En fait, dans un contexte de mondialisation qui oblige les citoyens à se méfier des affects et à entendre davantage la voix de la raison, les difficultés à surmonter sont plus grandes pour la première que pour le second. Ségolène Royal est confrontée à une mutation de la gauche qui lui interdit de jouer sur le clavier des quatre courants classiques - républicain, socialiste, communiste et gauchiste - dont Lionel Jospin a géré le crépuscule : la «gauche plurielle» a perdu, non parce qu'elle s'est divisée, mais parce qu'elle associait des familles qui partageaient une culture commune, volontariste et égalitariste, condamnée à n'avoir plus de prise sur la modernité *. Les républicains de gauche se distinguent mal du gaullisme. Les communistes voient une partie de leurs électeurs courir au Front national. Les gauchistes cherchent à s'organiser autour d'une doctrine écolo-altermondialiste introuvable. Quant au PS, l'archaïsme de son programme confirme qu'il n'est pas prêt à s'aligner sur le réformisme européen. Ainsi, entre la gauche et une société civile en mal de promotion et d'autonomie, le fossé culturel est-il devenu total. doudoune lacoste pas cher L'effort de Ségolène Royal pour combler ce fossé, en étayant sur la spécificité supposée de son intuition féminine une culture commune de proximité et de délibération permanente, ne peut avoir d'autre résultat que d'aggraver à la fois la pression de l'égalitarisme d'Etat et le mouvement de méfiance corporatiste et identitaire qui fragmente la société française. En face, Nicolas Sarkozy a réussi à rallier à un programme libéral courageux l'adhésion politique de la droite bonapartiste populaire et de la droite orléaniste élitaire. La principale difficulté est pour lui de ne pas s'aliéner les légitimistes chiraquiens, très attachés à l'orthodoxie républicaine. Cela suppose qu'il ne cherche pas à séduire la société civile en rivalisant avec son adversaire sur le terrain des gratifications corporatistes et identitaires, mais en rétablissant, à tous les niveaux du corps social, un esprit de liberté, de responsabilité et de justice, autrement dit d'égalité devant la loi, qui relève non des sentiments, mais de la raison.* Voir l'éclairante mise au point de Michel Winock, La Gauche en France, Perrin, «Tempus».Accordées à la rigueur des jardins du Palais-Royal qui les accueillent, elles témoignent d'une volonté de trancrire esthétiquement la pensée dans la matière. Méticuleusement calculées mais étrangères à la froideur de certains travaux minimalistes, elles atteignent à l'universel, du fait du lyrisme musical qui sous-tend leur conception. lacoste pas cher Les flâneurs ne s'y trompent pas : ils s'assoient, contemplent le métal poli qui miroite et se fond dans la lumière, glissent dans la rêverie. Les sculptures se projettent très haut (l'équivalent de cinq étages) : elles sont cependant trop aériennes pour être monumentales. Défi à la gravité, elles pèsent des tonnes mais, ni masses ni volumes, paraissent flotter et se laisser pénétrer par l'espace qu'elles subliment sans l'investir.Les sculptures de Kenneth Snelson (le fameux créateur du Portrait d'un atome, né en 1927) semblent au premier regard de fragiles châteaux d'allumettes géantes. Ce sont en réalité des prouesses d'ingénierie, dont la séduction formelle fait oublier la virtuosité. Elles sont composées de tubes d'acier inoxydable et de filins d'aluminium. Stabilisés et maintenus par la seule tension des filins que provoque leur propre poids, les cylindres ne se touchent jamais. polo lacoste pas cher Sa pesanteur même fait de la sorte entrer la sculpture en lévitation. L'artiste concrétise spectaculairement l'idée (une prescience qui lui vint en 1949, ensuite devenue science avérée) que tension et compression soumises à des forces précises permettent d'échapper à la gravité et forment le couple fondateur de toute structure - du cytosquelette des cellules aux arcs irréels qui surplombent les stades de Wembley ou du Qatar (stade Khalifa).George Rickey (1907-2002) fut avec Calder l'inventeur de la sculpture cinétique et le premier à l'installer en extérieur. Il use du mouvement comme un peintre de la couleur. Ses pièces attirent par leur équilibre souverain. Puis devient sensible leur très lente dérive. Géométrie savante et jeux de contrepoids, il suffit d'un souffle pour qu'elles se livrent à une chorégraphie qui modifie tant leur forme initiale que la perception de l'espace alentour.
started by longchamppas on 09 Dec 14
L'effort de Ségolène Royal pour combler ce fossé, en étayant sur la spécificité supposée de son intuition féminine une culture commune de proximité et de délibération permanente, ne peut avoir d'autre résultat que d'aggraver à la fois la pression de l'égalitarisme d'Etat et le mouvement de méfiance corporatiste et identitaire qui fragmente la société française. En face, Nicolas Sarkozy a réussi à rallier à un programme libéral courageux l'adhésion politique de la droite bonapartiste populaire et de la droite orléaniste élitaire. La principale difficulté est pour lui de ne pas s'aliéner les légitimistes chiraquiens, très attachés à l'orthodoxie républicaine. Cela suppose qu'il ne cherche pas à séduire la société civile en rivalisant avec son adversaire sur le terrain des gratifications corporatistes et identitaires, mais en rétablissant, à tous les niveaux du corps social, un esprit de liberté, de responsabilité et de justice, autrement dit d'égalité devant la loi, qui relève non des sentiments, mais de la raison.* Voir l'éclairante mise au point de Michel Winock, La Gauche en France, Perrin, «Tempus».Accordées à la rigueur des jardins du Palais-Royal qui les accueillent, elles témoignent d'une volonté de trancrire esthétiquement la pensée dans la matière. Méticuleusement calculées mais étrangères à la froideur de certains travaux minimalistes, elles atteignent à l'universel, du fait du lyrisme musical qui sous-tend leur conception. lacoste pas cher Les flâneurs ne s'y trompent pas : ils s'assoient, contemplent le métal poli qui miroite et se fond dans la lumière, glissent dans la rêverie. Les sculptures se projettent très haut (l'équivalent de cinq étages) : elles sont cependant trop aériennes pour être monumentales. Défi à la gravité, elles pèsent des tonnes mais, ni masses ni volumes, paraissent flotter et se laisser pénétrer par l'espace qu'elles subliment sans l'investir.Les sculptures de Kenneth Snelson (le fameux créateur du Portrait d'un atome, né en 1927) semblent au premier regard de fragiles châteaux d'allumettes géantes. Ce sont en réalité des prouesses d'ingénierie, dont la séduction formelle fait oublier la virtuosité. Elles sont composées de tubes d'acier inoxydable et de filins d'aluminium. Stabilisés et maintenus par la seule tension des filins que provoque leur propre poids, les cylindres ne se touchent jamais. polo lacoste pas cher
Sa pesanteur même fait de la sorte entrer la sculpture en lévitation. L'artiste concrétise spectaculairement l'idée (une prescience qui lui vint en 1949, ensuite devenue science avérée) que tension et compression soumises à des forces précises permettent d'échapper à la gravité et forment le couple fondateur de toute structure - du cytosquelette des cellules aux arcs irréels qui surplombent les stades de Wembley ou du Qatar (stade Khalifa).George Rickey (1907-2002) fut avec Calder l'inventeur de la sculpture cinétique et le premier à l'installer en extérieur. Il use du mouvement comme un peintre de la couleur. Ses pièces attirent par leur équilibre souverain. Puis devient sensible leur très lente dérive. Géométrie savante et jeux de contrepoids, il suffit d'un souffle pour qu'elles se livrent à une chorégraphie qui modifie tant leur forme initiale que la perception de l'espace alentour.