Skip to main content

Home/ Apprendre 2.0/ Group items tagged performance

Rss Feed Group items tagged

Guillaume Touzé

Sénat - Compte rendu analytique officiel du 21 octobre 2009 - 0 views

    • Guillaume Touzé
       
      La voie du Snes! rien d'autre...
  • Sauf s'il s'agit de s'inscrire dans la philosophie de l'individualisation des parcours, mesure phare de M. Xavier Darcos, qui allait de pair avec l'autonomie des établissements.
  • Car le lycée doit être un lieu où la transmission des savoirs n'est pas réduite à des compétences individuelles, mises en concurrence, où le diplôme, le bac en l'occurrence, garde sa valeur de référence nationale et collective, où est défendue la mission émancipatrice de l'école.
  • ...40 more annotations...
  • réformer le lycée ne peut se faire sans porter une attention particulière à l'exercice du métier d'enseignant et à son statut
  • Si l'éducation a un coût, toujours trop élevé aux yeux du Gouvernement, elle n'a pas de prix.
  • Ainsi, la réforme du bac professionnel n'a pas donné lieu à une réflexion sérieuse sur les pratiques pédagogiques dans les lycées professionnels parce que la pédagogie est devenue, ces dernières années, un gros mot
  • je ne doute pas que le Gouvernement fera montre de sagesse en abandonnant ce projet inepte.
  • attendons avec impatience un vrai bilan de l'assouplissement de la carte scolaire, qui devait aboutir à sa suppression à la rentrée 2010.
  • Veut-il donner le baccalauréat à tout le monde et un diplôme de l'enseignement supérieur à tous les bacheliers ? Il remet en cause les principes mêmes de l'élitisme républicain.
  • pourquoi faire de la section S un bouc émissaire ?
  • Notre lycée ne marche pas si mal.
  • Il n'est pas souhaitable de réduire le nombre d'heures de cours au lycée car ce n'est pas en travaillant moins que nos lycéens apprendront mieux !
  • L'éducation nationale ne doit pas être une fédération de classes mais un système d'établissements responsables, suivant les élèves pour les conduire vers la réussite selon leur talent et leur implication.
  • La loi permet l'expérimentation : profitons-en.
  • donner toutes les chances à tous les élèves du bassin de recrutement, sans cette sélection élitiste qui trahit la vocation de l'éducation nationale.
  • La libéralisation de la dotation horaire globale ne va pas à l'encontre de l'égalité ; elle est au service de l'enseignement, qui doit être adapté au profil des élèves, quelle que soit leur origine.
  • un enseignement de l'histoire des arts ne saurait remplacer la pratique ni le contact direct avec la création et les artistes.
  • L'éducation artistique et culturelle demeure la variable d'ajustement des politiques éducatives, alors qu'elle est au centre de la vie, de l'humain, des connaissances !
  • Edgar Morin, « la culture, c'est ce qui relie les savoirs et les féconde ».
  • il est donc indispensable de renforcer la culture scientifique pour tous, de lutter contre l'illettrisme scientifique 
  • Réformer le lycée, c'est faire entrer la France dans la société de la connaissance de demain.
  • Comment revaloriser une filière quand on met en concurrence les filières techniques et professionnelles, notamment depuis que le bac pro peut être obtenu en trois ans ?
  • On voit bien ce que pourraient être les passerelles pour passer de la série ES à la série L ou S. Pour autant, ces passerelles sont-elles adaptables au passage d'une filière technique ou professionnelle à une filière générale, et réciproquement ?
  • Il faut veiller à ce que la présence des lycéens en entreprise leur procure un réel bénéfice pédagogique et leur permette de préciser leurs attentes et leurs souhaits vis-à-vis de leur projet professionnel.
  • le système enferme les élèves dans des tuyaux disciplinaires dont il est très difficile de sortir.
  • effrayés par l'ampleur des effectifs en premier cycle universitaire,
  • Il faut mener une réflexion d'ensemble sur le système éducatif mais cesser de rêver au grand soir de l'éducation, comme l'a dit M. Descoings. Attachons-nous à améliorer ce qui peut l'être et à réformer par petites touches.
  • les premiers à réclamer le statu quo sont ceux qui bénéficient de la hiérarchie entre les filières et sont issus de milieux favorisés.
  • Il faut abolir les hiérarchies entre voies et filières.
  • faire de la technologie un élément de la culture commune délivrée en seconde.
  • la série S doit gagner en spécialisation scientifique
  • N'oublions pas que la mésestime de soi est souvent à l'origine d'une mauvaise orientation :
  • rendre le lycée plus performant.
  • vous avez besoin d'être soutenu et compris, surtout par les enseignants.
  • Puisque la méthode et le contenu de l'enseignement diffère, pourquoi ne pas imaginer, comme l'avait proposé Joseph Fontanet il y a quelques années, un corps d'enseignant spécifique pour le premier cycle ?
  • Parler de la réforme du lycée, c'est enfin évoquer la nécessaire autonomie des établissements.
  • Construisons donc des voies parallèles qui mènent à l'excellence
  • Si je souhaite revaloriser la filière STI, c'est parce que les entreprises commencent à manquer d'ingénieurs, d'élèves à bac + 2, à bac + 3 et de bac pro.
  • Qui connaît le mieux les élèves, sinon leurs parents et leurs professeurs ?
  • Mais si nous voulons passer du quantitatif au qualitatif, de l'école pour tous à la réussite de chacun,
  • Il faut généraliser les groupes de niveau, l'utilisation des nouvelles technologies, les échanges avec les établissements étrangers, l'apprentissage de certaines disciplines en langue étrangère.
  • Les deux heures d'accompagnement personnalisé ou encore l'amélioration de notre système d'orientation sont des réponses de fond.
  • l'excellence pour les meilleurs, mais aussi une place pour tous les autres,
peir ric

la matière des idées entretien avec Jack Goody - 0 views

  • D’une part, comme n’importe quelle autre pratique, la nage ou la guerre, le sexe ou la chasse, la pensée en passe par des techniques
  • d’autre part, en tant qu’outil de la pensée, l’écriture a des effets d’une puissance sans pareil.
  • forte de ses performances scientifiques et artistiques, la « raison graphique » subordonne la pensée orale
  • ...64 more annotations...
  • d’un côté, combat pied à pied contre l’ethnocentrisme, d’un livre à l’autre (non, l’Occident n’a pas inventé l’amour porté aux enfants, non, il n’est pas le seul à avoir connu une Renaissance) ; de l’autre, refus d’un relativisme qui nie les plus beaux progrès de l’humanité 
  • Souligner l’importance des techniques, c’est dire nos facultés d’apprentissage, nos accroissements d’aptitude, nos capacités créatives : ouvert sur une politique de l’empowerment, le savoir de Goody est un matérialisme gai.
  • les Pythagoriciens, avec leurs tétraèdres, tout comme les Chinois, avec leurs horoscopes, se livrent à une manipulation graphique des concepts. Ce sont entre des techniques de pensée impliquant dans les deux cas l’écriture, et non entre des mentalités, qu’il faut chercher des différences.
    • peir ric
       
      "manipulation graphique des concepts"
  • C’est ce lien entre outillage de la pensée et manière de penser qui est en jeu dans la notion de technologie de l’intellect : l’écriture nous permet des opérations cognitives – faire des listes, des tableaux, réexaminer après-coup, etc. – qui nous donnent un surcroît d’efficacité intellectuelle, mais modifient aussi qualitativement notre compréhension du monde.
  • Intellectuellement et politiquement, il nous semblait important de montrer au contraire que les « mentalités » ne sont pas des caractéristiques innées, mais des plis de pensée façonnés par l’usage d’un certain outillage
  • Il n’y a pas de primitifs, inaptes au changement : il y a des différences d’équipement technique ; or une technique cela s’apprend.
  • outillée, et en partie façonnée par les outils qu’elle emploie, l’intelligence n’est pas aussi spirituelle, immatérielle, ou idéale qu’elle ne le croit
  • On voit bien l’avantage d’un système phonétique : dans l’alphabet latin, il suffit d’apprendre vingt-six signes pour former tous les mots possibles ; avec des idéogrammes, pour posséder un vocabulaire équivalent, il faut maîtriser une quantité considérable de signes.
  • Ensuite, les insurgés se sont servis des pouvoirs magico-religieux prêtés au livre
  • Mais en tant que technologie de l’intellect, les idéogrammes ont certains avantages. D’une part, ils peuvent s’apprendre un par un : on n’est pas obligé de connaître tout le système des signes et les règles de leur combinaison, comme c’est le cas pour l’alphabet ; tout le monde, même sans scolarisation, peut donc être un peu lecteur.
  • D’autre part, une écriture comme l’écriture chinoise, contrairement à l’écriture phonétique, n’est plus associée à une langue particulière. Tout comme le chiffre 1 désigne le même nombre partout dans le monde, qu’on le prononce one ou un, la communication écrite devient possible entre locuteurs de langues différentes.
  • « Je m’intéresse au pouvoir des mots, c’est-à-dire au pouvoir que l’écriture donne aux cultures qui la possèdent, et à certains groupes au sein d’une société donnée »
  • Politiquement, l’écriture serait donc un outil à deux manches, fournissant à la fois aux dominants de quoi dominer, et aux dominés de quoi s’affranchir ?
  • plus fondamentalement encore, l’écriture induit une structure sociale
  • C’est que la culture écrite, bien que minoritaire, influe sur la culture populaire, même lorsque celle-ci reste orale.
  • Prenez deux signes écrits, un mot en français, un idéogramme chinois [4]. Dans un système alphabétique, le signe écrit renvoie à des sons : b-a, ba. C’est ce qu’on appelle une écriture phonétique. Dans le cas des idéogrammes, il renvoie non pas à un son, mais à une idée ou à une chose.
  • Reste à comprendre de quelle manière l’écriture a imprimé sa marque sur ces soulèvements. Elle a certes permis aux insurgés d’accéder à des textes dont le contenu leur a fourni un support idéologique : les Lumières pour Toussaint-Louverture, l’islam pour les insurgés de Bahia. Mais ce ne fut pas son seul rôle,
  • Tout d’abord, très prosaïquement, elle a permis aux émeutiers de s’organiser d’une manière dont la sophistication est relevée par tous les observateurs
  • Il n’en reste pas moins que la maîtrise de l’écriture émancipe. Dire qu’elle donne du pouvoir, ce n’est pas la réduire à un instrument d’oppression.
  • il a la capacité de traverser les appartenances tribales, ce qui contribue à l’unité des insurgés
  • internet. Y a-t-il là un nouvel outillage de l’intellect, susceptible de produire des effets nouveaux ? Ou plus simplement une extension des savoir-faire associés à l’écriture, comme le fut en son temps l’imprimerie ?
  • On peut la compléter avec le maniement d’un clavier d’ordinateur, mais je ne suis pas sûr que nous ayons affaire à un changement de régime dans la maîtrise de l’écriture. Nous sommes toujours dans l’univers de l’écrit dans lequel nous a plongés l’école.
  • Dans un contexte de maîtrise restreinte de l’écriture, où celle-ci n’est qu’un outil secondaire pour faciliter la transmission orale d’une parole sacrée, son apprentissage ne permet guère de profiter de la créativité qu’elle apporte en d’autres contextes.
  • Il y a donc contradiction, dans le rapport de la religion à l’écriture, entre les effets d’ouverture qu’elle induit en promouvant la maîtrise de l’écriture, et les effets de clôture qu’elle crée en la restreignant aux textes sacrés.
  • Et plus fondamentalement aussi une tension, dans le rapport de l’écriture à l’émancipation intellectuelle, entre un rapport sacré et un rapport profane au texte. Tension qui produit des « renaissances », quand la balance penche dans le sens profane.
  • Je tourne autour de deux idées. Tout d’abord il me semble que les renaissances doivent être comprises comme le mouvement de retour d’une oscillation pendulaire. À certains moments le dogmatisme d’une religion du Livre peut ou doit être contrebalancé par un retour à des savoirs originaux, aux textes considérés comme fondateurs d’une civilisation.
  • Ma seconde idée est que l’Occident n’a pas le monopole des renaissances.
  • D’une façon générale, je ne crois pas que le capitalisme (comme le voudraient les théories de Marx), un rapport particulier à la religion (avec Weber) ou des phénomènes démographiques (selon Malthus) puissent expliquer seuls l’évolution des civilisations et de leur rapport aux savoirs. Les relations entre communication et invention jouent tout autant.
  • Le mythe une fois fixé, les gens se mirent à juger des nouvelles versions en les comparant à mon texte. Certains signalaient dans « ma » version des oublis ou des erreurs, ou incriminaient le narrateur. D’autres ont simplement perdu le Bagré : parce qu’ils pensaient que la version de Goody, recueillie auprès d’anciens qui avaient acquis le statut d’ancêtres, était la « vraie » version.
  • Ce n’est pas la surface à cultiver mais la production de surplus qui fait la différence entre la maison d’un chef et d’un roi européen.
  • votre anthropologie se caractérise par un double refus, dont on sent qu’il est à la fois scientifique, éthique et politique : celui des « théories du Grand Partage » (qui distribuent les cultures entre le simple et le complexe, le chaud et le froid, le primitif et le développé...) et celui du relativisme (pour lequel toutes les cultures se valent).
  • Il me semble que prendre en considération les techniques, en particulier de l’intellect, permet d’échapper à l’alternative entre européocentrisme et relativisme.
  • mesurer toute la mobilité dont étaient capables des individus soi-disant pris dans la fixité d’une tradition. Sauf qu’une fois la religion écrite, les choses se figent.
  • Les variations, si elles existent, porteront sur les quantités : on aura un peu plus de viande, on vous resservira davantage, mais la nature des mets n’est pas fonction du statut hiérarchique du consommateur. Pourquoi les cultures traditionnelles africaines ne connaissent-elles pas cette différenciation, y compris dans les grands États qui ont des structures politiques différenciées ?
  • C’est ce lien entre outillage de la pensée et manière de penser qui est en jeu dans la notion de technologie de l’intellect : l’écriture nous permet des opérations cognitives – faire des listes, des tableaux, réexaminer après-coup, etc. – qui nous donnent un surcroît d’efficacité intellectuelle, mais modifient aussi qualitativement notre compréhension du monde
  • il nous semblait important de montrer au contraire que les « mentalités » ne sont pas des caractéristiques innées, mais des plis de pensée façonnés par l’usage d’un certain outillage. Il n’y a pas de primitifs, inaptes au changement : il y a des différences d’équipement technique ; or une technique cela s’apprend.
  • Prenez deux signes écrits, un mot en français, un idéogramme chinois [4]. Dans un système alphabétique, le signe écrit renvoie à des sons : b-a, ba. C’est ce qu’on appelle une écriture phonétique. Dans le cas des idéogrammes, il renvoie non pas à un son, mais à une idée ou à une chose.
  • dans l’alphabet latin, il suffit d’apprendre vingt-six signes pour former tous les mots possibles ; avec des idéogrammes, pour posséder un vocabulaire équivalent, il faut maîtriser une quantité considérable de signes.
  • Mais en tant que technologie de l’intellect, les idéogrammes ont certains avantages. D’une part, ils peuvent s’apprendre un par un : on n’est pas obligé de connaître tout le système des signes et les règles de leur combinaison, comme c’est le cas pour l’alphabet ; tout le monde, même sans scolarisation, peut donc être un peu lecteur. D’autre part, une écriture comme l’écriture chinoise, contrairement à l’écriture phonétique, n’est plus associée à une langue particulière. Tout comme le chiffre 1 désigne le même nombre partout dans le monde, qu’on le prononce one ou un, la communication écrite devient possible entre locuteurs de langues différentes.
  • C’est cela une technologie de l’intellect : une opération cognitive qui a des effets cognitifs bien sûr, mais aussi sociaux – un accès plus ou moins large aux élites diplômées, par exemple – et souvent politiques.
  • l’écriture donne du pouvoir, et ne pas la maîtriser fragilise.
  • Mais plus fondamentalement encore, l’écriture induit une structure sociale.
  • depuis l’apparition de l’écriture quelque part au Proche-Orient jusqu’à une période très récente, l’histoire sociale de l’humanité a été celle de la domination politique, économique, culturelle, d’une minorité de lettrés sur une majorité de non-lettrés. Ce n’est pas tant que les uns ont accès, grâce à la maîtrise de l’écriture, à des ressources dont les autres seraient privés, en particulier au savoir. Non plus qu’une petite caste exerce, par l’écrit, une dictature féroce sur la multitude. C’est que la culture écrite, bien que minoritaire, influe sur la culture populaire, même lorsque celle-ci reste orale.
  • La preuve la plus forte, sans doute, du pouvoir que donne l’écriture, est l’attrait qu’elle exerce sur ceux qui n’y ont pas accès.
  • Il n’en reste pas moins que la maîtrise de l’écriture émancipe. Dire qu’elle donne du pouvoir, ce n’est pas la réduire à un instrument d’oppression.
  • Reste à comprendre de quelle manière l’écriture a imprimé sa marque sur ces soulèvements. Elle a certes permis aux insurgés d’accéder à des textes dont le contenu leur a fourni un support idéologique
  • Mais ce ne fut pas son seul rôle, ni le principal. Quand on examine de près les sources disponibles sur la révolte brésilienne, on voit qu’elle a été servie par l’écriture de trois autres manières. Tout d’abord, très prosaïquement, elle a permis aux émeutiers de s’organiser d’une manière dont la sophistication est relevée par tous les observateurs : des billets servaient à transmettre des instructions, à planifier des incendies simultanés, à fixer des rendez-vous – on est bien du côté de la technicité de l’écriture, des savoir-faire qu’elle transmet, des capacités qu’elle accroît. Ensuite, les insurgés se sont servis des pouvoirs magico-religieux prêtés au livre : ils cousaient des sourates du Coran dans leur manteau pour se protéger des balles et se donner du courage. Mais l’islam a un autre avantage en termes de mobilisation collective, lié à son statut de religion écrite davantage qu’à ses préceptes eux-mêmes : écrit, donc détaché de ses conditions d’énonciation, donc universaliste, il a la capacité de traverser les appartenances tribales, ce qui contribue à l’unité des insurgés.
  • Pour coopérer, s’organiser, internet n’est pas indispensable, l’écriture apprise à l’école suffit. On peut la compléter avec le maniement d’un clavier d’ordinateur, mais je ne suis pas sûr que nous ayons affaire à un changement de régime dans la maîtrise de l’écriture. Nous sommes toujours dans l’univers de l’écrit dans lequel nous a plongés l’école.
  • Mais ce n’est pas tant la machine à écrire qui a fait la différence, que la scolarisation de masse. C’est cette dernière qui a engendré les vrais changements dans ces pays : la structure fondamentalement orale des sociétés européennes a été profondément modifiée dès lors que la maîtrise de l’écriture devenait accessible aux personnes peu fortunées, aux classes populaires et aux femmes.
  • De façon générale d’ailleurs, l’écriture et la religion sont en relation paradoxale.
  • D’un côté l’écriture augmente les capacités intellectuelles
  • De l’autre les religions écrites tendent à produire de l’orthodoxie et à limiter l’usage de l’écriture.
  • Il y a donc contradiction, dans le rapport de la religion à l’écriture, entre les effets d’ouverture qu’elle induit en promouvant la maîtrise de l’écriture, et les effets de clôture qu’elle crée en la restreignant aux textes sacrés.
  • Et plus fondamentalement aussi une tension, dans le rapport de l’écriture à l’émancipation intellectuelle, entre un rapport sacré et un rapport profane au texte. Tension qui produit des « renaissances », quand la balance penche dans le sens profane.
  • Tout d’abord il me semble que les renaissances doivent être comprises comme le mouvement de retour d’une oscillation pendulaire.
  • Ma seconde idée est que l’Occident n’a pas le monopole des renaissances.
  • Le livre, de sacré, redevient profane.
  • D’une façon générale, je ne crois pas que le capitalisme (comme le voudraient les théories de Marx), un rapport particulier à la religion (avec Weber) ou des phénomènes démographiques (selon Malthus) puissent expliquer seuls l’évolution des civilisations et de leur rapport aux savoirs.
  • Les relations entre communication et invention jouent tout autant.
  • Or avec les spécifications techniques se jouent des spécifications sociales, des différenciations des tâches ; dans la gestion du surplus se jouent des formes d’organisation de la domination. Et ici encore l’écriture joue un rôle déterminant. Les sociétés eurasiennes l’employant à toutes sortes de fins, pratiques, économiques, administratives, son usage vient renforcer l’écart : l’avantage technique s’en trouve potentialisé. Ce n’est pas la surface à cultiver mais la production de surplus qui fait la différence entre la maison d’un chef et d’un roi européen.
  • Un autre fil semble relier vos travaux. Qu’elle aborde la cuisine, les fleurs, la religion ou l’écriture, votre anthropologie se caractérise par un double refus, dont on sent qu’il est à la fois scientifique, éthique et politique : celui des « théories du Grand Partage » (qui distribuent les cultures entre le simple et le complexe, le chaud et le froid, le primitif et le développé...) et celui du relativisme (pour lequel toutes les cultures se valent).
  • Il me semble que prendre en considération les techniques, en particulier de l’intellect, permet d’échapper à l’alternative entre européocentrisme et relativisme. Il n’y a pas de différence entre les individus quant à leur capacités mentales.
  • En revanche, il y a des différences de résultats intellectuels, et ceux-ci dépendent très largement de l’outillage cognitif que les sociétés fournissent (ou non) et dont les individus disposent (ou non).
  • Le Bagré reste ainsi pour moi emblématique des effets de l’usage d’une technologie de l’intellect. Que s’est-il passé sinon la rencontre entre une pratique cérémonielle (la récitation d’un mythe) et un instrument (un magnétophone) ? Qu’aurais-je pu saisir si je n’avais pas disposé de cet outil, exceptionnel à l’époque ? Une simple contingence avait produit une multiplicité d’effets, de portée à la fois ambivalente et imprévisible. Cette rencontre avait modifié tout à la fois la compréhension d’un phénomène social, et altéré cette pratique sociale elle-même.
sylviere doc

Diigo, nouveautés de rentrée | URFIST Info - 4 views

  • et (surtout) modulation des possibilités “sociales”, c’est-à-dire essentiellement de l’ utilisation des groupes: alors que précédemment la possibilité de créer des groupes, aussi bien publics que privés, étaient ouvertes à tous, elle se trouve très sévèrement limitée à présent.
  • Le plan gratuit ne permet plus que la création d’un groupe privé limité à trois membres, le plan standard lui-même ne permet que la création d’un groupe public (nombre de membres illimité) et de trois groupes publics, limités à 10 membres chacun (50 membres par groupe privé pour le plan “éducateur”), seul le compte “professionnel” permet la création de groupes, publics et privés, de façon illimitée. Il est à signaler que les groupes existants, comme les groupes de veille des Urfist restent actifs (ouf!).
  • À signaler également, et c’est l’os que j’évoquais en début de billet, que la nouvelle fonction d’annotation des pdfs (qui répond à un besoin rencontré dans chacune de nos formations diigo) est réservée aux plans “standard” (limitée à 100 pdfs), “professionnel” (illimitée) et “éducateur” (limitée à 50 pdf) et n’est donc pas accessible avec un plan gratuit.
  • ...1 more annotation...
  • Pratiquement: pour la gestion personnelle de signets, diigo reste l’outil puissant qu’il était et continue d’offrir des avantages nets par rapport à la concurrence (essentiellement s’agissant des annotations) mais les cartes sont rebattues quant au partage et à la collaboration. S’il est possible de bricoler avec un groupe public et un nombre restreint de (petits sauf pour le plan “éducateur”) groupes privés[4], une utilisation importante des groupes implique la souscription au plan “professionnel”. À 59$/an, ce n’est pas hors de prix pour une institution, à condition de savoir gérer les contraintes des procédures comptables publiques. (Une autre solution serait de changer d’outil mais je n’ai pas pu trouver ni pour la gestion personnelle, ni pour le partage et la collaboration un outil gratuit qui offrirait des performances analogues. Des suggestions?)
  •  
    Moins de partage et de collaboration !
  •  
    Moins de partage et de collaboration !
  •  
    Avez-vous remarqué qu'il n'y a plus de flux RSS possibles à partir d'une combinaison des mots-clé de sa "library"? C'est dommage quand on veille pour des collègues qui ne sont pas forcément fanas diigo ou quand on veut éditorialiser sa veille sur 1 sujet...
1 - 5 of 5
Showing 20 items per page