Grenoble - Message aux fidèles du diocèse de Grenoble-Vienne - 0 views
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Veille & Documentation on 14 Nov 22"Nous pensions avoir vraiment changé de culture et définitivement abandonné les logiques de contournement et de silence lorsque nous avions adhéré au mois de mars dernier aux conclusions du rapport Sauvé. Mais force est de constater que ce n'était pas le cas. Avec les personnes victimes, nous sommes atterrés et nous demandons si les choses finiront par changer. Pascal Wintzer, évêque de Poitiers, disait qu'il ne faudrait peut-être pas moins de 40 ans, après cette terrible séquence, pour que la confiance puisse éventuellement être retrouvée. Je partage ce point de vue. Il faut presque toute une vie a des personnes ayant été agressées pour retrouver un chemin pacifié ; et parfois la vie entière n'y suffit pas. Notre génération de responsables d'Église - imprégnée plus ou moins inégalement, et plus ou moins consciemment, de cette culture du silence qui a eu tant d'effets destructeurs - ne s'en relèvera sans doute pas de sitôt. C'est une génération en quelque sorte perdue. Il faut l'accepter et, simplement et humblement, mettre en place de nouvelles pratiques saines et vertueuses qui pourront permettre à la génération suivante de partir sur des bases nouvelles. Il nous faut travailler pour eux et pas pour nous ; pour nous il est probablement trop tard. Ne nous berçons donc pas d'illusions, le chemin sera long. Il faut s'y engager résolument comme sur un chemin de croix, conscients que l'horizon de la Résurrection est encore bien éloigné… Mais cela ne doit pas affaiblir notre volonté de mettre en œuvre, résolument, tout ce qui est susceptible de nous rapprocher de cette échéance. Pour avoir la garantie la plus sérieuse de ne pas laisser de côté cette urgence, il nous faut certainement emprunter le « chemin des pauvres » ; de ces pauvres qui sont comme le quasi-sacrement de la présence du Seigneur. J'aime l'expression d'Erwan Le Morhedec qui, après avoir passé un long temps avec une perso