Boulevard Extérieur - L'Europe face aux migrants - 0 views
-
Veille & Documentation on 12 Mar 20"La question migratoire revient en force en Europe après la décision de la Turquie de laisser partir vers la Grèce les centaines de milliers de réfugiés qu'elle accueille sur son sol depuis la conclusion d'un pacte avec Bruxelles en 2016. Par ce pacte, la Turquie s'est engagée, contre une aide de 6 milliards d'euros, à retenir sur son territoire les migrants venus de Syrie ou d'ailleurs qui voulaient entrer en Europe en franchissant la frontière turco-grecque. C'est cet accord qu'Ankara remet en cause, allant même jusqu'à faire croire aux candidats au départ que la Grèce est prête à leur ouvrir ses portes. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, parle désormais d'une refonte de l'accord. Cible de cette manoeuvre d'intimidation, l'Union européenne est menacée d'un nouvel afflux de migrants si la Grèce ne parvient pas à les empêcher de passer et laisse une brèche se creuser dans la « forteresse Europe ». Aussi s'est-elle empressée de renouer le dialogue avec Ankara pour « clarifier », selon le mot de Charles Michel, président du Conseil européen, la mise en œuvre de l'accord et s'entendre avec la Turquie sur son « interprétation ». La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui a reçu le président Erdogan à Bruxelles, s'est voulue apaisante. « Nous reconnaissons que la Turquie fait beaucoup en s'occupant de millions de réfugiés avec notre aide », a-t-elle déclaré. On peut comprendre la volonté de la Turquie de se libérer en partie du fardeau des migrants qui pèse sur sa population et dont il demande qu'il soit au moins partagé par les Européens. Mais il est clair que le président turc a choisi d'instrumentaliser la question migratoire pour exercer une pression sur l'Union européenne. Il attend des Européens, en les soumettant à une sorte de chantage aux réfugiés, qu'ils lui apportent leur soutien dans le bras de fer qui l'oppose à la Russie en Syr