"Attentats à Nice, épidémie de Covid-19, l'Église catholique vient de passer une fête de la Toussaint sous haute tension. Monseigneur Ginoux, l'évêque de Montauban, témoigne des troubles qui touchent son diocèse." [RDP du 02 novembre 2020]
Edito de Mgr Ginoux
"Joie pour les uns et détresse pour les autres. C'est le cruel paradoxe de l'été qui s'achève. Des millions de jeunes ont pu vivre et partager leur foi lors des JMJ, pendant que des chrétiens, dans d'autres parties du monde, subissent des atrocités à cause de leur foi. Au cœur de ces réalités, le pape François nous invite à risquer avec force l'annonce au monde entier de la bonne nouvelle du Christ ressuscité. Il nous dit de ne pas avoir peur de parler et de témoigner."
""Que le cri de la paix s'élève avec force pour un monde de paix. Plus jamais la guerre", c'est l'appel lancé ce midi lors de l'Angélus Place Saint-Pierre par le Pape François qui a confié toute sa douleur face aux évènements en cours en Syrie. Le Pape a décidé que le 7 septembre prochain, veille de la Fête de la naissance de la Vierge Marie, serait pour l'Eglise une journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie, au Proche-Orient et dans le monde. Le Pape a aussi invité les autres confessions chrétiennes à se joindre à cette journée, et les autres religions à s'y unir par des initiatives de leur choix. Le 7 septembre, le Pape François a invité les fidèles à le rejoindre Place Saint-Pierre pour une veillée de prière de 19 heures jusqu'à minuit. Le président américain, Barack Obama, déterminé à agir contre le régime syrien, a finalement écarté une intervention à court terme, préférant consulter le Congrès, en vacances jusqu'au 9 septembre.
"Le dialogue est la seule voie pour la paix. Que tous déposent les armes et se laissent guider par la voix de leur propre conscience pour ne pas se replier sur leurs propres intérêts, mais pour entreprendre avec courage le chemin de la discussion et de la négociation", a déclaré le Pape dans ce très fort appel pour éviter que l'on ajoute la guerre à la guerre. "Mon coeur, a-t-il dit, est profondément blessé par ce qui se passe en Syrie et angoissé par les développement dramatiques qui se profilent. " Le Pape a également condamné avec fermeté l'utilisation des armes chimiques, se disant atterré par les images qu'il a vu ces jours derniers. Il a mis en garde les hommes devant le "jugement de Dieu". "
" La multiplication des attentats nous met aux prises avec la diversité des profils des terroristes. Une profusion qui traduit la fertilité du terreau islamiste français, fruit de plusieurs décennies de conquête.
Il y avait donc Nice. Après Montauban, Toulouse, après la rédaction de Charlie Hebdo, Montrouge, la porte de Vincennes, après les terrasses des cafés, le Stade de France et le Bataclan, après Saint-Quentin-Fallavier et Magnanville… La question se posait : où allait se dérouler le prochain massacre ? La réponse n'a pas tardé : ce fut Saint-Étienne-du-Rouvray (lire page 15). À Nice, c'était Mohamed[...]
"
"A l'occasion du troisième anniversaire des attentats de Toulouse et Montauban, Monseigneur Robert Le Gall, archevêque de Toulouse et les responsables des principales religions de Haute-Garonne ont signé à la préfecture la Charte de la Fraternité. "
"Les tueries de mars 2012 à Montauban et à Toulouse ont lourdement ébranlé juifs et musulmans de France. Les premiers y ont vu la concrétisation d'un antisémitisme latent. Les autres y voient le point de départ d'une stigmatisation croissante."
"Que ce soit dans la littérature académique anglophone ou francophone, les réflexions sur l'articulation entre islamisme - ou formes diversifiées d'engagement politique au nom d'un islam intégral - et capitalisme restent relativement rares. Un préalable s'impose : a priori, cet angle ne mobilise guère les spécialistes du militantisme musulman. Cela peut s'expliquer par le fait qu'un certain nombre d'entre eux soient davantage préoccupés par le « djihadisme » et « la radicalisation », soit les périphéries incandescentes et guerrières de l'islam.
Ce phénomène, objectivement, interroge après une série d'attentats qui ont secoué l'Hexagone à plusieurs reprises, depuis les tueries de Mohamed Merah à Toulouse/Montauban en mars 2012 jusqu'à l'assassinat, par décapitation, de l'enseignant Samuel Paty, ou bien encore l'attaque contre la basilique de Nice, en octobre 2020. Mais ce phénomène de violence extrême constitue une part marginale, et un voile occultant des dynamiques profondes du champ islamique français.
Il convient en outre de rappeler que l'islamisme, ou islam politique, selon les expressions consacrées, est loin d'être univoque du point de vue des modes d'action et du langage. Il n'est pas toujours ni forcément de facture terroriste. Il procède pour l'essentiel d'une politisation exacerbée de la religion musulmane ; il donne lieu à une essentialisation de l'appartenance communautaire (la Oumma). Il promeut à ce titre un conservatisme moral en public et en privé et milite, ouvertement, pour la sauvegarde d'une identité musulmane collective censée être menacée de l'intérieur, par le laxisme des musulmans, et de l'extérieur, par des adversaires et ennemis supposés de l'islam. "