La vie de l'Église et la société d'aujourd'hui | La-Croix.com - Église en France - 0 views
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Veille & Documentation on 12 Oct 15"Dans son numéro daté de septembre 2015, la revue Spiritus a publié un dossier intitulé « Peule de Dieu, lumière du monde ». Mgr Albert Rouet, archevêque émérite de Poitiers (France), y a contribué par un article sur la vie de l'Église et la société d'aujourd'hui. Mgr Rouet part de l'analyse de deux tendances, qui selon lui, concernent la société et l'Église : la peur du manque et l'émiettement de la sécularisation. « Notre époque a peur de manquer parce que l'abondance est devenue la norme », explique-t-il. Dans la société comme dans l'Église règne la loi du nombre. Dans la société, par exemple, « classements et comparaisons hiérarchisent les lycées et les hôpitaux, les restaurants et les plages ». Dans l'Église, devant la baisse du nombre de prêtres, de vocations, de pratiquants, « la fatalité du chiffre tend à s'imposer ». Pourtant, fait-il remarquer, l'histoire a connu de pareilles situations. Très souvent, déplore-t-il, les calculs sont faits à partir de la seule image encore prépondérante du curé alors qu'on ignore le ministère des diacres et des laïcs. Mgr Rouet voit plusieurs conséquences à cette situation : la taille des paroisses s'agrandit alors même que paradoxalement le pouvoir curial se dilue, « on sacralise à nouveau le statut du prêtre ». Il invite l'Église à abdiquer des rêves de grandeur qu'elle a pu avoir, à accepter de n'être que le levain dans la pâte et à faire de la mission la première urgence. Face à la sécularisation et ses conséquences, ajoute-t-il, l'Église peine à trouver des propositions adaptées aux questions que lui renvoie la société. « À l'heure où l'on centralise, l'Église devrait décentraliser afin de se retrouver au coude-à -coude avec les hommes », c'est-à -dire, à se penser non pas à partir du nombre de curés mais à partir des baptisés. Il suggère de passer, d'une collégialité affective à une collÃ