Entre le pape François et le patriarche orthodoxe Kirill, un rapprochement po... - 0 views
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Veille & Documentation on 15 Feb 16La fraternisation entre le pape François et le patriarche de l'Eglise russe, Kirill ne vise pas l'unité des Eglises, mais la conjonction de leurs actions contre le péril djihadiste qui vise la disparition des chrétiens du Moyen-Orient. Il ne s'agit pas seulement de religion, mais véritablement de géopolitique. La rencontre - annoncée en boucle comme historique - entre le pape François et le patriarche de l'Eglise russe, Kirill, sonne comme le grand réveil d'une conscience chrétienne, qui se conçoit par essence comme universelle (ainsi que l'est le salut). Les deux Eglises, séparées depuis le Grand schisme de 1054 ne s'étaient pas officiellement rencontrées depuis un millénaire. En tout cas, pas au niveau du souverain pontife et du patriarche de Moscou et de toutes les Russies. Car, en 1964, l'autre grande autorité de l'orthodoxie, le patriarche oecuménique de Constantinople (en l'occurrence Athénagoras) avait déjà donné l'accolade au pape Paul VI, à Jérusalem, avant le revoir en 1967, à Istanbul. C'est grâce à ce rapprochement - le premier entre Latins et Grecs depuis le Concile de Florence (1439) - que les deux primats avaient décidé réproquement de lever les anathèmes médiévaux qui pesaient sur chaque Eglise.