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Aurialie Jublin

« Dans mon livre, j'ai imaginé un mélange entre l'ONU et Google » - 0 views

  • Un autre anachronisme consiste à penser que plus un pays est grand géographiquement, plus il est puissant. La situation économique et l’étendue du territoire sont de moins en moins intriqués. Je trouve plus intéressant d’imaginer une organisation plus flexible, qui donne à chaque personne la possibilité de choisir le gouvernement qu’elle souhaite.
  • L’Etat-nation, c’est l’idée que nous avons une identité liée à l’Etat plutôt qu’à notre ethnie, à notre religion ou à notre langue. C’est un progrès mais ce n’est qu’une étape si nous voulons échapper au déterminisme de nos identités liés à nos gènes, à notre naissance. Cette étape continue à nous lier par notre naissance puisque, si l’on n’a pas beaucoup d’argent, il reste très difficile de changer de nationalité. Il faut continuer à chercher d’autres étapes pour définir une autre identité, plus globale, en tant qu'être vivant. D’un point de vue écologique, il faut aussi se mettre à penser comme élément d’un écosystème
  • Oui, il y a une grande bureaucratie centrale qui facilite tout ça, qui s’appelle tout simplement « Information ». C’est une espèce de mélange entre l’ONU et Google, qui gère toute l’information dans le monde. Elle permet d’amener l’information à tout le monde tout en exerçant une surveillance globale. C’est une organisation très puissante. L’idée est d’interroger la possibilité et le bien-fondé d’une telle organisation globale, qui se réclame d’une neutralité en réalité impossible.
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  • Aujourd’hui, en France comme aux Etats-Unis et dans la plupart des démocraties, il y a le même problème d’un gouvernement devenu monolithique, qui n’offre que peu de choix et peu d’alternatives aux citoyens. Il y a également ce problème de la fragmentation de l’information et des « bulles » d’information favorisées par les réseaux sociaux comme Twitter, qui renforcent mes opinions en me suggérant de suivre seulement des gens qui me ressemblent et qui ne me permettent plus de distinguer ce qui relève d’une information ou d’une opinion.
  • Internet et les réseaux sociaux ont le potentiel d’être très « démocratisants ». J’ai imaginé une organisation qui éviterait cette fragmentation de l’information. Il faut explorer ka gestion de l’information comme bien public. Mais la question du contrôle d’un tel organisme soulèvet évidemment des difficultés…
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    "Le rattachement à un gouvernement par la géographie est aujourd'hui un anachronisme. Ça ne fait plus sens. J'ai travaillé dans beaucoup de pays connaissant des mouvements de sécession régionale ; presque tous les pays du monde sont concernés. C'est un gros problème pour la démocratie. On a d'un coté des populations qui ne se sentent plus appartenir à l'État-nation, qui veulent en sortir, et de l'autre des migrants qui veulent y entrer. C'est une contradiction fondamentale qu'il faut repenser. Ça ne marche plus d'avoir des frontières fixes qui ne changent pas avec les générations, et qui cherchent à conserver un peuple ayant un sentiment cohérent d'appartenance. C'est ridicule. C'est une résistance à l'idée que le monde change, que la démographie change, ainsi que les idées des gens."
Aurialie Jublin

Le mythe de la technologie salvatrice | Esprit Presse - 0 views

  • Le débat entre les pessimistes, qui craignent pour l’environnement, et les optimistes, tenants du business as usual, ne porte donc pas sur la nécessité d’agir – personne n’est vraiment pour la disparition des éléphants ou la contamination des nappes phréatiques aux pesticides –, mais sur la gravité du problème, l’intensité et la vitesse avec laquelle il faudrait réagir, la possibilité de changer modes de production et habitudes de consommation, la manière (régulation, taxes, incitations, soutien public…) et les moyens (financiers, techniques) de mener la transition.
  • De fait, les solutions techniques sont présumées disponibles et abordables, sinon à portée de main, que ce soit pour les énergies « décarbonées », les solutions de mobilité du futur ou la capacité des rendements agricoles à toujours s’accroître – ou à se maintenir. Les plus audacieux, comme Jeremy Rifkin, vont jusqu’à promettre de telles « ruptures » technologiques – un vocable à la mode – que tout ou presque en deviendrait gratuit ou à « coût marginal zéro », à commencer par l’énergie issue de sources renouvelables2.
  • La pénurie a bien été un aiguillon essentiel, à l’origine d’une grande partie des innovations de la révolution industrielle, car la croissance permanente de la consommation allait bientôt dépasser les capacités de ponction sur les ressources renouvelables, locales ou importées. Jusque tard dans le xixe siècle, il y eut une limite purement « surfacique » à la production de produits essentiellement animaux et végétaux 
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  • Globalement (hors l’épineux problème de répartition), le système technique, enchâssé dans un système social, moral et culturel qu’il modifiait à mesure, a plutôt bien répondu aux « besoins ». Mais cela a eu un prix : celui d’une fuite en avant, d’une accélération permanente entre des risques de pénuries et de nouvelles solutions pour y répondre, créant elles-mêmes de nouveaux besoins et de nouveaux risques ; celui de pollutions, de destructions sociales et environnementales sans précédent. Nos « ingénieurs thaumaturges » font rarement des omelettes sans casser des œufs.
  • À quoi ressembleraient nos campagnes, s’il avait fallu y monter les nouvelles usines – et assumer leurs rejets – pour notre consommation exponentielle de téléphonie, d’informatique, de jouets, de vêtements ? Pour y répondre, il faut regarder les zones industrielles chinoises. Mais grâce à la distance, nous nous berçons d’illusions sur la « dématérialisation » de l’économie et la croissance « verte » à base de nouvelles technologies.
  • Le numérique n’a rien de virtuel. Il mobilise toute une infrastructure, des serveurs, des bornes wifi, des antennes-relais, des routeurs, des câbles terrestres et sous-marins, des satellites, des centres de données… Il faut d’abord extraire les métaux (argent, lithium, cobalt, étain, indium, tantale, or, palladium…), engendrant destruction de sites naturels, consommation d’eau, d’énergie et de produits chimiques nocifs, rejets de soufre ou de métaux lourds et déchets miniers. Ensuite fabriquer les composants, comme les puces au silicium qui nécessitent quantité d’eau purifiée, mais aussi du coke de pétrole, du charbon, de l’ammoniaque, du chlore, des acides, etc., fournis par le cœur du capitalisme « carbonifère9 ». Puis faire fonctionner le tout, avec plus de 10 % de l’électricité mondiale ! Enfin, se débarrasser des déchets électroniques, parmi les plus complexes à traiter : une partie – majoritaire – est incinérée ou jetée en décharge ; une autre rejoint les circuits « informels » (Afrique de l’Ouest, Chine…), où ils sont brûlés à l’air libre et empoisonnent les sols et les eaux. Le reste rejoint quelques usines spécialisées, qui ne récupèrent que partiellement les ressources. In fine, le taux de recyclage de nombreux métaux rares est inférieur à 1 %, un terrible gâchis.
  • Pourtant, plus que jamais, nous vivons dans la religion exclusive du « techno-solutionnisme », en plaçant tous nos espoirs dans les innovations et les effets bénéfiques (futurs) du numérique, en fantasmant un monde où tout sera bien mieux optimisé, où les outils et les services numériques seront facteurs d’efficacité et de sobriété : énergies renouvelables distribuées par des smart grids, covoiturage bientôt servi par des véhicules autonomes, déplacements fluidifiés dans les smart cities, économie de la fonctionnalité réduisant les équipements individuels, etc., sans parler des biotechnologies et des applications médicales.
  • Mieux, les technologies de demain ne seront pas seulement propres, elles seront réparatrices : les bactéries modifiées génétiquement dépollueront les sols, les big data et les capteurs protégeront les forêts tropicales, la science ressuscitera même le mammouth laineux, dont l’Adn dégèle en même temps que le permafrost.
  • Peut-on compter sur une « sortie par le haut » à base d’innovation technologique ? Il serait périlleux de tout miser dessus. En premier lieu parce que la plupart des technologies prétendument « salvatrices » nécessitent, à plus ou moins grande échelle, des ressources métalliques, non renouvelables, et viennent accélérer, plutôt que remettre en cause, le paradigme « extractiviste » de notre société thermo-industrielle
  • En second lieu parce que les gains d’efficience sont balayés par un formidable effet « rebond ». Indéniablement, la consommation d’énergie des véhicules, des avions, des centres de données, des procédés industriels baisse régulièrement, les innovations sont nombreuses et les progrès réels. Mais la croissance du parc automobile, des kilomètres parcourus, des données échangées et stockées est largement supérieure aux gains unitaires. Entre 2000 et 2010, le trafic internet a été multiplié par cent. Que vaut alors une amélioration de quelques dizaines de points d’efficacité énergétique par octet ?
  • Il n’y a pas de solution technique permettant de maintenir – et encore moins de faire croître – la consommation globale d’énergie et de ressources. En continuant à alimenter la « chaudière du progrès11 », nous nous heurterons tôt ou tard aux limites planétaires, régulation climatique en tête. C’est donc – aussi – vers l’économie de matières qu’il faut orienter l’innovation. Avant tout par la sobriété, en réduisant les besoins à la source, en travaillant sur la baisse de la demande et pas seulement sur le remplacement de l’offre.
  • Mais on peut imaginer toute une gamme d’actions, comme bannir le jetable, les supports publicitaires, l’eau en bouteille, revenir à des emballages consignés, composter les déchets même en ville dense, brider progressivement la puissance des véhicules et les alléger, avant de passer au vélo, adapter les températures dans les bâtiments et enfiler des pull-overs, car il est bien plus efficace, plus simple, plus rapide, d’isoler les corps que les bâtiments !
  • Pour recycler au mieux les ressources et augmenter la durée de vie de nos objets, il faudra les repenser en profondeur, les concevoir simples et robustes (Ivan Illich aurait dit « conviviaux »), réparables et réutilisables, standardisés, modulaires, à base de matériaux simples, faciles à démanteler, n’utiliser qu’avec parcimonie les ressources rares et irremplaçables comme le cuivre, le nickel, l’étain ou l’argent, limiter le contenu électronique. Quitte à revoir le « cahier des charges », accepter le vieillissement ou la réutilisation de l’existant, une esthétique moindre pour les objets fonctionnels, parfois une moindre performance, de l’intermittence, une perte de rendement ou un côté moins « pratique ».
  • Pourquoi ne pas tenter plutôt la voie d’une transition post-croissance vers un nouveau « contrat social et environnemental » ?
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    "Les coûts écologiques de la technique (déchets, pollution) sont rendus invisibles par la délocalisation de la production industrielle. Ils devraient nous inciter à promouvoir une technologie sobre et résiliente."
Aurialie Jublin

Les musulmans chinois, en première ligne de la surveillance - 1 views

  • La population musulmane de la région est soumise à de nombreuses technologies de contrôle afin de mesurer le degré de croyance et de pratique religieuse des individus, notamment par le biais du big data et de la reconnaissance faciale.
  • Le quotidien de la minorité religieuse est ainsi fait de caméras statiques et de drones-colombes intelligents, ou d’agents officiels et secrets susceptibles de fouiller tout individu plusieurs fois par jours. Des fouilles corporelles ou numériquse,  soit directement par le biais du smartphone ou via les traces numériques semées sur le très surveillé réseau social WeChat.
  • En cette période de hajj, le pélerinage à La Mecque que tous les musulmans en capacité de le faire se doivent d'effectuer une fois dans sa vie, cette surveillance étouffante se poursuit pour les ressortissants chinois. Accompagnés durant tout le pèlerinage par un guide de l’Association Islamique Chinoise, dirigée par l’Etat, les pélerins sont également porteurs de « cartes intelligentes » nouées autour de leur cou et enregistrant leurs données de géolocalisation ainsi que leurs conversations.
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  • Maya Wang a signé, fin février, un rapport sur le « police cloud », un programme de police prédictive fondé sur l'analyse de données volumineuses, et déployé au Xinjiang. Il signale les personnes qui pourraient être des menaces, et celles ci peuvent être envoyées dans les « centres d'éducation politique ». « Pour la première fois, écrivait elle, nous sommes en mesure de démontrer que le recours au big data par les services de renseignements du gouvernement chinois non seulement viole de manière flagrante le droit à la vie privée, mais permet également aux autorités de détenir arbitrairement des personnes.»  
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    "Le nationalisme religieux est dans la ligne de mire du Parti Communiste chinois. Le gouvernement cible particulièrement les minorités musulmanes du Xinjiang concentrées dans une région située à l'opposé des capitales économiques et politiques chinoises. Comme le souligne un article de The Atlantic, la région fait donc office de zone de test à grande échelle pour les technologies de contrôle dernière génération et les programmes de propagande au sein de camps de rééducation."
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