Christophe Guilluy et la France périphérique - Telos - 0 views
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Veille & Documentation on 19 Dec 16"Christophe Guilluy avait publié en 2014 un petit ouvrage, La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires, qui avait connu un certain retentissement. Il récidive avec un nouvel opus, Le Crépuscule de la France d'en haut. C'est l'occasion de faire le point sur sa thèse. Celle-ci peut se résumer assez simplement. Les classes populaires sont précarisées et reléguées, socialement et économiquement, et cette relégation sociale serait également une relégation territoriale. La montée des inégalités, le déclassement, la disparition de la classe moyenne, auraient une traduction territoriale clivant l'espace national entre la « France périphérique », une France populaire et socialement fragile, et la France des grandes métropoles urbaines concentrant toujours davantage les meilleurs emplois et les meilleurs revenus. Cette polarisation de l'espace serait le résultat de la mondialisation et opposerait ainsi les « gagnants de la mondialisation » des grands centres urbains aux perdants de la France périphérique. Cette thèse a également une dimension politique tout à fait explicite. Christophe Guilluy dénonce la trahison (il n'emploie pas ce terme mais c'est bien l'idée) du Parti Socialiste accusé d'avoir abandonné les classes populaires au profit (seulement apparent) des minorités - jeunes des quartiers, minorités ethniques notamment. Il ne donne pas quitus à la droite pour autant bien évidemment, mais ses attaques contre la gauche de gouvernement sont beaucoup plus nombreuses et virulentes. Une thématique néomarxiste, remise au goût du jour via la question des inégalités territoriales, parcourt tout l'ouvrage. Mais celui-ci emprunte aussi le ton de la dénonciation morale en dressant le portrait d'un acteur collectif - les « classes dominantes » - pourvu d'une intentionnalité mauvaise et hypocrite visant à exploiter le peuple tout en affichant un « faux altruisme ». Un derni