L'été travailleur du pape | Vu de Rome - 0 views
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Veille & Documentation on 24 Aug 15"Tandis que la chaleur s'est longuement abattue sur Rome, que maints commerces ont baissé le rideau pour 'congés annuels' - y compris des gelaterias - et que les cigales chantent sans discontinuer jusque tard dans la nuit, le pape François, lui, est à son bureau dès l'aube. Pas d'échappée en montagne, ni même à Castel Gandolfo pour l'Assomption. Il poursuit son travail, préparant ses discours et homélies (26 allocutions au total prévues) pour son voyage à Cuba et aux Etats-Unis qui approche. Ou, dans l'immédiat, ses angélus et catéchèses, ininterrompus durant le mois d'août. L'audience du 19 août, il l'a faite justement sur le thème du travail, qui procure dignité. On pourrait déceler comme une provocation dans cette apologie du labeur au cœur de l'été romain. Jorge Bergoglio est surtout fidèle à ses habitudes, qu'il ne va pas changer à 78 ans. On le sait et il l'a dit, il n'a jamais pris de vacances. Il a grandi ainsi. Modeste, sa famille, sans voiture, ne partait jamais. On comptait l'argent. Son père l'a obligé dès le début de l'adolescence à travailler à ses côtés. Il a commencé par nettoyer les bureaux. Quand plus tard, il aurait pu prendre des vacances, il ne s'en est jamais accordé. Son tempérament « casanier », comme il se décrit volontiers, est contraire au goût du voyage. Surtout, comme l'a expliqué un proche, il s'agit pour lui de se montrer solidaire de ceux qui n'ont pas de congés, qui ne partent pas. Des « plus humbles, les exploités, les pauvres et les exclus », comme le pape les recensa dans son désormais fameux discours de Santa Cruz du 9 juillet dernier contre les situations d'injustice provoquées par l'économie mondiale. Même si les touristes défilent en masse aujourd'hui dans les rues de Rome, le loisir reste un privilège. Ne pas s'évader au loin est, paradoxalement, une manière de rejoindre les périphéries existentielles, pour parler e