En outre, si 1914-1918 devait avoir délivré son message de paix, comme cela est répété, les millions d'anciens combattants revenus du front avec le souci d'assurer la paix auraient sans doute déjà réussi... La figure du dernier poilu sert en fait surtout le présent. Elle s'inscrit dans la « pipolisation » de l'espace public. D'une certaine manière, Guy Môquet (13) et Lazare Ponticelli relèvent de la même catégorie : l'icône qui doit faire rêver, porteuse des valeurs consensuelles (courage, sacrifice). Leur expérience, racontée par les médias, permet à chacun de ramasser les valeurs qui le contentent : abnégation, patriotisme, pacifisme, critique... On y trouve tout. La gauche et la droite soutiennent le projet, chaque région a eu son dernier poilu. Et tout se vaut.
Désormais, Lazare Ponticelli est le dernier poilu en vie. Voici son témoignage de 2005 pour Libé, sous-titré pour plus de clarté, et mis en images avec le concours du service documentaire des armées en quatre épisodes.
«La maîtrise formelle de Kubrick donne à ce qui n'aurait pu être qu'un brûlot antimilitariste une puissance cinématographique rare : l'unité géographique et temporelle (l'attaque a lieu le matin, le procès l'après-midi) maintient la tension tout au long du film ; la mise en scène "déséquilibrée" (jouant sur la diversité des focales et des valeurs de plan, la hauteur de la caméra) du procès est un modèle du genre. Les Sentiers de la gloire fixent ainsi des images (le long travelling suivant Kirk Douglas dans les tranchées avant l'attaque, le contraste entre le quotidien des poilus et le luxe des officiers) et des thèmes (la lâcheté et le cynisme de la hiérarchie militaire, l'absurdité de la guerre) qui marqueront à jamais à la mémoire collective. Film contre la guerre en général mais ciblant explicitement l'armée française, Les Sentiers de la gloire sera invisible dans l'hexagone pendant près de vingt ans (le film ne sortira qu'en 1975 sur les écrans français).»
Le colloque international "Traces de 14-18" (Rémy Cazals éditeur) a été organisé par l'association "Les Audois" et par les Archives départementales de l'Aude.
Nicolas Sarkozy a rendu hommage ce dernier mardi à tous les morts de la Grande Guerre «sans exception», y compris les fusillés, en commémorant l'armistice du 11 novembre 1918 devant le fort de Douaumont (Meuse), haut lieu de la meurtrière bataille de Verd
Les photographies présentées sont extraites de magazines contemporains. Leur présentation suit le schéma suivant : une vue générale puis quelques détails complétant l'ensemble. L'organisation est chronologique et thématique. Site avec publicité