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peir ric

la matière des idées entretien avec Jack Goody - 0 views

  • D’une part, comme n’importe quelle autre pratique, la nage ou la guerre, le sexe ou la chasse, la pensée en passe par des techniques
  • d’autre part, en tant qu’outil de la pensée, l’écriture a des effets d’une puissance sans pareil.
  • forte de ses performances scientifiques et artistiques, la « raison graphique » subordonne la pensée orale
  • ...64 more annotations...
  • d’un côté, combat pied à pied contre l’ethnocentrisme, d’un livre à l’autre (non, l’Occident n’a pas inventé l’amour porté aux enfants, non, il n’est pas le seul à avoir connu une Renaissance) ; de l’autre, refus d’un relativisme qui nie les plus beaux progrès de l’humanité 
  • Souligner l’importance des techniques, c’est dire nos facultés d’apprentissage, nos accroissements d’aptitude, nos capacités créatives : ouvert sur une politique de l’empowerment, le savoir de Goody est un matérialisme gai.
  • les Pythagoriciens, avec leurs tétraèdres, tout comme les Chinois, avec leurs horoscopes, se livrent à une manipulation graphique des concepts. Ce sont entre des techniques de pensée impliquant dans les deux cas l’écriture, et non entre des mentalités, qu’il faut chercher des différences.
    • peir ric
       
      "manipulation graphique des concepts"
  • C’est ce lien entre outillage de la pensée et manière de penser qui est en jeu dans la notion de technologie de l’intellect : l’écriture nous permet des opérations cognitives – faire des listes, des tableaux, réexaminer après-coup, etc. – qui nous donnent un surcroît d’efficacité intellectuelle, mais modifient aussi qualitativement notre compréhension du monde.
  • Intellectuellement et politiquement, il nous semblait important de montrer au contraire que les « mentalités » ne sont pas des caractéristiques innées, mais des plis de pensée façonnés par l’usage d’un certain outillage
  • Il n’y a pas de primitifs, inaptes au changement : il y a des différences d’équipement technique ; or une technique cela s’apprend.
  • outillée, et en partie façonnée par les outils qu’elle emploie, l’intelligence n’est pas aussi spirituelle, immatérielle, ou idéale qu’elle ne le croit
  • On voit bien l’avantage d’un système phonétique : dans l’alphabet latin, il suffit d’apprendre vingt-six signes pour former tous les mots possibles ; avec des idéogrammes, pour posséder un vocabulaire équivalent, il faut maîtriser une quantité considérable de signes.
  • Ensuite, les insurgés se sont servis des pouvoirs magico-religieux prêtés au livre
  • Mais en tant que technologie de l’intellect, les idéogrammes ont certains avantages. D’une part, ils peuvent s’apprendre un par un : on n’est pas obligé de connaître tout le système des signes et les règles de leur combinaison, comme c’est le cas pour l’alphabet ; tout le monde, même sans scolarisation, peut donc être un peu lecteur.
  • D’autre part, une écriture comme l’écriture chinoise, contrairement à l’écriture phonétique, n’est plus associée à une langue particulière. Tout comme le chiffre 1 désigne le même nombre partout dans le monde, qu’on le prononce one ou un, la communication écrite devient possible entre locuteurs de langues différentes.
  • « Je m’intéresse au pouvoir des mots, c’est-à-dire au pouvoir que l’écriture donne aux cultures qui la possèdent, et à certains groupes au sein d’une société donnée »
  • Politiquement, l’écriture serait donc un outil à deux manches, fournissant à la fois aux dominants de quoi dominer, et aux dominés de quoi s’affranchir ?
  • plus fondamentalement encore, l’écriture induit une structure sociale
  • C’est que la culture écrite, bien que minoritaire, influe sur la culture populaire, même lorsque celle-ci reste orale.
  • Prenez deux signes écrits, un mot en français, un idéogramme chinois [4]. Dans un système alphabétique, le signe écrit renvoie à des sons : b-a, ba. C’est ce qu’on appelle une écriture phonétique. Dans le cas des idéogrammes, il renvoie non pas à un son, mais à une idée ou à une chose.
  • Reste à comprendre de quelle manière l’écriture a imprimé sa marque sur ces soulèvements. Elle a certes permis aux insurgés d’accéder à des textes dont le contenu leur a fourni un support idéologique : les Lumières pour Toussaint-Louverture, l’islam pour les insurgés de Bahia. Mais ce ne fut pas son seul rôle,
  • Tout d’abord, très prosaïquement, elle a permis aux émeutiers de s’organiser d’une manière dont la sophistication est relevée par tous les observateurs
  • Il n’en reste pas moins que la maîtrise de l’écriture émancipe. Dire qu’elle donne du pouvoir, ce n’est pas la réduire à un instrument d’oppression.
  • il a la capacité de traverser les appartenances tribales, ce qui contribue à l’unité des insurgés
  • internet. Y a-t-il là un nouvel outillage de l’intellect, susceptible de produire des effets nouveaux ? Ou plus simplement une extension des savoir-faire associés à l’écriture, comme le fut en son temps l’imprimerie ?
  • On peut la compléter avec le maniement d’un clavier d’ordinateur, mais je ne suis pas sûr que nous ayons affaire à un changement de régime dans la maîtrise de l’écriture. Nous sommes toujours dans l’univers de l’écrit dans lequel nous a plongés l’école.
  • Dans un contexte de maîtrise restreinte de l’écriture, où celle-ci n’est qu’un outil secondaire pour faciliter la transmission orale d’une parole sacrée, son apprentissage ne permet guère de profiter de la créativité qu’elle apporte en d’autres contextes.
  • Il y a donc contradiction, dans le rapport de la religion à l’écriture, entre les effets d’ouverture qu’elle induit en promouvant la maîtrise de l’écriture, et les effets de clôture qu’elle crée en la restreignant aux textes sacrés.
  • Et plus fondamentalement aussi une tension, dans le rapport de l’écriture à l’émancipation intellectuelle, entre un rapport sacré et un rapport profane au texte. Tension qui produit des « renaissances », quand la balance penche dans le sens profane.
  • Je tourne autour de deux idées. Tout d’abord il me semble que les renaissances doivent être comprises comme le mouvement de retour d’une oscillation pendulaire. À certains moments le dogmatisme d’une religion du Livre peut ou doit être contrebalancé par un retour à des savoirs originaux, aux textes considérés comme fondateurs d’une civilisation.
  • Ma seconde idée est que l’Occident n’a pas le monopole des renaissances.
  • D’une façon générale, je ne crois pas que le capitalisme (comme le voudraient les théories de Marx), un rapport particulier à la religion (avec Weber) ou des phénomènes démographiques (selon Malthus) puissent expliquer seuls l’évolution des civilisations et de leur rapport aux savoirs. Les relations entre communication et invention jouent tout autant.
  • Le mythe une fois fixé, les gens se mirent à juger des nouvelles versions en les comparant à mon texte. Certains signalaient dans « ma » version des oublis ou des erreurs, ou incriminaient le narrateur. D’autres ont simplement perdu le Bagré : parce qu’ils pensaient que la version de Goody, recueillie auprès d’anciens qui avaient acquis le statut d’ancêtres, était la « vraie » version.
  • Ce n’est pas la surface à cultiver mais la production de surplus qui fait la différence entre la maison d’un chef et d’un roi européen.
  • votre anthropologie se caractérise par un double refus, dont on sent qu’il est à la fois scientifique, éthique et politique : celui des « théories du Grand Partage » (qui distribuent les cultures entre le simple et le complexe, le chaud et le froid, le primitif et le développé...) et celui du relativisme (pour lequel toutes les cultures se valent).
  • Il me semble que prendre en considération les techniques, en particulier de l’intellect, permet d’échapper à l’alternative entre européocentrisme et relativisme.
  • mesurer toute la mobilité dont étaient capables des individus soi-disant pris dans la fixité d’une tradition. Sauf qu’une fois la religion écrite, les choses se figent.
  • Les variations, si elles existent, porteront sur les quantités : on aura un peu plus de viande, on vous resservira davantage, mais la nature des mets n’est pas fonction du statut hiérarchique du consommateur. Pourquoi les cultures traditionnelles africaines ne connaissent-elles pas cette différenciation, y compris dans les grands États qui ont des structures politiques différenciées ?
  • C’est ce lien entre outillage de la pensée et manière de penser qui est en jeu dans la notion de technologie de l’intellect : l’écriture nous permet des opérations cognitives – faire des listes, des tableaux, réexaminer après-coup, etc. – qui nous donnent un surcroît d’efficacité intellectuelle, mais modifient aussi qualitativement notre compréhension du monde
  • il nous semblait important de montrer au contraire que les « mentalités » ne sont pas des caractéristiques innées, mais des plis de pensée façonnés par l’usage d’un certain outillage. Il n’y a pas de primitifs, inaptes au changement : il y a des différences d’équipement technique ; or une technique cela s’apprend.
  • Prenez deux signes écrits, un mot en français, un idéogramme chinois [4]. Dans un système alphabétique, le signe écrit renvoie à des sons : b-a, ba. C’est ce qu’on appelle une écriture phonétique. Dans le cas des idéogrammes, il renvoie non pas à un son, mais à une idée ou à une chose.
  • dans l’alphabet latin, il suffit d’apprendre vingt-six signes pour former tous les mots possibles ; avec des idéogrammes, pour posséder un vocabulaire équivalent, il faut maîtriser une quantité considérable de signes.
  • Mais en tant que technologie de l’intellect, les idéogrammes ont certains avantages. D’une part, ils peuvent s’apprendre un par un : on n’est pas obligé de connaître tout le système des signes et les règles de leur combinaison, comme c’est le cas pour l’alphabet ; tout le monde, même sans scolarisation, peut donc être un peu lecteur. D’autre part, une écriture comme l’écriture chinoise, contrairement à l’écriture phonétique, n’est plus associée à une langue particulière. Tout comme le chiffre 1 désigne le même nombre partout dans le monde, qu’on le prononce one ou un, la communication écrite devient possible entre locuteurs de langues différentes.
  • C’est cela une technologie de l’intellect : une opération cognitive qui a des effets cognitifs bien sûr, mais aussi sociaux – un accès plus ou moins large aux élites diplômées, par exemple – et souvent politiques.
  • l’écriture donne du pouvoir, et ne pas la maîtriser fragilise.
  • Mais plus fondamentalement encore, l’écriture induit une structure sociale.
  • depuis l’apparition de l’écriture quelque part au Proche-Orient jusqu’à une période très récente, l’histoire sociale de l’humanité a été celle de la domination politique, économique, culturelle, d’une minorité de lettrés sur une majorité de non-lettrés. Ce n’est pas tant que les uns ont accès, grâce à la maîtrise de l’écriture, à des ressources dont les autres seraient privés, en particulier au savoir. Non plus qu’une petite caste exerce, par l’écrit, une dictature féroce sur la multitude. C’est que la culture écrite, bien que minoritaire, influe sur la culture populaire, même lorsque celle-ci reste orale.
  • La preuve la plus forte, sans doute, du pouvoir que donne l’écriture, est l’attrait qu’elle exerce sur ceux qui n’y ont pas accès.
  • Il n’en reste pas moins que la maîtrise de l’écriture émancipe. Dire qu’elle donne du pouvoir, ce n’est pas la réduire à un instrument d’oppression.
  • Reste à comprendre de quelle manière l’écriture a imprimé sa marque sur ces soulèvements. Elle a certes permis aux insurgés d’accéder à des textes dont le contenu leur a fourni un support idéologique
  • Mais ce ne fut pas son seul rôle, ni le principal. Quand on examine de près les sources disponibles sur la révolte brésilienne, on voit qu’elle a été servie par l’écriture de trois autres manières. Tout d’abord, très prosaïquement, elle a permis aux émeutiers de s’organiser d’une manière dont la sophistication est relevée par tous les observateurs : des billets servaient à transmettre des instructions, à planifier des incendies simultanés, à fixer des rendez-vous – on est bien du côté de la technicité de l’écriture, des savoir-faire qu’elle transmet, des capacités qu’elle accroît. Ensuite, les insurgés se sont servis des pouvoirs magico-religieux prêtés au livre : ils cousaient des sourates du Coran dans leur manteau pour se protéger des balles et se donner du courage. Mais l’islam a un autre avantage en termes de mobilisation collective, lié à son statut de religion écrite davantage qu’à ses préceptes eux-mêmes : écrit, donc détaché de ses conditions d’énonciation, donc universaliste, il a la capacité de traverser les appartenances tribales, ce qui contribue à l’unité des insurgés.
  • Pour coopérer, s’organiser, internet n’est pas indispensable, l’écriture apprise à l’école suffit. On peut la compléter avec le maniement d’un clavier d’ordinateur, mais je ne suis pas sûr que nous ayons affaire à un changement de régime dans la maîtrise de l’écriture. Nous sommes toujours dans l’univers de l’écrit dans lequel nous a plongés l’école.
  • Mais ce n’est pas tant la machine à écrire qui a fait la différence, que la scolarisation de masse. C’est cette dernière qui a engendré les vrais changements dans ces pays : la structure fondamentalement orale des sociétés européennes a été profondément modifiée dès lors que la maîtrise de l’écriture devenait accessible aux personnes peu fortunées, aux classes populaires et aux femmes.
  • De façon générale d’ailleurs, l’écriture et la religion sont en relation paradoxale.
  • D’un côté l’écriture augmente les capacités intellectuelles
  • De l’autre les religions écrites tendent à produire de l’orthodoxie et à limiter l’usage de l’écriture.
  • Il y a donc contradiction, dans le rapport de la religion à l’écriture, entre les effets d’ouverture qu’elle induit en promouvant la maîtrise de l’écriture, et les effets de clôture qu’elle crée en la restreignant aux textes sacrés.
  • Et plus fondamentalement aussi une tension, dans le rapport de l’écriture à l’émancipation intellectuelle, entre un rapport sacré et un rapport profane au texte. Tension qui produit des « renaissances », quand la balance penche dans le sens profane.
  • Tout d’abord il me semble que les renaissances doivent être comprises comme le mouvement de retour d’une oscillation pendulaire.
  • Ma seconde idée est que l’Occident n’a pas le monopole des renaissances.
  • Le livre, de sacré, redevient profane.
  • D’une façon générale, je ne crois pas que le capitalisme (comme le voudraient les théories de Marx), un rapport particulier à la religion (avec Weber) ou des phénomènes démographiques (selon Malthus) puissent expliquer seuls l’évolution des civilisations et de leur rapport aux savoirs.
  • Les relations entre communication et invention jouent tout autant.
  • Or avec les spécifications techniques se jouent des spécifications sociales, des différenciations des tâches ; dans la gestion du surplus se jouent des formes d’organisation de la domination. Et ici encore l’écriture joue un rôle déterminant. Les sociétés eurasiennes l’employant à toutes sortes de fins, pratiques, économiques, administratives, son usage vient renforcer l’écart : l’avantage technique s’en trouve potentialisé. Ce n’est pas la surface à cultiver mais la production de surplus qui fait la différence entre la maison d’un chef et d’un roi européen.
  • Un autre fil semble relier vos travaux. Qu’elle aborde la cuisine, les fleurs, la religion ou l’écriture, votre anthropologie se caractérise par un double refus, dont on sent qu’il est à la fois scientifique, éthique et politique : celui des « théories du Grand Partage » (qui distribuent les cultures entre le simple et le complexe, le chaud et le froid, le primitif et le développé...) et celui du relativisme (pour lequel toutes les cultures se valent).
  • Il me semble que prendre en considération les techniques, en particulier de l’intellect, permet d’échapper à l’alternative entre européocentrisme et relativisme. Il n’y a pas de différence entre les individus quant à leur capacités mentales.
  • En revanche, il y a des différences de résultats intellectuels, et ceux-ci dépendent très largement de l’outillage cognitif que les sociétés fournissent (ou non) et dont les individus disposent (ou non).
  • Le Bagré reste ainsi pour moi emblématique des effets de l’usage d’une technologie de l’intellect. Que s’est-il passé sinon la rencontre entre une pratique cérémonielle (la récitation d’un mythe) et un instrument (un magnétophone) ? Qu’aurais-je pu saisir si je n’avais pas disposé de cet outil, exceptionnel à l’époque ? Une simple contingence avait produit une multiplicité d’effets, de portée à la fois ambivalente et imprévisible. Cette rencontre avait modifié tout à la fois la compréhension d’un phénomène social, et altéré cette pratique sociale elle-même.
Michèle Drechsler

socialbookmarking and Education. A survey that could interest you - 14 views

The english version http://enquetes-education.net/limesurvey/index.php?sid=28793&lang=en Best regards Michèle Michèle Drechsler wrote: > Hello > > I am preparing a thesis in informati...

survey socialbookmarking

lelapin _

Luddite - Wikipedia, the free encyclopedia - 1 views

  • The Luddites were a social movement of British textile artisans in the nineteenth century who protested – often by destroying mechanised looms – against the changes produced by the Industrial Revolution, which they felt were leaving them without work and changing their way of life. It took its name from Ned Ludd.
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    The Luddites were a social movement of British textile artisans in the nineteenth century who protested - often by destroying mechanised looms - against the changes produced by the Industrial Revolution, which they felt were leaving them without work and changing their way of life. It took its name from Ned Ludd.
DAvid cordina (w2YDAvid)

Tweet, Tweet, Retweet : conversational aspects of retweeting on Twitter - 1 views

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    Danah Boyd Twitter-a microblogging service that enables users to post messages ("tweets") of up to 140 characters-supports a variety of communicative practices; participants use Twitter to converse with individuals, groups, and the public at large, so when conversations emerge, they are often experienced by broader audiences than just the interlocutors. This paper examines the practice of retweeting as a way by which participants can be "in a conversation." While retweeting has become a convention inside Twitter, participants retweet using different styles and for diverse reasons. We highlight how authorship, attribution, and communicative fidelity are negotiated in diverse ways. Using a series of case studies and empirical data, this paper maps out retweeting as a conversational practice. 1.
peir ric

Le web, plus qu'un bavardage, un vrai lieu «d'interaction politique» » OWNI, ... - 0 views

  • les internautes apportent une information soit locale, soit experte, qui n’est pas relayée par les médias traditionnels parce qu’elle est jugée sans importance ou trop compliquée ; en cela, ils enrichissent l’espace public.
  • L’innovation créative y est d’abord comprise comme un effet émergeant de la mise en commun d’idées qui se reprennent, se mêlent, se déforment et se recombinent les unes les autres.
  • En multipliant les points de vue, on contribue à socialiser et à politiser la conversation publique. Ce n’est pas grand-chose, mais cela modifie les perceptions que l’on peut avoir de l’actualité.
  • ...21 more annotations...
  • Internet produit surtout un enchevêtrement d’interprétations.
  • Soit le Web est un support de mobilisation des électeurs et des prescripteurs d’opinion, comme dans le cas de BarackObama.com.
  • C’est cette incorporation des points de vue des autres dans l’appréhension de l’information qui contribue à transformer la relation descendante et silencieuse de l’information des professionnels vers le public.
  • Comme l’a récemment très bien mis en valeur Yves Citton, une interprétation – à la différence d’une connaissance – ne peut se déployer que si elle rencontre l’assentiment d’une communauté d’interprètes – et la production de cet assentiment/dissentiment est la raison pour laquelle nous conversons tant.
  • travail pour accrocher le débat intellectuel au débat public.
  • Soit on demande aux militants et aux électeurs de coproduire le programme du candidat en mettant la société en conversation, comme dans l’expérience de Désirs d’avenir de Ségolène Royal.
  • la seconde voie, la plus exigeante et la plus conforme à la culture d’expressivité individuelle de l’Internet, est très compliquée à mettre en œuvre.
  • Il est frappant de voir que les études sur la viralité sur Internet ont remis au goût du jour, The People’s Choice, le livre de 1955 de Katz et Lazarsfeld sur les deux étages de la communication qui insistait sur les médiations sociales de proximité dans la diffusion des messages venus de l’espace public.
  • D’une certaine manière, l’Internet des réseaux sociaux ne fait que rendre visible ce qui a toujours constitué le quotidien des individus. On expose un babil qui a toujours existé ; mais désormais celui-ci accède a plus de visibilité, rencontre des interlocuteurs nouveaux en périphérie du réseau social de chacun et peut, rarement, mais cela arrive, accéder à une large publicité virale.
  • Les tweets ne font bien souvent que relayer un lien vers un site en ajoutant quelques mots de préface qui donnent un point de vue possible sur le lien en question. Or quand vous allez lire l’article, vous le ferez avec en tête le point de vue de celui qui vous l’a recommandé, en vous demandant s’il a raison ou tort d’avoir perçu les choses ainsi.
  • Internet a contribué à rendre beaucoup plus visible et accessible le travail d’expertise mené par des chercheurs, des passionnés, des militants et des petits collectifs qui étaient souvent extrêmement marginalisés dans le débat public.
  • Mais la question est de savoir si cela peut désenclaver l’agenda médiatique en favorisant une meilleure articulation du débat public avec les savoirs en marge ou en périphérie de l’espace médiatique traditionnel.
  • Le mode de prise de décision de l’Internet est le consensus entre les plus agissants. Il y a une différence majeure entre les techniques électorales de la démocratie représentative où l’on cherche à faire voter l’ensemble d’une population définie et connue à l’avance en donnant le même poids à chaque voix et le processus de prise de décision dans les mondes en réseaux où l’on cherche à obtenir le consensus de ceux qui sont les plus mobilisés et donc les plus enclins à débattre, argumenter et accepter la décision collective.
  • c’est la forme du “consensus apparent”, comme l’appelle Philippe Urfalino , qui domine. On est d’accord jusqu’à ce que quelqu’un de la communauté exprime publiquement un désaccord.
  • Dans ce système, ce sont les plus convaincus et les plus actifs qui créent la tendance dominante ; par une sorte de division du travail interne aux communautés de l’Internet, ceux qui s’intéressent moins à la question ou sont moins convaincus délèguent leur voix aux plus actifs en se taisant, jusqu’au point de rupture.
  • La manière dont Internet agit sur l’espace public est beaucoup plus proche des techniques de mobilisation collective, comme la manifestation ou la pétition, que du choix électoral.
  • Plutôt que de limiter ces interprétations à un cercle d’herméneutes spécialisés qui proposeront une lecture particulière des données en les agrégeant selon certaines catégories statistiques, les tenants des données ouvertes pensent qu’une ouverture plus large des données publiques permettra à de nouvelles communautés interprétatives de révéler des significations non-anticipées ou non vues.
  • D’une part, on assiste à un renforcement des techniques de captation de l’attention de l’électeur qui fonctionnent sur l’hyperpersonnalisation du candidat, la peoplisation du milieu, le storytelling et les “éléments de langage”. Ce formatage communicationnel et narratif du discours politique se représente un électeur qui réfléchit peu et attend de belles histoires.
  • Ce qui change alors, dans l’esprit des professionnels de la communication politique, c’est que l’électeur n’est plus un spectateur inerte mais un internaute mimétique et qu’il faut lui servir des narrations virales pour faire l’opinion.
  • Mais d’autre part, et cette ambivalence caractérise très bien notre situation actuelle, on observe sur Internet des attentes à l’égard de l’espace public qui sont toutes différentes : une forme de distanciation critique, une reprise d’autonomie à l’égard des messages médiatiques, une volonté de participation à la définition des enjeux publics,
  • Le développement d’une “société d’interprètes” augmente la diversité des points de saisie de l’événement, tout en accroissant les contraintes de vérification et de certification des faits qui le sous-tendent. Dans une époque où le décalage entre les discours et les actes est devenu si important, l’invocation d’un accès plus large, et non déformé, à l’information est devenue essentielle, non seulement pour les citoyens, mais aussi pour les journalistes qui honorent le mieux la déontologie de leur profession, comme l’a montré le travail commun de grandes rédactions de journaux et de Wikileaks.
sylviere doc

Wikipédia : « 80% des enseignants ne sont pas outillés pour rechercher des sa... - 0 views

  • Depuis sa fon­da­tion en 2001, Wikipédia s'est impo­sée comme une réfé­rence pour les élèves du secon­daire et les étudiants. Mais sa fia­bi­lité est régu­liè­re­ment poin­tée du doigt.
  • Bruno Devauchelle, spé­cia­liste des nou­velles tech­no­lo­gies de l'information.
  • Wikipédia est constam­ment remis à jour.
  • ...10 more annotations...
  • N'importe qui peut appor­ter sa contri­bu­tion, ce qui en fait a priori un outil sus­pect.
  • La vraie ques­tion est de savoir com­ment faire accé­der un amas de connais­sances au rang de savoirs.
  • A la dif­fé­rence des ency­clo­pé­dies « clas­siques » comme Universalis, qui par­ve­naient sous une forme ache­vée et véri­fiée par les pairs,
  • 80% des ensei­gnants ne sont pas bien outillés pour recher­cher des savoirs attes­tés sur inter­net et ils n'en sont pas conscients.
  • l'intérêt de Wikipédia est aussi de consul­ter les hyper­liens, les réfé­rences, ce que la majo­rité des uti­li­sa­teurs, ensei­gnants com­pris, ne fait pas.
  •  La vraie révo­lu­tion, qui peine encore à être accep­tée par tout le monde, c'est qu'il faut apprendre non seule­ment à lire mais sur­tout à écrire Wikipédia.
  • Loys Bonod, cet ensei­gnant qui avait « piégé » ses élèves par le biais de Wikipédia estime qu'il s'agit d'une source d'informations « médiocre » et for­mule plu­sieurs pro­po­si­tions. Qu'en pensez-vous ?
  • Que toute infor­ma­tion est sus­pecte !
  • un ensei­gnant devrait exi­ger de ses élèves, d'une part qu'ils citent leurs sources d'informations, de la mater­nelle jusqu'à l'enseignement supé­rieur. D'autre part, dès lors qu'il existe plu­sieurs sources, il faut les com­pa­rer. C'est une garan­tie par rap­port à tous les savoirs livresques qui ne sont pas exempts d'erreurs.
  • r en sciences de l'éducation, Bruno Devauchelle est pro­fes­seur asso­cié en ingé­nie­rie des médias à l'université de Poitiers, chargé de mis­sion TICE à l'université catho­lique de Lyon et auteur de Comment le numé­rique trans­forme les lieux de savoirs (éditions FYP, janvier 2012). Les ensei­gnants et les élèves sont-ils bien for­més aux nou­veaux outils numé­riques et à la métho­do­
Don Doehla

How To Use Google Forms To Create Your Own Self-Grading Quiz - 0 views

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    "Are you a teacher or trainer? Someone involved in a hiring process? Do you need to check somehow that other people have the skills or knowledge that you expect them to? Well, you're going to love what you can do using Google Forms. You can create a self-grading test for whatever your purposes are. That's powerful! Google Forms are amazing tools, allowing you to do some really advanced tricks with forms as the front-end and spreadsheets at the heart. Once you get started you'll be amazed at just how much you can achieve with this basic premise. Today we'll look at how to create a self-grading quiz using Google Forms. From there, you'll no doubt find a lot more ways to use forms and spreadsheets."
Don Doehla

10 Amazing Ways For Teachers & Tutors To Use Twitter In Education - 0 views

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    "Twitter like all other social media is a virtual Aladdin's cave. It is a gateway to riches. But just like in the story, this Aladdin's cave is also booby-trapped. Use it right and you will come away with the genie of knowledge ready to do your bidding. Use it wrong and you will be a casualty of wasted time. So, 'rub' it just right. Long back, we had taken a look at how to use Twitter for business. Many of the methods hold true for learning as well."
Don Doehla

How To Use Google Docs As A Slick Survey Tool - 0 views

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    "Google Docs, in addition to being a stellar way to write, store and manage your documents and slideshows, is also a fantastically useful way to collect survey data. Basically, you send out a form, people fill it in, and Google reports the documents back to you in an incredibly simple and easy-to-understand fashion."
Don Doehla

duncan bilingual: 50 Chrome Extensions for Educators - 0 views

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    "Here is a list of fifty or so Chrome extensions that I feel are helpful for teachers and students. You can make a copy of this document to add your own extensions or remove ones that you don't feel are as valuable by clicking here and selecting File > Make a Copy. The document is also published as a website here. Just click the photo below to check out the Google Document."
anonymous

Manuel Reyna - Panamerican Art Projects - 0 views

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    Considered a national treasure in his homeland, Manuel Reyna was born in Cordoba, Argentina in 1912, where he lived and worked until his death in 1989. Trained as a brick mason and self-taught as an artist, Reyna was recently honored by the Museo Caraffa in Cordoba with a major career retrospective.
Vahid Masrour

Negroponte: One Laptop Per Child is now a $75 Android Tablet - Google 24/7 - Fortune Tech - 2 views

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    No keyboard :( but a fantastic pricing. I want a couple (one for my son, one for me). I hope they deliver on their promise. And that CPU better deliver all the stuff it says too.
Raphael Rousseau

Worldmapper: The world as you've never seen it before - 0 views

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    Worldmapper is a collection of world maps, where territories are re-sized on each map according to the subject of interest. Maps and extra information will be added during 2006. Use the menu above or click on a thumbnail image below to view a map.
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Let's Learn French Together: Children's Phrase of the Day - We Are Friends - 1 views

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    "I usually post 1 lesson every couple of days, and in between those I will post a few quick phrases & vocabulary words. Let's have fun learning. I have been doing this for a little over a year now & it seems to be working."
buycashapp42

Can Verified Cashapp Accounts Be Traced? - Quora - 0 views

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    There are a few things you need in order to get a verified CashApp account. First, you'll need to provide your full name, date of birth, and the last four digits of your Social Security number. You'll also need to link your CashApp account to a bank account or debit card. Once you have all of this information entered into the system, you'll be able to request verification. You may be asked to verify your identity by providing a photo ID. Once you've been verified, a green check mark will appear next to your name on the CashApp home screen. This means that all future payments sent or received by this account will be automatically deposited into or withdrawn from your linked bank account.
Vahid Masrour

Educational Leadership:For Each to Excel:Preparing Students to Learn Without Us - 1 views

  • lives in a moment when personalizing the learning experience is not just a possibility—it's almost an expectation
  • The ability to learn what we want, when we want, with whomever we want as long as we have access creates a huge push against a system of education steeped in time-and-place learning.
  • we need to fundamentally rethink what we do in the classroom with kids
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  • are we preparing students to learn without us?
  • the new dance that teachers have to learn in order to guide students to success—letting each student create his or her own learning experience yet still meet the expectations of the class, the school, the state, and now, perhaps, the nation
  • students have real difficulty identifying what they love
  • Sometimes finding a passion just takes time; for some students, it takes several texts or subjects before they find something that really sparks an interest.
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Vahid Masrour

Project Fun Way: When Project Learning and Technology Meet | Edutopia - 1 views

  • These days, King Middle School receives so many requests from educators and policy makers to tour and learn about its program that the school has developed a visitors' workshop and charges a registration fee.
  • a small window of time to transform the school's culture
  • he decided on the first step toward building the trust and teamwork he would need to succeed. He would take a core group of five teachers on an Outward Bound course.
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  • the hallways are animated with small clusters of kids sitting outside their classrooms, quietly working on group projects.
  • The project couldn't have been done without the laptops and Internet connection.
  • But the Web is different; it's everyman's encyclopedia. "I gave them specific questions to look up," says MacLean, noting that she had already searched to make sure the answers were there and were understandable and accurate. "They could open their laptops and get it right then, and I would move on to the next activity."
  • When coupled with professional development, the one-to-one laptop program demonstrably improves student learning. But the amount of instruction that teachers receive is also lopsidedlopsided. The state offers webinars and a training staff, but not all schools make use of them.
Marijo Emond

Outils de suivi - EduTech Wiki - 2 views

  • Système de Suivi dans MOODLE
  • Système de Suivi dans DOKEOS
  • LAMS (Learning Activity Management System) est un environnement en ligne de création et de gestion d'activités pédagogiques. Il permet de séquencer des activités dans un ordre précis à l'aide d'une interface "drag and drop" très simple.
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  • LAMS
  • LAMS
  • Moodle est une plateforme d'apprentissage et de gestion de contenu en ligne
  • Dokeos est une plateforme d'e-learning qui est accessible via Internet. Elle est une suite d'apprentissage conçu pour maximiser l'engagement des élèves à l'aide d'outils pédagogiques collaboratifs tels que les forums, les wikis et autres débats axés sur les méthodes.
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    Moodle Dokeos Blackboard SCORM LAMS E-assessment et autres
Vahid Masrour

Teach with Portals: Valve takes edutainment to a whole new level | ExtremeTech - 0 views

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    not sure teaching formula resolution is the best/only way to teach math (meaningfully), but the game its based on was a huge success.
Don Doehla

8 Evernote Upgrades You Should Know About - 0 views

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    "It seems like every other month, Evernote gets additional upgrades. A few are quietly released, while others are highly anticipated by heavy Evernote users. Since I wrote my last article about Evernote's new design and file storage upgrades, the popular notebook has gotten important new features, including Reminders, a highlighter and tighter security for subscribers, among others."
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