"Nous sommes « chrétiens », c'est-à-dire d'abord « croyants en Christ ». C'est en lui d'abord que nous mettons notre foi. En effet :
C'est le Christ qui nous révèle Dieu comme Père plein de miséricorde car Dieu, nul ne l'a jamais vu.
C'est le Christ qui se charge de nos péchés et de nos souffrances, qui nous ouvre par toute sa vie donnée jusqu'à l'extrême de la croix le chemin de l'obéissance dans l'amour qui conduit vers le Père et la vie éternelle.
C'est le Christ qui, dans sa victoire sur la mort, nous ouvre l'accès à la résurrection en faisant de nous, par le baptême dans sa Pâque, des enfants bien-aimés du Père renouvelés par son pardon.
C'est le Christ qui nous envoie d'auprès du Père l'Esprit Saint pour nous révéler sa volonté, nous donner la force de l'amour et le courage de nous réconcilier.
C'est le Christ qui fait de l'Église son propre Corps, notamment dans la célébration de l'Eucharistie où est rendue présente sa chair offerte pour que le monde ait la vie et que soient rassemblés dans l'unité les enfants de Dieu.
Pendant la Semaine sainte et à Pâques, unissons-nous donc intensément au Christ dans la foi, pour témoigner qu'il ne cesse de nous sauver par sa mort, sa résurrection et le don de son Esprit à l'Église."
"La Résurrection du Christ n'est pas une fable mythologique. C'est une expérience concrète vécue par un homme, voici plus de 2000 ans. Choisissant de vivre sa mort comme un don radical d'amour aux autres, Jésus de Nazareth fut bénéficiaire de l'action puissante de Dieu, Son Père, qui l'a fait surgir vivant du tombeau, au matin de Pâques. Désormais, plus rien n'est fatal ! Aucun tombeau n'est définitivement fermé. La puissance de Vie de Dieu s'infiltre dans nos enfermements et nos peurs pour y faire surgir la lumière de l'espérance. La victoire du Christ Ressuscité n'enjambe pas nos souffrances et nos épreuves, mais elle ouvre en elles un chemin d'avenir vers la Vie et l'Espérance."
"Voici que je fais toutes choses nouvelles, dit Dieu. Nous participons à ce monde nouveau quand nous accueillons la grâce de Pâques, la puissance de vie du ressuscité. C'est la joie des baptisés, enfants, jeunes, adultes du jour de Pâques.
Nous témoignons alors, que ce qui compte dans le monde, ce qui est essentiel, ce n'est pas l'accumulation des biens, ce n'est pas la puissance aveugle de la violence et des armes, ce sont nos vies transformées par la puissance de l'Amour qui roule les pierres de nos tombeaux."
"Soyons « tous frères », nous crie le pape François ! Il nous en a donné un signe fort lors de son dernier voyage en Irak. Sur les visages de tant d'hommes et de femmes marqués par la souffrance, sa joie communicative, ses paroles de consolation ont réallumé des sourires éteints. De la désolation d'un pays ruiné par la guerre, il a fait sourdre une espérance nouvelle… Comme pour nous redire que l'amour seul est recréateur des liens que défont inexorablement la violence et la haine. C'est cela, le message de Pâques, toujours neuf, toujours actuel, toujours à vivre ! Soyons nombreux à en témoigner tout autant par les mots que par les actes !"
"En ce dimanche de la Résurrection, Mgr Christophe Dufour, archevêque d'Aix et Arles, souhaite une belle et joyeuse fête de Pâques aux fidèles du diocèse. Il nous invite à partager cette joie autour de nous afin de guérir nos peurs et nos angoisses."
"C'est la période où beaucoup d'entre vous ont retrouvé leur jardin. C'est la récolte espérée qui motive le jardinier. Si vous ne semez rien, si vous ne plantez rien, vous n'aurez rien, sinon la mauvaise herbe et elle peut vite tout envahir. Donc, cultivons notre jardin ! Le jardin de nos relations : nos liens en Église, nos relations de voisinage, nos relations familiales, amicales, dans la vie associative quand elle est encore possible. Cultivons notre jardin intérieur en y semant les graines de la fraternité et de l'amitié.
Le jardinier sait que les aléas climatiques peuvent tout compromettre et contrarier la récolte, mais il sème. Je sais bien que nos agendas sont continuellement bousculés, que des projets sur lesquels nous avions travaillés sont déplacés, voire compromis, il faut y renoncer. Ne nous laissons pas gagner par le "à quoi bon ?", ne cédons pas à cette tristesse qui est aussi contagieuse que le virus. Elle est cette pierre qui ferme le tombeau."
"Concernant le présent, nous recevons cette fête en cette année 2021 avec la situation que nous connaissons. Notre société offre à la fois un visage de souffrances, de peurs et d'inquiétudes multiples. Elle montre aussi le visage positif d'une société qui se mobilise, qui fait preuve de générosité et de courage.
Croire que Jésus est ressuscité n'apporte pas de solutions immédiates à tous les défis du temps présent, mais permet de les traverser dans l'espérance.
Mesurons à la fois la grâce que nous possédons de croire dans le Ressuscité.
Mesurons aussi la responsabilité qui est la nôtre."
"St Ignace dans ses Exercices Spirituels dit : « Jésus ressuscité apparut premièrement à la Vierge Marie. Quoique l'Écriture n'en fasse pas mention, elle nous le donne assez à entendre, en disant qu'il apparut à tant d'autres. » Alors il juste et bon d'imaginer Marie ; d'imaginer sa joie pascale expérimentant la vie nouvelle de son Fils glorifié.
Puisse cette joie de Marie au petit matin de Pâques vous inonder."
"Alors que nous sommes encore confrontés à l'épidémie de Covid 19 et ses conséquences lourdes et douloureuses, alors que notre société est traversée par l'inquiétude, l'angoisse face à l'avenir, face à l'émergence de la violence, à la confusion étique, face à l'irréel véhiculé par les réseaux sociaux, la mission des chrétiens est d'apporter au milieu de ce monde, dans la réalité de ce monde, l'espérance qui jaillit de la résurrection du Christ.
Nous n'avons pas de réponses toutes faites face à ces situations, mais nous sommes confiants que le Seigneur nous ouvrira des portes dont nous ignorons encore l'existence, à condition que nous soyons assez humbles pour nous remettre en cause.
Nous croyons que la porte obscure de l'avenir a été ouverte toute grande par la passion, la mort et la résurrection du Christ. C'est cela le cœur de notre foi, l'origine de notre espérance. Une vie nouvelle nous a déjà été donnée. Chacun de nous est définitivement aimé et quel que soit ce qui peut arriver, nous savons que nous sommes attendus par cet amour.
Jésus ressuscité n'a pas promis l'éternité de nos modalités de vie, même de la vie ecclésiale. Il n'a pas promis que l'on plairait à tout le monde et que l'on ne se tromperait jamais. Il a promis qu'il serait toujours là avec nous. Il est même capable de se servir des épreuves parfois déconcertantes, même celles qui sont les conséquences de nos péchés pour nous conduire à une plus grande authenticité, à une plus grande joie. C'est ce qui se passe dans la passion, la mort et la résurrection du Christ et qui nous est donné."
"J'aime cette Église du matin de Pâques, l'Église généreuse de François d'Assise et de Thérèse de Lisieux, des papes Jean-Paul II et Jean XXIII qui ont œuvré pour que ce monde soit plus juste, pacifié, plus respectueux de l'homme, de tout homme et de tout l'homme. J'aime cette Église des anonymes, vous et moi, cette Église qui appelle l'homme au meilleur de lui-même. J'aime cette Église des familles qui cherchent à mettre en premier l'amour et le pardon… L'Église des prêtres, des diacres, des consacrés, des laïcs qui mettent leurs capacités, leurs disponibilités au service des malades, des personnes handicapées, des pauvres, des enfants et des jeunes. J'aime cette Église rassemblée au matin de Pâques. C'est notre joie d'en faire partie. C'est notre joie de Pâques. Christ est ressuscité. Alléluia."
"Notre Eglise diocésaine, comme toute l'Eglise, doit témoigner de la victoire du Christ et de son amour sur le mal. Cela nous invite à regarder en face les maux que nous souffrons, personnellement et collectivement, dans notre Eglise et dans notre société, et à y projeter la lumière de la résurrection du Christ. Cette lumière est miséricorde en même temps qu'elle est vérité. Elle est espérance en même temps qu'elle est compassion. Elle est force intérieure en même temps qu'elle est acceptation de la faiblesse. Elle est confiance en même temps qu'elle est souffrance. Jésus ressuscité peut pénétrer nos cœurs fermés, comme l'était la maison des apôtres, et y mettre sa présence de paix. A ses apôtres il se montre vivant d'une vie nouvelle, et pourtant il leur montre ses plaies. Car la résurrection n'a pas effacé sa vie, elle ne laisse pas de côté les blessures, mais elle les montre comme les signes d'une victoire, celle que Dieu a remportée sur le mal, la violence, le mensonge, le péché, qui ont provoqué ces blessures et sa mort. De même sommes-nous invités à regarder nos blessures à la lumière de l'amour de Dieu qui peut les cicatriser et les remplir de sa vie."
"Cette ferme orientation de tout son être lui inspire de s'agenouiller devant ses disciples pour leur laver les pieds. Elle le conduit aussi à leur prescrire de communier à son Corps livré pour eux et pour la multitude. En demeurant dans sa Parole, en nous unissant à Lui dans ce mouvement qui nous décentre de nous-mêmes pour nous ouvrir au Père et à nos frères, notre existence trouve le chemin de son accomplissement. N'est-ce pas l'un des enjeux de nos célébrations eucharistiques ? « De même que le Père qui est vivant, m'a envoyé et que moi, je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. » (Jean 6,57)"
"« Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? », a-t-il demandé ce soir-là ? Les disciples n'avaient pas répondu. Nous non plus ne répondons pas trop vite. Car : oui, nous avons compris, et non : nous ne pouvons pas comprendre. Nous avons compris que le lavement des pieds tout comme le double geste du pain et du vin sont adressés chaque fois à chacun de nous et sont les gestes les plus réels par lesquels nous sommes atteints en ce monde, et non, nous ne pouvons pas comprendre tout ce qu'ils expriment et manifestent, et non, nous ne pouvons prétendre faire exactement à notre tour ce que Jésus, lui, fait pour chacun. Cependant, ou plutôt à cause de cela, Seigneur, non, nous ne comprenons pas vraiment, mais oui, nous voulons faire aux autres ce que tu as fait pour nous, nous voulons essayer et faire en espérant comprendre un jour, à force de faire et de refaire, maladroitement mais de tout notre cœur. Malgré notre faiblesse, malgré notre lâcheté, malgré même nos péchés, nos refus répétés, nous le voulons parce que toi, tu viens le faire en nous,"
"La mort est morte. Elle est vaincue par la vie. Par le Vivant. En période d'épidémie Covid-19, il est indispensable de respecter les gestes barrière et toutes les consignes sanitaires. Et arrachons-nous à la tentation de nous laisser engluer dans la déprime ambiante. La mort est morte. Elle est vaincue par la vie. « Aimons-nous les uns les autres ». Cela veut dire aussi « soutenons-nous les uns les autres ». Dans le respect et la prise en considération de nos légitimes différences, qu'émerge et se développe une « conscience réunionnaise » qui permettra à tous de travailler à un véritable bien commun. Que chacun puisse avoir les moyens de vivre et de faire vivre, avec la fierté de pouvoir participer à la construction d'une société fraternelle sur notre île que nous aimons tant."