Comme vous le suggérez, la dimension coloniale de l'agriculture qui est une déclinaison de sa fonction ??spatialisante?? est bien à l'?uvre dans l'histoire récente de la région, comme elle a pu l'être ailleurs, en Afrique du Nord, en Asie du Sud ou en Amérique latine. L'utilisation du colon agricole comme pointe avancée de la stratégie d'emprise est bien à l'?uvre dans la région et ailleurs.Tous les peuples de cette région - ou les communautés - ont-ils appréhendé la notion de terre de la même fa?on ?Pierre Blanc. La terre est importante pour les peuples de la région pour les raisons que j'ai indiquées précédemment. Mais le rapport à la terre se pose différemment d'un acteur géopolitique à l'autre, qu'il soit une communauté, un état ou un peuple. Au Liban, la terre arable a été une revendication au moment de la création du pays. Pour les partisans du Grand Liban, il s'agissait de créer un état adossé à un territoire nourricier après des années de disette entretenue par les Turcs. sac besace longchamp pas cher D'où le fait que la célèbre Bekaa ait été intégrée au Mont-Liban pour former ce nouveau pays au lendemain de la dislocation de l'Empire ottoman, en 1918. Mais depuis, force est d'admettre que les pouvoirs libanais n'ont pas mis en valeur ces espaces ruraux à fort potentiel, la priorité étant donnée aux services et au Grand Beyrouth. Il n'empêche : certaines communautés se réfèrent encore, au moins dans le discours des partis qui en émanent, à des références agrestes. C'est le cas du Hezbollah chiite, des haounistes à fort ancrage maronite et du PSP majoritairement druze, ces trois communautés étant historiquement paysannes pour des raisons de localisation géographique. à l'inverse, les communautés d'origine c?tière sont moins liées à la terre agricole. Le Courant du futur, essentiellement sunnite, fait ainsi peu de cas de l'agriculture. Dans ce cas-là, on voit donc bien que la différence d'appréhension de la terre emprunte à l'origine géographique de la communauté. sac a main longchamp pas cher En Isra?l et en Palestine, le rapport à la terre est très fort car c'est elle qui fonde l'existence. Dans ce cas, la référence à la terre est éminemment politique.Lorsqu'on parle de ?terre?, faut-il entendre une notion de territoire ou d'espace agricole ? Dans le conflit israélo-palestinien, ?ces deux notions n'ont-elles pas tendance ?à se confondre ?Pierre Blanc. Effectivement, tout le territoire n'est pas un espace agricole. Le territoire compte des villes, des forêts et des déserts. Mais force est de constater que l'espace agricole est dominant dans la région et ailleurs ; quand il ne l'est pas, comme en égypte où les déserts prévalent, il est quand même le lieu de l'espace vital ou ?koumène, et donc le lieu du politique.Dans le conflit israélo-palestinien, ces deux notions de territoire et d'espace agricole ont tendance à se confondre effectivement. sac de voyage longchamp pas cher Le Yishouv (la communauté sioniste) puis Isra?l se sont déployés dans des espaces agricoles ou potentiellement agricoles. La Galilée et le Néguev, espaces stratégiques situés à proximité des frontières, ont été ainsi valorisés par l'agriculture. Il en a été de même avec la vallée du Jourdain, à partir de 1967, qui s'est retrouvée au c?ur des desseins stratégiques israéliens, toujours parce qu'il s'agit d'un espace frontalier. Du c?té palestinien, cette superposition entre espace et terres agricoles existe aussi. Les Palestiniens protègent l'espace par la valorisation des terres agricoles, car c'est une manière de répondre au droit ottoman que les Israéliens utilisent à leur gré pour s'emparer de la terre palestinienne : se référant au droit ottoman, ceux-ci excipent en effet de la non-utilisation de la terre pour en reprendre le contr?le. Pour les Palestiniens, il y a donc urgence à cultiver l'espace pour le garder.Vous évoquez également ces moments historiques où ??la terre change de mains??, c'est-à-dire la mise en place de réformes agraires, notamment en égypte et en Syrie.
D'où le fait que la célèbre Bekaa ait été intégrée au Mont-Liban pour former ce nouveau pays au lendemain de la dislocation de l'Empire ottoman, en 1918. Mais depuis, force est d'admettre que les pouvoirs libanais n'ont pas mis en valeur ces espaces ruraux à fort potentiel, la priorité étant donnée aux services et au Grand Beyrouth. Il n'empêche : certaines communautés se réfèrent encore, au moins dans le discours des partis qui en émanent, à des références agrestes. C'est le cas du Hezbollah chiite, des haounistes à fort ancrage maronite et du PSP majoritairement druze, ces trois communautés étant historiquement paysannes pour des raisons de localisation géographique. à l'inverse, les communautés d'origine c?tière sont moins liées à la terre agricole. Le Courant du futur, essentiellement sunnite, fait ainsi peu de cas de l'agriculture. Dans ce cas-là, on voit donc bien que la différence d'appréhension de la terre emprunte à l'origine géographique de la communauté. sac a main longchamp pas cher En Isra?l et en Palestine, le rapport à la terre est très fort car c'est elle qui fonde l'existence. Dans ce cas, la référence à la terre est éminemment politique.Lorsqu'on parle de ?terre?, faut-il entendre une notion de territoire ou d'espace agricole ? Dans le conflit israélo-palestinien, ?ces deux notions n'ont-elles pas tendance ?à se confondre ?Pierre Blanc. Effectivement, tout le territoire n'est pas un espace agricole. Le territoire compte des villes, des forêts et des déserts. Mais force est de constater que l'espace agricole est dominant dans la région et ailleurs ; quand il ne l'est pas, comme en égypte où les déserts prévalent, il est quand même le lieu de l'espace vital ou ?koumène, et donc le lieu du politique.Dans le conflit israélo-palestinien, ces deux notions de territoire et d'espace agricole ont tendance à se confondre effectivement. sac de voyage longchamp pas cher
Le Yishouv (la communauté sioniste) puis Isra?l se sont déployés dans des espaces agricoles ou potentiellement agricoles. La Galilée et le Néguev, espaces stratégiques situés à proximité des frontières, ont été ainsi valorisés par l'agriculture. Il en a été de même avec la vallée du Jourdain, à partir de 1967, qui s'est retrouvée au c?ur des desseins stratégiques israéliens, toujours parce qu'il s'agit d'un espace frontalier. Du c?té palestinien, cette superposition entre espace et terres agricoles existe aussi. Les Palestiniens protègent l'espace par la valorisation des terres agricoles, car c'est une manière de répondre au droit ottoman que les Israéliens utilisent à leur gré pour s'emparer de la terre palestinienne : se référant au droit ottoman, ceux-ci excipent en effet de la non-utilisation de la terre pour en reprendre le contr?le. Pour les Palestiniens, il y a donc urgence à cultiver l'espace pour le garder.Vous évoquez également ces moments historiques où ??la terre change de mains??, c'est-à-dire la mise en place de réformes agraires, notamment en égypte et en Syrie.
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