D.Views: le blog business de Deloitte France - 0 views
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La nécessité de s’adapter à la nouvelle temporalité Le numérique est donc à la fois un déclencheur et un facilitateur de la puissante vague qui va conduire les entreprises du médicament à redéfinir leurs missions et leurs interactions avec les autres parties prenantes : patients, professionnels de santé, payeurs, régulateurs ou partenaires. Mais le principal enjeu vient peut-être du fait que l’irruption des technologies et solutions numériques dans l’écosystème de santé en modifie radicalement la temporalité de référence. Les laboratoires pharmaceutiques vont par exemple devoir apprendre très vite à gérer les cycles de vie courts de solutions thérapeutiques incorporant du numérique. Ils devront également mettre en place des processus de décision et de communication permettant de réagir presqu’instantanément à des informations mettant en cause leur réputation, diffusées ou amplifiées via les réseaux sociaux. Comme l’a souligné récemment le dirigeant d’un grand groupe pharmaceutique, les entreprises du secteur qui sauront comprendre rapidement ce changement de paradigme, et modifier à temps leur ADN, auront certainement de meilleures chances de survivre et de prospérer.
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Une transformation profonde et inévitable du business model Les apports potentiels du numérique vont bien au-delà de la conception de solutions thérapeutiques intégrées. Ils concernent l’ensemble de sa chaîne de valeur. L’enjeu pour les laboratoires pharmaceutiques est non seulement de comprendre les changements que le déferlement des innovations numériques va inévitablement induire dans leur business model, mais également de piloter et d’accompagner ce processus de transformation. Même lorsque ces mutations résultent de décisions internes à l’entreprise, les défis à relever sont importants car elles conduisent à répondre à de multiples questions auxquelles les laboratoires n’avaient jusqu’à présent pas été confrontés : quels sont les déterminants de la valeur d’une solution thérapeutique ? Comment évaluer et partager les risques émergents avec les partenaires ? Comment gérer le cycle de vie d’une solution multi-composants ? Comment collecter et interpréter les données en « vie réelle » ? L’effort d’adaptation est encore plus considérable quand l’innovation est promue ou
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imposée par des forces exogènes. Seules quatre entreprises pharmaceutiques sur dix ont commencé à tirer parti des réseaux sociaux pour collecter de l’information, communiquer, ou encore collaborer avec des professionnels de santé. Une proportion équivalente n’envisage toujours pas d’utiliser ces médias et beaucoup d’entreprises pharmaceutiques se sentent démunies face à la prolifération des informations diffusées chaque jour sur le web. Il est vrai qu’en offrant la possibilité à n’importe quel patient de partager publiquement son avis sur des médicaments ou des dispositifs à prescription obligatoire, le numérique introduit une forme de désintermédiation qui bouleverse radicalement les règles établies. Les laboratoires se retrouvent ainsi dans une situation paradoxale où ils sont tenus de respecter des obligations strictes en matière d’information médicale, tout en étant de plus en plus soumis à des exigences fortes en termes de transparence et de réactivité en cas de survenance d’effets indésirables.
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