La trilogie Matrix a suscité une littérature philosophique très importante dans le monde entier. Plus de dix ans après la sortie du premier des trois films, il est temps de faire un bilan des meilleures contributions et de proposer une interprétation inédite qui s'appuie non seulement sur l'ensemble de la trilogie, mais aussi sur les courts métrages animés, les comic books et les jeux vidéo conçus pour accompagner les films. Cette approche prétend en outre apporter une réponse à la question de savoir si et en quel sens une oeuvre cinématographique comme Matrix peut faire de la philosophie.
Transformer l'histoire de la logique moderne en un récit de bandes dessinées, tel est le défi de Logicomix. C'est aussi son objet puisque le récit cadre de la BD procède à une mise en abyme du medium : il met en scène les auteurs mêmes de Logicomix cherchant des moyens de relever le défi que je viens de mentionner. L'objet de Logicomix n'est donc pas directement l'histoire tourmentée de la logique contemporaine, son véritable objet est le défi qui consiste à faire de cette histoire une BD.
Des souvenirs de l'enfance remonte comme une évidence la trace indélibile de nos super-héros qui, dans un rêve indistinct, prennent une place de choix aux côtés d'Ulysse et autres figures mythologiques. Cet attachement qui persiste, et qui se constate dans n'importe quel magasin de comics, est le signe qu'il y a quelque chose de profond à glaner que la freakosophy ne peut ignorer.