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"Stéphane Bortzmeyer livre une intéressante lecture du dernier rapport du Conseil national du numérique sur la neutralité des plateformes… "Le plus gros problème avec ce rapport : il affirme que les gros silos comme Google sont incontournables. Mais ce n'est pas vrai. Autant le FAI est un intermédiaire obligé, autant l'usage de Gmail n'est pas obligatoire", tranche Bortzmeyer. Ce n'est pas parce que les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) sont un quasi monopole que leur régulation s'impose. [...] L'internet sans Gafa existe encore clame Bortzmeyer. Et si leur place est prépondérante, c'est aussi pour des raisons politiques [...] Sur Numerama, Guillaume Champeau n'est pas plus tendre avec le rapport du CNNum qui ne propose que la transparence comme mode de régulation. Le juriste Lionel Maurel, quant à lui, met en exergue le fait que le Conseil "se prononce contre l'idée d'instaurer un droit de propriété privée sur les données personnelles comme moyen de parvenir à une meilleure régulation de l'environnement numérique". Et en effet, les données personnelles ne sont pas considérées comme nos propriétés, mais comme un droit, qui échappe au droit d'auteur et à la propriété intellectuelle. Alors que beaucoup réclament un droit de propriété sur les données, Lionel Maurel en souligne les limites. Pour lui, l'un des risques est de voir se multiplier les courtiers de données, des tiers qui les gèrent et les monétise à la place des gens."

"Après le rejet du traité ACTA par le parlement européen, une période s'ouvre dans laquelle il sera possible, si nous nous en donnons les moyens, d'installer un nouveau cadre réglementaire et politique pour l'ère numérique. Un grand nombre de citoyens et de députés européens adhèrent au projet de réformer le droit d'auteur et le copyright. Le but de cette réforme est que chacun d'entre nous puisse tirer tous les bénéfices de l'ère numérique qu'il s'agisse de s'engager dans des activités créatives ou d'expression publique, ou d'en partager les produits. Dans les mois et années qui viennent, les questions clés seront : quels sont les vrais défis de cette réforme ? Comment y faire face ? Ce texte, disponible en français et anglais, fournit une réponse à la première question et un ensemble cohérent de propositions pour aborder la seconde."

"à l'occasion de la première session de la biennale du numérique, trois projets ont été primés au concours "innovation numérique en bibliothèque" : - Etude d'une offre de ressources électroniques, projet porté par la Bibliothèque départementale de Corrèze visant à tester sur un échantillon représentatif de la population corrézienne l'intérêt de généraliser à l'ensemble du Département la mise à disposition gratuite d'une ressource électronique d'autoformation ; - BABORD+ : une interface de recherche documentaire innovante, projet porté par le PRES Université de Bordeaux, visant à développer une nouvelle interface de recherche documentaire qui permet de répondre aux attentes des publics tout en intégrant la problématique de fonctionnement en réseau des établissements du site ; - Mise en place d'une offre de VOD en streaming dans les bibliothèques municipales de Grenoble, projet porté par la Bibliothèque municipale de Grenoble. Il s'agit de la première réalisation de ce type en bibliothèque en France : un site de VOD en streaming qui ne soit basé ni sur un système de paiement à l'acte, ni sur un système d'abonnement à un bouquet, mais sur l'acquisition de films sous droit et libres de droit, sélectionnés par les bibliothécaires en fonction de critères de politique documentaire auprès de fournisseurs potentiellement divers."

"Plusieurs auteurs présentent leurs projets de bande dessinée numérique à Angoulême. Mutation? [...] Outre la dimension artistique de ces projets, il est aussi question, on l'a compris, de s'affranchir des éditeurs. "Ce n'est pas un projet contre les éditeurs, mais nous préférons être dans la création plutôt que dans la réaction", précise Fabien Vehlmann. Néanmoins, "nous avons été échaudés par les discussions sur la cession des droits d'auteurs pour le numérique" , se souvient le scénariste. [...] On en vient à la question à un million d'euros : le modèle économique est-il viable ? "Professeur Cyclope" proposera un abonnement à l'année de 33 euros, et un prix au numéro de 4,99 euros "ce qui est vraiment bon marché pour 100 pages de bande dessinée", estime Vehlmann. L'équipe table sur un nombre d'abonnés compris entre 1000 et 2000, la première année. Outre la vente "à la pièce", à 1,50 euro, "Mauvais esprit" propose des formules d'abonnement à 4 euros pour un mois, 9 euros pour un trimestre. "Pour le moment, les abonnements sont en dessous de nos attentes", admet James. "Mais en tant qu'auteurs issus du sérail des éditeurs indés, on sait que c'est un travail d'endurance". Franck Bourgeron constate, lui, avec satisfaction, un certain engouement pour les précommandes et les abonnements à "La revue dessinée"."

"eLinea avait été lancé en février 2011 par le groupe eReaders, offrant aux Pays-Bas une plateforme complète, tournée autour de l'édition numérique. Achat, publication, lecture, tout était intégré à l'outil, avec un modèle économique reversant 70 % du prix de vente au détenteur des droits."

"Depuis le 2 juillet le projet Ingeborg a transformé la ville de Klagenfurt au Sud de l'Autriche en bibliothèque. Grâce au renfort de 70 tags NFC et QR codes disséminés à travers la ville, chacun peux télécharger des ouvrages libres de droits en scannant lesdites vignettes avec un smartphone. Pour participer à la châsse aux trésors littéraire rien de plus simple, il suffit de se rendre sur le site web de l'opération, de jetez un œil à la carte et visiter la ville. Les ouvrages sont généralement issus du projet Gutenberg qui répertorie plus de 40000 œuvres littéraires tombées dans le domaine public."

"Orange et les éditions Plon lancent « un dispositif digital original » autour du livre de Roger-Pol Droit, Petites expériences de philosophie entre amis, paru le 30 août. « Ce dispositif vise à proposer une nouvelle expérience de partage entre un auteur et ses lecteurs par le biais d'une véritable interaction sur les réseaux sociaux » affirme le communiqué des deux maisons."

Lionel Maurel présente plusieurs innovations juridiques en matière d'édition numérique, deuxième billet sur ce sujet : "prêter attention à ces innovations pratiques me paraît d'autant plus important que les négociations entre auteurs et éditeurs ont à nouveau débouché sur une impasse au CSPLA, à propos de l'exploitation numérique des oeuvres, et ce malgré les annonces du dernier Salon du Livre. Il est à présent possible que le Code de Propriété Intellectuelle fasse l'objet d'une réforme introduite par le Gouvernement, mais en attendant, l'inspiration se puise directement chez les acteurs sur le terrain !" Avec, entre autres, l'exemple de Bibliothèques 2.0 aux éditions du Cercle de la Librairie qui ont accepté que les auteurs publient parallèlement leur contribution sur leur blog.

"Pour 9,95 dollars par mois, l'internaute peut avoir accès à 100 000 livres. Cette application américaine pourrait changer le mode d'accès à la lecture numérique. [...] Ce mode d'accès à la lecture numérique se rapproche de Spotify pour la musique, avec un abonnement donnant droit à un accès illimité. Avec Oyster, il s'agit cependant de téléchargement et non plus de streaming."

"Qui aujourd'hui peut être contre l'innovation ? Personne, explique Evgeny Morozov (@evgenymorozov) dans un remarquable billet pour New Republic. Aux Etats-Unis, le Parlement a voté l'Innovation Act sans réelle opposition. Les villes, comme Austin et San Francisco, ont créé des bureaux de l'innovation. Depuis 2 ans, la Maison Blanche a lancé un programme de bourse pour placer des gens férus de technologie à l'intérieur de nombreux organismes fédéraux pour qu'ils innovent… Et on pourrait continuer longtemps à égrainer la longue liste des initiatives de soutien à l'innovation sans distinguo politique. L'innovation est partout et tout le monde la désire… "Mot à la mode, l'innovation rassemble autant la droite que la gauche, chacun la revendiquant comme sienne". "