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Jon Snow

Comment j'ai découvert que PSA fabriquait des automobiles | Reflets - 0 views

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    Ou plus sérieusement comment j'ai découvert que PSA était en fait une banque...
Jon Snow

ContreInfo :: Pic pétrolier : l'AIE connaît les faits depuis 1998, par Colin ... - 0 views

  • Pour résumer, le pétrole conventionnel classique a atteint un sommet en 2005. Le déficit a été comblé par un pétrole couteux, provenant principalement de gisements en eau profonde et de l’exploitation des sables bitumineux canadiens, ce qui a provoqué une hausse des cours. Cette tendance a été identifiée par des négociants avisés qui ont commencé à acheter des contrats sur le marché à terme, tandis que l’industrie pétrolière a maintenu des niveaux élevés de stock, puis les a regardés s’apprécier, sans avoir le moindre effort à fournir. La hausse des prix a également dirigé un flot de pétrodollars vers le Moyen-Orient, où il coûte environ 10 dollars pour produire un baril. Ces excédents de revenus ont ensuite été partiellement redirigés vers les établissements financiers occidentaux, contribuant ainsi à l’instabilité. La flambée des prix a atteint des niveaux extrêmes à la mi-2008, à près de 150 dollars le baril, ce qui a incité les négociants à commencer à vendre à découvert sur le marché à terme, et pour l’industrie pétrolière, à commencer à vider ses stocks avant qu’ils ne perdent de la valeur. Ces prix élevés ont dans le même temps déclenché une récession économique qui a freiné la demande, provoquant une chute des prix qui sont retournés aux niveaux de 2005 avant de remonter à environ 70 dollars aujourd’hui.
  • Pour résumer, le pétrole conventionnel classique a atteint un sommet en 2005. Le déficit a été comblé par un pétrole couteux, provenant principalement de gisements en eau profonde et de l’exploitation des sables bitumineux canadiens, ce qui a provoqué une hausse des cours. Cette tendance a été identifiée par des négociants avisés qui ont commencé à acheter des contrats sur le marché à terme, tandis que l’industrie pétrolière a maintenu des niveaux élevés de stock, puis les a regardés s’apprécier, sans avoir le moindre effort à fournir. La hausse des prix a également dirigé un flot de pétrodollars vers le Moyen-Orient, où il coûte environ 10 dollars pour produire un baril. Ces excédents de revenus ont ensuite été partiellement redirigés vers les établissements financiers occidentaux, contribuant ainsi à l’instabilité. La flambée des prix a atteint des niveaux extrêmes à la mi-2008, à près de 150 dollars le baril, ce qui a incité les négociants à commencer à vendre à découvert sur le marché à terme, et pour l’industrie pétrolière, à commencer à vider ses stocks avant qu’ils ne perdent de la valeur. Ces prix élevés ont dans le même temps déclenché une récession économique qui a freiné la demande, provoquant une chute des prix qui sont retournés aux niveaux de 2005 avant de remonter à environ 70 dollars aujourd’hui.
  • Étant donné le rôle central du pétrole dans l’économie moderne, le pic de production s’annonce comme un tournant d’ampleur historique. Il semble que les banques aient prêté plus que ce qu’elles n’avaient en dépôt, convaincues que la croissance économique de demain représentait une garantie pour la dette d’aujourd’hui, sans comprendre que la croissance a été alimentée par l’énergie fournie par un pétrole bon marché. Les gouvernements impriment aujourd’hui encore plus d’argent, en vertu des principes keynésiens, dans l’espoir de rétablir la prospérité passée, et le succès pourrait être de courte durée. Mais cela pourrait stimuler la demande de pétrole qui dépasserait bientôt à nouveau les limites de l’offre, conduisant à un nouveau choc sur les cours, entrainant une dépression économique pouvant être pire encore. De fait, les 28 milliards de barils extraits chaque année sont utilisés par une population mondiale de 6,7 milliards de personnes, mais en 2050 l’offre sera tombée à un niveau capable d’approvisionner moins de la moitié de ce chiffre, avec le mode de vie actuel.
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  • On peut faire beaucoup pour réduire le gaspillage et développer les énergies renouvelables. Le charbon et l’énergie nucléaire peuvent également faciliter la transition même si, eux aussi, sont sujets à l’épuisement. Les défis sont si grands qu’il est clair que les gouvernements doivent agir de toute urgence pour se préparer à ce qui se profile. Dans le même temps, se posent les défis du changement climatique qui sont dans une certaine mesure liés à l’approvisionnement pétrolier. Il est possible que nous assistions aujourd’hui à une forme de réveil, et les gouvernements de l’OCDE pourraient alors avoir besoin d’une justification au nom de laquelle seraient introduites de nouvelles politiques nationales. Ce qui, à son tour, pourrait permettre à l’AIE de proposer une évaluation plus réaliste de la véritable situation. Les médias ont aussi un rôle important à jouer en alertant l’opinion publique sur ce qui se déroule. Cela souligne la valeur de l’article que vous avez publié, et cela doit être porté à votre crédit.
Jon Snow

Dailymotion - Paul Stamets - Changer le monde avec les champignons - une vidé... - 0 views

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    Une conférence de Paul Stamets sur les champignons. Ses découvertes pratiques (dépollution des sols, insecticide naturel, antibiotique naturel, carburant...) sont plus que prometteuses! C'est un peu technique, la traduction est pas top mais ça vaut le coup de s'accrocher: )
Jon Snow

¡Que se vayan todos! - voilà ce qui dit le mécontentement mondial - 0 views

  • Son message était assez simple. Vous – les politiques et les PDG qui vous pressez aux forums économiques – êtes les cadres impitoyables et les escrocs d’Enron (bien sûr, nous n’en connaissions pas la moitié). Nous – la populace – sommes comme le peuple argentin, lequel, au milieu d’une crise économique effroyablement comparable à la nôtre, est descendu dans la rue en frappant sur des pots et des casseroles. Ils scandaient : « ¡Que se vayan todos! » [Qu’ils s’en aillent tous] – et ils ont forcé quatre présidents successifs à partir en moins de trois semaines. Ce qui rend unique le soulèvement argentin de 2001-2002 est qu’il n’était pas dirigé contre un parti politique en particulier ou même contre la corruption en général. Sa cible était le modèle économique dominant : ce fut la première révolte nationale contre le capitalisme contemporain dérégulé.
  • Tout comme la colère collective envers les élites qui ont saccagé un pays autrefois florissant et qui pensaient pouvoir s’en tirer à bon compte. Ainsi que Gudrun Jonsdottir, une employée de bureau islandaise de 36 ans, le dit : « J’en ai assez ! Je ne fais pas confiance au gouvernement, je ne fais pas confiance aux banques, je ne fais pas confiance aux partis politiques et je ne fais pas confiance au FMI. Nous avions un bon pays et ils l’ont ruiné. »
  • Un autre écho : à Reykjavik, les manifestants ne se laisseront pas achetés par un simple changement de visage au sommet de l’Etat (même si le nouveau Premier ministre est une lesbienne). Ils veulent des aides pour les personnes, pas seulement pour les banques ; ils veulent des enquêtes judiciaires sur la débâcle et une réforme électorale profonde.
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  • Interrogé par Bloomberg TV sur ce qui a déclenché la crise, le ministre de finances letton a haussé les épaules en disant : « Rien de particulier »
  • Mais les problèmes de la Lettonie sont vraiment particuliers : la politique qui a permis au « tigre de la Baltique » de croître à un rythme de 12% en 2006 l’amène aussi à se contracter violemment, selon les prévisions, de 10% cette année : l’argent, libéré de toute entrave, sort aussi vite qu’il rentre, avec une grande part qui est détournée vers les poches des politiciens. (Ce n’est pas une coïncidence si beaucoup des grands invalides d’aujourd’hui sont les « miracles » d’hier : l’Irlande, l’Estonie, l’Islande, la Lettonie).
  • Le truc commence à être usé, ainsi que le gouvernement sud-coréen l’a découvert récemment. En décembre, le parti au pouvoir a essayé d’utiliser la crise pour foncer tête baissée dans un accord de libre-échange hautement controversé avec les Etats-Unis. Emmenant la politique des coulisses vers de nouveaux extrêmes, les législateurs se sont enfermés dans la chambre afin de pouvoir voter à huis clos, barricadant la porte avec des bureaux, des chaises et des canapés.
  • L’opposition en a eu assez : avec des marteaux-piqueurs et une scie électrique, ils sont entrés de force et ont organisé un sit-in de 12 jours dans le parlement. Le vote a été retardé, accordant plus de temps pour le débat – une victoire pour une nouvelle sorte de « politique extraordinaire »
Jon Snow

Logiciel Libre : la Guerre Mondiale aura bien lieu - Framablog - 0 views

  • Suite à des recherches, Guadamuz a découvert qu’un lobby influent demande, en substance, au gouvernement des États-Unis de considérer l’open source comme l’équivalent de la piraterie — voire pire.
Fabien Cadet

« Tu prendras bien une petite reprise dans ta gueule ? » -- LES JOURS ET L'EN... - 1 views

  • Un jour, il faudra penser à établir un code de déontologie du talk-show : A partir du moment où il possède une seule action, un expert en économie ne devrait pas avoir le droit de s'exprimer sur un plateau. A défaut, établir une signalétique.
  • Problème, la plupart de ceux que l'on entend dire tout et son contraire suivant l'actualité, travaillent pour des banques quand ils ne dirigent pas carrément des fonds de placement. Comprends que tes réalités, ils s'en balancent.
  • Hier, sans te demander ton avis, ton état souverain a comblé les découverts des banques qui sous l'impulsion des mêmes experts spéculèrent sur ton dos et n'importe comment.
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  • Avec cet argent, ton monarque aurait pu améliorer ton existence, instruire mieux tes enfants, te soigner ou te loger décemment.
  • Rien de tout ça, il a glissé à nouveau des jetons dans la machine à cupides.
  • Le 11 août, sur le plateau de C dans l'air, Marc Touati, Dg de Global Equities, hilare, te ressort le couplet patriotique : "Notre métier c'est de faire de l'argent. Si on en a fait pas, nos traders iront en faire ailleurs."
Jon Snow

Le vaccin contre la grippe A aurait été breveté avant la découverte de celle-... - 0 views

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    :)
Jon Snow

Oligarques à gogo ! (Episode 3) - Adieu la République... - Basta ! - 0 views

  • Henri Proglio. La nomination de ce dernier à la tête d’EDF a aussi de quoi inquiéter. Il devrait s’installer à la tête d’EDF le 22 novembre prochain tout en gardant la présidence du conseil de surveillance de Veolia. Après la fusion GDF-Suez, voilà qui augure le rapprochement EDF-Veolia. « Proglio doit présider un géant mondial de l’électricité et engager une nouvelle configuration qui fera à terme d’EDF le premier actionnaire de Veolia, explique le sociologue Marc Laimé. Cette opération verra EDF abandonner les parts qu’elle détient dans Dalkia, la filiale spécialisée dans le chauffage, sans que Veolia ne débourse un centime ». Le sociologue rappelle qu’avec ses 58 centrales et plus de 400 barrages, EDF est le premier gestionnaire des masses d’eau de surface en France. Un précieux patrimoine aquifère pour Veolia qui a bâti son empire grâce au marché de la gestion de l’eau et à la rente qu’il procure.
  • Oligarque : « Ce mot, qui n’est pas flatteur, exprime une idée sur laquelle il y a un large consensus : on ne peut pas attendre de particuliers dotés d’une telle richesse qu’ils servent un autre intérêt que le leur », prévient l’économiste états-unien James Kenneth Galbraith (L’Etat Prédateur, éditions du Seuil). « Non seulement l’État n’a pas disparu, non seulement il s’est mis plus que jamais au service des entreprises, mais il s’est même mué en un gouvernement de type entrepreneurial, dénoncent le sociologue Christian Laval et philosophe Pierre Dardot dans La Nouvelle Raison du Monde (Editions La Découverte). Cette mutation ne vise pas seulement à accroître l’efficacité et à réduire les coûts de l’action publique, elle subvertit radicalement les fondements modernes de la démocratie. ». Ce n’est pas l’Etat qui a disparu, mais l’intérêt général.
Jon Snow

Adieu la République… Vive l'Oligarchie ! (Episode 1) - Etat prédateur - Basta ! - 0 views

  • « Sous George W. Bush, les bases du conservatisme de libre marché ont été abandonnées et ont été remplacées par les structures d’un État prédateur, la capture des administrations publiques par la clientèle privée d’une élite au pouvoir », écrit-il. Pour l’économiste, l’exaltation du marché libre et de son efficacité par les néolibéraux n’est qu’un discours à usage externe qui permet de faire main basse sur les ressources du Trésor public. « L’État prédateur est un système économique au sein duquel des secteurs entiers ont été construits pour festoyer aux dépens d’institutions publiques initialement mises en place à des fins d’intérêt publics (…). La république-entreprise administre simplement le « spoils system », le partage du butin. »
  • En France, cette mainmise du privé sur l’argent public est aisément illustrée par la politique de partenariat public-privé mise en avant dans tous les secteurs où la puissance publique intervient : voirie, éclairage public, gestion du trafic urbain ou de l’eau, construction de bâtiments administratifs, culturels, éducatifs, sanitaires ou pénitentiaires… On peut aussi y ajouter les infrastructures sportives, le réseau Internet, le traitement des déchets, l’aménagement et les transports urbains, la formation, la vidéo surveillance ou l’accompagnement des demandeurs d’emplois.
  • Le principe est que l’État contracte l’achat de services de longue durée auprès du secteur privé. C’est le privé qui fournit le financement des infrastructures et qui a la charge de leur construction et de leur maintenance. En retour, il exploite pendant 15 à 30 ans le service fourni et reçoit un loyer de la collectivité locale ou de l’État, donc des contribuables. En janvier 2008, l’ensemble des partenariats public-privé (PPP) signés représentait 10 milliards d’euros. A terme, ces contrats représenteront 10 à 15 % des 60 milliards d’euros consacrés à l’investissement public, soit entre six et neuf milliards.
  • ...5 more annotations...
  • « Le résultat est impressionnant. Vinci a la concession de ponts, de tunnels, d’aéroports et de plus de 4.400 kilomètres d’autoroutes en Europe. (…) Les concessions sont accordées pour des durées de trente à soixante-dix ans. Elles compensent le caractère cyclique de l’activité de construction et sont très rentables. Au premier semestre, elles ont généré 62 % du résultat opérationnel, pour moins de 15 % du chiffre d’affaires... », commente Le Journal des Finances. Merci l’Etat !
    • Jon Snow
       
      Il est loin le mythe du capital libre et innovant.
  • Pourtant les exemples de dysfonctionnement abondent : écoles qui refusent d’inscrire certains élèves pour maintenir leur taux de « réussite » et donc leur attractivité, fermeture de 15.000 lits d’hôpital en 9 ans… Un million et demi de Britanniques attendent parfois un an pour se faire soigner à l’hôpital.
  • « L’État concurrentiel, ce n’est pas l’État arbitre entre intérêts, c’est l’État partenaire des intérêts oligopolistiques dans la guerre économique mondiale », écrivent Philippe Dardot et Christian Laval dans La Nouvelle raison du monde (La Découverte). Sous couvert d’« urgence nationale », de véritables cadeaux sont offerts aux multinationales. Citons la débauche de moyens mis en place en direction des laboratoires pharmaceutiques en charge de créer un vaccin contre la grippe AH1N1.
  • De son côté, GlaxoSmithKline, malgré 1,3 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2008, s’apprête à licencier 434 personnes en France. Suppressions d’emploi qui viennent s’ajouter aux 750 de début 2009. Sans oublier la culpabilisation des citoyens face au trou de la Sécurité sociale et les pubs gouvernementales contre la fraude. Ces grands discours ne concernent évidemment pas l’argent que retirent les actionnaires des grands groupes pharmaceutiques des juteux investissements que leur offre l’Etat.
  • Sans ses interventions économiques, ces entreprises ne pourraient prospérer. « Leur raison d’être est plutôt de tirer de l’argent de l’État. Cela exige le mariage d’une organisation économique et d’une organisation politique, explique-t-il. Ce qui s’y joue n’est pas l’affrontement bipolaire sur lequel se concentre une si large part des efforts de pensée et d’argumentation — « l’État » contre « le marché ». Contrairement à ce que leur formation en économie conduit de nombreux esprits à supposer, on n’y livre pas non plus, pour l’essentiel, un combat perpétuel autour de l’enjeu : « Faut-il élargir ou rétrécir le champ d’action de l’État ? » On y postule plutôt que peu à peu, au fil du temps, le rôle de l’État va grandir. Tous ceux qui jouent un rôle sérieux dans les débats sur l’action publique, au fond, sont d’accord là-dessus. »
Jon Snow

Témoignage de Norio HIRAI, chaudronnier du nucléaire (1) : « Les centrales nu... - 0 views

  • « En plus, il ne faut pas confondre la sûreté et la sécurité. S’il y a des centrales nucléaires, il n’y a plus rien de sûr. »   Quand Norio a appris qu’il avait un cancer, il a décidé de mettre à jour tout ce qu’il connaissait des centrales nucléaires. Il nous explique entre autres que : - On n’explique pas les dangers dus à la radioactivité aux ouvriers. - Quand il y a un accident nucléaire, peu de personnes sont compétentes pour comprendre ce qu’il se passe. - La surveillance des travaux n’est pas faite par des gens qualifiés. - Les contrôleurs sont souvent des personnes qui ne connaissent rien à l’énergie nucléaire. - Le service de l’inspection nucléaire est assuré par des retraités du ministère du commerce et de l’industrie.
  • En général, nous imaginons que les constructions des centrales nucléaires, du Shinkansen ou des autoroutes sont soumises à des contrôles rigoureux de l’administration. Mais à Kobé, nous avons découvert des coffrages laissés dans les poteaux en béton du Shinkansen. Les armatures de l’autoroute avaient été mal soudées: (elles avaient été collées par le métal de la soudure mais les bords de l’armature eux-mêmes n’avaient pas été fusionnés). Elles ont toutes été disloquées avec le séisme. Pourquoi une telle chose s’est-elle produite ? Parce qu’on a accordé trop d’importance au plan, au bureau, mais on a négligé la surveillance sur le chantier. Si ce ne fut pas la cause directe, on peut dire que cette négligence a provoqué l’ampleur de la catastrophe.
    • Jon Snow
       
      Ce sont des hommes qui construisent sur les chantiers pas des robots, avec tout ce que ça comporte comme conséquences possibles: défauts, malfaçons, oublis, vols, qualité des matériaux douteuse etc.
  • Malheureusement cette maison ce sont les centrales nucléaires japonaises.
    • Jon Snow
       
      Voilà. Pas de bol hein.
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  • Ce plan chimérique part de l’idée que ce sont des ouvriers experts qui le réalisent, mais nous ne nous sommes jamais posé des questions sur la qualité des ouvriers et leurs conditions de travail. Pour les centrales nucléaires comme pour les autres chantiers, la main d’œuvre et même les inspecteurs sont constitués par des gens sans qualification suffisante. C’est compréhensible qu’un grave accident se produise dans les centrales nucléaires, les Shinkansen ou sur les autoroutes.
  • Depuis environ 10 ans, il n’y a plus de manœuvres compétents. On ne demande aucune expérience au moment du recrutement. Les ouvriers sans compétence ne savent pas le danger de l’accident. Ils ne savent même pas quels sont les travaux non réglementaires et mal faits. C’est la réalité des centrales nucléaires japonaises.
    • Jon Snow
       
      ça coute moins cher et ça se trouve partout un type pas qualifié, ça accepte tout et ça ne se préoccupe que de peu, surtout s'il ne comprend pas la situation.
  • Par exemple à la centrale de Fukushima de TEPCO, nous avons démarré la centrale en laissant un bout de fil de fer et on a échappé de peu à un grave accident qui aurait pu avoir une répercussion sur le monde entier. L’ouvrier savait qu’il avait fait tomber ce fil de fer mais il ne savait pas à quel point la conséquence de son acte était dangereuse. Dans ce sens, une centrale nucléaire toute neuve construite par ces gens incompétents est aussi bien dangereuse qu’une vieille centrale.
  • Dans la centrale nucléaire, il y a aussi le problème de l’irradiation qui empêche de former les successeurs. Quand on travaille dans la centrale nucléaire, il fait très sombre et chaud et avec la protection c’est impossible de parler. Alors les ouvriers se communiquent par gestes. Comment peuvent ils dans ces conditions transmettre leurs savoir faire? En plus, on envoie d’abord les gens compétents travailler et ils s’exposent très vite à la quantité de radioactivité annuelle autorisée et ne peuvent plus travailler, ça accentue encore l’incompétence des ouvriers. Par exemple pour les soudeurs, ils fatiguent leurs yeux en travaillant. Après 30 ans, ils ne peuvent plus faire de travaux précis et ils ne trouvent plus d’embauche dans la pétrochimie. Et c’est comme ça qu’ils arrivent aux centrales nucléaires.
    • Jon Snow
       
      CQFD.
  • le gouvernement a décidé d’envoyer des conseillers de sécurité spécialisés dans chaque centrale nucléaire pour donner l’autorisation du démarrage après la construction ou du redémarrage après les contrôles réguliers. Je savais que ces conseillers ne connaissaient pas grande chose du nucléaire mais je n’imaginais pas à quel point. Quand j’ai fait une conférence à Mito, il y a un homme du Ministère de la science et la technologie qui s’est présenté en public en disant: « Je me sens tellement mal à l’aise d’avouer ce fait, mais je ne connais rien du nucléaire », et il a continué: « De la peur d’être irradiés, les inspecteurs n’ont pas voulu travailler dans les centrales en marche. Comme on vient de supprimer des places dans le ministère de l’agriculture avec le remaniement gouvernemental, ils ont envoyé des fonctionnaires qui donnaient des conseils aux éleveurs du ver à soie ou de la sériole (poisson), sans aucune formation. Voilà pourquoi les conseillers qui n’y connaissent rien du tout, donnent l’autorisation du démarrage dans toutes les centrales. Le conseiller de la centrale de Mihama, contrôlait la qualité du riz jusqu’à il y a 3 mois».
  • Au-dessous de ces fonctionnaires irresponsables du ministère, dans la hiérarchie nucléaire, il y a le service de l’inspection nucléaire. Ce sont des gens du Ministère du Commerce et de l’Industrie qui ont pris leur retraite et sont embauchés dans ce service. Ils occupent des postes importants et enrichissent le service en demandant des contrats à des anciens subordonnés. Ils n’ont jamais travaillé dans ce domaine. Ils possèdent tous les pouvoirs sur l’inspection de la centrale nucléaire et on ne peut rien faire sans leur autorisation bien qu’ils n’y connaissent rien. Ils viennent au contrôle mais, bien sûr, ils ne font que regarder. Malheureusement, ils ont quand même un pouvoir colossal. Encore au-dessous de la hiérarchie, il y a les compagnies d’électricité et les trois fabricants de réacteurs nucléaires qui suivent: Hitachi, Toshiba et Mitsubishi. Moi, j’ai travaillé chez Hitachi. Après les fabricants, il y a encore des sous-traitants de la construction dont j’ai parlé tout à l’heure. Ca veut dire qu’au dessus des fabricants, ils ne sont pas compétents et au dessous des fabricants non plus, il n’y a pas beaucoup de gens compétents. C’est aussi pour cela que les compagnies d’électricité ne peuvent pas expliquer les détails au moment des accidents.
  • Après le grand séisme de Kobé, on a très vite vérifié le plan antisismique de toutes les centrales nucléaires du Japon. Le résultat absurde publié en septembre 1995 disait que toutes les centrales résisteront aux tremblements de terre de n’importe quel niveau.
    • Jon Snow
       
      Comme sarko l'a dit, le nucléaire c'est la FOI qui le fait tenir debout !!! D'où la religieuse propagande entoure le "phénomène".
  • Je disais toujours, avant et après ma retraite, qu’il faut que ce soient des organismes compétents et indépendants qui s’occupent de l’inspection mais non pas des entreprises nationalisées ou des services où les anciens fonctionnaires du ministère travaillent. Et indépendants de l’influence du Ministère du Commerce et de l’Industrie qui préconise l’installation des centrales nucléaires.
  • Le démarrage du réacteur émet plein de radioactivité et de radiations. Les gens qui y travaillent subissent des radiations. Avant de se rendre auprès du réacteur, ils se déshabillent et se mettent en combinaison de protection. Peut-être vous imaginez que cette combinaison protège le corps de la radioactivité mais en réalité, ce n’est pas le cas. La preuve, on place le radiamètre, sous la combinaison, sur le gilet. La combinaison de protection est un simple vêtement de travail qui sert à ne pas emporter la radioactivité à l’extérieur mais il ne protège pas les manœuvres de l’irradiation. Donc après le travail, ils doivent se mettre en slip pour vérifier s’ils ne sont pas contaminés. Si la radioactivité reste uniquement sur la peau, c’est ce qu’on appelle la contamination externe, on peut l’enlever presque entièrement avec la douche. Ils se lavent minutieusement jusqu’à ce qu’ils ne soient plus radioactifs avant de sortir dehors.      Les manœuvres mettent aussi des chaussures qui ont été préparées par l’entreprise mais on n’est pas sûr de trouver la bonne taille. Alors, leurs pas sont mal assurés. En plus ils doivent mettre un masque qui couvre la tête. Ils travaillent avec ces combinaisons et l’angoisse de la radioactivité. Pratiquement, personne ne peut faire de bon travail avec cet équipement. C’est complètement différent d’un chantier normal. En plus, plus que 95% des personnes qui s’occupent de ce travail n’ont aucune expérience. Ce sont des agriculteurs et des pêcheurs désœuvrés en dehors de la saison. Ces gens qui n’ont pas d’expérience, travaillent sans savoir le danger que ça représente. Par exemple, pour serrer une cheville avec un écrou, on dit au manœuvre «serrez la en diagonale, sinon ça fuit». L’opération se déroule dans une zone de radiations contrôlée, un endroit très dangereux plein de rayonnements. Les manœuvres amènent le radiamètre. Mais comme la quantité de radiations varie d’une pièce à l’autre, la durée du temps acceptable en minutes change chaque fois.
  • Avant de rentrer au chantier, on explique aux ouvriers le travail d’aujourd’hui et la durée de ce travail décidée en fonction de la quantité autorisée journalière d’irradiation. S’ils vont travailler au chantier où on peut rester 20 minutes, on leur donne une minuterie qui sonne au bout de 20 minutes en disant «Vous devez sortir quand ça sonne». Mais ils ne sont pas munis d’une montre car elle serait polluée par la radioactivité. Ils doivent donc deviner le temps restant. C’est comme ça qu’on les envoie au travail.    Là-bas, ils n’arrivent pas à se concentrer pour serrer la cheville car ils se demandent toujours combien de temps est déjà passé. Est ce que c’est 10 minutes? Ou peut-être déjà 15 minutes? Ils ont très peur de l’alarme de la minuterie, cela les fait plus que sursauter. Le bruit de l’alarme est assez fort pour rendre tout pâle quelqu’un qui ne l’a pas jamais entendue. Quand ça sonne, ils ont déjà reçu une irradiation équivalente à des dizaines de radiographies. C’est bien normal qu’ils ne puissent pas fournir des prestations assez correctes comme tout simplement serrer des chevilles en diagonale. Pouvez-vous imaginer les conséquences?
  • Le contrôle régulier se fait souvent en hiver. Mais à la fin du contrôle, on verse dans la mer des tonnes d’eau contaminée par la radioactivité. Honnêtement, il n’y a pas beaucoup de poissons pêchés en bordure des îles nipponnes que l’on peut manger sans craindre le risque de la contamination radioactive. La mer du Japon est déjà contaminée par la radioactivité. Ce n’est pas uniquement au moment du contrôle régulier que l’on effectue le rejet d’eau irradiée dans la mer. Pour baisser la température que la centrale dégage, au Japon, on utilise l’eau de la mer. Elle devient de l’eau chaude qui contient de la radioactivité. Ainsi on rejette des tonnes d’eau par minute à la mer. 
  • l y a quelques années, à l’exposé du procès qui demandait l’arrêt de la centrale de Shiga dans la préfecture d’Ishikawa, une vieille colporteuse de 80 années toute déconcertée, a raconté cette histoire. « Je ne connaissais rien de la centrale nucléaire jusqu’à maintenant. Mais aujourd’hui, une jeune dame qui était toujours fidèle a refusé mes algues. Elle m’a dit « Je suis désolée mais je ne peux plus acheter vos algues ». La centrale de Shiga a démarré aujourd’hui. Je ne connaissais rien au nucléaire, mais maintenant je sais ce que c’est. Qu’est ce que je vais devenir alors? » Même aujourd’hui, on continue de polluer la mer du Japon sans que vous le sachiez.
  • Vous devez le savoir, si vous avez déjà visité une centrale nucléaire, c’est très bien nettoyé où il y a des accès au public. Peut-être le guide vous a même vanté « regardez, comme c’est propre ». Mais c’est bien normal. Ça serait dangereux s’il y avait de la poussière radioactive dans l’air. Moi, j’ai développé un cancer à cause de la contamination interne que j’ai reçu plus que cent fois. Quand le docteur m’a diagnostiqué un cancer, j’avais très peur. Mais je me suis rappelé ce que ma mère disait toujours « rien est plus grand que la mort ». Ca m’a donné envie de faire quelque chose. Alors, j’ai décidé de mettre au jour tout ce que je connais des centrales nucléaires.
  • 9. Rien à voir avec le chantier normal La radioactivité s’accumule. Même si ce sont des petites quantités, si vous travaillez 10 ans dans une centrale, vous accumulez la radioactivité de 10 ans et c’est très dangereux. Le règlement pris par le gouvernement exige de ne pas dépasser la limite de 50 millisiverts (mSv) par an. Cela veut dire que l’on peut tout faire si on respecte cette limitation. Par exemple, les travaux au moment du contrôle régulier demandent environ 3 mois. Donc on divise la limite de 50 mSv par cette durée des travaux pour avoir la limite autorisée journalière. Mais, dans un endroit où il y a beaucoup de radiations, on ne peut travailler que 5 à 7 minutes par jour. On ne peut pas faire grand chose avec si peu de temps. Alors on rassemble les temps de travail sur 3 jours ou une semaine afin de travailler 10 ou 20 minutes de suite, bien que ce soit une méthode inadmissible. Au moins, si les ouvriers savaient qu’il y a un grand risque de leucémie ou du cancer… Mais les compagnies d’électricité n’avertissent d’aucun de ces risques. Une fois, une grande vis qui se trouvait sur le réacteur s’est desserrée quand la centrale nucléaire était en plein fonctionnement. Comme la centrale émet une colossale quantité de radioactivité en état de marche, on a préparé 30 personnes pour serrer une seule vis. Ils ont fait la queue devant la porte. Ils devaient courir jusqu’à la vis qui se situait à environ 7 mètres de là. Après 3 secondes, l’alarme sonnait. Il y eu même des ouvriers qui ont passé tout leur temps ouvrable en cherchant la clé. Finalement, ça a coûté 4 millions de yens, l’équivalent de salaire de 160 personnes, pour faire uniquement quelques tours de vis.  Vous vous demandez peut-être pourquoi on n’a pas arrêté la centrale pour serrer la vis. Mais la compagnie d’électricité veut l’éviter autant que possible car l’arrêt d’une journée de la centrale lui cause des milliards de perte. La radioactivité est quelque chose de très dangereux, mais pour l’entreprise, l’intérêt financier passe avant la sécurité humaine.
    • Jon Snow
       
      On est plus à une absurdité près, mais là c'est grandiose!
  • Le but de ces cours est tout d’abord d’atténuer leur angoisse. On ne leur dit jamais qu’il y a des dangers. L’Etat surveille la quantité de la radioactivité et donc il n’y a pas de danger, « les anti-nucléaires parlent du risque de cancer et de la leucémie à cause de la radioactivité mais ce sont que des gros mensonges, si on respecte bien les normes imposées par le gouvernement il n’y a aucun problème ». Un tel lavage de cerveau dure 5 heures. Les compagnies d’électricité procèdent à ce lavage de cerveau également avec les gens qui habitent à côté des centrales. Elles font venir les personnes connues pour faire des conférences, elles donnent des cours de cuisine, ou insèrent des encarts publicitaires imprimés en couleur dans les journaux. Peut-être les accidents dans les centrales angoissent les habitants, mais grâce à toutes ces propagandes de l’Agence de sécurité nucléaire, ils ne peuvent pas penser autrement que «nous ne pouvons pas nous passer du nucléaire pour avoir suffisamment d’électricité». Moi-même, pendant presque 20 ans en tant que responsable de terrain, j’ai procédé au lavage des cerveaux, une plus grande manipulation mentale que celles d’Asahara et d’Oume, vis à vis des ouvriers. Je ne sais pas combien de personnes j’ai tué. Il y a des gens qui me demandent si les ouvriers ne sont pas inquiets. Mais comme ils ne sont pas avertis des dangers de la radioactivité ou de la contamination, la plupart ne sont pas inquiets. Ils ne pensent même pas que c’est à cause de leur travail dans les centrales, quand ils tombent malades. Tous les ouvriers sont irradiés quotidiennement. Le travail des responsables consiste de cacher cette réalité à ceux-ci et à l’extérieur de la centrale. Si les ouvriers ou même n’importe qui s’inquiète du problème de l’irradiation, vous n’êtes pas digne d’être responsable sur place. Ainsi, sont les conditions de travail dans les centrales nucléaires. J’ai exercé un tel travail longtemps. Il m’arrivait souvent que je ne pouvais plus le supporter sans aide de l’alcool et j’en buvais de plus en plus. Ainsi, je me posais souvent des questions. Pourquoi, et pour qui, il faut vivre des jours plein de mensonges? Au bout de 20 ans, je me suis aperçu que mon corps lui même était déjà gravement détruit par les radiations.
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    1996. C'est un chaudronnier du nucléaire qui parle. C'est franchement bouleversant. Ce qu'il a craint toute sa vie s'est réalisé.
Jon Snow

Lu, vu, entendu n°7 : « Les sommets de l'imp(r)udence » - Acrimed | Action Cr... - 0 views

  • 7. Le comble de la vertu Albert du Roy, auteur de La mort de l’information (2007), invité de Je vous réveille, Le cinq sept, France Inter (le 13 novembre à 6h20), a découvert un remède miracle à la dépendance des journalistes et aux formes de connivences inscrites dans les relations et les proximités sociales : la vertu. - La journaliste : - « Comment fait-on pour rester indépendant quand on est journaliste ? Vous parlez aussi de connexions qui sont parfois évidentes et qui sont... »- Albert du Roy : - « De connivences, oui. - La journaliste : - « ...et de connivences qui sont parfois plus subtiles, aussi. » - Albert du Roy : - « Je crois que c’est d’abord une question de courage et de volonté. Je crois que c’est une question d’ascèse, aussi. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas, quand on est journaliste et, surtout, quand on occupe des fonctions de responsabilité, il ne s’agit pas de vouloir devenir une vedette et de peser sur la vie politique (ou la vie économique si on est journaliste économique). Il s’agit de rester à sa place qui est une place d’observateur critique et de ne pas vouloir goûter du pouvoir. » En guise de remède à la dépendance des journalistes et aux connivences, qui n’ont très généralement pas besoin d’être concertées, puisqu’ elles sont inscrites dans les relations et les proximités sociales : la vertu.
  • 8. Le comble de la complexité Emission « Revu et corrigé », présentée pare Paul Amar , France 5, samedi 10/11/2007. - Question du public (Mélanie du CFJ) : « J’aurais aimé savoir comment vous gérez vos relations avec vos sources politiques, quel degré de proximité vous entretenez avec elles pour avoir le plus d’infos possibles et ne pas tomber dans la connivence. » [...]- Guy Konopnicki, Journaliste à Marianne : - « Belle question et vaste problème parce que, vous verrez, avec les années, qu’on connaît de plus en plus d’hommes politiques – y en a qu’on connaît depuis nos études, ainsi de suite – et qu’effectivement la connivence peut être un très grave problème. Et que la manière... Bien évidemment, on noue des amitiés. Et, en plus, en général, pas toutes du même bord. Enfin bon... Et on se nourrit d’informations. Mais y a toujours un risque et y a toujours la nécessité de se préserver et de vérifier les informations de ceux qui sont soi-disant les plus proches. »
  • 9. Le comble de l’indépendance Quand ce sont les journalistes eux mêmes qui témoignent franchement des pressions, ouvertes ou insidieuses, exercées par les propriétaires et les publicitaires, on mesure à quel point leur indépendance est fragile. On a entendu ça dans l’émission déjà citée : « Revu et corrigé », sur France 5, le samedi 10 novembre 2007. - Libie Cousteau (société des journalistes des Echos) : - « C’est justement ça qui nous pose problème. C’est-à-dire que le nombre de marques et le nombre d’entreprises qu’il [Bernard Arnault] possède ne nous permettrait pas, demain, d’exercer notre métier en professionnels, en toute liberté et avec une quiétude, une sérénité qui se doit à tout journaliste qui se respecte. Voilà. Y a un conflit d’intérêt majeur. » - Daniel Vigneron (chef du service international de La Tribune) : « Tous les articles consacrés à LVMH, consacrés aux filiales de LVMH et, plus généralement, à toute la sphère du luxe ont été des papiers étroitement contrôlés, très souvent censurés, notamment au niveau des titres. » - Ghislaine Ottenheimer (Journaliste au magazine économique Challenges)  : - « Moi, je voudrais prendre l’exemple qu’on a connu du temps de L’Express. Quand y a eu la crise de Vivendi – Dieu sait si c’était une grave crise –, eh bien je vous assure que le journaliste de L’Express qui enquêtait sur Vivendi, il est dans une situation impossible. C’est très difficile, quand vous êtes un salarié de Vivendi, d’aller poser des questions. Et, même, quand vous les écrivez, les gens rigolent : vous n’êtes pas crédible. Je veux dire qu’on est dans une situation, en France, qui est extrêmement difficile. » Un quart d’heure plus tard, à l’occasion d’un nouvel échange, la même précise : - Ghislaine Ottenheimer : - « Il faut savoir que, dans une rédaction, un directeur d’une rédaction n’aime pas avoir des emmerdeurs. Il n’aime pas avoir des emmerdements. Donc, si vous publiez des articles un peu sévères... Moi, je me souviens, il y a très très longtemps, avoir écrit un article un peu sévère sur Bernard Arnault et, bon... ben, le directeur a tout de suite appelé... "La pub", le ceci... Bon. Donc, voilà. Vous pouvez sortir quelques billes, quelques décharges mais, au bout d’un moment, vous allez passer pour l’enquiquineur de service qui va vous faire perdre des budgets [?]. Donc la liberté s’arrête là. La liberté s’arrête là ! » L’échange qui suit entre Paul Amar et François Malye, Journaliste au Point et président du Forum permanent des sociétés de journalistes, complète le tableau… toujours inachevé. - Paul Amar : - « On reste sur ce qui intéresse les lecteurs : c’est votre liberté par rapport au groupe industriel. Vous êtes libre ? Vous vous sentez libre ? Vous écrivez librement ? »- François Malye : - « Ah ben, on n’écrira pas, par exemple, au Point, sur monsieur Arnault. C’est une règle, par exemple. »- Paul Amar : - « Ah ! »- François Malye : - « C’est une règle parce que ça a été une règle entre eux, à travers leurs médias respectifs, par exemple entre La Tribune et Le Point. Donc il y a eu guerre quand il y avait des rachats de truc... nous, qui nous passent au-dessus de la tête de façon euh... Donc, oui, y a des interdictions, clairement. Mais c’est pas propre au Point. C’est... Dans toutes les rédactions aujourd’hui, il y a des interdictions, qu’elles soient politiques, qu’elles soient envers le patron. Mais c’est pas les pires : c’est envers la publicité. C’est envers la publicité parce que, bien évidemment, les journaux, comme ils ont moins de lecteurs sont dépendants de la publicité et, là, la pression, elle est même indéchiffrable. On vous dit : "Tel papier, ce serait bien." Puis, trois mois après, on voit une page de pub. Ou l’inverse. Donc, même les journalistes au sein des rédactions ne voient pas une grande partie des manipulations. Ils ne les voient même pas. Elles sont devenues quasiment indéchiffrables. […] » Quelques minutes plus tard… - François Malye : - « Alors, y a la stratégie de l’évitement, quand vous êtes dans une rédaction. C’est-à-dire faire les sujets qui ne fâchent pas, les sujets dont vous savez pertinemment qu’en arrivant dans le bureau du directeur de la rédaction, les missiles vont pleuvoir parce qu’on va vous dire "Mais pas ça !" A cause de la pub, encore une fois, parce que y a un gros annonceur... » Où l’on voit que certains témoignages de journalistes sont irremplaçables.
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  • 10. Le comble de la lucidité Robert Ménard, on le sait, ne déteste rien et est lucide en tout. Le secrétaire général de Reporters sans frontières, toujours sur le plateau de « Revu et corrigé » (France 5), le 10 novembre 2007, célèbre ainsi la liberté de la presse et… la qualité de l’information :« La presse, elle a jamais été aussi libre. On n’a jamais eu une information d’aussi bonne qualité aujourd’hui par rapport à y a trente ans. Non non, mais enfin... Il faut arrêter les bêtises [?]. Quand j’ai commencé à faire du journalisme, y avait du monopole partout, la moitié de l’audiovisuel appartenait à l’État... » A Ghislaine Ottenheimer, journaliste à Challenges, qui lui rétorque « Oui m’enfin la presse écrite n’était pas de plus mauvaise qualité. », Robert Ménard réplique : « Non, mais la totalité... Aujourd’hui, y a pas une information qui ne trouve pas un support pour être diffusée. C’est pas vrai ! » Aujourd’hui, l’emprise directe de l’Etat ayant (presque) à disparu, tout va (presque) bien. Pourtant quelques (petits) problèmes demeurent, admet Robert Ménard quelques temps après : « Les grands groupes français, c’est des groupes, un, qui appartiennent à des gens qui ont besoin de l’État, souvent, pour travailler. Je veux dire : dans le bâtiment, dans les travaux publics, dans l’armement, vous avez besoin de l’État. Alors, évidemment, y a une question qui se pose (même si c’est pas aussi mécanique que ça) : quand des gens ont à ce point besoin de l’État, est-ce qu’ils sont indépendants de l’État ? (…) Ça, c’est la première spécificité. Ça n’existe pas dans d’autres pays. » Ce qui pose problème donc ce n’est pas lé dépendance de l’information à l’égard de groupes financiers : c’est la dépendance de ces groupes à l’égard de l’Etat. D’ailleurs, poursuit l’extra-lucide : « La deuxième spécificité : en France, la presse est pauvre et elle est dépendante du pouvoir politique comme elle ne l’est nulle part ailleurs. » Supprimer l’aide publique à la presse rendrait la presse plus indépendante ? « Et, troisième point (…). C’est qu’y a en France une spécificité qui affaiblit tous les journaux qui s’appelle le monopole syndical. En France, y a un syndicat qui s’appelle la CGT du livre qui contrôle toute l’impression, qui contrôle la diffusion et qui a un monopole d’embauche. Ça n’existe nulle par ailleurs. Résultat des courses : la presse est plus chère que dans n’importe quel pays et elle est plus affaiblie. » Résumons : livrons la presse à des groupes privés indépendants de l’Etat, supprimons l’aide publique à la presse et débarrassons-nous du syndicat du livre, et tout ira encore plus mieux, puisque tout va déjà si bien [5]
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    De beaux flagrants délits de copinages entre politiques, journalistes, et industriels. Les plus tristes passages sortent de la bouche des journalistes eux-mêmes qui avouent leur impuissance, voire l'acceptation de cet état de fait.
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