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"Le 20 octobre dernier, le diocèse de Tours organisait en la basilique Saint-Martin une prière pour les malades. Un événement qui a amené l'évêché à communiquer de façon désastreuse, puisque la campagne a été intitulée : « Laissez-vous toucher ». On croirait à une blague de mauvais goût ou à un titre humoristique du site journalistique parodique Le Gorafi. Mais non, c'est bel et bien de la sorte que le diocèse a décidé de promouvoir sa prière pour les malades, faisant fi du contexte actuel, des conclusions du rapport Sauvé et des victimes locales. Si on comprend bien sûr le sens donné à la formule, « Laissez-vous toucher par le message de Dieu », il y avait bien d'autres formules à trouver qui ne fassent pas écho de manière abrupte au sort réservé à de nombreuses victimes."

"Pour communiquer sur une prière organisée pour les malades, jeudi 20 octobre, le diocèse de Tours a choisi un titre très maladroit, "Laissez-vous toucher". Le collectif tourangeau Voix Libérées regroupant les victimes présumées de l'abbé Tartu, un ancien prêtre d'Indre-et-Loire, est sous le choc."

"Un "grand malade mental" faisant l'objet de "perte de tout contrôle de soi", des "comportements graves" à "l'égard des femmes"… Annoncée mi-septembre, l'ouverture des archives de l'Église en France pour faire la lumière sur les accusations d'abus sexuels portées à l'encontre de l'abbé Pierre révèle d'inquiétants éléments."

"Une lettre rédigée par l'archevêque adjoint de Paris, qui se trouvait dans les archives de la Conférence des évêques de France, dénonce de nouveau la protection dont a profité l'abbé Pierre."

"On assiste à la remontée de multiples affaires de « pédophilie » au sein du clergé dans les filets des médias, qui explorent et exploitent les fonds marécageux d'une Eglise déjà déclarée malade par le Pape Benoît XVI et désormais traitée par le Pape François."

"Face à la réalité de ce que nous découvrons de notre Église, notre confiance peut être légitimement et profondément affectée. Nous savons combien cette confiance est aujourd'hui blessée dans toute la société. Avec ce rapport, c'est la confiance entre nous, surtout envers les prêtres, les évêques qui est bien entendu entamée. Nous aurons besoin de pouvoir en parler, de réfléchir ensemble pour retrouver, pour reconstituer cette confiance.  Enfin ce rapport affecte d'une certaine manière la crédibilité de notre Église à annoncer la Bonne Nouvelle de l'Évangile. Il nous invite à beaucoup de modestie, à un examen en profondeur de ce que nous sommes, à une vraie conversion. Le chemin synodal à venir que nous propose le Pape François pourra éclairer ce processus.  Je pense aussi que chacun d'entre nous a à affronter le regard des autres, les questions de proches, de parents, d'amis sur notre attachement à l'Église. Fidèles déboussolés, prêtres et évêques sur lesquels pèsent nécessairement une forme de soupçon, il nous faut trouver un chemin pour continuer à vivre et à faire vivre notre Église.   Dans un moment comme celui que nous vivons les mots sont pauvres, sinon inopérants voire parfois insupportables. Il nous reste peut-être alors l'essentiel. Continuer simplement et pauvrement à marcher dans les pas de Celui que nous suivons, Jésus. Il s'agit, plutôt que de paroles, de continuer à poser les gestes simples que l'Évangile nous invite à vivre. Dans notre diocèse, des hommes et des femmes, des prêtres et des laïcs vont continuer, sans bruit, à visiter les malades, les prisonniers, les personnes isolées, à accueillir les pauvres de toutes les pauvretés, à annoncer l'espérance à ceux qui en manquent, à prier et à aider à prier, à préparer aux sacrements… "

"Notre Église, le corps ecclésial est blessé et malade. Ce n'est pas un rhume passager, c'est une maladie chronique, une plaie profonde. Vérité qu'il nous faut regarder en face de façon à trouver le traitement nécessaire. Nous n'avons pas à avoir peur du diagnostic avec la prise en compte de tous les éléments qui ont pu favoriser, à un niveau où un autre, ces comportements coupables dont les auteurs doivent assumer leur responsabilité. Le rapport de la Ciase a pointé la dimension « systémique » de la cause des abus, c'est-à-dire ce qui, outre la faute d'une personne, ne relève pas seulement de causes extérieures, en ignorant ce qui dans l'Église a pu être un terreau favorable et qui doit être analysé pour y remédier : des failles dans la formation, des procédures insuffisantes, des dysfonctionnements, une perte de sagesse dans la séparation des pouvoirs, l'usage du secret, une mauvaise compréhension de la miséricorde, des spiritualités floues, une perte de repères, la prise en compte de la sexualité, l'exercice de l'autorité et du pouvoir, les formes d'emprise, d'appropriation de l'esprit puis du corps, une culture de l'entre soi, un appauvrissement des structures et une désinstitutionalisation, etc…"

"Pour Marc Leboucher, éditeur et écrivain, les catholiques ont du mal à sortir d'une culture du silence qui plombe l'Église. Victimes de l'illusion de l'unanimisme d'une institution censée parler d'une seule voix, nous préférons entretenir une culture du silence."

"La présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France demande l'ouverture de toutes les archives pour laisser les chercheurs travailler."

"Le collectif des anciens élèves victimes de Notre-Dame de Bétharram va déposer un nouveau corpus de 17 plaintes ce mercredi 23 juillet au palais de justice de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques. Les faits dénoncés sont en majorité des agressions sexuelles et des viols commis entre 1961 et 1993. La levée de la prescription est toujours au cœur du combat des victimes."

"Aujourd'hui, les prédateurs sexuels ne sont plus des suppôts du diable, comme au Moyen Age, ou des déviants, comme au XIXe siècle : ils sont « psychiatrisés », explique la psychanalyste."

"Quand en finira-t-on avec ce cancer de la pédophilie du clergé? Avec cette honte inscrite au front d'une institution de deux mille ans, une Église tenue pour sacrée par plus d'un milliard de fidèles dans le monde entier?"

"Près d'un quart des délinquants sexuels récidivent. Pour mieux évaluer leur personnalité et les risques de réitération, des tests dits « actuariels » ont été développés. Mais la France tarde à les adopter."

"Avant le séminaire sur les questions de sécurité, mercredi, les deux ministres détaillent au Parisien - Aujourd'hui en France les chantiers de ce qui sera l'une des priorités de l'exécutif dans les prochains mois, et dévoilent les mesures fortes du projet de loi sur le séparatisme." [RDP du 07 septembre 2020]

"L'Église a longtemps négligé l'accompagnement des auteurs de violences sexuelles. Le rapport Sauvé recommande une prise en charge par des professionnels de santé et l'absence de contact avec les enfants et adolescents (voir la recommandation n°1 en bas de cet article). Le rapport Sauvé, et maintenant ? - « L'accueil des victimes et le traitement des abus » (5/23)"

"« Ce n'est pas possible de faire une telle association de mots alors qu'on est en train de travailler sur la façon d'aider les victimes », a réagi un responsable associatif, porte-parole d'une association de victimes des abus dans l'église."

"La vénérable institution concentre toutes les difficultés du secteur. Enfants parfois logés en camping à l'encontre de toutes les règles, violences entre jeunes, administration inadaptée des religieuses... Sans oublier le manque de moyens et de bras."

"Six mois après les premiers témoignages d'agressions sexuelles commises par l'abbé Pierre, il est encore difficile de savoir combien de victimes peuvent être concernées, qui savait exactement et quelles responsabilités peuvent être engagées."

"Personnalité pathologique, idéologie antisémite, agressions sexuelles… Les journalistes Laetitia Cherel et Marie‑France Etchegoin publient « Abbé Pierre. La fabrique d'un saint », un livre choc sur la vie de l'homme d'Eglise et l'omerta dont il a bénéficié. Entretien avec les deux autrices."

"Corrigeant des décennies de récits hagiographiques, « la Fabrique d'un saint », de Laetitia Cherel et Marie-France Etchegoin, est la première biographie enquêtée du fondateur d'Emmaüs. Extraits."