En obligeant les migrants à ne pouvoir déposer leur demande que dans le pays de leur arrivée dans l’Union, on crée des phénomènes de concentration sur quelques Etats et on encourage les déplacements clandestins à l’intérieur de l’Europe de tous ceux qui ne veulent pas s’installer en Italie ou en Grèce. Et ce sont ces déplacements clandestins qui aboutissent, sous le métro aérien à Paris comme entre Calais et Sangatte, à des campements insalubres. Les chiffres sont explicites : 471 personnes ont été évacuées la semaine dernière, du boulevard de la Chapelle. Parmi elles, 276 n’ont pas souhaité entamer une procédure de demande d’asile, parce que c’est au Royaume-Uni et dans les pays nordiques qu’elles souhaitent faire cette démarche. C’est une simple réalité géographique, la France est sur la route de la Méditerranée vers l’Europe du nord. Elle est ainsi confrontée au problème de personnes qui ne veulent pas s’y installer mais qui ne peuvent être éloignées. Une gestion concertée s’impose pour le traitement des demandes comme pour l’accueil des personnes protégées.