"Ezzat, 44 ans. Petit, trapu, puissant. Marié, père, fils d'ingénieur, lui et son frère possèdent une petite usine de textile qui emploie 25 personnes, majoritairement coptes. Issu des classes moyennes de la Haute-Égypte, il vit désormais à Abu Qorqas, ville moyenne à majorité chrétienne du gouvernorat de Minia, lequel est le théâtre de plus de la moitié des incidents confessionnels qui opposent depuis plus de trente-cinq ans les deux communautés égyptiennes. C'est un gouvernorat où les coptes sont relativement nombreux, et c'est aussi un bastion des Frères musulmans."
"ous êtes Iranien, mais vous travaillez désormais à Prague, après avoir vécu longtemps en France. Dans quelles conditions avez-vous quitté votre pays d'origine ?
J'étais journaliste et contre-révolutionnaire. Après la révolution islamique de 1979, une commission d'épuration m'a appelé, interrogé en bonne et due forme, et m'a dit que le procès-verbal serait envoyé au tribunal révolutionnaire. Je suis né dans une famille musulmane, mais, depuis ma jeunesse, j'avais étudié différentes religions et finalement décidé de devenir athée. J'ai donc senti le danger et quitté le pays immédiatement, en 1980. J'ai demandé l'asile politique en France, mais j'ai eu du mal à trouver du travail, donc j'ai été chauffeur de taxi en région parisienne pendant des années, avant d'acquérir un niveau suffisant en français pour retrouver un emploi de journaliste."
"Demain, mardi 5 février prochain, le Pape François célèbrera la messe à Abu Dhabi, aux Emirats Arabes Unis (EAU). Il s'agira de la première visite pontificale dans la péninsule Arabique, foyer originel de la religion mahométane. « Fraternité humaine » et « dialogue des civilisations » sont au programme : les esprits critiques se gausseront de la rhétorique en usage. Il reste que cet événement historique met en exergue d'importants enjeux.
Soulignons d'abord l'importance de la venue du Pape pour le million de chrétiens qui vivent aux Emirats et peuvent librement affirmer leur foi. Au vrai, ces résidents, qu'il s'agisse de cadres occidentaux ou d'Indiens et de Philippins venus occuper des emplois subalternes, constituent une part croissante de la population. Plus de 100 000 d'entre eux devraient se rendre dans le stade Zayed, décoré d'une grande croix, pour y célébrer l'Eucharistie."
"Les deux premiers volets de l'étude consacrée par Denis Bauchard, ancien ambassadeur de France, conseiller à l'Institut français des relations extérieures (Ifri) pour le Moyen-Orient, à la situation de l'Arabie saoudite ont mis en évidence l'irrésistible ascension de Mohamed ben Salman, dont le dynamisme et la volonté de faire bouger les choses séduisent une partie de la population, et l'ambitieux plan de réformes qu'il a présenté pour favoriser la diversification de l'économie, la saoudisation des emplois, le développement des investissements. Dans le troisième et dernier volet de son étude, il souligne les changements qui affectent la société saoudienne sous l'impulsion de MBS. Celui-ci encourage en particulier une certaine liberté de ton dans les médias, stimule le développement des arts et favorise un commencement d'émancipation des femmes."
"Récemment, l'Agence nationale de la recherche de France (ANR) rassemblait à Paris des spécialistes en sciences humaines et sociales afin qu'ils réfléchissent aux potentialités de la recherche sur la radicalisation. Sociologues, historiens, psychologues, politistes, juristes et anthropologues ont ainsi dressé un état des lieux des recherches (plus ou moins) scientifiques qui l'ont pris pour objet ces dernières années, tout autant qu'ils ont questionné les emplois et les sens du terme lui-même. Il ressort de ces discussions une interrogation majeure sur la pertinence, voire même l'utilité, pour les sciences humaines et sociales, de se saisir de ce mot comme concept opératoire pour décrire un quelconque fait social."
"Quelles sont les discriminations et les comportements racistes dont sont victimes les musulmans de France ? Quelles sont les situations (recherche d'un emploi, recherche d'un logement, accès à un service public) où ils indiquent avoir fait l'objet de comportements discriminants en raison de leur appartenance religieuse ? Grâce à une enquête réalisée par la Délégation interministerielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) et la Fondation, réalisée auprès de 1 000 personnes de confession musulmane, un certain nombre de réponses, sur une base déclarative, sont apportées, afin d'objectiver du mieux que possible une situation finalement mal connue, et afin de donner aux pouvoirs publics comme aux observateurs une idée précise de l'ampleur des discriminations subies en France par les musulmans en raison de leur religion."
"Boris Cyrulnik évoque des notions culturelles pour expliquer celle de blasphème, emploie des concepts psychologiques pour décrire la haine qui suit les actes terroristes, tels que celui qui a de nouveau frappé Nice ce jeudi 29 octobre. Depuis son domicile varois, le neuropsychiatre et éthologue spécialiste des comportements humains décrypte le cycle qui, il le craint, risque de fracturer la société." [RDP du 04 novembre 2020]
"Après le temps de l'œcuménisme contre le virus, l'Eglise a fait de la réouverture des lieux de culte un casus belli avec l'Etat. Sauf qu'au lieu d'arguments théologiques, elle emploie une logique d'association de défense. Analyse du grand politiste." [RDP du 11 mai 2020]
"La religion est un facteur important de discrimination à l'embauche en France. Selon une nouvelle étude d'une ampleur inédite, les candidats perçus comme juifs et musulmans pratiquants sont défavorisés par rapport à leurs homologues catholiques. Les résultats sont édifiants."
Deux anciens agents de sécurité de l'aéroport d'Orly accusent le groupe Securitas de discrimination. Musulmans, ils auraient subi des pressions pour raser leur barbe, avant d'être licenciés pour d'autres motifs.
"Dans une tribune au « Monde », l'économiste Marie-Anne Valfort estime que l'on ne peut pas opposer ces deux tendances. Il faut les prendre en compte dans leur complémentarité afin de lutter contre la violence terroriste et l'exclusion sociale."
"Lancée en juin 2016, l'expérimentation des délégués du Gouvernement vient de faire l'objet d'un rapport. Répartis dans 12 quartiers très prioritaires, ces délégués ont croisé leurs retours d'expériences, analysées dans un Livre vert que la coordinatrice nationale, Sylvie Feucher, a remis à Patrick Kanner, ce 5 avril.
À Mantes-la-Jolie, Toulouse, Mulhouse, Amiens…, les délégués du Gouvernement sont intervenus dans des sites expérimentaux qui concentrent de fortes difficultés sociales, économiques et de sécurité. Les délégués sont venus en renfort des équipes déconcentrées de l'État au cours de cette expérimentation d'un an. Ils ont apporté un «plus d'ingénierie publique » pour que les actions et les projets concrets gagnent en efficience, après avoir réalisé un diagnostic du territoire dans leurs champs d'intervention. "
Rapport à télécharger
"Se présentant sans étiquette, Louis Aliot a conquis la cité catalane, épuisée par des décennies de clientélisme. Reportage dans une des villes les plus pauvres et plus morcelées de France."
"Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, les imams étrangers doivent être salariés d'une association française et non plus fonctionnaires d'un autre pays pour pouvoir officier sur le territoire. Sur les 300 imams détachés exerçant jusque-là, une cinquantaine de cas reste encore à examiner, selon le ministère de l'intérieur."
"Devant le Forum de l'islam de France réuni place Beauvau, mardi 18 février, Bruno Retailleau a exposé sa vision du dialogue entre l'État et le culte musulman. Il a pris des engagements sur les chantiers prioritaires, tels le manque de carrés musulmans ou encore les difficultés d'accès aux comptes bancaires."