"Tugdual Derville était le grand invité de Stéphanie Gallet dans la Matinale de RCF le 30 juin 2020, pour évoquer le retour de la loi bioéthique à l'Assemblée."
"Face au projet de loi, des évêques se sont donc limités à questionner, peut-être par crainte de devoir trancher, comme si l'enjeu présent n'appelait pas à faire sonner le tocsin. « Devrait-on se dispenser de questions sur le projet de loi mis au vote au parlement ? » s'interrogeait un prélat qui invitait par ailleurs les fidèles à se former, sans vraiment donner de réponse. Une bonne partie de ses confrères titraient ou commençaient également leurs interventions en demandant quel monde nous souhaitions. Imaginons-nous, un instant, pareille approche sémantique devant les massacres qui ont ensanglanté le siècle passé ? Pourtant les enjeux de manipulation embryonnaire et d'avortement relèvent moralement d'une gravité semblable. "
"Avec la sortie du nouveau film de François Ozon Tout s'est bien passé, la question de l'euthanasie surgit à nouveau dans le paysage médiatique. Dans ce film, un octogénaire qui ne veut pas subir les conséquences d'un AVC part en Suisse pour un suicide assisté, sans être pour autant en fin de vie. Il sollicite l'aide de sa fille pour échapper à une vie diminuée et une mort incontrôlée.
De nombreux critiques voient dans ce film un vibrant plaidoyer pour la liberté, un encouragement à vivre sa vie - et sa mort - telle qu'on la désire. Si la fille de cet homme accepte de collaborer à ce suicide, ce n'est pas d'abord pour mettre fin à ses souffrances, mais, plus subtilement, pour honorer le désir de son père. La revendication assumée du réalisateur est que ce soit dorénavant la société qui endosse cette responsabilité à la place des proches.
Bien sûr, demander à mourir ne peut être considéré comme un vulgaire caprice quand on devine le poids de souffrance que cela exprime. Il demeure que ce film pose une question délicate : jusqu'où la société doit-elle aller pour répondre aux désirs individuels ? "