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Jon Snow

Proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête su... - 2 views

  • Dès lors, une investigation apparaît nécessaire pour vérifier la fiabilité du système d'évaluation des médicaments, et singulièrement la capacité des autorités sanitaires à exercer un contrôle réel, efficace et véritablement indépendant. Ces investigations devraient être menées dans quatre directions essentielles : 1. La qualité et la transparence des pratiques d'évaluation Les essais cliniques, qui servent de référence à l'évaluation du médicament par la commission de l'AMM, sont réalisés à l'initiative exclusive des laboratoires et pour 70% d'entre eux aux Etats-Unis. Aucun organisme public indépendant n'est sollicité pour effectuer éventuellement une nouvelle expérimentation de contrôle ou une comparaison du nouveau médicament avec un traitement de référence. Une telle procédure ne serait pourtant pas superflue car « beaucoup d'essais mal conçus, biaisés, voire falsifiés » (Pr. Debré, Le Monde du 21 décembre 2004). On estime que 90% d'entre eux ne sont jamais publiés. Les prescripteurs dont l'industrie pharmaceutique finance la formation médicale continue et la presse professionnelle sont conditionnés par une information à sens unique. L'absence des agences sur ce terrain, combinée à l'inertie des autorités sanitaires rendent compte du fait que de nombreux médicaments, notamment les antidépresseurs (Observatoire National des Prescriptions, 1998) sont prescrits en dehors des indications préconisées par la commission de l'AMM. Lorsque celles-ci n'ont pas été respectées, l'AMM n'est pratiquement jamais remise en cause lors de son renouvellement obligatoire tous les cinq ans. De 1994 à 1997, sur 622 demandes formulées, 14 avis négatifs seulement ont été rendus Une tentative de remise en ordre a bien été échafaudée avec la publication en juin 2001 d'une liste de 835 médicaments à service médical rendu (SMR) insuffisant mais elle a échoué. Ces médicaments, comme par exemple les vasodilatateurs et les veinotoniques, sont toujours sur le marché et remboursés par l'assurance maladie, en violation du décret du 27 octobre 1997.
  • 2. L'indépendance des agences L'autonomie de gestion dont bénéficient les agences depuis leur création à la fin des années 90 avait pour but d'assurer leur indépendance à l'égard des laboratoires et du pouvoir politique afin de leur permettre d'accomplir leur mission de service public en dehors de toute pression susceptible de les en écarter. Mais la tendance qu'on observe actuellement à un financement industriel croissant et à une diminution concomitante du financement public est en train de ruiner cette ambition. En 2003, les ressources de l'AFSSAPS provenaient pour 83% de l'industrie pharmaceutique et pour seulement 6,4% de l'Etat. Circonstance aggravante, l'agence européenne (EMEA) qui connaît la même dépendance financière est placée sous la Direction générale « entreprise » de la Commission européenne. Comment dans ces conditions ne pas redouter que les agences ne soient devenues au fil des années les instruments dociles de ceux qui fournissent la majorité de leurs subsides alors qu'elles n'ont pas pour seule vocation de rendre un service aux industriels ? La création de la Haute Autorité de Santé n'y changera rien, ne serait-ce que parce que les modalités de financement restent les mêmes. La situation est d'autant plus préoccupante que la mondialisation a considérablement modifié la donne. Confrontés à la financiarisation de l'économie et à un essoufflement de la recherche, les groupes pharmaceutiques de plus en plus concentrés doivent se livrer à une concurrence acharnée pour préserver des marges bénéficiaires extrêmement élevées. Cette logique industrielle impitoyable accule les laboratoires au mensonge et au bluff sur le coût de la recherche, le degré de nouveauté et le prix de revient des médicaments pour accélérer les procédures de mise sur le marché afin de réduire les délais de retour sur investissement. Pour contrecarrer cette stratégie industrielle agressive, les agences disposent de moyens dérisoires, sans commune mesure avec ceux des laboratoires : en 2003, le budget de l'AFSSAPS s'élevait à 91,97 millions d'euros soit 0,3% seulement des 30 milliards qu'a représenté en France pendant la même période le produit de la vente des médicaments que cette agence a pour mission de contrôler. N'étant plus soutenue financièrement par l'Etat (4,9 millions d'euros de subvention en 2003), l'AFSSAPS n'ose plus prendre de décisions contrariant un tant soit peu les intérêts immédiats des firmes. Des médicaments considérés à tort comme majeurs sont mis ou maintenus sur le marché sans avoir fait la preuve de leur efficacité ou de leur innocuité : en 2002, sur 185 avis rendus par la commission d'AMM, 112 soit 71% du total concernaient des médicaments considérés comme importants alors qu'il s'agissait en fait de simples copies de produits innovants, déjà sur le marché. La préservation de la santé de l'industrie pharmaceutique semble ainsi passer avant celle des patients, comme si l'on ne savait plus très bien faire la distinction entre un plan industriel de santé et un plan de santé publique.
  • 3. La qualité de l'expertise et l'indépendance des experts Même la Food and Drug Administration (FDA), pourtant régulièrement citée comme modèle, n'échappe pas à ce type d'interrogations : 18% de ses experts déclaraient en 2002 avoir « subi des pressions pour approuver ou recommander l'approbation » d'un médicament « en dépit de réserves concernant la sécurité, l'efficacité et la qualité du médicament ». Les experts de l'AFSSAPS exercent bénévolement leur activité d'évaluation ; ils sont rémunérés de fait par les laboratoires pour lesquels ils effectuent des prestations. Il n'est pas rare, comme dans l'affaire Bayer que des spécialistes « sollicités » par une firme comme consultant pour un médicament donné soit ensuite utilisés comme experts auprès de l'AFSSAPS pour évaluer ce même médicament (rapport d'expertise, préc.). Quel crédit accorder à des experts parvenus à un tel degré de confusion des rôles ? Quelles garanties peut offrir l'obligation qui leur est faite de publier leurs conflits d'intérêts mineurs ou majeurs ? Comment ne pas être inquiet lorsqu'on constate comme dans le cas des traitements hormonaux substitutifs (THS) ou du vaccin contre l'hépatite B, que les autorités sanitaires incapables de fournir des réponses claires et adaptées se réfugient dans une indécision motivée qui se veut rassurante mais qui produit les effets inverses. Enfin, comment interpréter le désaveu cinglant infligé en décembre dernier aux experts de l'AFSSAPS par le ministre de la santé à propos de l'interdiction de prescrire des antidépresseurs aux mineurs de 18 ans ? 4. La réalité du contrôle des médicaments après leur mise sur le marché Il est étrange que devant ce qu'il convient bien d'appeler par son nom : une véritable épidémie d'effets secondaires dus aux médicaments, qui fait chaque année en France environ 18 000 morts et provoque 3% du nombre total des hospitalisations, rien de sérieux n'ait jamais été entrepris. La France est le pays au monde où la consommation de médicaments est la plus élevée mais nous ne possédons pas le moindre élément de leur impact réel sur la santé publique et nous avons seulement une idée très vague de la manière dont ils sont réellement consommés. Notre système national de pharmacovigilance est défaillant, l'épidémiologie d'évaluation est pratiquement inexistante puisque seule une équipe de niveau international fait de ce sujet en France son principal objet d'étude (laboratoire du Pr. Bégaud à Bordeaux). Aucune étude sérieuse ne permet aujourd'hui de vérifier que les médicaments les plus prescrits, comme par exemple les molécules anticholestérol, expérimentés sur un nombre restreint de sujets sélectionnés, pas toujours représentatifs des futurs usagers, tiennent bien leurs promesses alors que la collectivité consacre à leur remboursement des sommes vertigineuses (les anticholestérols de la famille des statines coûtent chaque année à l'assurance maladie un milliard d'euros). Pourquoi avons-nous pris tant de retard ? Actuellement une seule étude de ce type est en cours : décidée en 2002 par les autorités françaises, à la suite de la délivrance par l'agence européenne de l'AMM de Vioxx, elle n'est toujours pas achevée, quatre mois après le retrait du médicament, alors que même l'AFSSAPS continue de défendre sa mise sur le marché. On a bien essayé, à juste titre, d'intéresser le syndicat des laboratoires pharmaceutiques (LEEM) à cette démarche, avec la signature de l'accord-cadre de juin 2003, mais ceux-ci ne semblent pas encore prêts à financer des études dont le risque potentiel est de remettre en cause l'AMM pour l'obtention de laquelle ils ont mobilisé d'importants moyens financiers et humains. * * * De telles carences et de tels dysfonctionnements, graves et répétés rendent nécessaire l'intervention de la représentation nationale dans sa fonction de contrôle pour clarifier les conditions dans lesquelles sont délivrées les autorisations de mise sur le marché des médicaments et la façon dont est assuré leur suivi. Les impératifs de santé publique nous imposent d'apporter une réponse claire à la question que tout le monde se pose : peut-on encore faire confiance aux agences qui ont pour mission d'évaluer la sécurité d'emploi, l'efficacité et la qualité des produits de santé ? Telles sont les motivations qui conduisent les auteurs de la proposition de résolution à vous proposer la création d'une commission d'enquête.
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    plutôt pas mal non? Pour une fois qu'une initiative va dans le bon sens!!
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    plutôt oui, mais je sais pas où ça en est, ça commence à dater.
Jon Snow

CADTM - Pourquoi faire un audit citoyen de la dette publique française ? - 0 views

  • Parmi ces éléments connus qui permettent de qualifier cette dette comme illégitime et non due, on peut citer pêle-mêle pour la dette publique française (à compléter) : Pour la dette publique de l’Etat central :   l’obligation depuis 1973 d’avoir recours aux marchés financiers ;
  • l’effet « boule de neige » qui a consisté à payer des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat supérieurs à l’accroissement des ressources nécessaires à ce paiement (décision politique) ;
  • les plans de sauvetage en faveur des banques et du secteur de l’automobile avec le pillage de la Caisse des dépôts et consignations ;
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  • le mode de gestion de la dette publique : sa gestion est confiée à une agence et non au Trésor public ; le marché primaire de la dette, c’est-à-dire l’émission des obligations d’Etat ou « marché du neuf », est donnée à une vingtaine de banques privées (4 françaises et 16 étrangères) qualifiées de Spécialistes en Valeurs du Trésor et qui se sucrent au passage ;
  • Pour la dette des collectivités locales :   les décrets qui ont ouvert à la concurrence le marché des prêts aux collectivités et permis le désengagement de l’Etat depuis les premières lois de décentralisation (décentralisation Mauroy 1 et 2 et décentralisation Balladur). Ce sont ces textes, le démantèlement de la Caisse d’Aide à l’Équipement des Collectivités Locales et le désengagement de l’Etat aux profits des banques privées et d’organismes financiers qui sont à l’origine des prêts dits « structurés » qui, avec des taux exorbitants, frappent aujourd’hui des collectivités locales et des hôpitaux (cf.à titre d’exemple la carte publiée par le journal Libération pour les prêts toxiques de Dexia :http://labs.liberation.fr/maps/cart...)
  • Pour la dette des organismes de protection sociale :   on peut énumérer depuis les plans « Barre » jusqu’aux diverses et récentes mesures Fillon toutes les décisions politiques qui ont contribué à baisser au profit des employeurs les ressources des organismes de protection sociale (fiscalisation de la sécurité sociale avec la création de la Cotisation Sociale Généralisée et de la Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale Inclus) ;   sans oublier le non reversement de la part de l’Etat de diverses ressources affectées à la protection sociale (dénoncée année après année par la Cour des Comptes) ;   la désindexation des salaires sur les prix ;
  • le pillage par l’Etat des ressources des organismes excédentaires ;   on peut aussi ajouter la réforme du mode de gestion de la dette de ces organismes avec la création de la CADES et de la CRDS en 1996 (plan Juppé). Cette très opaque CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale), et au statut très dérogatoire, a bien davantage rémunéré les intérêts des organismes financiers prêteurs que comblé les très hypothétiques « trous de la sécu ». (cf. les comptes publiés sur le site de la CADES)Il pourrait être confié à un groupe d’experts de chiffrer le coût de ces mesures et leur traduction en montant de stock de la dette publique, émission de dette après émission de dette, coût des intérêts servis compris. Une fois ce chiffrage nécessaire effectué (qui avoisinerait certainement 100% du montant de la dette publique), il suffirait alors de revendiquer son annulation par l’abrogation unilatérale du paiement de cette dette (il pourrait même être envisagé de réclamer le remboursement, voire des pénalités sous formes d’intérêts aux bénéficiaires des profits réalisés sur la dette publique depuis une date à déterminer).
  • C’est un peu comme le rapport au droit. Le droit international et de nombreuses dispositions constitutionnelles de pays fournissent nombre de moyens pour définir ce qu’est une dette illégitime ou odieuse. Le droit international dit aussi qu’un Etat est souverain et qu’il peut, au nom de l’état de nécessité, satisfaire en priorité les besoins fondamentaux de la population, décider de ne pas payer cette dette et de poser là un acte unilatéral parfaitement légitime.
  • Auditer les dettes publiques dans les pays riches ou considérés comme tels pour en déterminer la part illégitime ou odieuse à annuler ne doit pas nous faire oublier les créances que nos pays (et les banques et autres organismes financiers) détiennent envers les pays du Sud de la planète.Ces créances maintiennent les pays du Sud dans un rapport néocolonial de facto et permettent entre autres le pillage des ressources du sol et du sous sol de ces pays.Exiger et obtenir la publicité des contrats de prêts qui concernent les pays du Sud est un outil incontournable pour la solidarité internationale. Ces contrats de prêt sont d’Etat mais aussi privés avec la caution de l’Etat. Pour les dénoncer, encore faut-il les connaître !
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    "Il s'agit, avec cette démarche ouverte, de permettre ce qui est interdit par la logique de délégation de pouvoir, à savoir la réappropriation démocratique et collective de ce qui nous concerne. Ouvrir les livres des comptes publics va dans ce sens. Rendre public ce qui est aujourd'hui interdit de connaître de par la loi comme l'identité des créanciers ou encore la rémunération des banques en charge du marché primaire de la dette est une nécessité si on veut en combattre efficacement les conséquences antisociales. Après le pourquoi et le comment, il s'agit de faire connaître à tous qui sont ceux qui en profitent, qui sont les créanciers de la dette."
Jon Snow

Le Printemps Erable - 0 views

  • On se souvient que c’est dans le berceau du néo-libéralisme thatchérien, en Angleterre, qu’un vaste mouvement étudiant avait contesté les coupes budgétaires dans le domaine de l’éducation qui se traduiraient là aussi par un renchérissement des droits d’inscription et donc un endettement massif de l’immense majorité des candidats à la fac et autant de boulots précaires sous-payés pour joindre les deux bouts. Un tel clash social ne s’était pas vu outre-Manche depuis des décennies.
  • Harald Beyer, croyant calmer le jeu (de dupe), en annonçant la création d’une agence publique qui remplacerait les multinationales bancaires pour assigner les prêts et bourses aux étudiants, vient de relancer la contestation. Pour preuve, plus de cent mille jeunes manifestants dans les rues de Santiago le 25 avril dernier.
  • En écho aux pionniers du Printemps Arabe, ils ont appellé ça Printemps Erable, avec cet adage en guise de sous-titre: «Ils pourront couper les feuilles, ils n’arrêteront pas le printemps.»
  • ...2 more annotations...
  • Ainsi, le 4 mai, lors du rassemblement à Victoriaville, où se tenait le conseil général du Parti libéral actuellement au pouvoir, la foule, déterminée à encercler le bâtiment, a connu des charges et des gazages d’une rare violence. Le nombre de blessés, manif après manif, ne cesse de s’accroitre. Et l’obligation de reprendre les cours sous la «protection» des brigades anti-émeute devient monnaie courante. Plusieurs vidéos en témoignent, militante ou aux ordres, ici et là.
  • Parmi les gardés à vue préventifs du jour, la mascotte des derniers cortèges, un prof de philo déguisé en «Anarchopanda», selon son pseudo-profil sur Fakebook. Qui contrevient ainsi au récent projet municipal d’interdire aux manifestants le port d’un masque «sans motif raisonnable». Et ci-dessous le contrevenant, en liberté… surveillée.
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    Compte-rendu des grosses manifs québecoises!
Jon Snow

Transition écologique : quand la France rurale revendique l'indépendance éner... - 1 views

  • Une transition qui part de la population Il y a d’abord Géotexia, l’usine de méthanisation, qui produit du biogaz à partir des déchets organiques. Elle fête son premier anniversaire. « Le projet est né d’un constat : nous avions trop de lisier, et comme nous sommes en tête de bassin versant, cela posait des gros soucis environnementaux, explique Josette Vivier, de l’association Mené initiative rurale (MIR), à l’origine du projet. Le lisier, ce déchet agricole rejeté en masse par les élevages, est l’une des cause de la pollution des eaux douces et de la prolifération des algues vertes. Il sert désormais à fabriquer du biogaz, qui alimente une turbine produisant de l’électricité. L’idée a germé à la fin des années 1990 au sein d’une assemblée hétéroclite rassemblant agriculteurs, chasseurs, élus, pêcheurs et simples citoyens : l’association Mené initiative rurale. « L’objectif, c’était aussi de maintenir le plus d’exploitations agricoles possible. Donc de freiner l’agrandissement », ajoute Josette Vivier.
  • Financés jusqu’à 60 % par des investissements publics [1], les divers projets lancés dans le Mené ont un temps de retour sur investissements moyen de huit ans. « Le cabinet Solagro, qui a fait un état de lieux en 2004 pour mieux cerner les leviers d’action à notre disposition, a mis en évidence que les dépenses énergétiques entraînaient, chaque année, le départ de 9 millions d’euros du territoire, précise Laurent Gaudicheau. Le gisement de richesses est flagrant. » Grâce à la méthanisation puis à la création d’une filière bois locale, l’argent peut servir à d’autres investissements. Tout cela n’aurait pas été possible si le Mené avait sombré dans l’austérité budgétaire
  • Sobriété volontaire Ils ont par ailleurs quelques difficultés à obtenir le soutien des opérateurs d’électricité dans la mise en place de ce que l’on appelle « l’effacement des consommations électriques ». Très pratiquées aux États-Unis, ces coupures alternatives du chauffage dans les foyers – pour de courtes durées – permettent de limiter la consommation pendant les périodes de pointe. Quand le froid se fait piquant, en plein hiver, et que tournent en même temps dans tous les logements de France (généralement en fin de journée) chauffage mais aussi machines à laver, fours et résistances des ballons d’eau chaude. « Ces coupures sont volontaires et maîtrisées par les habitants eux-mêmes », précise Marc Théry. Grâce à un système de télétransmission, ils peuvent consulter, en temps réel, leur consommation et ainsi apprendre à la gérer. Les volontaires du Mené (dont un tiers des habitants se chauffent à l’électricité) devraient s’y mettre après l’été. « Beaucoup sont motivés par les gains économiques que promet ce dispositif, ajoute Marc Théry. Et avec des coupures d’une demi-heure, la température des maisons ne baisse pas beaucoup. Il faut juste être vigilant. » Une politique énergétique qui tranche avec la France du nucléaire, où tout est agencé et décidé, pour tout le monde, par EDF. Créativité, autonomie, démocratie horizontale, sobriété… De quoi inspirer de nombreux autres territoires.
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    Cet article aurait pu être posté dans ce groupe : http://groups.diigo.com/group/think-positive
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    Anéfet.
Jon Snow

And just a pinch of...OOPS! - 1 views

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    AHAH
Jon Snow

Mediator, autopsie d'un silence mortel - Arrêt sur images - 1 views

  • Censée être indépendante, l'AFSSAPS est financée... par les laboratoires pharmaceutiquesEn 2005, une vingtaine de députés avait réclamé la création d'une commission d'enquête du Sénat en raison le désengagement de l'Etat dans cette structure censée pourtant être indépendante : "En 2003, les ressources de l'AFSSAPS provenaient pour 83% de l'industrie pharmaceutique et pour seulement 6,4% de l'Etat" écrivaient-ils. Le constat est rude: "n'étant plus soutenue financièrement par l'Etat (4,9 millions d'euros de subvention en 2003), l'AFSSAPS n'ose plus prendre de décisions contrariant un tant soit peu les intérêts immédiats des firmes (...) La préservation de la santé de l'industrie pharmaceutique semble ainsi passer avant celle des patients". Rien que ça ! Depuis, rien n'a vraiment changé, les industries pharmaceutiques ont même renforcé leurs positions au moment où l'Etat cherche, ici comme ailleurs, à faire des économies. Selon le député socialiste Gérard Bapt, joint par @si, l'AFSSAPS "n'aura plus aucune subvention de l'Etat en 2011". En clair, l'autorité censée être indépendante fonctionnera exclusivement avec le financement des labos. La collusion entre l'AFSSAPS et les labos explique-t-elle la lenteur de l'AFSSAPS à interdire le Mediator ? "Il y a manifestement une proximité extrêmement forte entre l'AFSAPPS et les laboratoires Servier" selon Frachon. Même conclusion pour Bapt : il y a clairement "un conflit d'intérêts". Elément troublant, par exemple : quand les membres de l'AFSSAPS se sont envoyés des mails pour réfléchir à une contre-attaque au livre de Frachon... des employés de Servier figuraient parmi les destinataires (@si a pu consulter ces mails).En toile de fond de cette collusion entre les laboratoires et les autorités sanitaires, n'oublions pas la bienveillance d'une partie de la classe politique qui ferme les yeux sur ces relations incestueuses, voire l'encourage en retirant les fonds publics de l'AFSSAPS.
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    d'accord j'avais pas vu cet article, en lien direct avec la proposition de résolution. Bon ben c'est bien, les choses bougent! espérons que les politiques ne sont pas trop corrompus et que ça ira jusqu'au bout...
Jon Snow

« Le Moment unipolaire et l'ère Obama » : une conférence de Noam Chomsky - Ar... - 0 views

  • Quant on se penche sur les affaires internationales, il est important de garder à l’esprit plusieurs principes considérablement répandus et utilisés. Le premier est la maxime de Thucydide : les forts agissent tel qu’ils le veulent, et les faibles souffrent tel qu’ils le doivent.
  • Un second thème directeur fut exprimé par Adam Smith. Il parlait de l’Angleterre, la plus grande puissance de son époque, mais son observation peut se généraliser. Smith observait que les « architectes principaux » de la politique anglaise étaient les marchands et les fabricants, lesquels s’assuraient que leurs intérêts personnels soient bien servis par la politique, quelles qu’en soient les conséquences néfastes sur les autres (y compris sur le peuple anglais).
  • Dans un cours d’économie, on apprend que les marchés sont basés sur des consommateurs éclairés qui prennent leurs décisions de manière rationnelle. Mais quiconque regarde une publicité télé sait que les entreprises consacrent de grosses ressources à créer des consommateurs standardisés prenant des décisions irrationnelles. Les méthodes utilisées pour ébranler les marchés sont adaptées afin de saper la démocratie, créant un électorat profane qui prendra des décisions irrationnelles sur un faible éventail d’alternatives compatibles avec les intérêts des deux partis, lesquels devraient être considérés comme des factions concurrentes du parti unique des affaires. Dans le monde des affaires et celui de la politique, les architectes politiques ont régulièrement été hostiles aux marchés et à la démocratie, sauf en cas d’avantages temporaires. La rhétorique est différente bien sûr, mais les faits sont là.
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  • Alors que les politiques bipartisanes [2] envers Cuba s’accordent avec la maxime de Thucydide, elles rentrent en conflit avec le principe de Smith et nous donnent donc un aperçu particulier sur la formation des politiques. Depuis des dizaines d’années, le peuple américain est en faveur de la normalisation des relations avec Cuba. Si ignorer la volonté de la population n’a rien d’inhabituel, ce qui est plus intéressant dans ce cas c’est que de puissants secteurs du monde des affaires sont en faveur de la normalisation : l’agroalimentaire, les industriels de l’énergie, les sociétés pharmaceutiques et bien d’autres qui forment d’habitude le cadre politique. Leurs intérêts dans ce cas sont supplantés par un principe des affaires internationales délaissé par la littérature universitaire spécialisée. C’est ce qu’on pourrait appeler le principe de la Mafia. Le parrain ne tolère pas les exemples de « défi réussi », même de la part d’un petit épicier qui ne peut payer pour sa protection. C’est trop dangereux. Par conséquent, il faut le réprimer, et ce de manière brutale, afin que les autres comprennent que la désobéissance, le « défi réussi », n’est pas une option valable. Un défi réussi envers le maître peut être un « virus  » qui « répand la contagion », pour emprunter un terme d’Henry Kissinger lorsqu’il préparait le renversement du gouvernement Allende
  • Par exemple, lorsque Washington se préparait à renverser le gouvernement Allende, le Conseil National de Sécurité nota que, si les États-Unis ne pouvaient pas contrôler l’Amérique Latine, ils ne pouvaient prétendre « obtenir un ordre satisfaisant ailleurs dans le monde  », c’est-à-dire imposer leur domination efficacement au reste du monde. La « crédibilité  » de Washington en aurait été entamée, comme l’a avoué Henry Kissinger. D’autres pourraient se tourner vers la désobéissance, s’inspirer des « défis réussis  », si le virus chilien n’était pas détruit avant qu’il ne puisse « répandre la contagion ». Par conséquent la démocratie parlementaire au Chili devait disparaître, comme ça s’est passé à l’occasion du premier 11 Septembre, en 1973. Cet événement a disparu de l’histoire occidentale, bien qu’en termes de conséquences pour le Chili et ailleurs, cela surpasse de loin les terribles crimes du 11 septembre 2001.
  • Dans cette « grande aire », les États-Unis détiendraient le « pouvoir incontesté » grâce à leur « supériorité militaire et économique » et agiraient de manière à s’assurer la « restriction de tout exercice de souveraineté » des États interférant avec leurs plans. Au début, les planificateurs pensèrent que l’Allemagne serait prédominante en Europe, mais lorsque la Russie commença à broyer la Wehrmacht, la vision devint plus large et la Grande Aire se dut d’ incorporer le plus de territoires possibles en Eurasie, avec au minimum l’Europe occidentale, cœur économique eurasien.
  • il leur fallait trouver un nouveau prétexte. Il fut vite donné : la menace des narcotrafiquants hispaniques focalisés sur la destruction des EU. La « guerre contre la drogue » fut certes lancée par Nixon, mais elle prit un rôle nouveau et plus important au cours du moment unipolaire.
  • Le besoin d’un nouveau prétexte guida aussi la réaction officielle à l’effondrement de la superpuissance ennemie. En quelques mois, l’administration de Bush père exposa le nouveau cap de Washington : en bref, tout restera comme avant, mais sous de nouveaux prétextes. Nous avons toujours besoin d’un gros système militaire, mais pour une nouvelle raison : la « sophistication technologique » des puissances du Tiers-monde. Nous devons maintenir la « base industrielle de défense  », un euphémisme pour désigner l’industrie de haute technologie soutenue par l’État. Nous devons maintenir les forces d’intervention pour les régions du Moyen-Orient riches en énergie, où les menaces importantes contre nos intérêts ne peuvent plus être rejetées sur le Kremlin, contrairement aux décennies de mensonges précédentes. Tout ceci passa discrètement et fut à peine signalé. Mais pour ceux qui cherchent à comprendre le monde, c’est très instructif.
  • Les élites intellectuelles se mirent rapidement au travail et remplirent leur mission. Elles annoncèrent une «  révolution normative » qui accordait aux États-Unis le droit d’ « intervention humanitaire », ceci pour les plus nobles des raisons bien entendu. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les victimes traditionnelles n’étaient guère convaincues. Au Sud, des conférences de haut-niveau condamnèrent amèrement « le soi-disant ’droit’ d’intervention humanitaire ».
  • Un affinage était donc nécessaire, et le concept de la « responsabilité de protection » fut échafaudé à sa place. Ceux qui prêtent attention à l’histoire ne seront pas surpris de découvrir que les puissances occidentales exercent leur «  responsabilité de protection  » de manière extrêmement sélective, en parfaite correspondance avec les trois maximes.
  • Les faits concordent de manière troublante et requièrent une agilité considérable de la part des classes intellectuelles
  • Alors que l’Union Soviétique s’écroulait, Mikhaïl Gorbatchev fit une concession sidérante : il accepta que l’Allemagne réunifiée rejoigne l’alliance militaire hostile dirigée par la superpuissance mondiale, malgré le fait que les Allemands aient à eux-seuls quasi anéanti la Russie deux fois au cours du siècle. Il y avait cependant un quid pro quo [3].
  • L’administration Bush promit à Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait pas à l’Allemagne de l’Est, et encore moins plus loin à l’Est. Elle garantit aussi à Gorbatchev que « l’OTAN se transformera elle-même en une organisation plus politique  ». Gorbatchev proposa aussi la création d’une zone dénucléarisée de l’Arctique à la Mer Noire, afin d’établir une « zone de paix  » pour lever toute menace sur l’Europe, de l’Est ou de l’Ouest. Cette proposition fut rejetée sans examen.
  • Clinton a pris ses fonctions peu de temps après. Les engagements de Washington ont rapidement disparu. Il est inutile de faire des commentaires sur la promesse que l’OTAN deviendrait une organisation plus politique. Clinton a élargi l’OTAN à l’Est, et Bush a surenchéri. Obama a apparemment l’intention de poursuivre cette expansion.
  • Juste avant le premier voyage d’Obama en Russie, son assistant spécial pour la Sécurité Nationale et les affaires eurasiennes informa la presse que « nous n’allons pas rassurer ou donner ou échanger quoi que ce soit aux Russes en ce qui concerne l’expansion de l’OTAN ou le système de défense anti-missiles  ». Il faisait référence au programme américain de défense anti-missiles en Europe de l’Est et à l’adhésion de deux voisins de la Russie, la Géorgie et l’Ukraine, à l’OTAN.
  • Ces deux décisions sont considérées par les analystes occidentaux comme de sérieuses menaces pour la sécurité russe, propres à enflammer les tensions internationales.
  • L’objectif des systèmes d’interception états-uniens, s’ils fonctionnent un jour, est d’empêcher toutes représailles en cas d’attaques américaine ou israélienne sur l’Iran, c’est-à-dire éliminer toute dissuasion iranienne. Les systèmes anti-missiles sont une arme de première frappe [4], et chaque côté l’a compris. Mais cela semble être un de ces faits qu’il vaut mieux laisser dans l’ombre.
  • Lors d’une conférence de l’OTAN, le secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer, indiquait que « les troupes de l’OTAN doivent surveiller les oléoducs de gaz et de pétrole à destination de l’Occident » et, plus globalement, protéger les routes maritimes empruntées par les tankers et les autres « infrastructures cruciales » du système énergétique. Cette décision explique plus clairement les politiques post-guerre froide visant à réformer l’OTAN en une force d’intervention mondiale dirigée par les États-Unis, particulièrement préoccupée par le contrôle de l’énergie.
  • Dès la fin de la seconde guerre mondiale, il était clair que l’Europe occidentale pouvait choisir de mener une politique indépendante, peut-être en conformité avec la vision gaulliste d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural. Dans ce cas le problème n’était plus qu’un « virus  » puisse « répandre la contagion », mais qu’une pandémie abatte le système tout entier de contrôle global. L’OTAN était considéré comme un remède à cette menace.
  • Avec cet arrière-plan en tête, tournons-nous vers le « moment unipolaire  », sujet d’un grand nombre de discussions universitaires et populaires depuis l’effondrement de l’Union Soviétique il y a 20 ans, qui fit passer les États-Unis de principale superpuissance mondiale à seule superpuissance mondiale. Nous apprenons beaucoup sur la nature de la Guerre Froide et des évènements survenus depuis lors en regardant la façon dont Washington a réagi à la disparition de son ennemi mondial, de cette « impitoyable et monolithique conspiration » visant à s’emparer du monde pour reprendre la description de John F. Kennedy.
  • Des plans précis et rationnels d’organisation globale ont été développés, une “fonction” étant assignée à chaque région. Le Sud en général devait avoir un rôle de service : fournir des ressources, une main d’œuvre bon marché, des opportunités d’investissement et de marchés, ainsi que d’autres services comme l’importation des déchets et de la pollution. A cette époque les États-Unis n’étaient pas tellement intéressés par l’Afrique, elle fut donc confiée à l’Europe afin qu’elle l’ « exploite  » pour sa reconstruction après-guerre. On aurait pu imaginer des relations différentes entre l’Europe et l’Afrique vu leur passé historique, mais cela n’a pas été envisagé. Par contraste, les réserves de pétroles du Moyen-Orient étaient considérées comme étant « une prodigieuse source de pouvoir stratégique » et l’ « un des plus formidables trésors matériels de l’histoire mondiale  », la plus « importante aire stratégique dans le monde  », selon les mots d’Eisenhower. Les planificateurs influents admettaient que le contrôle du pétrole moyen-oriental fournirait aux États-Unis un « contrôle important sur le monde  ».
  • En ce qui concerne l’Amérique Latine, les planificateurs post-Seconde Guerre mondiale concluaient que la menace principale sur les intérêts des États-Unis était le fait de « régimes nationalistes radicaux [qui] séduisent les masses » et cherchent à satisfaire la « demande populaire d’amélioration immédiate des conditions de vie médiocres des masses  » ainsi que le développement selon les besoins domestiques. Ces tendances rentrent en conflit avec l’exigence d’ « un climat politique et économique favorable à l’investissement privé », avec un rapatriement satisfaisant des profits et avec la « protection de nos matières premières ». Une part conséquente de l’histoire ultérieure provient de ces conceptions non-contestées.
  • Si on prend le cas particulier de Mexico, un atelier du Pentagone sur la stratégie de développement pour l’Amérique Latine constatait en 1990 que les relations mexico-américaines étaient « extraordinairement positives », indifférent aux élections volées, à la violence étatique, à la torture, au traitement scandaleux des travailleurs et paysans et à d’autres menus détails. Les participants à l’atelier avaient cependant un souci en perspective : la menace d’une « ouverture démocratique  » au Mexique,
  • Le moment choisi pour l’opération Gatekeeper n’était certainement pas accidentel. Les analystes sensés avaient anticipé qu’ouvrir le Mexique à un flot d’exportations agroalimentaires fortement subventionnées ébranlerait tôt ou tard l’agriculture mexicaine, et que les entreprises mexicaines ne seraient pas capable de soutenir la compétition avec d’énormes sociétés aidées par l’État, lesquelles devaient être autorisées à opérer librement au Mexique selon le traité. Une conséquence probable était une hausse de l’émigration vers les États-Unis, à additionner à celle fuyant des pays d’Amérique Centrale, ravagés par la terreur reagannienne. La militarisation de la frontière fut une solution naturelle.
  • L’attitude populaire envers ceux qui fuient leurs pays (appelés “étrangers illégaux”) est complexe. Ils exécutent des services de grande valeur en tant que main d’œuvre très peu coûteuse et facilement exploitable. Aux États-Unis, l’agroalimentaire, le bâtiment et d’autres industries reposent massivement sur eux, et ils contribuent à la richesse des communautés où ils résident. D’un autre côté, ils réveillent le traditionnel sentiment anti-immigration.
  • Quelles que soient les réalités historiques et économiques, les immigrants ont été perçus par les pauvres et les travailleurs comme une menace pour leurs boulots, quartiers et modes de vie. Il est important de garder à l’esprit que les gens qui protestent aujourd’hui ont de réels doléances. Ils sont victimes de la financiarisation de l’économie et des programmes néolibéraux de mondialisation conçus pour transférer la production à l’étranger et les mettre en compétition avec les travailleurs du monde entier, et donc baisser leurs salaires et avantages. Pendant ce temps, les professionnels diplômés sont protégés des forces du marché et les propriétaires et dirigeants s’enrichissent. À nouveau la maxime de Smith.
  • Les répercussions sont sévères depuis les années Reagan et se manifestent de façon extrêmement déplaisante, comme on peut le voir actuellement en unes des journaux. Les deux partis politiques se battent pour savoir lequel des deux pourra proclamer avec le plus de ferveur son attachement à la doctrine sadique selon laquelle les soins médicaux doivent être refusés aux « étrangers illégaux ». Leur position est cohérente avec le principe juridique, établi par la Cour Suprême, selon lequel ces créatures ne sont pas des « personnes  » selon la loi, et qu’ils ne disposent donc pas des droits accordés aux personnes.
  • Au même moment, la Cour examine si les grandes sociétés ne devraient pas avoir la permission d’acheter les élections librement au lieu de le faire de manière détournée C’est un problème constitutionnel majeur, puisque les tribunaux ont établis que, contrairement aux sans-papiers, les entreprises sont des personnes réelles selon la loi, et ont en fait des droits bien supérieurs à celles faites de chair et de sang, tels ceux accordés par le mal nommé « accord de libre-échange ». Ces coïncidences parlantes ne suscitent aucun commentaire. La loi est bel et bien une solennelle et majestueuse affaire.
  • Une différence fondamentale entre Bush et Obama fut très bien formulée par l’un des hauts conseillers de l’administration Kennedy, à l’époque de la crise des missiles à Cuba. Les planificateurs de Kennedy prenaient des décisions qui menaçaient littéralement l’Angleterre d’extinction, mais n’en informaient pas les Britanniques. A ce moment là, le conseiller définissait ainsi la « relation spéciale » avec la Grande Bretagne : elle est , disait-il, « notre lieutenant – le terme en vogue étant ’partenaire’  ». Naturellement, l’Angleterre préfère le terme en vogue.
  • Bush et ses sbires traitent le monde comme « nos lieutenants ». Ainsi, en annonçant l’invasion de l’Irak, ils informèrent l’ONU qu’elle pouvait suivre les ordres américains ou « ne plus avoir de raison d’être ». Une telle arrogance a bien évidemment suscité de l’hostilité. Obama a choisi une autre méthode : il reçoit les dirigeants et les peuples du monde poliment, en tant que « partenaires  », et c’est seulement en privé qu’il continue à les traiter comme des « lieutenants  ». Les dirigeants étrangers préfèrent cette approche et le public est aussi parfois hypnotisé par cette attitude. Mais il est sage de s’en tenir aux faits et non au comportement rhétorique et plaisant. Les faits racontent une histoire différente d’habitude, et ce cas là ne fait pas exception.
  • Le système mondiale actuel reste unipolaire dans un domaine, celui de la force. Les États-Unis dépensent quasiment autant pour la force militaire que le reste du monde réuni, et sont bien plus avancés en ce qui concerne la technologie de destruction. C’est aussi le seul pays à avoir des centaines de bases militaires tout autour du monde et à occuper deux pays dans les régions cruciales pour la production d’énergie. Il y établit des méga-ambassades gigantesques, de l’ordre d’une ville à l’intérieur de la ville, ce qui est une claire indication de ses intentions futures. A Bagdad, les coûts prévisionnels de la méga-ambassade sont de 1.5 milliard de dollars cette année et de 1.8 dans les prochaines années. Le coût de leurs équivalents au Pakistan et en Afghanistan est inconnu, tout comme le futur des énormes bases militaires établies en Irak.
  • Dissoute en 1950, la quatrième Flotte US a été réactivée en 2008, peu de temps après l’invasion colombienne de l’Équateur. Son champ d’action couvre les Caraïbes, l’Amérique Centrale et du Sud ainsi que les eaux environnantes. La marine définit ses « diverses opérations » comme la lutte contre les trafics illégaux, la coopération régionale en matière de sécurité, l’interaction entre les forces armées et les formations militaires bilatérales ou multinationales. La réactivation de la flotte a naturellement provoqué un tollé et l’inquiétude des gouvernements brésilien, vénézuélien et autres.
  • Ces plans font partie d’une politique plus générale de militarisation de l’Amérique latine. L’entraînement des officiers latino-américains a fortement augmenté dans la dernière décennie, bien au dessus des niveaux de la Guerre Froide. La police se forme aux tactiques d’infanterie légère. Leur mission est de combattre les « gangs de jeunes  » et le «  populisme radical  », ce dernier terme n’étant que trop bien compris en Amérique latine.
  • Le prétexte est celui de la « guerre contre la drogue ». Mais, même si nous acceptons la singulière affirmation selon laquelle les EU ont le droit de mener cette « guerre  » dans des pays étrangers, il est difficile de le prendre au sérieux. Les raisons sont connues, elles ont été redites en février par la commission sur les drogues et la démocratie, dirigée par les anciens présidents sud américains Cardoso, Zedillo et Gaviria. Leur rapport conclut que la guerre contre la drogue a été un échec complet et appelle à changer radicalement de politique, en se détournant des mesures brutales vers d’autres plus efficaces et beaucoup moins coûteuses.
  • Quelque-uns accusaient même Washington de crimes, et non pas simplement d’erreurs commises par excès de naïveté et bienveillance comme le déclaraient les commentateurs libéraux, obéissant en cela à la logique bien établie de Thucydide. Un problème apparenté était l’activisme, particulièrement parmi les jeunes, qui provoquait un « excès de démocratie » selon les avertissements d’intellectuels libéraux. Ils demandaient la restauration de l’obéissance et de la passivité ainsi que l’application par Nixon de mesures beaucoup plus brutales.
  • Les fondations étaient posées pour une campagne nationale « Loi et Ordre » visant à discipliner ceux qui s’égaraient au-delà des limites de subordination à la doctrine et au pouvoir. Le succès fut conséquent. Sans susciter aucune critique ou commentaire, le président Carter pouvait expliquer que nous n’avions aucune dette envers les vietnamiens, car la « destruction était mutuelle ». Pour Reagan la guerre était une « noble cause » et le président Bush Sr. put continuer à informer les vietnamiens, sans aucune objection publique, que nous ne pourrions jamais pardonner leurs crimes envers nous, mais que par compassion nous serions d’accord pour les laisser rejoindre le monde que nous dirigions. Pour cela, il fallait qu’ils démontrent leur bonne volonté en s’occupant du seul problème moral subsistant : cette « noble cause  » qui consistait à se dévouer afin de retrouver les ossements des pilotes américains abattus alors qu’ils bombardaient le Vietnam.
  • Bien que le monde soit unipolaire sur le plan militaire, cela n’est plus le cas depuis quelque temps sur le plan économique. Au début des années 1970 le monde devenait économiquement « tripolaire  », avec des centres comparables en Amérique du Nord, Europe et dans le nord-est de l’Asie. De nos jours l’économie mondiale est devenue encore plus diverse, particulièrement avec la rapide croissance d’économies asiatiques défiant les règles néolibérales du « consensus de Washington ». L’Amérique latine aussi se défait de ce joug. Les efforts états-uniens pour la militariser sont une réponse à ces développements (particulièrement en Amérique du Sud), qui, pour la première fois depuis les conquêtes européennes, commencent à s’adresser aux problèmes fondamentaux qui ont empoisonné et continuent d’empoisonner le continent.
  • Les questions d’intégration interne sont encore plus significatives. Il y a enfin des efforts sérieux pour s’adresser à la pathologie latino-américaine de gouvernance par d’étroits secteurs nageant dans l’opulence au beau milieu d’un océan de misère, les riches étant exempts de responsabilité si ce n’est de celle de s’enrichir, contrairement à l’Asie de l’est. Une de ces mesures concerne la fuite des capitaux. En Amérique Latine elle atteint presque le montant de l’étouffante dette. Dans les pays d’Asie de l’est elle a été fermement contrôlée. En Corée du Sud par exemple, pendant la période de forte croissance, l’exportation de capital était passible de peine de mort.
  • Ces développements en Amérique latine, parfois menés par d’impressionnants mouvements populaires de masse, sont d’une grande importance. Ils suscitent bien évidemment des réactions amères de la part des élites traditionnelles, supportées par la superpuissance voisine. Les obstacles sont immenses mais s’ils sont surmontés, cela pourrait changer de façon significative le destin de l’Amérique latine et entraîner de véritables conséquences ailleurs.
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    Superbe conférence de Noam Chomsky sur l'histoire de la politique etrangère guerrière US.
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