Nespresso, filiale de Nestlé, et ses concurrents, sont prêts à tout pour défendre leurs dosettes respectives. Le suisse Ethical Coffee Compagny (ECC), opposant le plus virulent de Nespresso, vient ainsi d'obtenir la saisie par huissiers de plusieurs machines du groupe dans le célèbre magasin des Champs Élysées. Cette opération, menée le 10 mars dernier, s'est également déroulée au siège de Nespresso à Paris, dans les locaux de Magimix à Vincennes, ainsi qu'au siège et dans des locaux du groupe Seb. Jean-Paul Gaillard, fondateur d'ECC avait préventivement déposé des brevets au moment du lancement de sa société en 2009, au cas où «Nespresso modifierait ses machines pour empêcher l'utilisation des dosettes ECC». Il estime aujourd'hui que «certaines solutions techniques adoptées récemment par le groupe Nestlé pourraient violer certains brevets». D'où la saisie pour contrefaçon. Nestlé confirme la venue des huissiers mais balaye les accusations. «On réfute toutes ces allégations de violation de brevet, s'agace le directeur général de Nespresso France, Arnaud Deschamps. On modifie en permanence nos machines, nos systèmes d'extraction, pour améliorer la qualité de nos produits», explique-t-il, ce qui ne veut pas dire que ces modifications aient pour but de «bloquer tel ou tel un concurrent». D'après lui, il se trouve simplement «que leurs capsules ne sont pas compatibles».