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Chiffrer pour évaluer ? - La Vie des idées - 0 views

  • Benchmarking. L’État sous pression statistique d’Isabelle Bruno et d’Emmanuel Didier (2013)
  • Désacraliser le chiffre dans l’évaluation du secteur public publié par Albert Ogien (en 2013)
  • Ces deux ouvrages ont en effet comme point commun fondamental de faire un lien explicite entre critique de l’évaluation et du benchmarking, et critique du chiffre.
  • ...44 more annotations...
  • la définition d’une période de temps pour atteindre l’objectif
  • la détermination des indicateurs permettant de mesurer l’activité
  • l’analyse des quatre temps de la démarche du benchmarking
  • le chiffrage d’un objectif à atteindre
  • l’analyse des résultats atteints et la définition des futurs objectifs
  • l’arrivée des outils du management quantitatif les conduit à percevoir bien différemment leur rôle, leur mission et leur relation aux usagers des services publics.
  • Les réflexions aboutissent à un constat sévère, qui est essentiel : « l’activité de quantification induit, de façon intrinsèque et fortuite, une a-moralisation des critères de jugement de l’activité politique »
  • Ces deux ouvrages constituent de belles illustrations des questionnements et méthodes qui fondent la sociologie de la quantification.
  • La sociologie de la quantification prend au sérieux l’idée selon laquelle statistique et quantification contribuent à établir « l’autorité des faits », tout en discutant fermement les notions d’autorité et de « fait ».
  • Ce qui est en cause n’est pas tant la mise en chiffre, que le chemin qui précède cette mise en chiffre
  • le processus qui conduit les acteurs à s’approprier une définition systématique de la qualité, à se discipliner pour se conformer à une exigence contraignante de l’évaluation méthodique de leur activité, à écouter les leçons que les chiffres semblent fournir
  • Un des premiers arguments est de constater que toute évaluation n’aboutit pas nécessairement à produire du « chiffre ».
  • Cette notion permet de focaliser l’attention de l’analyste sur la manière dont les chiffres sont construits et utilisés et donc de distinguer l’usage purement comptable et l’usage « sur un mode intelligent » contribuant à une compréhension des situations et des faits.
  • L’usage comptable correspond à l’évaluation gestionnaire et constitue une technique de gouvernement : c’est cet usage qu’Albert Ogien critique et qui fait, finalement, l’objet des analyses critiques conduites dans l’ouvrage.
  • L’usage « intelligent » est celui qui préside à la conception de la quantification comme « description rigoureuse de fragments de la réalité qui assure un avancée à la raison humaine ».
  • Il faut se garder de voir dans la critique de l’évaluation et de la statistique évaluative une simple reformulation de l’idée naïve que les chiffres ne sont que mensonges, qu’inventions et qu’outils de manipulations.
  • Il est impératif de dissocier le processus d’évaluation de celui de quantification, de fabrication de statistiques.
  • parler de « système du chiffre », c’est inclure dans l’analyse sociologique tout ce qui conduit, in fine, à produire des statistiques d’activité, de production, de résultat…
  • Et cela inclut notamment les mécanismes qui amènent les individus à consentir, adhérer et agir pour les dispositifs d’évaluation.
  • L’engagement de chacun est une des conditions fondamentales au fonctionnement des dispositifs. Cet engagement repose sur un « enrôlement de chacun dans un effort coordonné de compétitivité », une « bonne volonté », sur une mobilisation des participants, qui sont obtenus par « libre assentiment ».
  • Tout cela est possible grâce à des injonctions subtiles, qui rendent difficiles voire impossible de se retirer ou de se désolidariser du mouvement général :
  • C’est une des leçons les plus frappantes de ces enquêtes sur le benchmarking et l’évaluation : la capacité des dispositifs à enrôler chacun des protagonistes, en rencontrant finalement peu de résistance.
  • Peut-être que ce mode de gouvernance est d’autant plus efficace que le sentiment de crise et de menace permanente est omniprésent
  • Les nombres et les statistiques ne sont que l’aboutissement d’un processus plus profond et plus général, où les valeurs de concurrence, d’optimisation, de performance, d’évaluation gouvernent.
  • Il est nécessaire de réintroduire la critique des catégories, des principes de calculs, des normes implicites incorporées dans les statistiques.
  • les « données ne sont pas données » 
  • Les chiffres ne font qu’incarner les valeurs, choix et arbitrages sous-jacents à ces catégories, nomenclatures et critères.
  • Gouverner par des chiffres ce n’est pas dépasser les enjeux moraux, politiques ou économiques et les remplacer par des instruments neutres et rationnels.
  • C’est, plus subtilement, cacher ces choix dans ces instruments, puis présenter ces instruments comme objectifs et non discutables.
  • Le gouvernement par les nombres ne fait pas disparaître le politique, mais conduit à situer le politique dans le choix des grandeurs mesurées, dans les méthodes de leur mesure, dans les finalités des instances de mesure.
  • La notion de « système du chiffre » proposée par Albert Ogien nous semble pouvoir rendre justice au précepte selon lequel « les statistiques ne parlent pas d’elles-mêmes »
  • L’indicateur statistique ne fait pas tout, ne dit pas tout. L’action politique qui suit la production ou publication de chiffres n’est pas entièrement déterminée par les chiffres eux-mêmes.
  • compliquée la critique des choix opérés, car chiffres et statistiques tendent à figer les catégories.
  • La politique et les choix moraux ou sociaux ne disparaissent pas, mais ils tendent à être figés dans des indicateurs qui se chosifient, s’institutionnalisent et deviennent incontournables.
  • obstacles à changer l’outil de mesure lorsque celui-ci est installé et que son usage est routinier.
  • La première réponse, celle fournie par les deux ouvrages dont il est ici principalement question, est de critiquer cette avalanche de nombres, ce goût du chiffre et cette gourmandise de la gouvernance par les statistiques.
  • La deuxième réponse est, à l’instar de la conclusion de l’ouvrage d’Isabelle Bruno et d’Emmanuel Didier [13], d’engager une lutte à armes égales, par une démarche qu’ils nomment « statactivisme »
  • Au-delà de la critique, il s’agit de savoir détourner ou contourner les règles présidant à la fabrication des chiffres, de savoir bâtir des indicateurs qui peuvent mobiliser la contestation ou contribuer à une revendication, d’être force de propositions en créant ce que statisticiens, sociologues et économistes critiques appellent des « indicateurs alternatifs »
  • La troisième réponse réside dans l’analyse sociologique des promoteurs et initiateurs des dispositifs : qui sont-ils et quel profit en tirent-ils ?
  • Un instrument ou une savoir n’existent pas ex-nihilo, sans être promu par un collectif qui en tire un intérêt.
  • Inversement la faible résistance des agents et décideurs à cette vague de la mesure évaluative doit être questionnée.
  • en tout cas vigilante sur les usages et mésusages des données statistiques.
  • « Les modalités de la guerre se transforment continuellement, mais elle ne cesse jamais. Aujourd’hui multiple, diverse, elle manifeste les traits de l’époque qui est la nôtre en ce début de XXIe siècle : le déclin des figures d’autorité traditionnelles au profit du chiffre, des fonctions et des procédures standardisées ; le statut de Un-tout-seul du sujet qui modifie la psychologie des foules ; la montée au zénith des objets des technosciences, qui permettent de tout voir, de tout savoir et de faire la guerre sans y être physiquement ; l’information en temps réel pour tous » [16].
  • Avec la notion de système du chiffre, j’ai voulu préserver la grandeur et la beauté du chiffre intelligemment utilisé (en général à des fins de connaissance non instrumentalisée), tout en montrant qu’il recelait une puissance de contrôle et de reconfiguration du réel dont les gouvernants se servent à leur propre fin »
  •  
    très intéressant sur la notion de système du chiffre. L'évaluation se situe alors en amont autour des intentions des acteurs qui président à la constitution du chiffre / indicateur et en aval à l'utilisation par les acteurs politiques du chiffre en vue d'agir comme la réception du chiffre
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