • Ces deux conceptions de la justice sociale procèdent d'un problème commun : elles cherchent à réduire la tension fondamentale des sociétés démocratiques entre l'affirmation de l'égalité de tous et les inégalités sociales réelles issues des traditions, de la concurrence des intérêts et du fonctionnement « normal » des sociétés modernes et plus ou moins capitalistes. Ces deux grandes solutions, celle de l'égalité des places et celle de l'égalité des chances, cherchent à réduire certaines inégalités sociales afin de les rendre acceptables, sinon parfaitement justes, dans la société où nous vivons.
  • L'égalité des places cherche à resserrer la structure des positions sociales sans faire sa priorité de la circulation des individus entre les diverses places inégales.
  • ...13 more annotations...
  • il s'agit moins de promettre aux enfants d'ouvriers qu'ils auront autant de chances de devenir cadres que les enfants de cadres eux-mêmes, que de réduire les écarts entre les conditions de vie et de travail entre les ouvriers et les cadres,
  • La seconde conception de la justice, celle qui s'impose progressivement aujourd'hui, est centrée sur l'égalité des chances offerte à tous d'occuper toutes les places en fonction d'un principe méritocratique.
  • Il vise moins à réduire l'inégalité des positions sociales qu'à lutter contre les discriminations qui font obstacle à la réalisation du mérite permettant à chacun d'accéder à des positions inégales au terme d'une compétition équitable dans laquelle des individus égaux s'affrontent pour occuper des places sociales hiérarchisées.
  • Dans ce cas, les inégalités sont justes puisque toutes les places sont ouvertes à tous. Avec l'égalité des chances, la définition des inégalités sociales change sensiblement par rapport au modèle des places car celles-ci sont moins des inégalités de positions que l'ensemble des obstacles s'opposant à la formation d'une compétition équitable entre les individus, sans que la structure des places soit a priori contestée.
  • L'égalité des places ne vise pas la communauté parfaite des utopies et des cauchemars communistes, mais elle recherche la qualité de la vie sociale et, par là, celle de l'autonomie personnelle puisque je suis d'autant plus libre d'agir que je ne suis pas menacé par de trop grandes inégalités sociales. En cela, elle ne déroge pas à la philosophie politique libérale, même si elle conduit à maîtriser et à limiter le libre jeu du libéralisme économique.
    • G Hald
       
      ... et d'autant plus libre que ces inégalités ne sont pas simplement de tailles raisonnables, mais qu'elles ne sont pas. En cela, cette vision de l'égalité des places " ne déroge pas à la philosophie politique libérale"
  • Dans ce modèle, la justice commande que les enfants d'ouvriers aient les mêmes chances que les enfants de cadres de devenir cadre à leur tour sans que l'écart de position entre les ouvriers et les cadres soit en jeu.
  • Je peux, soit abolir la position sociale injuste, soit permettre aux individus de s'en échapper sans mettre en cause la dite position ; et même si je désire faire les deux choses, il me faut bien choisir ce que je fais d'abord
  • L'argument selon lequel on devrait tout faire dans l'idéal ne résiste pas aux impératifs de l'action politique devant fatalement choisir ce qui semble le plus important et le plus décisif.
    • G Hald
       
      Donc le choix de la priorité consisterait surtout à savoir par quel biais on agit... Pourtant, ce choix est-il necessaire ? est-il véritablement un imperatif politique, ou est-il possible de réformer et d'instituer sur les deux fronts (n'est ce pas la le principe d'une politique qui se veut cohérente face à une situation complexe) de la même manière qu'il est possibile à un gouvernement ou une assemblée de s'occuper aussi bien des retraités que des nourrissons, et d'élaborer des plan canicule qui les concernent les uns et les autres...
    • G Hald
       
      les deux aspect sont inter-dépendants : - arg. politico-médiatiq : plus les minorités seront représentés dans les postes à hautes responsabilité (économique, politique, culturelle et médiatique...), plus les revendications liés aux difficultés subies par leurs "communauté" seront visible et efficiente... - arg. de "l'égalité des places" : l'augmentation des revenus des classes "populaires" (exploitées) permettra à leur enfant un plus grand accées à la mobilité sociale (et culturelle...)...
  • Nul besoin de réifier les classes sociales, d'un côté, ou les « minorités », de l'autre, pour comprendre qu'une société ne se perçoit pas et n'agit pas sur elle-même de la même manière selon qu'elle choisit d'abord les places ou d'abord les chances.
  • Si je défends la priorité de l'égalité des places ce n'est donc pas pour dénier toute légitimité à la justice des chances et du mérite, mais c'est pour deux raisons essentielles.
  • A première vue, il y a d'autant moins à choisir entre le modèle des places et celui des chances que nous savons bien qu'une société démocratique véritablement juste doit nécessairement combiner l'égalité fondamentale de tous ses membres et les « justes inégalités » issues d'une compétition méritocratique équitable.
  • Le second argument en faveur de la priorité de l'égalité des places tient au fait qu'elle est sans doute la meilleure des manières de réaliser l'égalité des chances.
  • Autrement dit, nous avons de bonnes raisons de penser que le vieux projet de réduction des inégalités entre les catégories sociales entre les dirigeants et les travailleurs, entre les qualifiés et les moins qualifiés, entre les quartiers riches et les moins riches reste la meilleure manière de rendre les sociétés plus vivables et, à terme, de promouvoir indirectement l'égalité des chances.
    • G Hald
       
      "le vieux projet de réduction" des inégalités, certainement hérité de l'esprit caritatif des bourgeois de l'époque, si certainement il se veut un peu moins naïf qu'un Rawls, n'interroge toujours pas la raison et le pourquoi de ces inégalités. Si F. Dubet vise manifestement à disqualifier un certain nombre de mythe libéraux sur l'égalité des chances, il ne parvient pas à la problèmatisation des inégalités elles-memes pourtant directement inscrite (en creux dans son discours, mais en relief dans l'expression elle-meme) dans l'optique "d'égalite des places"...
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    "François Dubet, professeur de sociologie à l'université de Bordeaux et directeur d'études à l'EHESS, a longtemps travaillé sur la question scolaire. Bien qu'il ait quitté ce terrain, on ne peut s'empêcher de penser, à la lecture de son dernier livre Les Places et les chances, qu'il existe des liens forts dans la société français entre la conception que nous avons de la Justice sociale et celle de notre conception de l'école. Par cette mise en tension de deux conceptions de la Justice, la pensée de François Dubet devient un point d'appui incontournable pour (re)penser les récentes réformes de l'école dans une dynamique globale au sein de la société française. Il nous livre ici les points fondamentaux de cette réflexion."
G Hald

A 75 % les riches partiront ? - Les blogs du Diplo - 0 views

  • Précisément, on reconnaît la gauche serpillière, la gauche pleurnicheuse, la gauche qui ne veut pas être de gauche, aux chaudes larmes qu’elle verse sur la souffrance sociale sans jamais vouloir interroger, et encore moins modifier, les structures qui ne cessent de la recréer. On la reconnaît par conséquent aussi à ses instruments : emplois-jeunes, éducation-formation — avec le double aveu implicite que l’éducation est surtout une formation professionnelle et que, si bien sûr on les y aidera, il appartient tout de même aux individus de se rendre « employables » —, fiscalité enfin, soit tout ce qu’il reste de leviers secondaires pour atténuer les effets à l’intérieur du cadre mais sans jamais y toucher.
  • Entre temps, et comme toujours dans ce genre de circonstances, le syndicat des malévolents monte en chœur au créneau, mais caparaçonné d’arguments « techniques » qui disent tous « l’impossibilité », et en particulier, délicieuse menace, l’inconstitutionnalité, supposée fatale aux 75%. À cette dernière en particulier, comme en fait au parti des « impossibilistes » en général, il faudra rappeler que les déclarations d’impossibilité sont le plus souvent l’expression de leur mauvais vouloir. À eux qui, fondamentalement, ne désirent pas changer l’ordre des choses, il est bien certain que les difficultés semblent tout de suite immenses et les impossibilités immédiatement constituées. Il faudrait redire ce que la capacité de penser doit au désir de penser, et que l’imagination ne vient qu’à ceux qui en ont vraiment envie. Pour tous les autres qui ont surtout envie de conserver, la conservation est à coup sûr la solution de bon sens, et comme elle est l’attracteur de toute leur pensée il n’y a pas lieu de s’étonner qu’ils s’y rendent aussi vite — à moins que ne se produise un événement exceptionnel dont la force finit par leur arracher un doute. Ainsi des laudateurs de la mondialisation financière qui auraient tous déclaré « impossible » de toucher en rien aux structures de la finance, mais découvrent, à partir de 2007, et leurs tares congénitales et qu’il est finalement possible d’y faire quelque chose (au moins d’y songer…) ; ainsi également des bons apôtres de la construction européenne à qui il faut le bord du gouffre pour être dessillés mais avaient tout nié en bloc tant qu’on en n’était pas à la dernière extrémité — et que la réalité finira bien par forcer à bazarder leurs dogmes (celui de la BCE indépendante, celui de l’article 63, etc.).
  • Mais ça n’est pas tout que la chose puisse s’avérer possible, reprend alors le chœur, mise en place elle serait terriblement néfaste. Il est donc temps de rappeler une ou deux choses à propos des supposés bienfaits de la présence des riches. Et d’abord à propos de l’idée que, entre joyaux de la couronne et cœur battant de l’économie, les riches seraient simplement indispensables à notre prospérité collective. La transfiguration des intérêts particuliers en intérêt général est certes l’enfance de l’art idéologique, mais, s’il est des cas où elle est aidée par un certain état des structures économiques qui produit objectivement l’alignement des intérêts de tous sur celui de quelques-uns — à l’image du risque systémique bancaire qui force à venir au secours des institutions financières sauf à encourir une destruction sociale générale —, il en est d’autres où la revendication d’utilité sociale des dominants n’a pas d’autre consistance que celle d’un pur et simple coup de force propagandiste.
  • ...6 more annotations...
  • Pour se montrer conforme à son concept, ou plutôt à son ambition imaginaire, il aurait fallu que le dynamisme boursier profitât exclusivement, ou majoritairement, au marché primaire, guichet de l’émission de nouvelles actions, c’est-à-dire lieu exclusif où s’opèrent les transferts réels de fonds (propres) des épargnants vers les entreprises. Hors de ces opérations de souscription, les entreprises ne voient pas la couleur des liquidités qui se déversent sur le marché secondaire, quand bien même ces liquidités prennent leurs titres pour support. Car le marché secondaire, marché de l’occasion où ne s’échangent que des titres déjà émis, met, par définition, en rapport non pas entreprises et apporteurs de fonds nouveaux, mais les investisseurs financiers entre eux, détenteurs de titres anciens désireux de s’en défaire et nouveaux acquéreurs qui leurs transféreront leurs épargnes, les uns comme les autres n’ayant rien d’autre en vue que la plus-value (présente pour les uns, future pour les autres), et les entreprises, au loin, observant ce jeu qui ne les concerne pas. Par construction, la circulation autocentrée des marchés secondaires n’offre aucune insertion aux entreprises demandeuses de fonds [7] et l’énorme masse des opérations qui s’y accomplit quotidiennement, faisant pour une part écrasante « l’activité de la Bourse », n’emporte aucune contrepartie en termes de moyens de financement supplémentaires de l’investissement productif.
  • C’est bien dans cette formidable disproportion des marchés respectivement primaire et secondaire, opportunément confondus dans le générique fourre-tout « La Bourse », que sombre l’argumentaire des bienfaits économiques de la déréglementation financière. Car voilà son admirable bilan en cette matière : le total des émissions nettes d’actions cotées (1650 sociétés) pour 2010 est de... 13 milliards d’euros [8]
  • À quoi sert donc l’argent des riches ? Mais à rien d’autre qu’à faire tourner la machine entropique qui soutient à peine 7% de la FBCF annuelle [11] et, des énormes masses financières qu’elle enfourne, n’en convertit qu’une portion ridicule en investissement effectif. Pour le dire plus simplement : l’argent des riches ne sert à rien — qu’à s’augmenter lui-même.
  • Le plus étonnant étant, à la fin des fins, que même les grandes entreprises cotées, a priori les mieux placées pour faire appel à l’épargne-action, ne s’y résolvent qu’avec une extrême parcimonie. Non pas qu’elles en auraient une réticence de principe... mais parce que ce sont leurs actionnaires eux-mêmes qui les en découragent ! C’est que les émissions de nouvelles actions ont, pour les actionnaires dans la place, le mauvais goût d’être dilutives, c’est-à-dire, à court terme en tout cas, de répartir le profit existant sur un plus grand nombre de parts, donc de faire baisser mécaniquement le bénéfice par action... et le cours de Bourse avec lui. Paradoxe suprême : c’est le capitalisme actionnarial lui-même qui ne veut pas des émissions d’actions ! — de là d’ailleurs cette aberration monumentale qui voit les entreprises sommées par leurs actionnaires de racheter leurs propres actions, selon la simple logique que, si les émissions ont de mauvaises propriétés dilutives, les buy-back [12] ont les propriétés dites « relutives » exactement inverses. Résumons-nous : la Bourse a été déréglementée au prétendu motif d’encourager le financement par actions des entreprises — et porter à son plus haut l’utilité sociale de la fortune privée —, mais la logique profonde du capitalisme actionnarial qui s’est édifié sur la déréglementation financière décourage absolument ces émissions... Pendant ce temps la spéculation continue et l’on continue de clamer que les riches qui envoient leurs épargnes à la Bourse sont la providence de l’économie réelle !
  • laissons les riches s’enrichir ; par une cascade de retombées bienfaisantes ce sont de proche en proche toutes les couches sociales inférieures qui finiront par en profiter. Car après tout les riches investissent, sans doute on vient de voir ce qu’il faut en penser..., mais au moins ils consomment et font tourner le petit commerce, disons plutôt le gros, mais qui fera tourner le moyen, etc. Un quart de siècle d’expérimentation en vraie grandeur devrait faire un délai suffisant pour tirer le bilan — rigoureusement nul — de cette idée à laquelle continuent de s’accrocher la défense et illustration de la vertu sociale des riches. Et l’on finit par se demander s’il ne reste plus que le moyen de la dérision pour balayer enfin ce fatras mensonger, comme celui choisi par le Daily Show de Jon Stewart montrant de quelle manière la trickle down economics a inopinément muté en trickle up economics, les canalisations censément dirigées vers le bas prenant soudain un tour biscornu pour se retourner vers le haut...
  • Quand bien même, dans l’ensemble des patrons supposés providentiels, on aurait fait le tri des vendus aux actionnaires, des illuminés et des naufrageurs pour ne garder que les raisonnablement compétents, il n’en est probablement pas un auquel ne puisse se substituer la démocratie récommunale [14] des producteurs assemblés, sagesse des (petites) foules qui vaut au moins celle des marchés...
G Hald

Le FMI, DSK, la réforme des retraites et le gel des salaires - Austérité - Ba... - 0 views

  • . « Pour préserver la viabilité budgétaire sans compromettre la reprise, les efforts d’ajustement doivent être concentrés sur les mesures qui nuiront le moins à l’activité économique, à savoir la réforme des prestations des systèmes de retraite et de santé. »
  • Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, ne s’y est pas trompé : « Le PS vient de se prendre un camouflet à travers le rapport du FMI, dirigé par Dominique Strauss-Kahn, qui rend hommage à la politique du gouvernement contre la crise et critique indirectement la critique permanente (sic) de Martine Aubry et du PS. », écrivaient ses petites mains, début août, sur la page facebook de l’ex député.
  • « Pour accroître la compétitivité de l’économie française et mettre à profit l’expansion du commerce international, il faut de nouveau privilégier les mesures propres à modérer la croissance des coûts salariaux, intensifier la concurrence et promouvoir l’innovation », poursuit le FMI
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  • la modération du salaire minimum devrait être poursuivie afin d’établir progressivement une échelle des salaires incitative pour les jeunes et les travailleurs peu qualifié. »
  • « Pour soutenir l’emploi des travailleurs plus âgés, il convient d’améliorer les incitations à continuer de travailler, notamment par la mise en œuvre effective d’exigences en matière de recherche d’emploi, parallèlement à la réforme du système de retraite. »
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    Par Ivan du Roy, Nadia Djabali (21 septembre 2010) Discrètement, le FMI distille ses conseils à la France en matière de politique économique et sociale. À lire sa prose, on se croirait revenu trente ans en arrière, à la grande époque des plans d'ajustement structurel qui ont saigné à blanc nombre de pays « en développement ». Suppression des systèmes de protection sociale, baisse du salaire minimum, privatisation des services (encore) publics… Telle serait la potion magique pour sortir la France et l'Europe de la crise.
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