Les travailleurs ubérisés commencent à s'organiser face à « l'économie des pe... - 1 views
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Michelle Miller, co-fondatrice de CoWorker, une plateforme pour les travailleurs qui cherchent à lancer des campagnes de revendication. Les usagers types de CoWorker sont des employés de grandes entreprises ou de chaînes qui, comme les turkers, sont isolés à la fois de leurs employeurs et les uns des autres. Ils ne sont généralement pas syndiqués. Et même lorsqu’ils disposent de syndicats, ils ne peuvent pas mener toutes les batailles
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Turkopticon se veut une réponse à ce problème. Le service, mis en place par Lilly Irania, professeure assistante à l’université de Californie à San Diego, et Six Silberman, un chercheur et développeur, permet collectivement aux turkers de suivre à la trace les demandeurs. Parfaitement articulée à l’interface de MTurk, elle permet aux travailleurs de savoir si leurs pairs ont signalé un demandeur ayant rejeté un travail valide. Les turkers peuvent ainsi créer un frein à leur propre précarité : le déni de salaire et les abus à leur égard ne restent pas sans conséquences. Ils agissent sans passer par les propriétaires de la plateforme, et sans attendre que les autorités décident d’intervenir. Avec Turkopticon, beaucoup de turkers ont réalisé leur capacité à se défendre.
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« Dynamo est un lieu pour se réunir », explique Kristy Milland. Cet autre forum permet aux turkers de choisir des actions à mener collectivement. J’ai rencontré Niloufar Salehi, la cheville ouvrière de Dynamo. C’est une étudiante en troisième année de thèse d’informatique à l’université de Stanford. Au cœur de la Silicon Valley, au milieu de ses pairs qui développent les algorithmes permettant de faire fonctionner les plateformes de services générant la précarité, Niloufar Salehi cultive sa singularité. Pour elle, traiter les personnes comme des algorithmes étouffe la plus grande part de notre humanité. Niloufar Salehi a visité des forums de turkers pour comprendre leurs besoins. Les propositions d’action de Dynamo sont ainsi limitées à un seul message de la longueur d’un « tweet », et la participation peut se limiter à un simple vote, pour ou contre.