Gildas Simon, La planète migratoire dans la mondialisation, Collection U. Armand Colin, 2008. 255 pages.
Gildas Simon analyse les migrations selon deux angles d'attaque. Il ne s'intéresse pas seulement aux flux mais concentrent son attention sur leurs impacts sur les territoires et les sociétés. Il privilégie l'échelle mondiale. Les migrations sont ici étudiées selon les logiques planétaires car les mécanismes mondiaux l'emportent sur les modes de fonctionnement locaux ou régionaux. La mondialisation justifie cette échelle d'analyse même si le renforcement des frontières tend à limiter les migrations et leur champ d'action. La question que se pose Gildas Simon est de savoir si les migrations sont un effet induit de la mondialisation ou ont-elles leur propre autonomie de fonctionnement et influencent-elles la mondialisation.
Aujourd'hui, un état des lieux du système migratoire mondial amène l'auteur à identifier constantes et évolutions. Le nombre de personnes concernées continuent de croître en chiffres absolus et l'essentiel des flux restent Nord-Sud, bien que les pays du Golfe attirent comme un aimant les émigrés du sous-continent indien (p26-27, les travailleurs migrants au pays de l'or noir ; texte p60 ; l'exemple du Kérala), certains pays restant de cibles privilégiées. Dans le même temps, le nombre de ces pays-cibles tant à diminuer tandis que des flux migratoires nouveaux, quittant souvent leur aire « naturelle » émergent ; enfin, la partition pays de départ/pays d'arrivée ne convient plus à la situation ; des pays de transit, de rebond (comme la France) compliquent la compréhension des migrations.
L'étude AFRICAPOLIS constitue une importante mise à jour des connaissances sur l'urbanisation en Afrique de l'Ouest, soutenue par l'AFD (Département AFR) et coordonnée par les équipes du SEDET (CNRS/Université Paris Diderot).
Ce projet innovant et ambitieux croise données démographiques, listes d'agglomérations et images satellites. Il permet une identification précise des zones d'habitation et intègre l'Afrique de l'Ouest dans une base de données mondiale sur les agglomérations (e-Geopolis). Les cartes et résultats issus de cette approche géostatistique améliorent nettement la grille de lecture habituelle de l'urbanisation africaine, telle que diffusée par les statistiques onusiennes. Ils mettent en lumière des modes d'urbanisation essentiels à connaître pour les partenaires du développement : entre une « métropolisation par le haut », diffusion de l'urbanisation par les grandes villes, et une « urbanisation par le bas », conséquence d'un affaiblissement progressif de l'exode rural dans un contexte de forte pression démographique.