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Aurialie Jublin

Cambridge analytica: «Le scandale a montré que les politiciens sont aussi mal... - 0 views

  • Le scandale Cambridge analytica a-t-il changé notre manière de voir la démocratie ? Le lien avec la démocratie n’est pas direct. Je ne crois pas qu’avec quelques posts finement ajustés, on a pu modifier lourdement le résultat des élections. Des gens qui cherchent à modifier le résultat des élections, c’est vieux comme Hérode, cela s’appelle des candidats. En revanche, Cambridge analytica a montré quelque chose de plus embêtant. Avec des mots crus : il y a différentes familles de margoulins qui tripatouillent les données personnelles pour faire des choses malsaines. Et je constate que les politiciens sont aussi malhonnêtes que les autres. Je trouve extrêmement embêtant qu’on retrouve dans la même classe le capitaliste qui veut faire du pognon pour vendre des produits et le politicien qui veut se faire élire à tout prix. Ce qui met en danger la démocratie, ce n’est pas tant le fait que certaines personnes font n’importe quoi avec les données personnelles, mais le fait que les politiciens trouvent normal d’avoir recours à ces méthodes.
  • Un an après, a-t-on des leviers plus efficaces pour lutter contre ces dérives ? Les leviers existent, mais on les utilise très faiblement. Le texte européen sur les données personnelles (RGPD) interdit d’utiliser les données personnelles des gens pour n’importe quoi. Les personnes doivent donner leur consentement à l’usage qu’on fait de leurs données. Pour chaque usage, il faut demander l’autorisation. A l’heure actuelle, ce n’est pas respecté, puisqu’on utilise vos données personnelles pour cibler la publicité. Je pense qu’aucun être humain sur terre n’a dit explicitement : « Oui, je souhaite que vous analysiez ma vie privée pour mieux me cibler ». C’est toujours plus ou moins implicite, plus ou moins inclus dans un contrat. Si on applique fermement le droit européen, c’est interdit. Les textes européens devraient écrire : « La publicité ciblée est interdite ». C’est écrit autrement parce qu’il y a eu un lobbying au Parlement européen pour espérer gagner quelques années, quelques exceptions, quelques passe-droits, quelques tolérances autour de certaines dérives…
  • Selon vous, Cambridge analytica n’a pas changé le cours de l’élection de Donald Trump. Pourquoi pensez-vous cela ? Donald Trump s’est fait élire avec des méthodes électorales d’une malhonnêteté fabuleuse. Au mieux Cambridge analytica a pu convaincre quelques républicains conservateurs d’aller voter alors qu’ils n’en avaient pas très envie. Je ne crois pas que Cambridge analytica a eu plus d’effet qu’un meeting électoral. Ce qui est embêtant, c’est de le faire de manière malhonnête. Le but de ces plateformes est de vous manipuler, elles gagnent leur vie de cette manière. Le client chez Facebook, c’est le publicitaire et le but de Facebook est de satisfaire ses clients. Les plateformes pourraient vous manipuler pour vous mettre dans la main des politiques. La France y travaille d’arrache pied. Quand on nous dit : « L’État va collaborer avec Facebook pour faire la chasse aux fakes news ». C’est extrêmement inquiétant. Un gouvernement décide le vrai du faux et se met d’accord avec les plus puissants manipulateurs pour vous faire admettre que le vrai gouvernemental est vrai et que le faux gouvernemental est faux. C’est de la manipulation à très grande échelle.
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  • Comment décririez-vous la démocratie de demain ? Depuis une trentaine d’années, il n’y a plus de discussion politique. Tous les gouvernements, depuis 1983, sont des partisans de l’économie libérale de marché et ils expliquent qu’ils ne font pas de politique, mais de la bonne gestion. Fondamentalement, la politique, c’est arbitrer entre des intérêts divergents dans la société. Il faut résoudre le conflit entre deux catégories qui s’opposent sur un sujet. D’un côté, il y a des gens qui voudraient protéger leur vie privée et, de l’autre, il y a Facebook qui ne voudrait pas. Les deux s’affrontent et les politiques doivent trancher. Un conflit n’est pas malsain, mais tant qu’on n’a pas posé les termes d’un conflit, on ne sait pas qui cherche à obtenir quoi, et on obtient des arbitrages implicites au lieu d’arbitrages explicites.
  • Dans le futur, la démocratie va-t-elle retrouver la discussion politique ? Je pense qu’elle va la retrouver via Internet. Pas forcément via les réseaux sociaux tels qu’on les connaît aujourd’hui, mais ce n’est pas exclu. Internet comme outil de communication qui permet à tout le monde de s’exprimer tout le temps et de former des sujets politiques. Il ne s’agit pas forcément de sujets très complexes, il s’agit d’identifier le problème et d’identifier son ennemi.
  • Sur le même rond-point, vous avez des gens dont les intérêts divergent. Ils évitent de parler d’immigration, d’impôts, de libéralisme, de gauche, de droite… Mais à un moment, ils vont se remettre à en discuter. Je pense que la démocratie du futur ressemblera à ça : on va se remettre à discuter, à identifier de qui on dépend, de qui on a besoin.
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    "Benjamin Bayart, cofondateur de la Quadrature du Net, revient sur le scandale Cambridge analytica et ouvre les portes à la démocratie du futur"
Aurialie Jublin

Les solutions de Tim Berners-Lee pour sauver le web - Le Temps - 0 views

  • Le scientifique a identifié trois problèmes principaux qui minent le web. D’abord, les appels à la haine, les trolls et les fausses informations qui se multiplient sur les réseaux. Ensuite, l’ensemble des actions de piratage, issues d’acteurs privés ou publics. Enfin, comme il l’écrit dans une tribune parue lundi soir, «une conception de système qui crée des incitations perverses dans lesquelles la valeur des utilisateurs est sacrifiée, comme des modèles de revenus basés sur la publicité qui récompensent commercialement les pièges à clics et la propagation virale de la désinformation».
  • A la tête de la Web Foundation, Tim Berners-Lee a présenté fin 2018 un «Contrat pour le web», sorte de charte des droits et devoirs des gouvernements, entreprises et particuliers. Mais pour le chercheur, qui n’appelle pas forcément à davantage de lois, ce document théorique ne suffit pas. Il faut agir sur les données. «Il y a la nécessité très forte, aujourd’hui, de séparer les applications des données, affirme-t-il. Ces programmes peuvent accéder et traiter vos photos, vos informations, vos contacts, etc., il n’y a pas de problème à cela. Mais vous devez avoir un contrôle permanent et total sur vos informations. C’est vous qui devez autoriser tel ou tel service à y accéder.»
  • Tim Berners-Lee a pour ce faire lancé sa propre entreprise, Inrupt, qui collabore avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT). Le physicien développe actuellement le projet Solid, qui vise à stocker les données personnelles des internautes dans des serveurs cloud ou physiquement chez soi. Le particulier décide ensuite quel service (LinkedIn, Facebook, Flickr, etc.) a accès à quelles données. «Le concept est simple, mais il s’agit d’un renversement total par rapport à la logique actuelle, avance Tim Berners-Lee. Nous créons des logiciels en open source pour Solid et nous appelons tous les développeurs intéressés à nous rejoindre.» Le physicien n’avance pas de date pour le lancement de Solid, qui vise selon lui à revenir au web originel, lorsque beaucoup de personnes connectées avaient leur propre site web.
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    "Trente ans après l'invention du web, son créateur Tim Berners-Lee s'inquiète des dérives du réseau. De passage mardi au CERN, à Genève, il a présenté plusieurs pistes pour réparer un système qui a changé le monde"
Aurialie Jublin

[Tribune] Haine en ligne : pour en finir avec des décennies d'indigence des p... - 0 views

  • Notre droit est déjà outillé pour pouvoir identifier et juger des internautes qui abusent de la liberté d’expression, même sous pseudonyme. L’anonymat n’existe pas depuis la LCEN de 2004, et l’article A-43-9 du Code de procédure pénale offre aux enquêteurs un vaste ensemble de possibilités pour identifier le titulaire d’une adresse IP à partir d’un tweet, d’un post Facebook, d’un commentaire sous un article de presse en ligne tel que Next INpact.
  • Mais en pratique, les victimes doivent remuer ciel et terre, le plus souvent avec l’assistance d’un avocat, pour parvenir à un jugement et une condamnation. S’il est indispensable de rappeler aux géants du numérique que tirer un profit de leur activité depuis le territoire national emporte des responsabilités comme celle de collaborer avec la Justice, toute mesure en ce sens restera de l’incantation sans effet si l’État ne donne pas lui aussi l’exemple en gagnant en efficacité. Depuis plusieurs décennies la France se complaît dans le bas de classement en matière de budget de la Justice par habitant. Selon les chiffres publiés par Bercy à l’occasion du Grand Débat, pour 100 euros de dépense publique, la justice, service régalien par essence, est reléguée au dernier rang et ne récolte que… 40 centimes, soit 0,4 %.
  • Trop souvent de nombreuses réquisitions omettent des éléments essentiels (comme le port source ou un horodatage fiable) pour orienter les plateformes et FAI sur l'identification des auteurs d'actes délictueux en ligne. Cet exemple est loin d’être anecdotique, car il explique le faible taux de retour aux réquisitions judiciaires adressées aux plateformes comme l’établissent leurs rapports de transparence : alors que le Royaume-Uni obtient 91 % de réponses positives, la France (qui part de très loin, car il y a peu c'était 30 %) doit se contenter de 69 %.
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  • Car la chaîne de lancement des poursuites n’est pas du tout adaptée aux enjeux du numérique. L’accueil des plaignants dans les commissariats est clairement défaillant, et lorsqu’une plainte est enregistrée, le circuit de traitement n’est pas optimal.
  • Pour faire efficacement l’interface avec les géants du numérique et obtenir des délais de réponse rapides, d’autres pays se sont engagés sur la voie d’un parquet spécialisé de compétence nationale, à l’image de ce qu’on a su faire pour le terrorisme et le financier avec les succès que l’on connaît. Ainsi, à Madrid en Espagne, plus de 70 magistrats sont affectés pour instruire exclusivement les sujets de délinquance numérique.
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    "Me Alexandre Archambault publie dans nos colonnes une tribune sur la haine en ligne. Sujet épineux qui suscite toutes les attentions, au groupe LR comme au sein de la majorité. Or, selon l'ex-responsable des affaires règlementaires de Free, notre droit est déjà suffisamment outillé. Il souffre toutefois de trop d'obstacles, pas seulement financiers."
Aurialie Jublin

Libra : « Jamais aucune société n'a eu autant de pouvoir que Facebook » | Les... - 0 views

  • Cette  monnaie numérique est le dernier étage de la fusée pour l'entreprise américaine. Facebook est déjà un géant médiatique et social d'une puissance inédite, avec plus de 2,4 milliards d'utilisateurs sur sa plateforme. Le fait de créer sa propre monnaie la positionne comme une puissante étatique.A l'échelle de l'humanité, aucune banque ni même un Etat n'a, une fois, été en mesure de proposer une monnaie à plus de 2 milliards d'individus. Le sentiment est, lui, mitigé, car il existe un risque évident en termes d'ingérence envers les activités originellement dévolues à l'Etat et de nombreuses questions relatives à la vie privée. Même si Facebook  promet comme d'habitude de forts standards de confidentialité .
  • Facebook a toujours dit que son prochain milliard d'utilisateurs se trouvait sur les marchés émergents, c'est-à-dire en Amérique du Sud, en Afrique, mais aussi en Inde (la Chine et la Russie n'étant pas accessibles, politiquement parlant). Avec cette monnaie numérique, Facebook vise avant tout à fournir des accès bancaires en ligne aux habitants des pays en développement et leur permettre d'effectuer des opérations monétaires élémentaires.
  • Aucune entreprise n'a jamais possédé un tel pouvoir, étant en mesure de toucher autant de gens quotidiennement et en possédant autant de données individualisées sur eux. Le faire en 15 ans, c'est totalement inédit.Les enjeux de la création d'une monnaie sont énormes, tant en matière de confidentialité, que de commerce et de libre concurrence. Or, Facebook, on l'a vu avec la gestion des discours de haine et de la  désinformation sur sa plateforme , s'est montré incapable de faire sa propre régulation. Celle-ci doit être prise en charge notamment par l'Etat.
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  • Aux Etats-Unis comme en Europe, de nombreuses voix réclament le démantèlement de l'entreprise. Quelle est votre opinion ?Le lancement de cette monnaie ne fait que me conforter dans cette idée. C'était un discours très marginal il y a cinq ans. Je milite pour une gestion commune de Facebook, qui s'apparente à une forme de démantèlement. On pourrait s'orienter sur une forme de « commonisation » où on imposerait une gestion plus collaborative, sur le modèle de Wikipédia par exemple.
  • Tout le monde est conscient, aujourd'hui, de la valeur collective et individuelle que peut apporter l'infrastructure qu'a créée Facebook. On rêverait que cette entreprise soit éloignée de toutes ces polémiques. Mais il faut pour cela rompre avec la logique économique, ce qui ne viendra jamais de la firme elle-même.
  • On parle de scinder Facebook en plusieurs entités, chacune avec un objet différent, ou imposer à la société de nouvelles règles faute de quoi elle n'aura plus accès à certains marchés. Mais il faudrait pour cela faire évoluer la doctrine antitrust, qui n'est pas adaptée à l'économie numérique. Il faut en revanche prendre des mesures dans un avenir très proche, sinon il sera trop tard pour le faire. Car une fois que la monnaie sera installée, il sera très difficile que le régulateur la défasse.
  • D'un autre côté, certains analystes avancent que Facebook est en train de se planter un couteau dans le ventre. Le fait de lancer sa propre monnaie risque de déplaire à nombre de régulateurs et de convaincre les indécis qui jugeaient jusqu'ici que Facebook n'était qu'une entreprise commerciale privée comme les autres.
  • Le philosophe Bernard Stiegler expliquait il y a peu que la disruption était une stratégie de tétanisation de l'adversaire, où on le prend en permanence de vitesse, de sorte qu'il n'ait pas le temps de réfléchir à des modes de régulations. C'est un peu ce qui se passe avec Facebook.
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    "Olivier Ertzscheid est maître de conférences et chercheur en sciences de l'information à l'Université de Nantes. Le lancement par Facebook de sa propre monnaie numérique positionne, selon lui, l'entreprise comme une puissance étatique. Un pouvoir qui pose la question de son démantèlement."
Aurialie Jublin

Chartes et manifestes numérique et éthique - HackMD - 0 views

  • En français Manifeste RESET - 2019 - FING Label territoire numérique inclusif-mars 2019 Orientations stratégiques cadrant le développement des projets numériques au Pôle Solidarité Citoyenneté Culture de Rennes métropole 1 Développer des services numériques nouveaux pour une accessibilité renforcée aux services publics 2 Lutter contre la fracture numérique (et l’intégrer dans le point numéro 1) 3 Impulser une culture collaborative (personnes morales, habitants, institutions, etc) 4 Faire place et donner à voir l’innovation et l’expérimentation 5 Accompagner en interne l’appropriation d’une culture du numérique dans la collectivité. Conception numérique responsable - Low tech - Green IT (eco-responsable) Charte territoire France connectée pour un numérique inclusif (décembre 2018 - Etat-Gironde) - il existerait un pdf en ligne :-) Déclaration de Montréal IA Responsable Charte sur l’usage de la donnée - Nantes métropole - juin 2019 Manifeste de la fabcity Manifeste pour une démocratie délibérative (civic tech-BlueNove) Projet de charte des smart cities (ADULLACT - juin 2019) Charte PrestaLibre pour les relations entre prestataires informatiques et collectivités (2018, Lorient et les Consometers). Charte de l’aidant numérique, ville de Paris Charte de l’aidant numérique, Grand Chambery CHARTE DE L’ACCOMPAGNEMENT NUMERIQUE DES RESEAUX LOCAUX D’INCLUSION NUMERIQUE, Stratégie Départementale d’Inclusion numérique des Pyrénées-Atlantique Kit et modèle de mandat de la CNIL pour les travailleurs sociaux Charte internationale des données ouvertes [Serment d’Hippocrate pour Data Scientist by Data For Good] Explications (https://www.hippocrate.tech/) Serment (https://framavox.org/g/Qtz0JHr9/dataforgood-serment) Charte qualité des données de Datatourisme Charte de l’IFLA sur Internet en bibliothèque Charte Biblib ABF (Association des bibliothécaire de France)
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    "L'objectif est de recenser des ressources de type "charte" ou "manifeste" permettant de cadrer éthiquement les développements de projets/plateformes/services/médiations outillés par du numérique, notamment sur des territoires. L'idée est de ne pas se focaliser sur la performance, la précision, le passage à l'échelle de nouveaux services ou de processus optimisés, mais de fabriquer des territoires souhaitables, à l'aide du numérique (le numérique peut servir à "ralentir" ou "déconnecter" des espaces-temps, par exemple. Il peut respecter des principes, utiliser des méthodes éco-responsables, des valeurs comme la démocratie, etc)."
Asso Fing

La consommation électrique des logiciels, un enjeu pour les industriels et… l... - 0 views

  • Troisièmement, parce que le législateur pourrait intervenir… « En 2020 entrera en vigueur une législation européenne sur l'écoconception des serveurs et des unités de stockage en ligne, rappelle Rabih Bashroush, professeur en systèmes distribués et génie logiciel à l'Université de Londres-Est, qui a  participé à l'élaboration de ce texte . Il faut un cadre similaire pour la consommation des logiciels. » En France, un député, Fabrice Brun (LR), vient de  demander au gouvernement d'obliger les éditeurs de logiciels à « pratiquer une écriture plus vertueuse, en terme environnemental, du code informatique. »
  • Enfin, parce que jusqu'ici fabricants et gestionnaires ont tenté de réguler la consommation en jouant sur des solutions « matérielles » : utilisation de processeurs ou de cartes mères qui chauffent moins, de mémoires moins énergivores ; déclenchement des sauvegardes la nuit quand les serveurs sont moins occupés… Or, pour certains experts, ces gisements d'économies sont désormais épuisés. « Dans les dix ans à venir, il n'y aura pas de révolution technologique, facilement déployable à grande échelle, qui permettra de réduire la consommation énergétique du numérique : la seule voie possible est celle de la sobriété », affirme Hugues Ferreboeuf, qui dirige les réflexions sur l'empreinte carbone du numérique  au sein du think tank The Shift Project . « Nos data centers comptent d'ores et déjà parmi les plus économes du marché, mais nous devons aller plus loin, s'inquiète François Sterin, directeur industriel chez l'hébergeur Web OVH. Cet enjeu est crucial pour les fournisseurs de cloud, tant du point de vue commercial que sociétal. »
  • Reste donc une seule piste : la consommation induite par les logiciels. La mesurer est assez simple pour les smartphones et les objets connectés, plus compliqué pour les serveurs et PC. « On peut brancher des appareils de mesures - des sortes de wattmètres - sur les smartphones pour récupérer les données de la batterie, explique Thierry Leboucq. La mesure réelle permettra demain d'établir des normes et des labels pour valider l'éco-consommation d'un service numérique. » Pour les objets connectés, qui ne comportent que quelques composants, Alexandre Boé et son collègue Thomas Vantroys, de l'université de Lille, proposent déjà une solution. « Nous avons mis au point un petit appareil de mesure, composé d'un microprocesseur et d'un écran, coûtant une soixantaine d'euros, détaillent-ils. Couplé à des marqueurs introduits dans le logiciel, qui repèrent les fonctions les plus gourmandes, il permet aux fabricants et aux développeurs d'optimiser le fonctionnement et la consommation. »
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  • La mesure est plus compliquée sur les serveurs et les PC. « Par exemple, les couches d'abstraction matérielle, ces logiciels intermédiaires entre le système d'exploitation et le matériel informatique, consomment de l'énergie que vous ne voyez pas », met en garde Marc Vautier, qui anime la communauté des Orange Experts « Energie et environnement » au sein du groupe Orange. Dès 2016, Jean-Patrick Gelas, docteur en informatique, avait publié, avec son équipe de l'université Lyon-1, un article exploratoire sur la mesure en temps réel de la consommation, dans la revue « International Journal of Electronic Business Management ». « L'idée était de coupler les mesures de puissance électrique, réalisées par un wattmètre, avec les instructions du logiciel et les tables de correspondance 'fonction réalisée/énergie dépensée' publiées par les constructeurs », explique-t-il.
  • Romain Rouvoy, professeur d'informatique à l'université de Lille, propose une approche basée sur l'estimation. En collaboration avec Orange et le cabinet Davidson Consulting, il a mis au point PowerAPI, un prototype de recherche distribué sous licence open source, disponible sur la plate-forme GitHub.  « Une fois installée sur un serveur, un ordinateur portable ou un robot, notre logiciel va évaluer, à l'aide de modèles mathématiques que nous avons développés, la consommation électrique des applications qui tournent sur ces machines », relate-t-il. Plusieurs industriels de l'automobile et de la robotique se disent intéressés par sa technologie.
  • « Les développeurs ne doivent pas s'empêcher de discuter des cahiers des charges avec les services marketing, qui peuvent, par exemple demander des serveurs disponibles 99,99 % du temps, là où 99,9 % suffiraient et permettraient d'économiser de l'énergie », conseille Erwan Diverrez, architecte logiciels chez Orange.
  • « On peut jouer sur le stockage de données - par exemple les données d'usage qui décrivent la relation de l'utilisateur avec sa machine - et ne les envoyer que lorsque le smartphone est en Wifi ; cela évite d'essayer continuellement de se connecter au réseau mobile », ajoute Sébastien Brault, développeur sur mobile chez Orange.
  • « Pour le Web, il existe des astuces comme la gestion du cache de la mémoire, par exemple, pour ne pas avoir à télécharger plusieurs fois une image qui apparaît sur plusieurs pages d'un site », ajoute Romain Petiot.  « On peut aussi jouer sur les langages de programmation utilisés et les bonnes pratiques de développement associées à ce langage », estime Romain Rouvoy, professeur d'informatique à l'université de Lille.
  • « La moitié de l'empreinte carbone du numérique provient de la production des équipements », résume Hugues Ferreboeuf, coordinateur du rapport « Pour une sobriété numérique » publié par le think tank Shift Project. L'autre moitié se répartit en trois tiers : la consommation des serveurs dans les data centers, les réseaux de télécommunication et les quelque 15 milliards de terminaux et périphériques sur lesquels tournent des logiciels.
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    "Des logiciels tournent sur 15 milliards de terminaux et périphériques à travers le monde. Ce sont eux qui en commandent les besoins en énergie."
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    "Des logiciels tournent sur 15 milliards de terminaux et périphériques à travers le monde. Ce sont eux qui en commandent les besoins en énergie."
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