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"Capitale Européenne de la Culture 2013, berceau de la Friche Belle de Mai et du MuCEM (Musée des Civilisations Méditerranéennes), Marseille apparaît comme l'une des figures emblématiques des villes créatives en France. Cette nouvelle image s'est progressivement construite autour de l'hypothèse suivante : les arts et les cultures peuvent constituer des outils alternatifs et efficaces d'attractivité économique et de régénération urbaine. La créativité marseillaise s'est aussi inventée « par le bas », grâce à un tissu associatif particulièrement actif. On pense à l'un des premiers fab lab mobiles développé par l'équipe de la Fabulerie dans le quartier de Noailles, aux émissions de Radio Grenouille co-construites avec les habitants, aux tentatives de réappropriation collective de la place Louise Michel par le collectif Etc, ou encore aux ateliers de cartographie participative organisés dans le quartier de la Belle de Mai par ZINC et le collectif d'architectes-urbanistes TOPOÏ."

Réinvestir la ville et ses espaces vacants de manière innovante et participative c'est le pari, réussi, de Pepinière&Co. Des évènements éphémères qui deviennent des lieux phares des quartiers et se pérennisent, des jardins partagés inclusifs et participatifs, etc. Une démarche agile pour une revitalisation urbaine plus collaborative. 

Le collectif Babylone lance un appel à participation à son projet le CUBE dans l'Est Parisien. Cet espace d'expérimentation se base sur trois formes: un Laboratoire d'agriculture urbaine, une ressourcerie et un café. Le projet s'appuie notamment sur le programme de budget participatif de la ville de Paris pour se lancer.

A Londres un espace de coworking éphémère a ouvert autour d'un arbre. 6 à 8 personnes peuvent venir y travailler et profiter des même services offerts dans un espace de coworking habituel. Ce projet de l'universitaire Natalie Jeremijenko invite à questionner la propriété de cet espace par l'arbre. En faisant payer un tarif de location aux coworker ceux-ci participent à l'entretien de l'arbre (qui revient selon Natalie à 400$ tous les 80 ans). De cette manière, les coworkers remercient l'arbre pour ses externalités positives (améliore la qualité de l'air, capte le Co2, offre de l'ombre) ou comment attribuer une valeur économique à un service naturel.

Des grands groupes, de tous bords, ouvrent de plus en plus des espaces de coworking qui accueillent des travailleurs indépendants, des jeunes entreprises. Leur objectif est de développer de l'innovation grâce à des acteurs extérieurs en mutualisant les lieux et en participant à des événements en commun. A travers ces rencontres, les groupes sont confrontés à de nouvelles manières de travailler, plus souples.

"Aujourd'hui, bon nombre d'entreprises, qualifiées un peu abusivement de « disruptives », s'illustrent particulièrement sur des usages communs pour lesquels la valeur existante ne demandait qu'à être démultipliée. C'est le cas notamment de celles axées sur l'économie du partage, mais également de la plupart des modèles digitaux, qui, en quelque sorte, font « du neuf avec du vieux »." Mais c'est aussi l'occasion de faire émerger de nouveaux lieux, de nouvelles plates-formes physiques permettant d'organiser différemment les services, mais aussi de conserver le lien social local.

Urbanisme « tactique », « émergent », « participatif », « collaboratif », « temporaire » ou encore « précaire », les expressions ne manquent pas pour qualifier les transformations urbaines que connaît Madrid depuis quelques années. Cette frénésie sémantique est symptomatique d'une situation de mutation majeure, dont les expressions conceptuelles et empiriques restent à préciser. C'est l'un des objectifs de cet article de Raphaël Besson qui propose une première analyse des Laboratoires citoyens madrilènes, les Laboratorios ciudadanos.