SPI - Quand la pandémie interroge notre rapport à la mort - 0 views
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Veille & Documentation on 23 Apr 20"Car cette réponse a été essentiellement technique. Elle révèle en fait une sorte d'hémiplégie mentale. L'être humain n'a été vu qu'à travers son corps mortel, pour lequel seule la science peut quelque chose : si possible, lui garantir la vie. Or si l'être humain avait été reconnu aussi dans sa dimension spirituelle, nous aurions pu encourager la capacité de tout un chacun à penser la mort, à s'approprier sa mort. Si nous ne mourrons pas tous du Covid-19, nous mourrons tous un jour. Se demander en quoi cette certitude engage à repenser le sens de la vie, c'est enfreindre un interdit de notre modernité pour qui la vie n'a pas de sens défini. La mort y est, elle, un tabou qui évoque l'échec des sciences médicales, l'impuissance de l'humanité à se donner la vie à elle-même. Acceptons de briser le tabou : nous pourrons alors comprendre que, si l'homme est apte à penser sa mort, c'est précisément là que paraît son humanité. L'homme ne s'humanise pas en défiant techniquement la mort, mais en l'intégrant spirituellement. Toute la féconde sève du christianisme est là. Malheureusement, notre société n'est pas disposée à le reconnaître facilement."