Le ministre de l'Energie et des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, a réfuté mardi l'existence de tout problème dans la production et la fourniture d'électricité au Sénégal, indiquant que le pays produit même plus qu'il n'en a besoin.
Pour le ministre de l'Energie, ''présentement, il n'y a pas de déficit en matière de fourniture énergétique''.
''C'est vrai que la SOCOCIM nous fournit de l'électricité. Mais au moment où nous parlons, nous avons même un excédent au Sénégal'', a-t-il insisté, indiquant toutefois que cette production, bien qu'excédentaire, n'atteint pas tout le réseau de la société nationale d'électricité.
''Toute la production ne peut pas arriver jusque dans les concessions, parce que, tout simplement, une bonne partie du réseau est âgée, vétuste'', a-t-il expliqué.Pour lui, le plus grand défi du gouvernement, ce sont les investissements dans le réseau ''pour que le transport et la distribution puissent être une réalité''.
'Sur le plan légal, l'Etat a pris des dispositions pour que des producteurs, notamment les gros consommateurs que sont certaines industries, produisent elles-mêmes leur propre électricité. C'est le cas de SOCOCIM, des ICS, des Ciments du Sahel et tant d'autres'', a-t-il ajouté.
L'installation d'une centrale d'énergie solaire, pouvant assurer 90 pour cent de la consommation de la région de Casamance, bute sur la ''réticence de la SENELEC qui tarde à finaliser le contrat d'achat de la production", ont récemment indiqué les promoteurs de ce projet dont la mise en œuvre devait être assurée par la société allemande CARERA.
Le projet a démarré en 2003 à Ziguinchor et consiste à installer à Niaguiss, dans le département de Ziguinchor, une centrale solaire de 7,5 mégawatts pour produire de l'électricité en quantité suffisante pour 90 % de la consommation de toute la région de la Casamance, a expliqué son promoteur, Hubert Heindl, Directeur de la CARECA.
Cette production est destinée à être injectée dans le réseau de la SENELEC, la société publique sénégalaise détenant le monopole de la distribution de l'énergie électrique.
'Le coût sera moindre que celui que le Sénégal connaît aujourd'hui dans le domaine de l'électricité, avec les fluctuations du marché des combustibles qui tendent régulièrement à la hausse'', avait souligné M. Heindl, lors d'un point de presse, accusant de la SENELEC de ne pas refléter l'option des pouvoirs publics de diversifier les sources d'approvisionnement en énergie.
'Cela permet de réfléchir ensemble sur les voies et moyens d'accélérer l'interconnexion de leurs réseaux électriques en anticipant la construction du premier maillon du réseau de transport de l'OMVG (Organisation pour la mise en place du fleuve Gambie)'', a ajouté le représentant du ministre sénégalais.
Cette rencontre a porté aussi sur la relance du projet d'installation d'une centrale thermique de 150 à 400 mégawatts dans la zone de l'OMVS dans le but d'accroître les capacités de production en énergie de certains pays de l'Afrique de l'Ouest.
Le conseiller technique a surtout noté les résultats faibles enregistrés à cet effet, signalant que le taux d'électrification rurale n'a progressé que de 6 à 20 pour cent de 1998 à nos jours.Selon lui, l'Etat avait décidé, pour le financement de ce secteur, de faire appel au partenariat public-privé, permettant ainsi à des sociétés de s'investir dans ce domaine.
l souligne que l'Etat a injecté trois milliards sur financement de la Banque mondiale, là où la COMASEL a investi plus de 6 milliards.
A ce jour, cette stratégie public-privé a trouvé un écho favorable, avec trois concessions accordées sur l'ensemble du territoire national. Toutefois, quatre n'ont pas encore été attribuées par l'Agence sénégalaise d'électrification rurale (ASER).
Il souligne que l'Etat a injecté trois milliards sur financement de la Banque mondiale, là où la COMASEL a investi plus de 6 milliards.
'Nous avons déjà signé un protocole d'accord avec la partie mauritanienne pour qu'au début de l'an 2015, on puisse, sur la base de la ligne OMVS (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal), acheter entre 80 et 100 mégawatts sur la base d'une centrale que la partie mauritanienne est en train de réaliser'', a-t-il notamment dit.
Selon lui, ''les autorités sénégalaises ont exprimé une première alternative et que les mauritaniens ont donné un accord '' à savoir pouvoir acheter du gaz naturel, l'acheminer au Sénégal et réaliser une centrale dans le nord du Sénégal''.
'' La deuxième c'est de produire de l'électricité avec du gaz acheté en Mauritanie. La troisième alternative, c'est l'extension de la centrale sur laquelle la partie mauritanienne a pratiquement mis en place le projet'', a souligné Aly Ngouille Ndiaye.
Il a par ailleurs indiqué que cette alternative nécessitera qu'on mette une nouvelle ligne de transport.