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Jon Snow

Lu, vu, entendu n°7 : « Les sommets de l'imp(r)udence » - Acrimed | Action Cr... - 0 views

  • 7. Le comble de la vertu Albert du Roy, auteur de La mort de l’information (2007), invité de Je vous réveille, Le cinq sept, France Inter (le 13 novembre à 6h20), a découvert un remède miracle à la dépendance des journalistes et aux formes de connivences inscrites dans les relations et les proximités sociales : la vertu. - La journaliste : - « Comment fait-on pour rester indépendant quand on est journaliste ? Vous parlez aussi de connexions qui sont parfois évidentes et qui sont... »- Albert du Roy : - « De connivences, oui. - La journaliste : - « ...et de connivences qui sont parfois plus subtiles, aussi. » - Albert du Roy : - « Je crois que c’est d’abord une question de courage et de volonté. Je crois que c’est une question d’ascèse, aussi. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas, quand on est journaliste et, surtout, quand on occupe des fonctions de responsabilité, il ne s’agit pas de vouloir devenir une vedette et de peser sur la vie politique (ou la vie économique si on est journaliste économique). Il s’agit de rester à sa place qui est une place d’observateur critique et de ne pas vouloir goûter du pouvoir. » En guise de remède à la dépendance des journalistes et aux connivences, qui n’ont très généralement pas besoin d’être concertées, puisqu’ elles sont inscrites dans les relations et les proximités sociales : la vertu.
  • 8. Le comble de la complexité Emission « Revu et corrigé », présentée pare Paul Amar , France 5, samedi 10/11/2007. - Question du public (Mélanie du CFJ) : « J’aurais aimé savoir comment vous gérez vos relations avec vos sources politiques, quel degré de proximité vous entretenez avec elles pour avoir le plus d’infos possibles et ne pas tomber dans la connivence. » [...]- Guy Konopnicki, Journaliste à Marianne : - « Belle question et vaste problème parce que, vous verrez, avec les années, qu’on connaît de plus en plus d’hommes politiques – y en a qu’on connaît depuis nos études, ainsi de suite – et qu’effectivement la connivence peut être un très grave problème. Et que la manière... Bien évidemment, on noue des amitiés. Et, en plus, en général, pas toutes du même bord. Enfin bon... Et on se nourrit d’informations. Mais y a toujours un risque et y a toujours la nécessité de se préserver et de vérifier les informations de ceux qui sont soi-disant les plus proches. »
  • 9. Le comble de l’indépendance Quand ce sont les journalistes eux mêmes qui témoignent franchement des pressions, ouvertes ou insidieuses, exercées par les propriétaires et les publicitaires, on mesure à quel point leur indépendance est fragile. On a entendu ça dans l’émission déjà citée : « Revu et corrigé », sur France 5, le samedi 10 novembre 2007. - Libie Cousteau (société des journalistes des Echos) : - « C’est justement ça qui nous pose problème. C’est-à-dire que le nombre de marques et le nombre d’entreprises qu’il [Bernard Arnault] possède ne nous permettrait pas, demain, d’exercer notre métier en professionnels, en toute liberté et avec une quiétude, une sérénité qui se doit à tout journaliste qui se respecte. Voilà. Y a un conflit d’intérêt majeur. » - Daniel Vigneron (chef du service international de La Tribune) : « Tous les articles consacrés à LVMH, consacrés aux filiales de LVMH et, plus généralement, à toute la sphère du luxe ont été des papiers étroitement contrôlés, très souvent censurés, notamment au niveau des titres. » - Ghislaine Ottenheimer (Journaliste au magazine économique Challenges)  : - « Moi, je voudrais prendre l’exemple qu’on a connu du temps de L’Express. Quand y a eu la crise de Vivendi – Dieu sait si c’était une grave crise –, eh bien je vous assure que le journaliste de L’Express qui enquêtait sur Vivendi, il est dans une situation impossible. C’est très difficile, quand vous êtes un salarié de Vivendi, d’aller poser des questions. Et, même, quand vous les écrivez, les gens rigolent : vous n’êtes pas crédible. Je veux dire qu’on est dans une situation, en France, qui est extrêmement difficile. » Un quart d’heure plus tard, à l’occasion d’un nouvel échange, la même précise : - Ghislaine Ottenheimer : - « Il faut savoir que, dans une rédaction, un directeur d’une rédaction n’aime pas avoir des emmerdeurs. Il n’aime pas avoir des emmerdements. Donc, si vous publiez des articles un peu sévères... Moi, je me souviens, il y a très très longtemps, avoir écrit un article un peu sévère sur Bernard Arnault et, bon... ben, le directeur a tout de suite appelé... "La pub", le ceci... Bon. Donc, voilà. Vous pouvez sortir quelques billes, quelques décharges mais, au bout d’un moment, vous allez passer pour l’enquiquineur de service qui va vous faire perdre des budgets [?]. Donc la liberté s’arrête là. La liberté s’arrête là ! » L’échange qui suit entre Paul Amar et François Malye, Journaliste au Point et président du Forum permanent des sociétés de journalistes, complète le tableau… toujours inachevé. - Paul Amar : - « On reste sur ce qui intéresse les lecteurs : c’est votre liberté par rapport au groupe industriel. Vous êtes libre ? Vous vous sentez libre ? Vous écrivez librement ? »- François Malye : - « Ah ben, on n’écrira pas, par exemple, au Point, sur monsieur Arnault. C’est une règle, par exemple. »- Paul Amar : - « Ah ! »- François Malye : - « C’est une règle parce que ça a été une règle entre eux, à travers leurs médias respectifs, par exemple entre La Tribune et Le Point. Donc il y a eu guerre quand il y avait des rachats de truc... nous, qui nous passent au-dessus de la tête de façon euh... Donc, oui, y a des interdictions, clairement. Mais c’est pas propre au Point. C’est... Dans toutes les rédactions aujourd’hui, il y a des interdictions, qu’elles soient politiques, qu’elles soient envers le patron. Mais c’est pas les pires : c’est envers la publicité. C’est envers la publicité parce que, bien évidemment, les journaux, comme ils ont moins de lecteurs sont dépendants de la publicité et, là, la pression, elle est même indéchiffrable. On vous dit : "Tel papier, ce serait bien." Puis, trois mois après, on voit une page de pub. Ou l’inverse. Donc, même les journalistes au sein des rédactions ne voient pas une grande partie des manipulations. Ils ne les voient même pas. Elles sont devenues quasiment indéchiffrables. […] » Quelques minutes plus tard… - François Malye : - « Alors, y a la stratégie de l’évitement, quand vous êtes dans une rédaction. C’est-à-dire faire les sujets qui ne fâchent pas, les sujets dont vous savez pertinemment qu’en arrivant dans le bureau du directeur de la rédaction, les missiles vont pleuvoir parce qu’on va vous dire "Mais pas ça !" A cause de la pub, encore une fois, parce que y a un gros annonceur... » Où l’on voit que certains témoignages de journalistes sont irremplaçables.
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  • 10. Le comble de la lucidité Robert Ménard, on le sait, ne déteste rien et est lucide en tout. Le secrétaire général de Reporters sans frontières, toujours sur le plateau de « Revu et corrigé » (France 5), le 10 novembre 2007, célèbre ainsi la liberté de la presse et… la qualité de l’information :« La presse, elle a jamais été aussi libre. On n’a jamais eu une information d’aussi bonne qualité aujourd’hui par rapport à y a trente ans. Non non, mais enfin... Il faut arrêter les bêtises [?]. Quand j’ai commencé à faire du journalisme, y avait du monopole partout, la moitié de l’audiovisuel appartenait à l’État... » A Ghislaine Ottenheimer, journaliste à Challenges, qui lui rétorque « Oui m’enfin la presse écrite n’était pas de plus mauvaise qualité. », Robert Ménard réplique : « Non, mais la totalité... Aujourd’hui, y a pas une information qui ne trouve pas un support pour être diffusée. C’est pas vrai ! » Aujourd’hui, l’emprise directe de l’Etat ayant (presque) à disparu, tout va (presque) bien. Pourtant quelques (petits) problèmes demeurent, admet Robert Ménard quelques temps après : « Les grands groupes français, c’est des groupes, un, qui appartiennent à des gens qui ont besoin de l’État, souvent, pour travailler. Je veux dire : dans le bâtiment, dans les travaux publics, dans l’armement, vous avez besoin de l’État. Alors, évidemment, y a une question qui se pose (même si c’est pas aussi mécanique que ça) : quand des gens ont à ce point besoin de l’État, est-ce qu’ils sont indépendants de l’État ? (…) Ça, c’est la première spécificité. Ça n’existe pas dans d’autres pays. » Ce qui pose problème donc ce n’est pas lé dépendance de l’information à l’égard de groupes financiers : c’est la dépendance de ces groupes à l’égard de l’Etat. D’ailleurs, poursuit l’extra-lucide : « La deuxième spécificité : en France, la presse est pauvre et elle est dépendante du pouvoir politique comme elle ne l’est nulle part ailleurs. » Supprimer l’aide publique à la presse rendrait la presse plus indépendante ? « Et, troisième point (…). C’est qu’y a en France une spécificité qui affaiblit tous les journaux qui s’appelle le monopole syndical. En France, y a un syndicat qui s’appelle la CGT du livre qui contrôle toute l’impression, qui contrôle la diffusion et qui a un monopole d’embauche. Ça n’existe nulle par ailleurs. Résultat des courses : la presse est plus chère que dans n’importe quel pays et elle est plus affaiblie. » Résumons : livrons la presse à des groupes privés indépendants de l’Etat, supprimons l’aide publique à la presse et débarrassons-nous du syndicat du livre, et tout ira encore plus mieux, puisque tout va déjà si bien [5]
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    De beaux flagrants délits de copinages entre politiques, journalistes, et industriels. Les plus tristes passages sortent de la bouche des journalistes eux-mêmes qui avouent leur impuissance, voire l'acceptation de cet état de fait.
Jon Snow

Ouzbékistan: Travail forcé dans les champs de coton pour les élèves des régio... - 0 views

  • En Ouzbékistan, la saison du désherbage des champs de coton est également celle du travail des enfants. Malgré les lois et règlements de la part des autorités qui l’interdisent formellement, les élèves des écoles, des lycées et des collèges sont appelés depuis le 10 mai à travailler sur les plantations de la principale culture agricole du pays, et cela pour une durée de 40 à 45 jours. Visiblement, ces interdictions révèlent en vérité leur caractère factice, les autorités ouzbèkes ne s’apprêtant pas à se passer de l’utilisation massive du travail des mineurs. Cette force de travail gratuite fait baisser le prix de production du coton et grimper les profits de sa vente par les compagnies exportatrices du Ministère des relations économiques, de l’investissement et du commerce.
  • « Depuis l'automne dernier, l’administration des lycées force les élèves à venir travailler dans les champs, malgré la décision du Conseil des ministres. Les inconscients envoient leurs enfants, et les autorités disent à ceux qui s’y refusent : apportez-nous 200,000 s. pour « acheter » cette exemption (au taux de change actuel - 85 $). Selon mes informations auprès des écoles du district d’Angrenskiy, le taux était fixé à un tel montant pour cet automne. »
  • Il faut finalement souligner que la campagne pour le désherbage du coton n'attire généralement pas autant d'attention que la récolte du coton. Toutefois, pour des centaines de milliers d'étudiants des écoles, des lycées et des collèges ouzbèkes, cela ne fait aucune différence : en effet, dans les deux cas, ils devront mettre de côté leur éducation pendant plusieurs semaines afin de travailler dans les champs de coton.
Jon Snow

GRAIN | Seedling | 2009 | Côtes dévastées et mers stéril - 0 views

  • Les accords de partenariat de pêche (APP) permettent à l’UE de maintenir une industrie très lucrative et d’exporter ses problèmes de surpêche dans d’autres parties du monde - l’Afrique, les Caraïbes, le Pacifique - provoquant souvent pour les pêcheurs artisanaux locaux des conséquences désastreuses. L’UE a maintenant décidé de tester les eaux asiatiques. Dans cet article, GRAIN enquête pour savoir ce que signifie pour les pêcheurs artisanaux le projet d’accord de libre-échange (ALE) EU-ASEAN.
  • Mais dans cette petite communauté au large de Mauban, dans la province de Quezon aux Philippines, cette quiétude disparaît dès que les habitants commencent à parler de leurs luttes journalières. Les prises ont chuté au cours des dernières décennies, forçant beaucoup de pêcheurs à abandonner ou, dans certains cas plus désespérés, à continuer à récolter les espèces restantes en utilisant dynamite et cyanure. La plupart des pêcheurs affirment que les effets conjugués de cette pratique illégale mais couramment employée, et de la nouvelle centrale thermique de Mauban, ont quasiment fait disparaître tous les poissons des eaux municipales.
  • L’ignorance de la loi est également un facteur important. De temps à autre, on aperçoit des bateaux de pêche taiwanais, mais ni les garde-côtes ni les autorités de pêche ne réagissent. Les pêcheurs y voient le résultat de la politique du pays qui fait suite au mouvement de libéralisation des pêcheries depuis une dizaine d’années et ouvre quasiment accès à ses eaux. Pire encore, des habitants, victimes de harcèlement policier, militaire et légal, sont expulsés de chez eux, car il est prévu de transformer l’île en station touristique.
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  • De fait, la vague de libéralisation qui a déferlé depuis quelques dizaines d’années sur les pays asiatiques a transformé les eaux territoriales des Philippines, de la Thaïlande ou de l’Indonésie, en un territoire de pêche industrielle gratuit pour les nations riches et puissantes, aux dépens des petits pêcheurs locaux. Et ce n’est pas terminé : en signant des accords bilatéraux, les pays continuent à brader leurs mers et leurs pêcheurs.
  • Tout comme son concurrent, les États-Unis, l’UE veut une plus grande libéralisation et l’ouverture des économies des pays en développement à ses transnationales. Depuis l’effondrement de l’OMC à Cancún en 2003, tout le système commercial multilatéral semble s’être également écroulé; les questions d’accès aux marchés et les investissements se règlent désormais à coup de négociations bilatérales.
  • En mai 2007, l’ASEAN et l’UE ont tous deux accepté de lancer des négociations visant à conclure un ALE avant trois ans.
  • Ce projet a pour but de libéraliser de façon substantielle toutes les marchandises et les services, en supprimant pratiquement toutes les formes de protection et les obstacles au commerce, de façon à ce que rien ne puisse entraver les investissements étrangers.
  • Quoique l’UE préfère un marché intégré, elle admet aussi la nécessité de forcer l’ouverture des marchés individuels, car cela crée une dynamique politique intéressante dans la région. L’ALE UE-ASEAN serait à présent suspendu; l’UE semble en effet avoir d’autres priorités pour l’instant. La lenteur des négociations est-elle responsable du blocage ? Ou bien l’UE a-t-elle obtenu tant de concessions des pays individuels de l’ASEAN qu’elle peut se permettre de laisser tomber l’ASEAN en tant que bloc ?
  • En d’autres termes, les PPA ne font qu’exporter le problème de la surpêche sous d’autre cieux.
  • Dans le même temps, cependant, les propres ressources halieutiques de l’UE connaissent un déclin rapide, ce qui force ses 27 membres à appliquer des quotas sur certaines espèces et à réduire le nombre de flottes de pêche. L’UE est à présent l’un des plus grands marchés de produits bioaquatiques du monde et dépend de l’importation pour couvrir les deux-tiers de sa consommation de poisson.
  • La consommation annuelle par habitant s’élève à environ 21 kilos.
  • M.Lamy s’est évidemment bien gardé de dire à son audience de Jakarta que l’effort pour augmenter les exportations vers l’Europe se solderait par de grosses pertes pour les petits pêcheurs artisanaux. En 1997, le Bangladesh a perdu au moins 14,7 millions de dollars US à court terme, quand l’UE a décidé d’imposer une interdiction de cinq ans sur les importations de crevettes, parce que les exportateurs bangladais n’avaient pas réussi à respecter les standards européens.
  • Dans cet ALE entre l’UE et l’ASEAN, les véritables vainqueurs ne sont pas bien sûr les gouvernements, mais les compagnies transnationales (TNC), qui se félicitent en regardant les gouvernements obtenir pour elles l’accès aux eaux côtières et à des marchés lucratifs, et leur offrir des conditions d’investissement idéales.
  • On estime qu’environ 80 % de toutes les espèces des eaux territoriales européennes sont victimes de surpêche. L’Espagne et le Royaume-Uni ont le plus grand nombre de flottes étrangères hors Europe. Certaines estimations suggèrent qu’environ 60 % du poisson débarqué en Europe a été pêché en-dehors des eaux territoriales de l’UE.
  • De fait, les subventions gouvernementales – estimées entre 15 et 20 milliards de dollars US par an – constituent presque 20 % des revenus de l’industrie mondiale de la pêche, ce qui contribue à une capacité excessive et encourage la surpêche. [10] Grâce aux accords de partenariat de pêche (APP), les flottes de l’UE peuvent payer l’accès aux eaux territoriales d’autres pays et exploiter pratiquement sans limites les ressources marines de ces derniers.
  • Au cours des cinq dernières années, l’augmentation de la demande de poisson et de produits de la pêche a provoqué une croissance brutale de la production mondiale, pour atteindre un record de 144 millions de tonnes en 2006
  • Aux Philippines, les groupements de pêcheurs se méfient de tout ce qui touche à l’ALE avec l’UE. Le Kilusang Mangingisda (une association de pêcheurs) pense que cet ALE permettrait aux pays européens d’avoir accès et d’exploiter les ressources marines des Philippines et de tout le Sud-Est asiatique.
  • Selon ces pêcheurs, les espèces hautement migratoires comme le thon, le maquereau et la sardine, qu’on trouve fréquemment dans les eaux des pays de l’ASEAN, souffriront de surexploitation. Le thon et le maquereau sont en effet parmi les espèces les plus pêchées au monde.
  • Pour cette autre association, PAMALAKAYA (la Fédération nationale des pêcheurs artisanaux aux Philippines), un accord avec l’UE est une proposition encore pire que l’Accord de partenariat économique si controversé prévu avec le Japon (JPEPA). Le JPEPA ouvrirait complètement les ressources marines des Philippines au entreprises japonaises, provoquant encore plus de surpêche, ce qui aurait de lourdes conséquences pour les petits pêcheurs. « Si le JPEPA est un cauchemar, affirme le groupe, le pacte de partenariat et de coopération entre les Philippines et l’UE est une tragédie nationale, qui ne tardera pas à frapper cette nation de pauvres et d’affamés. En orchestrant la plus grande trahison du siècle, l’UE révèle son objectif véritable : faire porter tout le fardeau de la crise économique aux populations misérables de pays comme les Philippines. »
  • Toutefois, si l’aquaculture est censée soulager la pression sur les océans du monde, il faut noter qu’elle contribue aussi de plus en plus à leur destruction. L’expansion rapide de l’élevage de crevettes, de saumon et autres espèces carnivores à haute valeur ajoutée comme la morue, le bar et le thon détournent les prises pour en faire des aliments industriels plutôt que d’en nourrir les gens. Il faut entre 2 et 5 kilos de poisson sauvage, transformé en farine et en huile de poisson, pour produire un kilo seulement de poisson d’élevage.
  • En 2006, le secteur de l’aquaculture a, estime-t-on, consommé 23,8 millions de tonnes de petit poisson de mer sous la forme d’intrants alimentaires, soit 26 % des prises mondiales venant des pêcheries de capture. Sur ces quantités, 3,72 millions de tonnes ont été utilisées pour fabriquer de la farine de poisson, 0,83 millions de tonnes pour faire l’huile de poisson servant aux aliments aquacoles composés et 7,2 millions de tonnes supplémentaires de poisson sans valeur commerciale ou de “faux-poisson ” ont servi d’alimentation directe ou à la fabrication d’aliments aquacoles artisanaux.
  • Une grande partie des élevages de poisson écossais appartient aujourd’hui à la gigantesque multinationale Marine Harvest, la plus grande entreprise d’aquaculture au monde et le plus gros producteur d’aliments pour animaux. Marine Harvest fait partie de la multinationale hollando-norvégienne Nutreco. Dans le même temps, une fusion de plusieurs groupes de pêche norvégiens – Cermaq va avoir entre les mains 60 % de la nouvelle compagnie, Fjord Seafoood récupère les 40 % restants et la participation de Domstein au capital de Fjord est de 26 % – a l’intention de créer la deuxième opération d’élevage de saumon au monde (après celle de Nutreco). L’entreprise a prévu d’accaparer 12 % du marché mondial de l’élevage de saumon et 40 % du marché de l’aliment pour saumon.
  • L’Espagnol Pescanova a racheté l’entreprise de chalutage Pesquera Vasco Gallega pour son quota de colin, avec les deux bateaux qui pêchent le colin au large de l’Argentine. Cette acquisition fait partie de la stratégie d’expansion de Pescanova, qui a avait commencé avec la reprise de Pescafina, une entreprise qui allait mal financièrement mais qui avait accès aux pêcheries cubaines.
  • Les grandes entreprises engrangent les énormes bénéfices de leur exploitation de la mer, mais pour les petits pêcheurs, il ne reste que côtes dévastées et mers stériles.
  • La Thaïlande est certes le plus grand exportateur du monde de crevettes d’élevage, mais l’aquaculture a provoqué la conversion massive de terres agricoles fertiles (auparavant consacrées au riz) et est devenue la source principale de la pollution littorale. [24] Elle est aussi le prix à payer pour la perte de la biodiversité et de la sécurité alimentaire. En Thaïlande méridionale, du côté de la baie de Phang Nga, les habitants ont remarqué que, depuis l’introduction de la crevette à pattes blanches du Pacifique, les crevettes locales servant à faire la pâte de crevette, qui est une des bases de leur culture alimentaire, ont disparu. Cette espèce est celle que promeut Charoen Pokphand, le géant de l’agrobusiness pour l’élevage de crevettes.
  • les élevages de crevettes sur la période 2006-2013 et financé par la Banque asiatique de développement à hauteur de 30 millions de dollars US, a causé des ravages dans les communautés des zones humides et du littoral. Des inondations dans 12 000 villages sont clairement liées à la perte des zones humides et des forêts de mangroves provoquée par les activités d’élevage aquacole. [28] L’expansion des fermes à crevettes dans la province de Lampung a réduit les stocks de poisson sur la côte et forcé les pêcheurs locaux à aller pêcher en pleine mer, ce qui signifiait pour eux une dépense accrue de carburant. Parvenant à peine à couvrir leurs frais, ils ont fini tout simplement par abandonner la pêche,.
  • Des milliers de pêcheurs malais ont vu leurs prises chuter en raison des installations de bassins à crevettes le long des côtes. Telles sont les réalités qui constituent l’envers du décor de l’ALE que l’ASEAN veut négocier avec l’Europe et il y a peu de chance qu’elles s’améliorent dans un futur proche. L’interruption récente des négociations tombe peut-être à point, donnant le temps non seulement aux deux parties de prendre un peu de recul, mais surtout aux gouvernements de l’ASEAN de se poser des questions sur les avantages de cet ALE.
  • C’est la croissance du commerce mondial de poisson qui a été le principal élément déclencheur du déclin global des stocks. Il serait donc parfaitement déplacé de continuer à libéraliser les pêcheries pour augmenter encore le commerce, car cela risquerait tout simplement de provoquer la surpêche et éventuellement, la destruction complète des pêcheries mondiales.
  • Il faut renverser la tendance. Il est encore temps d’agir ensemble – pêcheurs, paysans, tout citoyen vigilant – et mettre fin à l’ALE UE-ASEAN. L’interruption des négociations fournit l’opportunité de l’achever. Les communautés de pêcheurs disposent d’une multitude d’alternatives pour gérer les ressources et encourager le commerce. Toutefois, si elles ne sont pas protégées contre les attaques des grandes entreprises, elles n’ont aucune chance de survie.
  • Les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) : Parce que le marché européen impose des exigences, toujours plus complexes, relatives à l’assurance de sécurité sanitaire et de traçabilité, l’ASEAN sera obligé de se conformer en ce domaine à des normes strictes, avant de pouvoir introduire ses poissons et produits dérivés sur le marché européen. Cela équivaudrait à interdire éventuellement les produits habituellement proposés par les pêcheurs artisanaux, mais aussi à donner à l’UE plus de liberté pour refuser tout produit qui ne serait pas conforme à ses standards.
  • Bref, cet ALE crée une compétition injuste, du fait que les règles penchent de façon déséquilibrée en faveur des conditions de pêche et de marché prévalant dans l’UE.
  • Depuis 1979, les gouvernements africains ont signé nombre d’accords de pêche avec l’UE
  • C’est ainsi que le homard de Mauritanie a disparu il y a déjà quelques années. La pieuvre du Sénégal est au bord de l’effondrement. Beaucoup, sinon la majorité des pêcheurs locaux du Sénégal et de Mauritanie sont sans travail et émigrent clandestinement vers l’Europe. C’est sur cette toile de fond qu’en 2002, l’UE a signé avec le Sénégal un nouvel accord de pêche de 64 millions de dollars US pour quatre ans, afin de pouvoir pêcher poissons de fond et thon. En 2006, l’UE a aussi conclu un accord avec la Mauritanie et obtenu, en l’échange de 146 millions de dollars US par an, l’accès à ses eaux pour 43 vaisseaux européens.1 Comment un gouvernement pauvre pourrait-il se permettre de refuser de genre d’accord ?
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    Les Accords de Libre-Echange entre L'UE et l'asie (ASEAN) accentuent la surpêche mondiale. Les poissons disparaissent des eaux asiatiques au détriment des petits pêcheurs locaux et de l'écosystème.
Jon Snow

L'Europe menace d'interdire les suppléments nutritionnels - 0 views

  • Une législation qui devrait sévèrement limiter le droit d’un consommateur de choisir et d’utiliser des suppléments nutritionnels est actuellement à l’étude en Europe. Cette réglementation restrictive est une première étape importante vers l’adoption de normes mondiales pour la réglementation des suppléments nutritionnels. De même, la Commission du Codex Alimentarius des Nations Unies travaille dans ce sens.
  •  Les Etats-Unis, étant membres de l’Organisation Mondiale du Commerce (World Trade Organisation), pourraient être contraints d’harmoniser leur législation sur les vitamines avec ces nouvelles normes internationales hautement restrictives.
  • Les 13 principales vitamines sont autorisées, mais la Directive exclut la plupart des formes biodisponibles de complexes de vitamine. Ainsi, elle bannit tout minéral chélaté ou composant minéral organique comme la sélénométhionine. De plus, elle n’autorisera que les alpha-tocophérols de la vitamine E mais exclura l’éventail complet des tocophérols tels qu’on les trouve dans la nature (y compris le gamma-tocophérol) et qui sont des antioxydants beaucoup plus efficaces que le seul alpha-tocophérol. La recherche a prouvé que de nombreux minéraux et vitamines ont une bien meilleure biodisponibilité lorsqu’ils sont dans les formes que l’on trouve dans la nature. Tant que la Directive actuelle n’aura pas été annulée, beaucoup de produits seront bannis, et les fabricants de suppléments seront contraints de cesser la vente de certains produits spécifiques ou d’en reformuler certains pourtant scientifiquement équilibrés.
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  • J’ai eu la grande chance d’être rejoint, pour défendre nos droits à la santé et les suppléments nutritionnels, par Clinton Ray Miller, un vétéran du lobbying pour la liberté de la santé en Angleterre. A 81 ans, Clinton n’aurait pas quitté le confort de sa maison de Statesville en Caroline du Nord s’il n’avait pas pensé que nous étions face à ces enjeux cruciaux. A la conférence que j’ai donnée récemment lors du salon Vitality vitamin en Angleterre, j’ai annoncé que la Food and Drug Administration (FDA), sous couvert de “mettre complètement en application le DSHEA”, avait signé un contrat avec l’Académie Nationale des Sciences pour qu’elle prépare un rapport et un avant-projet de monographie sur la sécurité des suppléments nutritionnels les plus efficaces et les plus vendus: le palmier scie, le chaparral, le picolinate de chrome, la mélatonine, la DHEA et le cartilage de requin. Cette monographie sera finalement appliquée à tous les nutriments des suppléments alimentaires dans le cadre d’un processus en trois étapes. Dans la dernière, le processus est très similaire à celui, très rigoureux, d’évaluation des médicaments considérée comme une évaluation critique de la sécurité. La FDA veut qu’avec le temps, tous les ingrédients des compléments nutritionnels passent par cette troisième voie très onéreuse tout comme l’ensemble des nouveaux ingrédients, sans considération pour leur étroite similitude avec d’autres ingrédients très connus et sans danger
  • Les remplacer signifierait que les vitamines auraient une moins bonne biodisponibilité, qu’elles seraient potentiellement plus toxiques et mieux adaptées à la fabrication de suppléments nutritionnels par des sociétés affiliées à l’industrie pharmaceutique. Dans d’autres cas, des minéraux comme le bore, le soufre, ou le vanadium devront être éliminés parce qu’ils ne seront pas autorisés par cette Directive européenne. Si elle n’est pas annulée, elle sera applicable dans chaque pays membre de l’Union Européenne, y compris le Royaume Uni, l’Irlande, les Pays-bas et la Suède qui, actuellement, ont des lois libérales similaires à celles des Etats-Unis. En plus de la Directive des Suppléments Alimentaires, il existe une autre menace venant de la Directive sur les produits traditionnels de phytothérapie qui devrait imposer une loi sur les produits de phytothérapie et autres suppléments qualifiés de limites. Ces deux Directives devraient sérieusement limiter nos chances de prendre en charge notre santé comme nous le souhaiterions.
  • Ce dernier mouvement, venant de la FDA, a immédiatement attiré l’attention du DrRobert Verkerk et de David Hinde, avocat, de l’Alliance pour la Médecine Naturelle. Ils ont tout de suite compris que l’impact du projet de la FDA pouvait avoir un impact plus ou moins identique à celui des législations proposées par l’Union Européenne. Vues de l’extérieur, les législations américaines et européennes peuvent paraître différentes, mais elles auraient la même incidence sur notre liberté de gérer nous-mêmes notre santé. Les deux systèmes sont mis en place pour tuer l’innovation dans le secteur de l’industrie des suppléments nutritionnels non pharmaceutiquement alignés, pour ne laisser la porte ouverte qu’aux seules sociétés de l’industrie pharmaceutique. Le programme de la FDA est clairement une initiative visant à pousser les Etats-Unis à harmoniser leurs lois sur les suppléments nutritionnels avec une norme internationale émergeante scandaleusement restrictive. L’avocate Suzanne Harris du Law Loft dans le Missouri a souligné que la Conférence Internationale des Nations Unies sur les Autorités de Régulation des Médicaments a coordonné les actions générées par des idées en vogue venues du monde entier. Un grand nombre de documents officiels sur le web sont remplis d’éléments qui le prouvent.
  •  Un fait encore plus perturbant est la mise en place par l’industrie pharmaceutique, à travers le monde entier, de groupes d’opposition contrôlés. Ces groupes énigmatiques semblent entrer seulement dans des mouvements de défense et, trop souvent, les consommateurs et les fabricants de vitamines sont manipulés pour les rejoindre sans comprendre leur véritable programme.
  • L’International Alliance of Dietary Supplement Associations (IADSA) est un exemple de groupe d’opposition contrôlé. (www.iadsa.org) L’IADSA a un statut d’organisme non gouvernemental des Nations Unies pour représenter l’industrie des suppléments nutritionnels aux réunions du Codex en Allemagne. Son président, Randy Dennin, employé par Pfizer, une des plus grandes sociétés pharmaceutiques mondiales. Le programme de l’IADSA a été dévoilé lors d’une interaction avec un membre de la NNFA de Nouvelle Zélande (National Foods Association of New Zealand). Une correspondance entre la NNFA de Nouvelle Zélande et l’IADSA montre que cette dernière ne voulait pas aider la Nouvelle Zélande à défendre sa loi, très libérale, sur les suppléments alimentaires contre une harmonisation avec les réglementations pharmaceutiques australiennes. Ces dernières, bien plus rigoureuses, empêchent le consommateur d’avoir accès aux produits. Lorsque la NNFA de Nouvelle Zélande a soulevé la question d’un conflit d’intérêt et a interrogé l’IADSA sur ses véritables intentions pour défendre la liberté de la santé, celle-ci l’a jetée hors de l’association.
Jon Snow

Planète sans visa » Quand on ne comprend pas tout (sur les gaz de schistes) - 0 views

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    Bonne nouvelle que celle-là: la prospection en vue de l'exploitation des gaz de schistes en France est arrêtée! Comme quoi on a des ressources face aux appétits de certains.
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