L'arnaque, le nouveau terreau des OGM - 0 views
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Les agriculteurs naïfs tombent facilement dans le piège : un semencier vient les démarcher pour leur proposer des semences pour leur prochaine récolte. Jusque-là tout va bien. Là ou cela se complique, c’est qu’ils proposent comme geste commercial, de ne se faire payer que lorsque la récolte a eu lieu. Cette proposition est alléchante, car on le sait bien, les petits agriculteurs modernes ont de graves soucis de trésorerie.
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Le piège se referme lorsque l'époque de la récolte est venue : le semencier, envoie un représentant pour réclamer son argent. Comme la récolte n'a rien donné faute de semences de bonne qualité, l'agriculteur est bien en peine de rembourser sa dette. Bien sûr, le semencier le sait et c'est pourquoi il envoie directement un avocat pour récupérer l'argent. L'avocat n'est là, en fait, que pour négocier un arrangement qui stipule que l'agriculteur, en vertu de sa dette, s'engage à acheter des semences, OGM cette fois, afin de se« refaire » et de rembourser ses dettes. En vérité, l'agriculteur ne se refera que très difficilement et sera condamné à acheter sa semence, forcément OGM, au même semencier pendant presque toute sa vie. Quant aux plus gros agriculteurs, ils payent leur dette en jurant de ne plus jamais se faire prendre…
Nicolas Sarkozy a créé 44 fichiers policiers » OWNI, News, Augmented - 0 views
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Les deux députés notaient par ailleurs que le quart des fichiers identifiés par les députés n’avaient aucune base légale…
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44 de ces 70 fichiers ont été créés, ou officialisés, depuis que Nicolas Sarkozy est arrivé Place Beauvau, en 2002.
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Fichiers d’étrangers, de “non-admis“, de passagers, d’interdits de stade, d’analyse de crimes et délits, de renseignement, de prélèvements (biométriques, génétiques)… la quasi-totalité relève du “profiling“. Très peu relèvent de l’anti-terrorisme, mais nombreux sont ceux qui visent la sécurisation des frontières, et tout particulièrement les étrangers.
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Calais : un « État policier en situation de guerre » | BUG BROTHER - 0 views
Québec : A tous ceux qui ne comprennent pas... - 0 views
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La crise en cours est - entre autres choses, j’en suis conscient - l’ expression d’une critique radicale et pour cela inhabituelle de nos institutions, de notre société, une critique radicale que nombre de gens ignorent peu ou prou mais qui s’est articulée depuis plusieurs années et qui débouche aujourd’hui sur des revendications inédites présentées selon des modalités elles aussi inédites.
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Voici donc. Une profonde mutation de civilisation est survenue à l’échelle planétaire vers 1970. Un de ses éléments centraux a été le démantèlement des fameux Accords de Bretton Woods, qui avaient été conclu au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale pour relancer et encadrer l’économie mondiale. Ces accords favorisaient les échanges dans l’économie réelle, mais ils mettaient aussi un frein majeur aux flux de capitaux de l’économie virtuelle, jugés dangereux pour cette économie réelle faite de biens et de services. Les flux de capitaux étaient considérés, avec raison, comme concédant un pouvoir immense et injustifiable et qu’il fallait donc refuser aux détenteurs de capitaux : ceux-ci, dès lors qu’ils pouvaient sanctionner positivement ou négativement des décisions politiques (en allant là où ils le désiraient) se seraient vu concéder ce que Keynes (il me semble que c’est lui, on me corrigera ...) appelait un « sénat virtuel », et donc un pouvoir illégitime et dangereux pour le politique, voire démocraticide : si une loi, disons de travail, devait leur déplaire, les détenteurs de capitaux auraient pu voter contre elle en retirant leurs billes.
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Pour en donner un exemple frappant, il était fréquent, durant ces années, que des pays appliquent des taux d’imposition maximaux de 90 % environ - et les entreprises payaient leurs impôts. Pour en donner un autre exemple, l’économie durant ces années était, en gros, à 95% composée d’échanges réalisés dans l’économie réelle et à 5 % d’échanges dans l’économie virtuelle.
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Perquisitions au domicile et dans les bureaux de Nicolas Sarkozy - 0 views
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Ces documents démontrent selon lui "l'impossibilité absolue de prétendus 'rendez-vous secrets' avec Mme Liliane Bettencourt". L'avocat précise avoir, dans ce courrier, informé le juge Gentil "que la totalité des déplacements et des lieux où s'était rendu M. Nicolas Sarkozy durant l'année 2007, l'avait été sous le contrôle des fonctionnaires de police chargés d'assurer sa sécurité".
Julian Assange can be arrested in Ecuador embassy, UK warns | Media | The Guardian - 0 views
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The decision – if it comes – will mark the end of a turbulent process that on Wednesday night saw Ecuador's foreign minister, Ricardo Patiño, raging against perceived threats from Britain to "storm" the embassy and warning that such a "dangerous precedent" would be met with "appropriate responses in accordance with international law".
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Ecuador, as a state that respects rights and justice and is a democratic and peaceful nation state, rejects in the strongest possible terms the explicit threat of the British official communication."This is unbecoming of a democratic, civilised and law-abiding state. If this conduct persists, Ecuador will take appropriate responses in accordance with international law."If the measures announced in the British official communication materialise they will be interpreted by Ecuador as a hostile and intolerable act and also as an attack on our sovereignty, which would require us to respond with greater diplomatic force."Such actions would be a blatant disregard of the Vienna convention on diplomatic relations and of the rules of international law of the past four centuries."It would be a dangerous precedent because it would open the door to the violation of embassies as a declared sovereign space." Under international law, diplomatic posts are considered the territory of the foreign nation.
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Assange denies the allegations against him, but fears he will be sent to the United States if he goes to Sweden. An offer to the Swedish authorities by Ecuador for investigators to interview Assange inside the London embassy was rejected.A former computer hacker, Assange enraged Washington in 2010 when WikiLeaks published secret US diplomatic cables, has been taking refuge in the Ecuadorian embassy since 19 June.If Ecuador does give Assange asylum, it is difficult to see how the WikiLeaks boss could physically leave the closely watched embassy and head to an airport without being arrested by British police.
Fukushima : l'équivalent d'une région française devenue radioactive - Nucléai... - 2 views
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Autre sujet d’inquiétude : le taux de contamination en césium des rivières de la région de Fukushima. Une étude universitaire évalue le niveau de contamination à l’embouchure de l’Abukumagawa à environ 50 milliards de becquerels répandus dans la mer chaque jour. L’équivalent, au quotidien, du césium déversé dans la mer pour tout le mois d’avril, par les eaux « faiblement contaminées » relâchées par Tepco depuis les réacteurs.
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Un rapport publié fin novembre par les autorités japonaises souligne que 8 % du territoire du Japon est fortement contaminé par du césium radioactif. Soit 30 000 km². L’équivalent de la superficie de la Bretagne ou de la région Paca. Le césium s’est diffusé à plus de 250 km vers l’ouest, et jusqu’à la préfecture d’Okinawa, à 1 700 km de la centrale, selon le ministère des Sciences [1]. Une zone de 20 km autour de la centrale a été évacuée en mars, et à 30 km les habitants avaient pour consigne de se calfeutrer chez eux, prêts pour une évacuation. Les dernières cartes publiées par le ministère montrent que la zone à risque est beaucoup plus étendue. 300 000 personnes vivent dans la ville de Fukushima, où la radioactivité cumulée atteignait en mai plus de 20 fois la limite légale.
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À Hitachinaka, à une centaine de km de la centrale, le taux de radiation est de 40 000 becquerels/m², près d’un million de fois supérieur à la radioactivité naturelle locale, avant la catastrophe [2]. Après l’accident de Tchernobyl, les zones où les niveaux de radioactivité dépassaient 37 000 becquerels/m² étaient considérées comme « contaminées », rappelle le journal Asahi, principal quotidien du Japon. Dans le quartier Shinjuku de Tokyo, le taux est toujours de 17 000 becquerels/m² [3]. Dans certaines régions montagneuses, à 180 km de Fukushima, la radioactivité se situe entre 100 000 et 300 000 becquerels/m². Une contamination qui aura des conséquences durables, car la demie-vie du césium 137 est de 30 ans.
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CADTM - Pourquoi faire un audit citoyen de la dette publique française ? - 0 views
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Parmi ces éléments connus qui permettent de qualifier cette dette comme illégitime et non due, on peut citer pêle-mêle pour la dette publique française (à compléter) : Pour la dette publique de l’Etat central : l’obligation depuis 1973 d’avoir recours aux marchés financiers ;
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l’effet « boule de neige » qui a consisté à payer des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat supérieurs à l’accroissement des ressources nécessaires à ce paiement (décision politique) ;
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les plans de sauvetage en faveur des banques et du secteur de l’automobile avec le pillage de la Caisse des dépôts et consignations ;
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"Il s'agit, avec cette démarche ouverte, de permettre ce qui est interdit par la logique de délégation de pouvoir, à savoir la réappropriation démocratique et collective de ce qui nous concerne. Ouvrir les livres des comptes publics va dans ce sens. Rendre public ce qui est aujourd'hui interdit de connaître de par la loi comme l'identité des créanciers ou encore la rémunération des banques en charge du marché primaire de la dette est une nécessité si on veut en combattre efficacement les conséquences antisociales. Après le pourquoi et le comment, il s'agit de faire connaître à tous qui sont ceux qui en profitent, qui sont les créanciers de la dette."
Planète sans visa » Annie n'aime pas les sucettes (ni la Légion d'Honneur) - 0 views
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Cessons les vraies fausses controverses sur les faibles doses. Des politiques publiques doivent devenir le rempart à la mise en danger délibérée d’autrui, y compris en matière pénale. Vous avez récemment exprimé, à la tribune de l’Assemblée nationale, votre souhait d’écrire des lois « plus justes, plus efficaces, plus pérennes. En qualité de Ministre chargée de l’Egalité des territoires et du logement, vous avez un pouvoir effectif non seulement pour augmenter le nombre des logements mais légiférer pour des logement sains, en participant à la remise en cause de l’impunité qui jusqu’à ce jour protège les responsables de crimes industriels. En mémoire d’Henri Pézerat qui fut pionnier dans les actions citoyennes dans lesquelles je suis engagée aujourd’hui et au nom de l’association qui porte son nom, la reconnaissance que j’appelle de mes vœux serait de voir la justice française condamner les crimes industriels à la mesure de leurs conséquences, pour qu’enfin la prévention devienne réalité.
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J’en ai été, toutes ces années, la seule chercheuse statutaire. Pour assurer la continuité du programme et tenter, autant que faire se peut, de stabiliser l’emploi des jeunes chercheurs collaborant à celui-ci, il m’a fallu en permanence rechercher des financements - ce que j’appelle la « mendicité scientifique » - tout en résistant à toute forme de conflits d’intérêts pour mener une recherche publique sur fonds publics. Enfin, la recherche en santé publique étant une recherche pour l’action, j’ai mené mon activité dans l’espoir de voir les résultats de nos programmes de recherche pris en compte pour une transformation des conditions de travail et l’adoption de stratégies de prévention.
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J’en ai été, toutes ces années, la seule chercheuse statutaire. Pour assurer la continuité du programme et tenter, autant que faire se peut, de stabiliser l’emploi des jeunes chercheurs collaborant à celui-ci, il m’a fallu en permanence rechercher des financements - ce que j’appelle la « mendicité scientifique » - tout en résistant à toute forme de conflits d’intérêts pour mener une recherche publique sur fonds publics. Enfin, la recherche en santé publique étant une recherche pour l’action, j’ai mené mon activité dans l’espoir de voir les résultats de nos programmes de recherche pris en compte pour une transformation des conditions de travail et l’adoption de stratégies de prévention.
La science-fiction en prise avec le monde réel, par Valerio Evangelisti (Le M... - 0 views
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La mondialisation de l’économie, le rôle hégémonique de l’informatique, le pouvoir d’une économie dématérialisée, les nouvelles formes d’autoritarisme liées au contrôle de la communication, tous ces thèmes paraissent laisser indifférents les écrivains de la « grande littérature », du moins en Europe. Dans la plupart de leurs romans, le monde semble immuable. Dominent les histoires intimistes, qui auraient pu se passer il y a cinquante ans - ou qui pourraient se produire dans cinquante ans... Amours, passions et trahisons perpétuent leur consommation sous une lumière tamisée, dans un monde aux couleurs pâles et aux fragrances de poussière et de talc. Certes, il y a quelques exceptions ; mais, la plupart du temps, le cadre général est immodérément « minimaliste ».
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Certes, la littérature « blanche » traîne derrière elle son antithèse, le roman noir. Ici la rue, le conflit, l’urbain, le social jouent un rôle important. N’ont en revanche aucun rôle, sauf dans de rares cas, les structures planétaires du système, les évolutions historiques, les mutations psychologiques et comportementales qu’engendre le développement technologique. Les événements se réduisent au conflit entre quelques individus animés par d’éternelles passions : haine, vengeance, amour, soif de justice. Le « maximalisme » du cadre se dissout dans le « minimalisme » du traitement : policier corrompu ou douteux ou honnête contre criminel honnête ou douteux ou corrompu. Pas toujours mais assez souvent. Cependant, le système dans son ensemble est mis en cause. En fait, il s’agit d’un « minimalisme » plus large, ou d’un « maximalisme » réduit. Deux pas en avant pour un en arrière.
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Tandis que la « grande littérature » se complaît à ignorer tout cela, la littérature des « étages inférieurs » a fait de l’époque son objet de prédilection. Je fais là allusion à la science-fiction. Pas à toute la science-fiction, bien entendu, car la pacotille abonde en ce domaine. Mais, par nature, le genre est « maximaliste » et incline à traiter de vastes sujets : peinture des mutations à large échelle, dévoilement de systèmes occultes de domination, dénonciation des effets tragiques ou bizarres de la technologie, invention de sociétés alternatives. De même qu’il pouvait arriver au plus balourd des spaghetti-westerns d’inclure des moments de cinéma de qualité, le moins lisible des romans de science-fiction peut contenir de grandes intuitions. Même s’il s’égare dans des aventures sans autre but qu’elles-mêmes, dans des portraits psychologiques bâclés, dans des simplifications d’historiette infantile. Mais le « minimalisme » lui reste à jamais intolérable. Il est étranger à son code génétique. Seule la science-fiction présente des descriptions réalistes (oui, réalistes !) du monde où nous vivons. Ainsi, quel autre genre littéraire a-t-il jamais consacré un roman aux mécanismes des crises économiques ? Aucun.
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Quelle littérature sait interroger la réalité présente ? Se confronter au pouvoir moderne, à son anonymat, à la multiplicité de ses réseaux ? Prendre la mesure du rayonnement doctrinaire, de la machine du contrôle social, de l'envergure planétaire des ambitions ? En jouant avec les systèmes-mondes, en manipulant les hypothèses, la science-fiction constitue un de ces laboratoires où se lisent l'intime composition chimique du monde actuel... et les forces qui le feront entrer en explosion.
Outrage au drapeau : la Fnac licencie deux salariés - LeMonde.fr - 1 views
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conduit la ministre de la justice, Michèle Alliot-Marie, à saisir le Conseil d'Etat d'un projet de décret sanctionnant la diffusion de telles images.
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Deux salariés de la Fnac perdent leur emploi. La lâcheté de nos dirigeants en est responsable
Le complot de l'OMC contre les services publics - 0 views
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On pouvait déjà passer son permis de conduire chez Carrefour, s'assurer chez Auchan et partir en vacances avec Leclerc. Demain, le petit Kevin Dubois ira à l'école chez Nestlé puis préparera son bac au lycée Vivendi. Bien sûr, on supprimera davantage de lits d'hôpital, on fermera encore des maternités, mais il ne faut pas s'inquiéter. La santé est un gigantesque marché et Microsoft, American Express ou Boeing sauront occuper l'espace - au moins sa partie solvable - que leur auront abandonné nos services publics nationaux. Cauchemar, dites-vous ? Retenez bien ce sigle: AGCS. Derrière ce nom barbare se cache l'un des accords les plus redoutables de l'OMC (Organisation mondiale du commerce): l'Accord général sur le commerce des services (1). Sans précédent et sans équivalent juridique, il contraint les pays membres à renégocier périodiquement jusqu'à la privatisation de tous leurs services publics (à l'exception de la police, de la justice et de la défense). Le jeu, auquel les principaux intéressés ne sont pas invités à participer, se déroule à l'échelle planétaire. Mieux qu'au Monopoly ! Même pas la peine d'acheter. Il suffit de demander pour être servi. L'avocate américaine Lori Wallach (2) résume ainsi ce qui se trame en coulisses: «L'AGCS équivaut à verrouiller les Parlements derrière des grillages dont seules les firmes transnationales posséderont les clefs.»
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Si l'AGCS entre en vigueur, tout pays disposant d'écoles ou d'hôpitaux privés pourra se voir adresser une demande d'un autre pays pour implanter, sur son territoire, un établissement concurrent. Ce nouvel arrivant pourra exiger de bénéficier des mêmes aides, subventions et financements que ceux accordés aux établissements publics qu'il vient concurrencer. Le pays d'accueil ne pourra rien lui refuser, sous peine de s'exposer à de très lourdes sanctions financières. Prenons un exemple concret: imaginons que General Motors décide de créer une université à Montpellier. L'Etat français devra lui réserver le même sort, les mêmes conditions, avantages et financements publics que ceux qu'il accorde aux établissements placés sous la tutelle du ministère de l'Education. Autant dire que la facture risque d'être salée. Au point, sans doute, de mettre en péril le budget national. L'Etat devra alors renoncer et refuser tout avantage à tout demandeur public, par crainte de se voir réclamer l'équivalent par des opérateurs privés. Il ne restera plus qu'à s'en remettre à la seule initiative privée. Un mécanisme imparable que la régionalisation devrait encore aggraver. Et ce n'est pas tout...
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Chaque Etat membre a dû, avant le 30 juin 2002, communiquer à l'OMC et aux pays concernés ses «demandes» relatives aux secteurs de services qu'il souhaite voir libéraliser sur le territoire des autres membres. Chaque pays membre a par ailleurs jusqu'au 31 mars 2003 pour faire connaître à l'OMC et aux autres Etats membres les services qu'il «offre» à libéraliser. Selon Agnès Bertrand, de l'Observatoire de la mondialisation, «la Commission européenne travaille en parfaite synergie avec ses homologues d'outre-Atlantique pour établir la suprématie du droit des affaires sur le droit des peuples». Dès la fin mars 2003, et malgré les démentis formels, le commissaire européen au Commerce extérieur, le socialiste français Pascal Lamy, engagera dans ces tractations des secteurs aussi essentiels que la santé, l'éducation, la culture et l'environnement. Devant son refus de révéler la liste des secteurs que la Commission se propose de faire figurer dans le projet d'accord OMC, une première manifestation a été organisée le 9 février à Bruxelles. Selon l'avocate Laurence Kalafatides, «l'AGCS est une bombe juridique à fragmentation. Sa portée est telle que l'accord s'applique à tous les échelons de décision politique: gouvernements, conseils régionaux, généraux et communes sont tenus de se mettre en conformité avec l'accord».
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