Lors de l'année 2011, j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec de nombreux leaders du monde de l'entreprise et des RH. Ils ont tous entendu parler d'une thématique commune : nous avons besoin de rendre nos organisations plus agiles. Il est pour nous nécessaire de concevoir différemment l'entreprise si l'on veut apprendre plus rapidement, mieux communiquer et être plus réactif au changement. Cette quête de l'entreprise plus agile a changé la nature même de ce que nous appelons un emploi.
Les bureaux de Bernard Stiegler font face au Centre Pompidou, sous les toits de Paris. C'est pour son célèbre voisin que le philosophe a fondé l'Institut de recherche et d'innovation (IRI), afin d'« anticiper les mutations de l'offre et de la consommation culturelle permises par les nouvelles technologies numériques ». Mais dans l'esprit de l'enseignant-auteur-chef d'entreprise, tout est lié : culture, consommation, technique, travail, politique. Pour lui, le modèle consumériste se meurt, comme celui du progrès permanent. Tout s'automatise. L'intérêt économique ne peut plus être le seul poursuivi. Il faut réhabiliter le savoir, la connaissance, la créativité. Comment ? En développant une « économie de la contribution », qui révolutionne la manière de travailler.
"Fab Labs", mouvement des "Makers", "économie collaborative" ou "BoP": ces tendances, signes d'une vision de l'innovation plus ouverte et inclusive, impactent en profondeur nos modèles économiques, analyse Olivia Lisicki.