Car l’opposition lecture segmentaire vs séquentielle a donné lieu à de nombreuses publications au cours des derniers mois, dans lesquelles des spécialistes s’alarmaient de ce que les outils numériques nous déshabituent de la lecture suivie, patiente, linéaire, qu’ils n’étaient pas loin de nous présenter comme définitoire de la culture livresque. Or, avec Darnton, nous découvrons—ou redécouvrons—que ce n’est pas le cas. Celui-ci nous explique que la pratique des recueils de citations
« se répandit partout en Angleterre au début de l’ère moderne, chez les simples lecteurs, mais aussi chez les écrivains célèbres comme Francis Bacon, Ben Jonson, John Milton et John Locke. Elle impliquait un mode particulier d’appréhension du verbe imprimé. À la différence des lecteurs modernes, qui suivent le mouvement d’un récit du début à la fin (sauf s’ils sont “nés avec le numérique” et cliquent à travers les textes sur des machines), les Anglais à cette époque lisaient par à-coups et sautaient d’un livre à l’autre. »
Darnton, lecture fragmentaire et citations (commentaire sur VH) « bibliotheca... - 0 views
Nous sommes ce que nous lisons - Voix Haute - 1 views
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« Ils avaient toutes sortes d’opinions et lisaient toutes sortes de livres ; mais ils lisaient de la même manière—de façon segmentaire, en se concentrant sur des petits bouts de texte et en sautant d’un livre à l’autre, plutôt que de façon séquentielle ainsi que le feraient les lecteurs un siècle plus tard lorsque l’essor du roman encouragea l’habitude de découvrir les livres de la première à la dernière page. La lecture segmentaire contraignit ses praticiens à lire de façon active et à imposer leur propre grille sur ce qu’ils lisaient » [3].
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William Drake—« lecteur vorace et acteur de second rôle dans les conflits qui ébranlèrent l’Angleterre de 1640 à 1660 »—, à propos duquel il indique qu’il « comprenait la lecture comme une digestion, un processus pour extraire l’essence des livres et les incorporer en soi. Il préférait des morceaux de texte de la taille d’une bouchée et qui pouvaient être utiles dans leur application à la vie quotidienne. Car la lecture ne devait pas viser l’érudition ; elle devait aider l’homme à aller de l’avant dans la vie et ses morceaux les plus profitables prenaient la forme de proverbes, de fables et même de devises écrites dans des livres d’emblèmes » [4].
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Plagiat universitaire : le pacte de non-lecture / Peter Sloterdijk - LeMonde.fr - 3 views
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on peut faire apparaître dans chaque texte une complicité intime entre l'auteur et le lecteur hypothétique - une liaison activée par la lecture.
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On devrait avoir à peu près rendu compte de la situation en partant de l'idée qu'entre 98 % et 99 % de toutes les productions de textes issues de l'université sont rédigées dans l'attente, si justifiée ou injustifiée soit-elle, d'une non-lecture partielle ou totale de ces textes. Il serait illusoire de croire que cela pourrait rester sans effet sur l'éthique de l'auteur.
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La culture de la citation est la dernière ligne sur laquelle l'université défend son identité.
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The End of Solitude - The Chronicle Review - The Chronicle of Higher Education - 0 views
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The camera has created a culture of celebrity; the computer is creating a culture of connectivity. As the two technologies converge — broadband tipping the Web from text to image, social-networking sites spreading the mesh of interconnection ever wider — the two cultures betray a common impulse. Celebrity and connectivity are both ways of becoming known. This is what the contemporary self wants. It wants to be recognized, wants to be connected: It wants to be visible.
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I once asked my students about the place that solitude has in their lives. One of them admitted that she finds the prospect of being alone so unsettling that she'll sit with a friend even when she has a paper to write. Another said, why would anyone want to be alone?
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Man may be a social animal, but solitude has traditionally been a societal value. In particular, the act of being alone has been understood as an essential dimension of religious experience, albeit one restricted to a self-selected few. Through the solitude of rare spirits, the collective renews its relationship with divinity.
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