Implications philosophiques » Recension - L'identité, la part de l'autre. - 1 views
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Il s’agit en effet de prendre position dans le grand débat entre internalisme et externalisme qui agite le monde philosophique et les biologistes depuis bien longtemps : l’organisme est-il le produit de ce qui est en lui dès l’origine, est-il le déroulement de ses composantes internes ou bien est-il le résultat de la façon dont son environnement extérieur le modèle ?
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Cette question reçoit souvent des réponses différentes selon le champ disciplinaire dont sont originaires les biologistes qui s’y intéressent.
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Dans ce cadre théorique, l’immunologie qui est au carrefour de la biologie moléculaire et de la biologie du développement est susceptible d’offrir un regard neuf, des exemples intrigants et une thèse plus audacieuse que celle de l’interactionnisme vague : c’est l’interactionnisme constructionniste.
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Selon cette thèse, notre identité n’est pas seulement le produit d’une interaction entre notre environnement et notre patrimoine génétique, notre identité est surtout le produit de la façon dont nous intégrons en nous l’extérieur et plus précisément l’autre :
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En revanche, ce sont les conditions dans lesquelles s’exprime cette hétérogénéité qui décident l’organisme à déclencher une réaction immunitaire. Ainsi, la théorie de la discontinuité nous permet d’échapper à une vision de l’identité immunologique figée pour proposer une identité immunologique mouvante, adaptable, capable de se construire sur et par l’altérité, en intégrant d’autres identités à la sienne. La thèse de la discontinuité contribue donc à fonder la thèse constructionniste de l’identité biologique.
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Ces auteurs, s’ils appartiennent à des courants de recherche quelque peu différents, partagent tous néanmoins la conviction que le débat entre externalisme et internalisme est une mauvaise question.
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Cela n’a pas de sens de chercher à distinguer l’influence de l’environnement de celle du patrimoine génétique sur la détermination de notre identité, dans la mesure où ces deux paramètres ne cessent de se co-déterminer dans une dynamique incessante.
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En revanche, il est intéressant d’étudier les relations par lesquelles l’identité individuelle se construit en intégrant ou en adoptant provisoirement des formes d’altérités.
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Derrière le biologique se profile le politique, et avec d’autant plus de force que l’ouvrage est clairement destiné au grand public :
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les auteurs ne cessent de jongler entre les références littéraires, anthropologiques, mythologiques, philosophiques outre bien sûr des références aux différents domaines de la biologie (génétique, théorie de l’évolution, biologie du développement).
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Les premiers chapitres sont ainsi consacrés à l’explicitation du concept d’identité qui est successivement distingué de celui d’individualité et d’unicité.
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l s’agit de s’intéresser à l’inscription dans le temps de notre identité : quelle permanence y a-t-il entre celui que j’étais hier, que je suis aujourd’hui et que je serai demain ?
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construire un lien entre identité biologique et identité humaine, entre notre identité en tant qu’individus distincts et notre identité en tant que membres de l’espèce humaine.
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L’identité biologique n’est que le reflet d’un processus plus global de la construction d’un individu : c’est tout entier, en tant qu’individu biologique, en tant qu’individu social et en tant que membre de l’espèce humaine que nous nous construisons à travers un processus d’ « internalisation » de l’autre
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C’est ainsi que d’une réflexion biologique, on passe à une réflexion politique sur le respect et l’ouverture à l’altérité, conçus non pas comme une option possible, comme un choix de société, mais comme une nécessité fondamentale.
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omment concilier le caractère unique de l’individu et l’internalisation constante et permanente de l’autre dans notre identité humaine ?
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C’est la pluralité de mes rencontres avec d’autres et la façon dont je les ai digérées qui fondent mon unicité.
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C’est ainsi qu’on passe d’une théorie de l’identité biologique comme construction du soi par l’autre à une théorie de l’identité humaine comme ouverture à l’autre et à notre universalité.