Second Livre de Charlemagne, enluminées par Jean Fouquet
Tours, vers 1455-1460
BnF, Manuscrits, Français 6465 fol. 89v
Comme son père Pépin, Charlemagne s'appuie sur l'Église et se rapproche du pape : la liturgie est unifiée dans tout le royaume sur le modèle romain, la règle de saint Benoît généralisée dans les monastères. L'enseignement est confié au clergé, les textes sacrés sont revus et corrigés dans une nouvelle écriture, la minuscule caroline. Ces réformes ont pour objectif de créer une élite ecclésiastique capable de bien administrer les diocèses tout en christianisant les peuples pour les éduquer et garantir la paix. Charlemagne reçoit sa consécration le jour de Noël 800 dans la basilique Saint-Pierre de Rome où il est couronné "empereur des Romains" par le pape Léon III, scellant ainsi l'alliance des Carolingiens avec la papauté.
Ce recueil de lois romaines et barbares reflète l'important effort législatif entrepris sous Charlemagne. Il est illustré de trois peintures en pleine page exécutées, comme le manuscrit précédent, dans un style rude et fruste d'inspiration insulaire. L'image de l'empereur romain Théodose II (408-450), accompagné de ses deux fils et de quatre jurisconsultes, suggère que c'est l'empereur qui édicte les lois en s'appuyant sur le droit romain, mis en valeur dans cette image à travers la représentation d'un livre dans les mains de chaque personnage
Ces manuscrits ont reçu un somptueux décor inspiré des oeuvres de l'Antiquité classique et de l'époque paléochrétienne, qui témoigne de la volonté des souverains de renouer avec la culture de l'ancienne Rome.